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& auxquels étoient attachés quelques charmes ou
cara&eres magiques. C’eft par ce genre de divination
que Gygès . dit-on , favoit fe rendre invi-
jible, en tournant le chaton de fon anneau. Voyez
G y g è s . Ammien Marcellin, parlant du fucceffeur
de Valens, que les peuples cherchoient à deviner ,
dit qu'on pratiqua, pour le cohnoïtre , la Dafly-
liomancie, mais d'une manière differente de la
pratique ordinaire. Cet Hiftorien l'a décrite fort
au long. Elle confiftoit à tenir un anneau fulpendu
par un fil au-deffus d’une table ronde, fur laquelle
étoient différons caractères avec les vingt-quatre
lettres de l’alphabet. L’anneau , en fautant, fe
tranfportoit fur quelques-unes des lettres, & s y
arrêtoit : ces lettres . jointes enfemble, compo-
foient la réponfe qu’on demandoit. Le fort fit
fortir ces quatre lettres , & , E , O, A , qui commencent
le nom de Théodore , fucceffeur de Va-
. lens.
DACTYLIQUE fe dit de ce qui a rapport aux
da&yles.
C’étoit, dans l’ancienne Mufique , l’efpèce de
rithme dont la mefure fe partageoit en deux
temps inégaux. Il y avoit auifi des flûtes daclytiques
, aufli bien que des flûtes fpondaïques. Les
flûtes daflyliqu.es avoient des intervalles inégaux,
comme le pie appelé daflyle étoit compofe de
parties inégales.
On appeloit aufli daclylique une forte de nome :
ee rithme étoit fréquemment employé 3 de même
que le nome harmathias & lè nome orthien.
Julius Pollux révoque en doute fi le Daflylique
étoit une forte d‘infiniment ou une forme de
chant > doute qui fe confirme par ce quen dit
Ariftide Quintilien dans fon fécond liv re , &
qu’on ne peut réfoudre qu’en fuppofant que le
mot daflylique fignifioit à-la-fois un inftrument &
un a ir , comme parmi nous mufette 8c tambourin.
Pollux rapporte que la flûte daflylique étoit
propre à la danfe.
D A C T Y L IO TH E CA ( A ) Muratori (907.
I. Tkefi. Infer. ) rapporte une infeription dans
laquelle ces mots défignerit le gardien d’une col-
leàion de pierres gravées. Voyez l’artiele de ces
pierres, & Baguier.
DAD ES , \ p a qU»on célébrait à Athènes ,
a a ia i z , Ç M 8c qui prenoit fon nom des torches, J1«h ç , qu’on
y allumoit durant trois jours 5 le premier, en mémoire
des douleurs de Latone , lorfqu’elle accoucha
d’Apollon j le fécond, pour honprer la naif-
fance de Glycon & des Dieux 5 8c le dernier, pour
rappeler les noces de Podalirius & d'Olympias,
mère d’Alexandre. Voye% Podalirius.
,D A D IX , mefure de capacité de l’Afie 8c de
l ’JÉgypte. Voyez Hiîi,
D A L
DADOÜQUE, ■ ) . , .
DADUCHE, > Prêtre de Cerès, qui eroit.
DADÜQUE, 3 "
chargé de porter un flambeau ou une torche dans
la célébration des Myltères de cette Deefle, en
en mémoire de ce que Corès, cherchant fa tille
dans les ténèbres de la n u it, parcourut1 univers
avec une torche à la main. On choififfoit pour
Daduque une perfonne honorable & diftinguee.
Hercule, chez les Athéniens, avoit un Grand-
Prêtre qui s’appeloit aufli Daduque Ce mot grec
lignifie Porte- 1 orche, Porte-Flambeau.
DAEMON
AA IM&N ,
• \ Voy Z DÉMON.
DA G O N , Dieu des Philiftins, qui avoit un
temple à A z o t , 8c un autre à Gaza. Les Docteurs
Juifs reprélentent ce Dieu comme un Triton ,
c’ eff-àd ire , fous la forme d’homtne depuis la
tête jufqu’à la ceinture, & le relie en %r^ e j:s
poilïon Sanchoniaton dit que Dagon étoit fils du
C ie l, qu’ il fut l’inventeur de la charme , & qu 11
apprit aux hommes à fe fervir du bled pour taire-
du pain. Dagon} en Phénicien, lignifie froment.
