
& préfentoit, à volonté , une des trois faces ornées
de peintures.
Après la deftruétion de l’Empire Romain , on
oublia les décorations , jufqu’à ce que le Siennois
Peruzzi ( mort en 1536}, Peintre 8c Architecte
célèbre , en rétablit i’ufage.
DECRETORIA ARMA, armes tranchantes,
par oppofîîion aux armes des exercices, telles que
des fleurets. Sénèque dit ( epifi. 117. ) .* Rcmove
ifu lufbria arma ; decretorüs opus efi.
DECUIS y deeufis, decujfis, monnoie des anciens
Romains. Elle valut, depuis la fondation
de Rome jufqu’a l’an 48y , 10 îiv- monnoie actuelle
de France, félon M. Paudloii ( Métro-
iogie. ).
Decuts feptunx femuacia , monnoie de compte
des Romains.
Elle écoit repré fente par ce ligne X S — -S..
Elle Taloit
Sept 7 onces de compte ,
ou 10 as effectifs y
ou i j femi-onces de compte,
ou 30 llciliques de compte ,
ou 60 femi-lîciliques de co mpte ,
DECULA y fumom de la famille Tullîa.
DECUMÆ. Voyez Dixième.
DECUMANIy Fermiers du dixième impofé
fur les terres labourables. Cicéron parle fou-
vent, dans fes Difcours contre Verrès, de ces
Traitans.
DE CURIALES Pullarii. Muratori ( 239. 6.
The/, htfcrîption. ) rapporte une infcrîption dans
laquelle on lit ces mots 5 & il penfe qu’ils délignent
les Pullarii de chaque Décurie-.
DÉCURIE 1
DE CURIA } Compagnie de dix perfonnes
rangées fous un Chef nommé Décurion. La cavalerie
Romaine, étoit partagée en Décuries. Romu-
lus ayant divifé les tribus du peuple en centuries*,
fous-divifa les centuries en décuries. Tous les Of-
hoiers de la maifou desAugulies, furent rangés ;
par décuries , ain£ que les Officiers Municipaux
des villes de l’Empire.
Dz.cu.rja CuRiATiAy Collige chargé du foin
des facrifices , compofé de Liseurs , d’Appariteurs,,
de Curiales & d'autres. ferviieurs des O fficiers
Municipaux o.u des Curies. Qn-a. trouvé une
infcjiption qui en fait foi.
L . ANTQNJO-
EPITYNCANO
LICTORI DEC. CURIA
T T A E '. QUAE. SACRlf
PUBEI.CJS APPARET.
( Guthcr, de Vet. J'urt Pont. il1. 14*
DÉCURION i Chef d*une Décurie, tant dans
| la milice Romaine que dans le Collège ou Ailem-
blee du Peuple- Decurio.
C’étoit aulfi le nom qu’ofl donnoit aux Sénateurs
des Colonies Romaines, qui formôiént Une
| Cour de Juges ou de Çonfedlers, repréfentant le
I Sénat Romain dans les villes municipales. Civi-
: tatum Patres Curiales : honorati rttuniciptotufh.
! Stnatores. Lear compagnie fe nommoit Curia
Decurionum , 8C Minor Sénat us. Ofi les appela
Décurions, parce que leur corps n’étoit fou vent
compofé que de dix perforrnes. Les villes d’Italie,
au moins celles qui étoient colonies, avoient
part, fous Augufte, aux éle&ions des Magiftrats
Romains : les Décurions ou Sénateurs de ce$ villes
donnoient pour cela leurs fuffrages, que Tort
envoyoit fcellés à Rome, un peu avant l’ek&iort
( Suet. /. il. c. 46. ).
Les Triumvirs chargés de la fondation ou de
l’établiffèment de chaque colonie , fixoient le
nombre de Décurions qu elle pouvoit exiger : ils
en établirent cent à Capoue ( Cic. de Agrar. il. >.
