
« des peuples, même des peuples polis $ & en
» même-temps des moyens de développer ou en-
« tretenir dans les âmes cette précieufe férocité >
»> qui e f t , xlit-on , le germe de l’héroïfrae.........
” Cétoit autrefois la folie des Rhodiens , des'
y» Tanagriens , de ceux de Pergame...........» Une
allufion que fit Thémiftocle à ces combats, &
par laquelle il releva le courage des Athéniens,
fit inllituer par ces derniers une efpèce de fête.
Elle fe cél ébroit tous les ans par des combats dé
coqs y & les jeunes gens étoient obligés d’y affif-
tcr. il ne faut donc pas être étonné de voir fur un
médaillon d’Athènes un coq orné d’ une palme.
Ces fortes de fpeétacles passèrent des Grecs aux
Romains > car nous apprenons d’ Hér.odien que
Caraca.Ua & Géta prenoient plaifir à y aftifter.
( Pierres gravées du Duc d‘ Orléans , p. 1 71. ) .
On voit un combat de coqs fur les médailles
des Dardaniens ; & les pierres gravées portent
Couvent le même type. L’Amour préfide quelquefois
à ces combats, ( Collect. de Stojch. i l f clajfe.
nçs. 6 9 6 ,6 9 7 , &c. ) fouvent auffi ils fe font en
préfence du Die a Terme ; & les palmes deftinées;
au vainqueur font attachées à fpn piédeftal. Elien
parle de Ppliarchus Var. kiJL v u i. 4. ) qui fai-
foi c à fes coqs chéris des funérailles publiques ,
& leur élevoit des monumens-avec des épitaphes.
Le coq étoit confacré à Minerve & à Bellone.
On voit un facrifice de coq offert à cette dernière
E.vini té , fur un marbre de la Villa Albani, publié
dans les Monumenti de Winckelmann , au
n°. 29.
La vigilance qu’exîgeoit l’emploi de meftager
des Dieux , fit fans doute confaerer le -meme
animal à Mercure, & il l’accompagné fouvent fur
les marbres.
Efculape voyoit suffi immoler le coq fur fes autels
, fans que l’on en fâche la rail'on. Cétoit le
facrifice des convalefeens ; & c’ étoit fans doute
une manière de parier proverbiale, pour défigner
la fin d’aine maladie, que d’ordonner le facrifice
d’un coq à Efculape. Socrate s’en fervit pour annoncer
que la vie mortelle & malheureufe allait
finir.
Le coq étoip une viétime agréable à la Nuit,
qu’il fatiguoit par fçsçris ( Ovid. Fuji. 1. 4yy.).;
jWocîe-de-A Nocli crifiatus c&ditur aies,
Quod tepidum V’gili provoçat ore dicm.
On 1 immol©it aux Lares chez les Romains,
fcut'Ctre comme fils de Mercure ( Juven. Sac.
XI I I .
Pqribus crifiam promittere Galli,
L ’origine fabuleufe du coq eft racontée au mot
A le ç tryoh s M fon uf^ge pour les divinations
a celui d’A iÆcrRïQMAjme.
C oqs ( ©n voit un ou plufieurs ) fur les médailles
de Caleno , d’Himêre , de Suefia , de
Teanum, de Dardanus, d Ithaque.
COQUILLAGES. 7 T • r
COQU1LLFS ƒ ^es anciens *e noUirl1"
foient , comme nous., des animaaix renfermés
dans les coquilles, tels que les moules, les huîtres,
& c . Les Romains créèrent Fart de les engraiftèr
& de les faire parquer. Pline ( ix. y6. ) raconte,
d’ après Varron , que Fulvius Hirpinus en fut l’ inventeur
peu de temps avant la guerre civile de
Pompée ? qu’il les efigrai-floit avec du vin cuit en
confidence de miel, j'apâ , & avec ut.e efpèce de
gâteau ou de pattyfarre.
« Le Comte de Gaylus, parlant d’un monument
Egyptien, ( n°. I .p l. v i du île tome) dit
qu’il eft exécuté fur une coquille qu 0« prend au
premier coup-d’oeil pour une cornaline , dont la
couleur ferait, à la vérité, un peu faillie. Cette
; coquille eft connue fous le nom de P inné - Marins.