11 y a donc lieu de croire que ç’eft 1 inventeur du
labourage, & qu’il mérita, après fa mort, les
honneurs divins.
Selden croit que l’Oannis des Babyloniens, dont
Bérofe, Apollodore 8c Polyhiftor ont fait mention,
eft la mêmechofe que Ddg'o/z. Il prétend encore que
Dagon eff la même chofe que Atergatis, Adar-
daga & Derceta y noms que les Européens ont
fait, félon lu i, par corruption de Adir-Dagan ,
c’eft-à-dire , le grand , le magnifique Dagon >
qu’il n’étoit point extraordinaire que la meme
Divinité fût Dieu en un endroit & Deefle en un
autre, ou Dieu en un temps, 8c Déeffe en un
autre. Mais Boçhard 8c d?aütres Auteurs^ crorenr
que Dagon 8c Atergatis font deux Divinités fort
differentes > que dans Philon de Biblos , Dagon
eff frère de Saturne , Atergate eft fa femme. Au
fentiment de VolSus, ce Dieu contenoit le Dieu
Lune, comme principe aétif, 8ç la Mer, cpmme
principe paflif. A raifon de F.un , il etoit male,
& c’ étoit un Dieu ; à raifon de Pautre , il étoit
femelle , & Déeffe. Sauiqaife S g jjf que Dagon
eft la même chofe que 1 , qui étoit une efpèce
-de poiffon , cete , & que le Dagon d Azot , le
Céto de Joppé, 8c le Derceto des Afcalonites ,
11’étoient qu?une même Divinité ( Bochart, Chan.
I. i l . c. 2. Selden , de Diis Syr. Synt. i l f. 3»
Vojftus , de Iflol. I• I. c. i l . L. i l. c. 76. L. ,ix,
c. 10. Saumaife fur Solin, p. 574* )*
D A LDIS , en Lydie. AAAAIAN&N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.......................Hunter.
O. en or.
O. en argent. ,
Cette ville a fait frapper, fous Pautorite de fes
Archontes,
D A L
Archontes, des médailles impériales grecques en
l ’honneur de Domna, de Gordien Pre, d Hadrien.
D A LM A T IC A. Voyez Dalmatique.
DALMATIE. Le feul Roi de Dalmatic dont
on ait des médailles , eft Mollis. t
Une Cuiraffe eft le fymbole ordinaire de la
Dahnatie.. . .
Les médailles de cette Province font ;
RRR. en bronze, avec la légende met A l.
33,el.............................Ptllerin.
O. en or.
O. en argent.
Mecallum y eft mis quelquefois pour exprimer
les mines d’où le métal eft extrait.
DALMATIQUE, vêtement dont l’ufagc étoit
venu originairement de Dalmatie. Capitolin, dans
la vie de Pertinax (c. 8 .) , dit qu on voyoit parmi
les meubles de l’Empereur Commode , tunicas
pjenulafque , lacernas & çhiridatas Datmatarum.
Lampride, dans la vie de Commode ( c. 8 . ) , dit
de ce Prince, qu’il parut en public, vêtu d une
dalmatique : Dalmaticus in publico procejjtt ; ce
qui paffoit alors pour une chofe infâme 3 8c le
même Hiftorien aflure •( c. 24 de fa vie ) d Elaga-
bale, que cet Empereur av,oit fouvent paru fur
la place en dalmatique après le repas. Dalmatica-
tus in for0 poft coenum.