On les remplaçoit enfuire par des citoyens poffef-
feurs de 100,000 nummi de fonds : EJfe autem ti6i,
dit Pline , eentu-m millîum eenfunt faits indicat ,
qudd apud nos Decurio es ( epifi. f. tÿ. ). Vingt-
cinq arpens de terre procurèrent depuis le même
avantage ( Leg. $f. de Decur.). Ce fonds de ri--
cheffes étoit néceffaire pour fubvenir aux dépenfeS
auxquelles les Décurions étoiem obligés ; car oiï
choififfoit entr’eax les Collecteurs1 dte certains ira-'
pots ( V. Décemprimi. & ils de voient fafre re--
cette pleine. G’étoit encore à eux a donner des-
fpeétacles au public ; de forte que la dignité de
Décurion devint très - océreufe , 8c on employa
tous les moyens pour l'évite* ( Synef. epifi. 73-. ).
Toutes les affaires publiques , & en particulier
l’aliénation des rerreins du fife, étoiem réglées^
par les décrets des- Décurions dans les villes de*
l’Empire , comme elles, l’étoient à Rome par lès;
Sénatus-confultes. D e v i e n t qu’on lit. ffio la
plupart des épitaphes : b e c , b e c . deçreto Decu~
rionum, ou dès formules-équivalentes.
DÉCURION des Pontifes. C*était ÇGuther. de veu-
Jur.. Pantif. il. 14. ) fe Chef de la Décurie Curia-
tin.. Il en efi fait mention, dans une infeription
trouvée à Milan :
D . M .
' c. V A L i R I
PeTRONLAN*
D E C U R . F O N T I F . S A C E R » .
J U V E N . M Ç D . C A U S I D l C .
Décurion. C étoit -encore le nom de quelques
Prêtres qui femblent n’avoir été créés que pour
quelques facrifices & quelques cérémonies particulières
, telles que les facrifices des familles 8c
fies- maifons. privées. Ils é toi eut- choifîs par Dé»-
curies , comme Struvius le conjeéf ure > Zc c efi
pour cela qu’on les nommçit Décurions.
Quoi qu’il en foit de l’origine de ce nom, une
infeription qui fe trouve dans Gruter (p. cqcxlii.
3 .) , prouve ce que nous avons dit de leur
fonction j la voici : anchialus, çub. açd. q.
T E R . I N A E D E . D E C U R I O . A D B E C T U S . E X . Ç O N h
S E N S U D E Ç U R I O N U M . F A M I L I A E V O L U N T A T E .
Voilà un Décurion qui l’étofi dans la maifon 4 un
particulier, Q, Terentius.
DECURSIQ, Cavalcade faite dans fes jeux
publies, ou aux funérailles , & dans les armées ,
pour tenir les cavaliers & les chevaux en haleine.
DEÇUS, ■ )
UE CU s i s y > Voyez Dzcuts.
D È c u s 's iS , 3
DÉDALE, arrière-petit fils d’Ere.^éç, Roi
d’Athènes, a éîé le plus habile ouvrier que la
Grèce ait jamais produit dans l’Architecture, 8p
dans la Sculpture principalement. Qn dit qu’il
faifoit des fta.tues animées , qui voyoient & qui
marçhoiçnt. Ûne baffe jalpufie le porta a commettre
yn crime qui * ut la. fourçe de tous fes malheurs,
Il avoir pris tant de foin de former dans
fôn art les talens du fils de fa Coeur, nommé
Talus ou Perdrix ( Voye^ T alus ) , que ce jeune
homme, devenu habile eri peu de temps,donna lieu
à fot> onde de craindre qu’il ne l’effaçât un jour.
Dédale ne put réfifter aux mouvemens de fa ja-
loufie, & précipita fon neveu du haut de la tour
dè Minerve à Athènes. Ce crime obligea Dédale
de fe retirer dans l’ifle de Crète, ou il trouva,
d la Cour de Minos, qui étoit en guerre avec fes
Athéniens, un afyle favorable. Il y exerça fes
talens, & s’y fit un ami & un protecteur de
Minos : il y bâtit fon fameux labyrinthe, dont
la première deftination étoit de fervir de prifon
aux criminels : mais il fe brouilla avec le Roi,
pour avoir çonftruit la vache qui fervit à Pafi-
phaé poyr fatisfaire fon abominable paffion
( Voyez Pasiphae, ). Min.o.s fit enfermer ce coupable
Ouvrier avec Icare fon fils, dans le labyrinthe.
