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a pour légende : Ferdir.andus. Dci. Gratta. Rex
Aragonum. Vmufiue.SicilicJrem. (J ïr u s a l ïm )
f[a/cncu. Le contre-fiel de grandeur égale achève
ainli la légende : Majoricarum. Sardine. Corfice.
Cornes. Barchinone. Dux. Athenarum. &c. Le fceau
de Hugues le Brun J Comte de la Marche & d’An-
gouleme , de 1 an 1 301 , porte : S. Hugonis. Brun.
Comitis. Marckie. Le contre-fcel de même grandeur
ajoute : Et Engolifme : & : Domini ;
Leiniaci. »
. « La troifième efpèce de contre-fcel offre des
images ou des fymboles de moindre grandeur que
le fceau j mais on n’y voit point d’infeription.
Tels lont les contre-fcels de Philippe- Augufte &
oes Rois de France fes fucceffeurs, de Hugues
d'Amiens3 Archevêque de Rouen, & de plufieurs
autres Prélats, Princes & Seigneurs des x i i &
XIIIe fiecles. Ces fortes de contre-fcels ne font tels
.que par l’ ufage quon en a fait en les imprimant
au dos des fceaux pendans. Ce font de fîmples
cachets ou fgnets3 dont on pouvoir fe fervir indépendamment
du fceau. »
« Il y a un grand nombre de contre-fcels plus
petits que le fceau principal, & qui néanmoins
en font inféparables, parce qu’ils n’en font que
la continuation j & ils forment la quatrième ef-
.pèce, dont les exemples font communs dans Je
recueil des fceaux de Flandre. Celui de Philippe
d’Al face , en 1 16 4 , a pour légende : Sigillum
iPhilippi y Comitis Flandrie y le contre-fcel poursuit
3 & Firomandie. Le fceau de Baudouin , en
1 19 I -> porte: Balduinus Cornes Elandrie & Ha-
noie y le contre-fcel ajoute : Marchio Namuci. On
'lit fur le fceau de Marguerite fon époufe : Mar-
gareta Comitijfa Flandrie & Hanoie , & au contre-
fcel y Marckionijfa Namuci. Tous ces petits fceaux
ou contre-fcels expriment leur union avec le grand
fceau } enforte qu’il n’auroit guère été polïible
de les employer féparément. Nous mettons dans
la même claffe tous ceux qui ont des inferiptions
vagues 3 & qu’on ne peut appliquer à perfonne en
particulier fans le fecours du grand fceau. Tels
font les contre-fcels fur lefquels on lit : Secretum
Comitis : Secretum meum , ou Secretum mèum
mjchi: Tefiimonium veri : C lavis Sigillé : Dèum
lime : Secretum colas: Ave Maria gratia plena :
J)eus in adjutorium meum ir.tcnde 3 &c. ; Secretum
eft' : Secretum ferva : Secreti eufios : Secretum veri :
Sigillum veritatis : Secretum : Annulare fecre-
tum 3 ofc. »
« On ne manque pas de contre-fcels finguîiers,
qui conftituent une cinquième efpèce.. Ce font
ceux qui n’ont nulle connexité avec le grand
fceau, & qui cependant ne peuvent fervir fans
lui. Tel eft le contre-fcel dé l’Empereur Charles IV,
qui porte une aigle éployée 3 avec ce verfet du
plénums yy : Jufle. Judïcate. Filii. Hominum. Tel
eft encore le contre-fcel fans infeription de Henri,
Duc de Brunfwick 3 dont l’empreinte n’éft nulle^-
fcient relative au grand fceau, On range dans la
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même claffe les trois contre-fcels ornés chacun
d’une fleur de ly s , & imprimés fans légende, au
dos du fceau de Volrade j Évêque d'Halberftad,
en 1257. »
* La fixième efpèce de contre-fcels comprend
ceux qui s’annoncent eux-mêmes pour tels par le
mot contrafigillum , qu’ils portent à la tête de
leurs légendes. Les exemples en font très-nombreux
dans les recueils des fceaux de Bourgogne
& de Flandre. On lit fur le grand fceau d’Othon ,
Comte de B o u r g o g n e d e l’an 1279 : Sigillum.
Otkonis. Comitis. Palatini. Burgundie. Domini.
Saline y Sf au contre-fcel : Contras. Otkonis. Comitis.
