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Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent.
RRRR. en bronze.
O. en or.
Elles ont quelquefois pour type le dieu Lunus.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Ælius, de Vérus ,
de M. Aurèie, de Septime-Sévèrej de Caracalla,
de Diaduménien , de Maximin , de Gordien Pie ,
de Trajan, de Déce, de Géta, de Diaduménien,
de Maxime, de Tranquilline.
CIC CAB O S , poids de l’Afie & de l’Egypte.
Voye^ Kik k a b o s .
CICER. « Le pois chiche, cicer des Romains, eft
naturellement ialé ; c eft pourquoi il brûle la terre,.
Ses gouffes ou liliques font rondes, fa tige rameufe,
fa racine furculeufe & profonde. On doit le laif-
fer tremper dans de Peau durant deux jours avant
que de le femer. Le cicer & Yer-vum font long-tems
en fleurs, mais moins que la fève. Il y a plulieurs
fortes de pois chiches ; les différences fe font remarquer
dans la grolfeur, la figure, la couleur & le goût.
11 y a le cicer arietinum , le pois belier , qui eft
blanc & noir, & relfemble à une tête de bélier;
il y a le cicer punicum3 le pois de Carthage. On
ieme ces efpèces dans le courant du mois de
février ou de mars, par un tems humide, &
dans la terre la plus fertile. Il y a encore le cicer
columbinum , pois eolombin, pois de pigeon, ou
pois de Vénus ; il eft blanc, rond, léger & moins
/gros que le pois bélier. La cicercula eft un cicer
d’une efpèce plus petite ; elle reflemble au pifum
ou pois commun, & fon grain eft d’une rondeur
inégale de même. Elle fe femoit en janvier ou
février (février & mars) , dans une bonne terre
& par un tems humide. Dans la Bétique,. on
nourrit les boeufs avec la cicera : on la concaffe
fous une meule', puis on la fait tremper dans de
Peau pour l’adoucir & la rendre molle; ainfi préparée
, on la mêje avec de la paille broyée, &
on la donne aux troupeaux. La ration pour deux
boeufs eft de feize livres (onze livres poids de
marc). Les hommes en mangent aufli. Elle a le
même goût que la cicercula ; on ne fen diftingue
que par fa couleur, qui eft plus brune, & tirant
prefque fur le noir. Les meilleurs pois chiches
font ceux qui reffemblent à l’ervum. Les noirs
& les roux font plus fermes que les blancs. Il y
a un cicer fauvage, fembiable par fes feuilles au
cicer cultivé. H eft d’une odeur forte (Métrologie
de M. paucton , extrait de Caton, &c. ). M
Le poids chiche bouilli ou frit étoit la nourriture
la plus ordinaire du peuple de la Grèce &
de Rome. Ariftophane en parle fouvent dans fes
comédies ; & il en eft fait, mention, dans les écrivains
latins.
Martial dit des différentes efpèces de pois bouillis
ou frits , que c ’étoit un met peu agréable
C 1.41.^79.) ?
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Et fervens cicer > & tepens lupinus
Parva eft c«nula3 qui s poteft negare.
On en vendoit à Rome aux fpeéfcateurs dans les
théâtres & les amphithéâtres (ibidem.) :
. . . . . . . Quod otiofa
Vendidit qui madidum cicer corons..
Les candidats qui vouloient gagner les fuffrages
du peuple , lui faifoient diftribuer gratuitement
des pois frits dans les fpectacles (Dorât. Sat. i l .
3. 182.) :
In ci cere , atquc faba , bona tu perdafque lupînis,
Letus ut in circo fpatierc , atquc eneus ut fies.
Perfe peint cette diftribution avec l'énergie qui
le cauacftérife (.Sat. 5. 177.)’ :
.............................Cicer ingéré large
Rixanti populo , nofira ut Eloralia pojfint
Aprici meminijfe feues.
CICERO , furnom de la famille T V L L IA .
CICEREIA , famille romaine, dont on n'*
des médailles que dans Goltzius.