On la trouve fréquemment fur les côtes d ïralre 8c
de la Sicile. En difant que l’ouvrage eft exécuté
fur une coquille , c’eft dire affez qu il eft travaillé
. fans beaucoup de peine. Cette gravure nous prouve
que dans tous les temps les hommes ont cherché
à épargner la fatigue , ou plutôt la dépenfe ,
ou à tromper d’autres hommes moins inftruits.
Elle nous prouve encore que les anciens ont employé
plus d une forte de coquilles pour imiter les
pierres. Il me îemble que l’on n’avoit point encore
parlé de cette efpèce, 8c qu'on ne connoIf-
loi t- que les camées faits fur des coqui les t appelées
cufques , porcelaines 8d carnes , dont on fe
férvoit anciennement, ainfî que Ton fait de nos
jours , pour contrefaire les agates-onyx de deux
couleurs, & quelquefois de trois; «
Une coquille fur les médailles de Tyr eft l’em-
bleme, de la pourpre Tyrienne ; fur d’autres médailles
elle eft celui de Vénus. On la voit fur des
médailles de Tarante, de Cume, de Pyrnus, 8cç.
C O R , chômer, mefure des folides de l’Afie 8c
de l’Égypte. Elle valoir , félon la Métrologie de
M. Paudtôn, çn mefures de France, 25 boiffeaux
& Elle valoit, en mefure« anciennes, 2
léthec,
G u 2 | caphizos,
Ou y v#ba des Arabes,
Où 6 rnédimnesde Salaminç,
Ou 6 | médimnes de Paphos & de Sicile f
Ou 10 éphap,
Ou i y métrétès ,
Ou 20 fephel,
Ou $0 modios.
Cor. , j, chômer , mefure des liquides de l’A fie
.& de l’Égypte. Elle valoit , félon l.a Métrologie
de M. Pauéfon , en mefures de France ,3 38 pintes
& T7-. Elle valoit,.en mefuyes anciennesdes-même«
pays, 2 léthec, •
O» ^ f caphizos,
Ou y va?ba des Arabes ,
Ou 10 éphap ,
Ou iy métrétès,
Ou 20 fephel,
Ou 30 modios1.
Ou 7ZO log. , r
Co r . Voyeç Buccina ; e etoit le meme inl-
trument. Et voye* CORNET.
CORA. Koytj CORÉES.
CORACES , 7 MiniftrM Fs de Mi-
CORACIQUES, 5 Mlnlltres K teres Ge thras. Voyci Mythryaques.
. CORACES1UM , dans la Cilicie, kopakh-
C lfiTH N . ; . .
Cette ville a fait frapper des ..médailles Impériales
grecques, en l’honneur d’Hadrien.
CORAC1NU S colory couleur de corbeau. Les
anciens défignoient par ces mots un noir-brun,
. tel que celui de la toifon des brebis noires. Stra-
bon ( n i . 99.) appelle Ka/i«|«les laines d’Efpagne,
que Pline dit être célèbres par leur couleur noire,
{ v in . 48.) Hifpania nigri velleris pracipu'as hà-
bet. Cette couleur noir-brun , telle que celle des
cheveux noirs , doit être diftinguée du color
pullus.
CORACIUS. Voyei Antron.
COEÆES \ iç ux ou fêres qui étoient infti-
tuées en l’honneur de Proferpine. Il en eft fait
mention fur des médailles de Caiacaila & de Va-
lérien , frappées à Sardes & à Tarfe , publiées
par Pellerin.
. Cette Divinité étoit appelée Kop, vierge , 8c
par corruption Kopu , d’où les Romains firent
e d R A , comme on le voit dans une infeription
publiée par Gruter ( pag. 309. 2. 3. ). On lit fur
des médaillons & des médames de Sicile le mot
kopas à côté d’une tête de femme couverte d’un
calque.