Palatini. Burgü. Le fceau de G u i, Comte
de Flandre, de l’an 1204 3 repréferite un cavalier
avec cette épigraphe : Sigillum Guidonis Comitis
Fiandriâ y & fon contre-fcel porte l’écu de Flandre
avec ces mots : Contrafigillum Guidonis. Le
contre-fcel de la Cour du Duc de Bourgogne a voit
pour légende,au XVelîècle : Contrafigillum. Curies
Ducis. Burgundie. Vers l’ an 1485, la Cour Souveraine
de Brabant fe fervoit d’ un contre-fcel
dont voici la légende : Contra. Sigillum. Ordina-
tum. in. Brabancia. fous \es contre-fcels où Con-
trafigillum eft écrit en abrégé 3 & dont les légendes
offrent ce mot écrit tout au long, fans ajouter
le nom de celui à qui le contre-fcel appartient*
fe rapportent à cette fîxièm'ê efpèce. »
“ La feptième renferme tous les contre-fcels
qui portent dans leurs légendes la dénomination
de Sigillum minus. Ce font de petits fceaux, donc
on pouvoit faire un autre ufage que celui .de
contre-fcel 1er. Tel eft celui dont Albert, Archiduc
d Autriche, & Ifabelle , Infante d’Efpagne , fon
époufe , fe fervoient pour le Duché de Gueldres.
La legende étoit : S. minus. Ducat. Gueldrie. Et.
Comitatus. Zutphanis. La même infeription paraît
fur le contre-fcel ou petit fceau de Philippe IV,
Roi d’Efpagne , & Souverain des Pays-Bas. »
« Les petits fceaux qui fervoient à contre-fceller.
& qui cependant étoient appelés Sigillum dans
leurs légendes, conftituent la huitième efpèce de
contre-fcel. Celui d’Amédée , Comte de Savoie ,
de l’an 1307 , porte la croix de Savoie , cantonnée
de trois foleils, avec cette infeription : Sigit-
lum Amedei. Comitis. Sabaudie. Celui de Louis ,
Comte d’Évreux, fils du Roi de France, de l’an
I 3°7 » porte l’ écu écartelé des armes de France
& d’Evreux, avec ces mots : Sigillum. Comitis.
Ebroicenfis. Enfin le contre-fcel d’Eudes , Duc de
Bourgogne , de l’an 1337, porte l’écu des armes
de Bourgogne , avec cette infeription : Sigillum.
Ducis. Burgdndis. Contant. Ces petits fceaux fervoient
non-feulement de contre - feels , mais on
les employoit féparément pour fceller les expéditions
ordinaires & les a êtes moins importans. «
« La neuvième efpèce de contre-fcels, fe diftin-
gue par l’identité ou la reffemblance prefque entière
de fes figures &■ de fes inferiptions avec celles
du grand fceau. 'Celui dont Thierri, Ca*ntç de
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Flandre j fe fervoit en 1 15 9 , repréfente ce Prince
à cheval avec cette légende : Tkeodericus dî gratia
Flandrenfium Cornes , & l'on contre-fcel fait
voir la tête du Comte avec la même épigraphe.
Le fceau dont Rodolphe, Évêque d’Halberftad,
fcelloit en 1146 , le repréfente aflis tenant un livre
a la main. Au contre-fcel on voit le même Prélat
repréfenté un peu plus qu’à demi-corps, vêtu
d’un autre habit j mais l’infcription eft la même
que celle du fceau. Il y a dans celui d’Adolphe,
Comte de Dalle, de l’an 1290, un écu chargé de
fix befans ou tourteaux, au milieu de deux cornes
de cerf à trois andouillets, le tout environné de
rinceaux , avec cette légende : >ï< Sigillum:
Adolfi : Comitis :. de : Dasle. Au contre-fcel,
en forme d’écuffon, on retrouve les cornes de cerf
& l’inlcriptioti. Ces petits fceaux , fervant de contre
fcels prirent infenfiblement la place des
grands , parce qu’ ils parurent plus commodes. »-
« La dixième efpèce renferme les contre-fcels
qui ^appartiennent point au fceau principal, mais
a celui de quelque perfonne dont il n’eft pas
même fait mention dans l’a&e fcellé. Le Doéïeur
Leyfer donne deux exemples de ces fortes de
contre-fcels étrangers & empruntés, i 9. Le fceau
triangulaire d’un Seigneur Allemand, de l’an 1291,
eft en forme d’é cu , repréfentant dans fa partie
fupérieure un léopard au chef rampant, & dans
fa partie inférieure une aigle éployée. On lit autour:
Si. Rodolphj.nomlis. de.Depholte.
Le contre-fcel eft un petit fceau oblong & en
ogive,, chargé feulement d’une aigle éployée ,
avec, cette infeription : S. HkNRici. Past.
ecce. Berenstorp. 2°. Le fceau. rond, dont un
Geiftilhomme Allemand fe fervoit en 1293, préfente
dans un champ én échiquier un éculfon
oblong,. rempli d’un autre d’une forme ordinaire,
qui eft furmonté & entouré de plumages ou de
feuillages, avec cette infeription : ^ S. Con-
Radi de WeRbergSe, A u. contre-fcel o u voit un
homme nud, la tête rafée,. aflis fur une chaife ,
écrivant dans un livre pofé fur un pupitre, avec
cette légende : S. Johis.P l.eb". in V est^addel.