CICÉRO. On-a donné fans aucun fondement
le nom de cet orateur célèbre à une ftatue du
Capitole, 8c on l'a gravé fur fa bafe. Pour motiver
cette fuppofitiori , on'lut a incrufte a la joue
un pois, cicer, qui fait allulïon au nom de Cicéron.
* , - , . ,
Le palais Mattéi renferme une véritable tete
de Cicéron, avec fon nom gravé au bas du bulle.
Y/inckelmann ( Bifi. de l'Art, lib. 6. chap. y. )
croit que c’eft un Suvrage du dernier fiècle de
la république. 11 eft vrai que la forme des .lettres
ne paroît pas allez élégante pour cette époque
; mais ce favant antiquaire fait diftinguer,
avec raifon, deux fortes d'infcriptïons, les unes
gravées fur les monumens pat des ouvriers, chargés
uniquement de la gravure des lettres, 8c les
autres par les flatnaires eux-mêmes, qui n'ayant
pas l'habitude de graver des lettres, ne pourraient
leur donner une' forme aufli elegante. C eft-la
fans doute le cas du Cicéron du palais Mattéi ,
dont le n e z l e s lèvres 8c le menton font des
reftauratiops modernes.
O11 voit à Herculanum un bulle que l'on croit
être celui du même orateur. Il ÿ a une médaillé
fauffe , qui le repréfente avec le pois fur la joue.
Plutarque a écrit le premier ( Cicer.) que le célèbre
orateur de Rome fut appelé Cicéro , à caufe
d’un porreau reflèmblani a un pois qui etoit
placé fur le bout de fon nez. Mais il eft facile de
montrer le ridicule de cette affertion trop accréditée
, en obfervant que Varron , écrivain latin
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intérieur à Plutarque , avoir dit que les Tulliué
ter- _Sa rick+n o rouf f* nps nois
CICURINUS, furnom donné à la famille Ve-
t u r ia , à caufe de la douceur des moeurs de fes
membres C Varr. de Ring.-Lut. n . y.).
CW ARIA. Paufanias dit au fujet d’une image
de Ccrcs , furnommée Cidaria : « le jour des
grands myftères, le prêtre prend cette image &
la met fur fon vifage. S’armant enfuite de petites
baguettes, il en donne quelques coups aux naturels
du pays, en fuivant un certain'ordre (.Arcadie).
" 11 ne s’agit ici que d’un inafque de la
décile , qui étoit coëffé de la cidaris, & q u i,
fuivant la forme ordinaire des mafques antiques,
enveloppoit toute la tête jufqu au col. Le Pretre
frappoit ainfi les Phénéates, pour rappeler l’arrivée
de Cérès dans leur contrée, 8c la punition
qu’elle infligea à quelques habitans de qui elle
avoit été mal reçue. Quant a ceux qui accueillirent
cette mère fugitive , elle leur lit connoitte
toutes les efpèces de légumes, les feves exceptées.
Telle étoit la tradition des Arcadiens.
CIDARIS. Pellerin.( Lettre ri. fur diverfes médaillés
jr ,:
« La cidaris , telle que nous la voyons figurée
fur des médailles de rois , etoit. de Forme conique
, 8c terminée en pointe. La différence qui fe
trouve entre les unes 8c les autres , confifte feulement
dans les acceffoires. 11 y en avoit auxquelles
étoierit attachés des fanons, qui pendoient
fur les épaules, 8c des cordons qui fe lioient fous
le menton. On en voit de cette forte'fur les médailles
SArface & de Tiridate, premiers rois des
Parthes, que j’ai rapportées, l’une R. PI. X V . ,
l’autre Suppl III. PI. 1 . , Sc fur la médaille de
Mirhridate Evergète, que Béger 8c Spanheim
ont publiée -, mais elles étoient portées aufli
fans fanons, comme il parott par des médaillés
d’autres rois, 8c particulièrement par une des
deux du roi Samus , que le P. Froelich a rapportées
, par celles de Xerxès , roi d Arfamofate ,
que M. l’abbé Barthélémi a publiée , £c par la
préfente médaille du roi Ârfamus. »
« Sur toutes ces médailles, la cidaris étoit entourée
du diadème , qui étoit la marque la plus
diftinéüve de la fouveraineté, 8c de plus elte eft
droite, parce qu’il n’étoit permis en Perfe qu’aux
rois feuls de porter la cidaris droite, ainfi que la
tiare. Quoique ces deux fortes de coiffures diffe-
raffent trop l’une de l’autre par leur forme Sc
même par leur ufage , pour n’avoir pas du etre
diilingùées chacune par fon propre nom, les écrivains
grecs les ont fouvent confondues., en donnant
celui de tiare à la cidaris , fort parce que
le nom de tiare leur étoit plus connu, foit parce
que c’étoit la coiffure la plus fplendide de toutes !