Commode 8c Elagabale^en portant des Dalma-
iiqués , fe déshonoroient aux yeux des Romains,
parce que ce peuple, à l’exemple des Grecs, re-
gardoi.t comme des efféminés les hommes qui
cachoient leurs bras dans les longues^ manches
de leurs tuniques. Cet ufagè c-araéférifoit les
Barbares ( Voyez ce mot ) > c’eft-â-dtre, tpus
les peuples, hors les Romains 8c les Grecs , 8c
en particulier ceux du Nord. On peut conclure
de-là que les dalmatiques étoient des tuniques
garnies de longues manches, qui defcendoient
jufqu’ au poignet. C’eft ce que nous apprennent
encore mieux le nom grec »tif^crov C defçendant
jufqu’aux mains , latinifé en celui de çhiridatas , 8c l’oppofition qu’établit Alcuin ( divin. ) i
outre le colobium ou tunique ordinaire a manches
courtes, 8c la dalmatique. Alcuin dit que le Pape
S. Sylveftre fit quitter aux Diacres les colobium ,
& leur fit porter des dalmatiques , parce qu il bla-
moit l’ufage d’avoir les bras nuds. : colobium efi
veftis fine manicis. Cunï ergq nuditas brachior.um
c.ulparetur a. B . Silvefirp, dalmaticarum r.epcrtus
eft ufüs, !
L ’on donna depuis , par extenfion , le nom de
.col obi dm à la dalmatique, lorfque celle-ci devint
d’un ufage aufli général que la première 1 avoit
été autrefois. On orna aufli la dalmatique de
bandes de pourpre, ou de claves3 comme on
avoit orné auparavant la tunique des Sénateurs
$£ des Chevaliers. Les claves font aujourd hqv
Antiquités j Tory# IL
DAM 197
fur les dalmatiques des Diacres 8c Sou-Diacres,
ce que l’on appelle les Or frais.
DAMAS , dans la Coelcfyrie. AAMASKHNûtf
& A Â m a c k o ï ,! ,
Les médailles autonomes de cette YiJle font :
R. en bronze.
G . en or.
O. en argent.- , '
Cette ville a fait frapper des médaillés impériales
grecques en l’honneur d Augufte , de^ T ibère
, de Néron , de Trajan , d Hadrien , d
çonjn , de Marc-Aurèlc , de Commode , de Sévère
, de Géra, de Caràcalla, d’Elagabale , de
Macrin, d’Afex. Sévère , de Domna , d’Annia-
Fauftina.
COL. AAMA. METR. Çolonia Damafcus Me-
tropolîs. r ,
Cette colonie Romaine a fait frapper des médaillés
latines en l’honneur des deux Philippe^,
d’Otacilie, de Gallus , de Volufîen 3 dEmilien,
ùe Gallien, d’Herennius, de Salonine.
DAMASQUINER, l’art d’enjoliver le fer ou
l’acier, 8cc .cn lui donnant une façon qui con-
fifte à le tailler ou graver, puis à remplir les raies
qu’on y fait avec un fil d’or ou d argent. C e it
une efpèce de mofaique ; aufli lcs^ Italiens lui
donnent-ils le même nom taufia, qu à la marqueterie.
Cette forte de travail a pris fon nom de
la ville de Damas , où il s eft fait autrefois quantité
de beaux ouvrages dans ce genre} en
faifoit aufli dans plufieurs autres endroits du Levant.
Les Anciens s’y font beaucoup appliques.
De cet aflèmblage de filets d o r ou d argent, oii
forme fur lè fer des ouvrages plats ou des bas-
reliefs. Il fe trouve encore des anneaux antiques
d’aci.er, avec des figures 8c des feuiliages travaillés
de cette manière, & qui font parfaite-
ment beaux. Dans le Cabinet de Ste. Genevieve,
on voit plufieurs débris d’armures Romaines ou
Gauloifes, dont les parties qui font de fer ,
ont été damafquinées èn argent.
DAMASTÉS , Géant fameux par fa cruauté ,
furnororaè Procrufie, c'eft - à-d ire , qui étend par
force, parcequil-obligeoit fes hôtes de s'egalet
à la mefure de fes lits, les faifant tirer pourries
alonser, s’jls étoient petits, ou leur faifant couper
ce quiexcédoit, s'ils étoient trop grands. Thele«
lui fit fouffrir le même fupplice.
DAJVIASTIüM , en Épire. a am a t t k îN.
Les médailles autonomes de cette ville font i
RRR. en argent. . . . . PtUtnn,
O. en or-
O. en bronze.
DA MATER , nom de la Prêtreffe de Cybèle.
Dumuuis. V o y 'i D am iAS & Dam ie . Quelques-
uns veulent quota dife DamMtnxau-heu de Ua-
matris.Voyctfoe ce nom Scaliger, dans fes notes
* P P