Le titre de Plebanl ajouté au mot de Jokannis,.
montre que c’eft encore ici le fceau d’un Curé.
Les nobles, fe fervoient fouvent des fceaux eccié-
fiaftiques pour coiitre-fceller, afin de donner plus
d'autorité à. leurs propres fceaux, ou parce que
les. Clercs dreftoient les aétes ,, quoique leurs,
noms n’y panifient pas. |f
«c Osn a. encore découvert des contre-fcels plus
finguîiers * dont on peut faire une onzième e f pèce.
Ce font des contre-fcels de eontre-feel / c’eft-
a-dire^qi£un contre-fcel eft devenu un fceau principal
* au dos duquel on a mis un autre contre-
fcel- Tel eft le fceau rond, de la cour eccléfiaC- .
tique d’Halberüad , du x in s fiècle-. On- voit au
premier coté le bufte d-’un Évêque , portant une
mitre baffe, de ornée d’ un cercle de. perles » ait-
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deffus duquel il y a deux croix. On lit autour :
Tr S* Curie. Halberste. Episcop. Le contre-
fcel eft pareillement orbiculaire , mais beaucoup
lus petit. Une croffe entre deux branches d’ar-
rifièau & deux pommes, occupe le champ. On
lit autour.* S. Fam. ano. di. m. cc. xci ,
C eft-a-dire ,. Sigillum faclum anno Domini liai.
Le Doiteur Chriftophe Leyfer attelle qu’il a vit
fouvent le même fceau principal de l’Ofiicialité
, d’Halberftad, fervir de contre-fcel aux diplômes des-
Evêques de cette ville, y»
« La douzième & dernière efpèce de contre-
: fiel* eft la plus connue. Elle fe caraétérife par les
mots fecretum Sz figïllum fecrcti, qui paroiffent
dans fes légendes. On s’en fervoit pour les expéditions
& les lettres particulières De-là le nom
de fceaux fecrets ou defecret qu’on leur a donné»
j Les diplômes munis du fceau publie ,. ou du grand
; fceau , conjointement avac celui du fecret, font
d’autant plus dignes de fo i , qu’ils annoncent que
les^ empreintes, ont été faites par le Prince lui-
même , par l’Évêque , par le Garde du fceau fc-
cret, Src, ; au-lieu que les grands- fceaux ordinaires
n’étoient quelquefois appofés que par de&
Officiers fubalternes. «
« Les1 petits fceaux ou contre-fcels y dont les-'
légendes commencent par fecretum, font en très-
grand* nombre. On en trouve des exemples dans^
les recueils de fceaux de Bourgogne, de Flandre ,
d’Angleterre & d’Allemagne. Le contre-fcel d e
Guillaume dé Grancey, de l ’an T 270 , a pour
légende : >{« Secretu. Guilli. de Grancey.
On lit au revers du fceau de Beatrix, Duchefié
de Bourgogne , de l’an 127^1 Secretum
Beatricis. Filie. Régis. Na y a r .»
« Les petits fceaux ou contre-fcels qui ajoutent
figïllum devant fecretum ou fecreti , ne font pas~
moins nombreux que ceux qui le fuppriment En
voici des exemples, tirés du recueil -d’Olivier de
Yrée. Le contre-fcel du grand fceau de Guillaume .
de Dampierre , héritier du Comté de Flandre
n’a point d’autre légende que celle-ci: Sigillum
fecreti. On lit fur le petit fceau de Pbilippe-le-
Hardi, Duc de Bourgogne : S. Secreti. Pkilippi.
filii. Régis. Francor. Ducis. Burgundie
«« On a donné le nom de fceau fecret aux
fignets, cachets & autres petits fceaux fans légendes
, ou avec des légendes qui n’expriment
point le mot fecretum. L’ ufage des uns & des autres,
plus ou moins fréquent, remonte fort haut»
Les contre-fcels dé même grandeur que le fceau*
principal, commencèrent en Italie dès le x.e lîècle»
Ceux à qui leur moindre volume a> fait donner le
nom de petits fceaux ou cachets, ne furent pas:
inconnus au x i c fiècle puifque L’Empereur
Henri I I I , qui vécut jufqu’en. ioyé',. feella de
fon fceau fecret, & cela par prédilection., le
diplôme qu’il accorda aux Rdigisulés de Ni~