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celles qui étoient portées par les rois. Quelques*
uns cependant en ont fait la chftinciion ; Plutarque
entfautres racontant comment Artaxerces avoit
nommé Darius , fon fils aîné, pour fon fuccef-
leur, dit que ce fut en lui accordant le privilège
de porter la cidaris droite. Ce fut aufli la cidaris
que Demarams , Lacédémonien , demanda au
grand Xerces de pouvoir porter droite dans une
entrée publique à Sardes , Sc non pas la tiare ,
comme on a traduit en français , d’après la traduction
latine de Sénèque, qui avoit pris pareillement
l’une pour l’autre. Non- feulement elles
differoient par leur forme , la tiare étant aufli
large par le haut que par le bas , tandis que la
cidaris étoit terminée en pointe ; mais elles dif-
féroient encore en ce que la tiare etoit toujours
chargée d’ornemens, 8c fouvent de divers fym-
boles, au-lieu que la cidaris eft reprefentée unie
8c fans ornemens. J’en infère que la cidaris étoit
pour les rois d’un ufage ordinaire , & que celui
de la tiare étoit réferyé à des jours de fete 8c de
cérémonie , comme je le remarquerai plus particulièrement
à l’article de la tiaiue. m
« S’il n’appartenoit qu’aux rois feuls en Perfe
de porter la cidaris droite, il étoit libre aux princes
de la famille royale, 8c aux grands officiers
de la porter inclinée. Je remarque qu’il y a des
médailles d’autres rois , fur lefqueiles elle n eft
pas reprefentée droite. Celle que porte Tiridate
fur fa médaille , citée plus haut, paroît avoir ht
pointe recourbée par-devant, à-peu-pres comme
le bonnet phrygien ; Sc celle qu on voit fur la
tête d’Arfamus, dans la préfente médaille, penche
en arrière. Cellequeporte le même roi, repréfenté
à cheval fur le revers, préfente au bout de la
pointe un bouton , qui fe voit aufli aux cidaris
d’Epiphane Sc de Callinicus, fils d’Antiochus IV ,
roi de Commagêne , qui font repréfentes pareillement
à cheval fur une médaille. ",
« Il n’eft guère poffible de rendre raifon^ de
ces variétés, qui fe trouvent dans les acceffoires
de la cidaris ; mais ils ne changent rien à fa
forme fpécifique. Ou peut juger cependant que
Arface 8c Tiridate, fon frère, qui s’étoient révoltés
fous Anriochus II , roi de Syrie , ri auront
fait d’abord qu’ajouter le diadème à la coiffure
qu’ils portoient auparavant, 8c qu’Arfamus, en
formant la dynaftie à’Arfamofate, en aura ufé
de même en mettant le diadème autour de la
cidaris , qui étoit d’un ufage commun en Arménie.
Si dans le commencement de fon règne il ne
l’a pas portée droite, c’étoit apparemment parce
qu’il étoit tributaire des rois de Syrie , ou parce
qu’ il ne fe trouvoit pas alors affez puiffant pour
fe comparer aux rois Parthes, q ui, à l'imitation
des rois de Perfe, prétendoient peut-être avoir
feuls le privilège de la porter droite. A l’égard
du bouton attaché aux cidaris ci-devant mention-
nées, fi-.ee n’ étoit pas feulement une efpèce d’ornement
, il pouvo-it avoir fon ufage & fon utilité