CORAIL. Lés anciens faifoient beaucoup de
cas du corail rouge , auquel ils attribuoient la
pfoppété d’être un excellent contrepoifon. L ’Auteur
au Poème fur les Pierres * attribué fauffement
â Orphée, a chanté la plante-pierre, ^ohvS^oy9
c’eft-à dire , le corail, que l’on croyoit être une
plante, même au commencement de ce fiècle.
Ovide d it , dans fes Métamorphofes , que Per-
fée ayant caché la tête de Médnfe fous des plantes
de corail, ces plantes furent pétrifiées par la
vertu de cette redoutable tête, & teintes en rouge
par le fang qu elle répandoit.
Le corail étoit compté parmi les pierres pré-
cîeufes dans le commerce des anciens , qui.le
pêchoient dans le golfe Peifique , dans la mer
rouge ', fur Jes côtes d’Afrique, de Sicile & de
Naple. Les Égyptiens en fourniiîoient une grande
quantité. Les Gaulois ( P lin. xxXn. 1 .) aimoient
à.en garnir leurs épées, leurs boucliers & leurs
cafques. C’eft encore à Marfeilie que fe voit la
fabrique de corail la plus confidérable de l’ Europe.
« Le travail de cette tête dé Médufe , dit le
Comte de Gaylus ( Rec. i l . p l 87. n. 3. ) eft aüfli
mauvais que greffier, & je ne lui aurais point
donné'place dans ce Recueil fi elle n’ étoit de
ù&rail ; matière allez rarement employée par les
anciens. II n’eft pas facile de déterminer le pays
où elle a été fabriquée. Je croirais qu’on doit
l’attribuer à quelque Colonie Romaine. Le goût
dès Romains s’étendoit avec leur empire. 0 -n imi-
toit dans les provinces les Arts qui régnoient à
Rome 5 8c ce s Arts, traités chez les nations barbares
, & par des ouvriers ignorans, perdorent
leurs grâces & leur beauté. Il y a cependant une
forte de recherche dans cette mauvaife tête j car
les yeux font incruftés & formés par une matière
blanche , qui peut avoir été tirée d’un coquillage.
Le trou qu’on aperçoit dans les moulures de
l’ornement qui termine le co l, me détermine à
mettre ce monument au rang des Amulettes. ïi a
un pouce f de hauteur , 1 3 lignes de largeur. »
Oni voit dans le cabinet de Ste Geneviève une
tête de dragon ou de ferpent agato-démon, apportée
d’Égypte , qui eft de corail, & 'dont les
drmenfions font un peu plus foibles que celle de
la précédente. .
CORBEAU, oileau confacré à Apollon , parce
qu’on croyoit qu’il avoit un inftinél naturel pour
prédire l’avenir. Ovide dit que le corbeau étoit
autrefois plus blanc que les colombes ôc les
cygnes j mais qu’il fut puni d’avoir trop parlé ,
en perdant fa blancheur. Voye% Coronis , mère
d’Efculape.
Les anciens tiraient fouvent des prpnoftics dut
crôâffement des corbeaux. Les Grecs en augure-,
rferit la mort d'Alexandre, parce qu’on l’entendit
lorfque ce Roi faifoic ion entrée dans Babylône.
Valère-Maxime & Pline racontent plufieurs exemples
de ce fatal augure ? mais le plus célèbre eft
celui de Cicéron, ( Val. Max. 1. y. ) dont un
corbeau s’acharna à mordre la toge, au moment
où arrivoit l’ elclave qui l’avertifiToit de la venue
des affaflrns. On trouve dans Pline la defcription
d’ un corbeau q u i, fous le règne de Tibère, mérita
la bienveillance du peuple Romain , par fort
affiduité à fe'pqfer fur les rolïres, par fon babil
& fes faluts. Le peuple lui fit des funérailles pom-
penfes, & dépofa fes cendres fur le bord de 1»
voie Appiénne.
Les Alexandrins regardaient le .corbeau comme
un manger délicieux ( J&artiaL xm . 8y. ) r
Princeps Niliacis raptrïs- cor aune macellif 3
P a llié prier eft gloria nul la gula» .