Cet édifice étoit confiruit avec tant d’art,
que, quoique Dédale en fût l’Archive été, il ne
put en trouver les iffues pour fe fauyer. Il eut recours
a fçn art, fit d,es ailes pour lui 8c pour
fon fils ( ffoyez Icare. ) , 8c s’éleva dans l’air,
vola, par-de nus les mers, 8ç s’abattit dans la Calabre
, vers, les rochers de Çume.S | où il éleva un
temple à, Apollon,, en aétion de grâces de l’heureux
fuccçs de fa fuite- Plufienrs Princes, dans la
crainte de dépl dre à Minos , qui étoit très-yyif-
fant fur mer, lui refusèrent un afyle; mais il le
trouva enfin chez Cocalus, Roi de Sicile. Minos ,
qui chercha long-temps fon. prifonnier, apprit
enfin le lieu de fa retraite : il équipa une flotte
formidable, fe mit à la tête, 8c alfa réclamer
Déf a it, menaçant de déclarer la guerre en cas de
refus. Cocalus i qui ne vouloir ni violer les droits,
de l'hofpitalité, ni perdre un hôte qui lui étoit
fi utile par fon indutlriefit prier Minos de fe
rendre à Cumique pour traiter de cette affaire.
Minos s’y rendit lut 1a parole de Cocalus, & fut
étouffé dans une étuve où il prenoit le bain. Il y
a des Auteurs qui ont dit que ce furent les filles
de Cocalus elles-mêmes, qui, charmées des petits
automates que Dédale leur donnoit poire
les amu.fer, firent mourir Minos dans le bain.
Dédale, pour reconnaître les oligations qu’il avait
à.Cocalus, fignala fon féjour par plufieurs beaux
ouvrages. Il fit creufer ce grand canal où fe jetait
le fleuve Alabas, qu’on nomme aujourd'hui Can.
tera : il conftruifit, fur un rocher , près du lieu
où fut bâtie la ville d’Agtigente, une citadelle
imprenable ; trois ou quatre hommes fuffifoiene
pour La défendre. Il fit plufieurs autres ouvrages
auffi utiles que magnifiques, dont Diodore nous
a. donné la defeription : cet Hiftotien les avait fous
les yeux- On trouvoit encore, au rapport de Pau-
fanias, dans plufieurs autres endroits, des roon»-
meps de fadreffe de ce fameux Ouvrier : les
Egyptiens fe vantaient d’en avoir un grand nombre
dans leur pays i 8c Virgile fait la.deferiptioa
d’un beau monument, où Dédale avoir grave fou
hiitoire 8c fes malheurs. Voye^ Cocalus, Éry-
C 1 N £ .
La fable de Dédale eft expliquée, félon AVinc-
kelmann ( cldf[& n . n. to. ) , par une pâte antique
du Baron de Siofch, fuE laquelle on. voit un vaif-
feau qui,. au lieu de voiles, eft garni de deux
lopgtjes ailes attachées fur chacun de fes flancs,.
Ëette gravure eft répétée dans la Galerie de Florence
, 8c nous apprend que Dédale apprit aux
Grecs à attacher des voiles à leurs Wtimens qui
allaient toujours à rames avant lui. Les poètes
embellirent cette invention, & composèrent la
Fable de Dédale & d’Icare,ficonnue , 8c répétée
fi fou.vent fur les, anciens monumens.
m Avant Dédale les ftatues étaient fans mouvement
Sf fans vie : à la manière des premiers
Egyptiens de qui les Pélsfges avoient reçu les
arts, elles avoient les bras pendans & collés au
corps , les pieds joints & les yeux fermés ; c'é-
toient même pour la plupart des figures informes ,
qui fe terminoient en gaine. Dédale donna aux
fiennes des yeux, 8c mettant en. mouvement les
pieds 8c les mains , il varia leurs attitudes
auffi-tôt, la renommée publia que fes- ouvrages
vivoienç, refpiroient, marchoient, les productions
du plus beau temps de l’art n’infpirèrent
jamais un pareil enthoufiafme : c’eft ainfi que
pour avoir mis le premier quelque expreffion
dans les vifages, quelque mouvement dans lès-
draperies 8c quelque variété dans les teintes,
Clmabuè obtint des honneurs qui ne furent accordés
ni aux Raphaël, ni aux Correge. =>
« Les fiècles fuivans prirent à= la lettre lès.
esprefiions exagérées qu'avaient enfantées Ligna»-