
chien le pour fu it, Ophiuchus s’arme , le dragon
du pôle j le charrier , le bouvier0 tous fe réunif-
fent contre l’ennemi commun, ce Cependant Ty-
» phée ébranle les fommets du Corycus , & pe-
» fant lur les flots du Cilix /il confond de fa main
» Tarfe & Cydnus ». ( Le Corycus eft une montagne
de Lvcie, Tarfe en eft une ville } & le Cydnus
eft le fleuve qui la baigne 5 ce qui défigne une
fubmerfion de cette ville. ) ».
« Le Poète peint enfuite le combat allégorique
du géant avec Neptune , & enfin avec Jupiter -,
qui le foudroie : le géant ne produit plus qu’ un
mugiffement fourd ; 1 air defîeché permet à peine
qu’il tombe une foible rofée ; il ne lance plus que
quelques étincelles ; fes foudres ceflènt à la pré-
fence de Jupiter ». ( Cet article eft de M. Rabaud
de Saint-Efticnnc ). -
Sur un bas-relief du Capitole on voit les Cy-
clopes qui forgent des armes. Ils font prefque fiuds,
& ont les deux yeux bien exprimés. Près d’eux
font placés trois guerriers armés à l’héroïque 3
avec Pallas & deux autres femmes. Ces guerriers
font peut-être ceux pour lefquets Vulcain avoit
forgé des armes , Achille , Memnon & Énée.
Sur un bas-relief de la villa Albani ( Monum.
inediti 3 n°. 36. ) , on voit à Polyphême , outre
les deux yeux ordinaires, fon oeil de Cyclope 3
très-bien exprimé au milieu du front.
Cyclopes ( on voit fur les médailles de Corinthe
des ) . Paufanias ( lib. 2. p. 83. ) dit que les
Corinthiens leur avoient élevé un autel.
CYCNUS. Voye1 Cygnus. *
CYDATTANO (deo) . Muratori (4 1 . 1. Tkef.
inferipti. ) rapporte une infeription, dans laquelle
on lit Deo Cydatiano■. Ce favant dit que Cyda-
tianus étoit probablement un furnom de Bacchus.
CYDIPPE 3 Nymphe de lifte de Délos. Voyer
A c o n c e .
Cydippe 3 Prêtrefle de Junon >mère de Cléobis
& de Biron. Voyeç Biton.
Cydippe 3 une des Nymphes > compagne de
Çyrène-, mère d’Ariflée.
CYDNA j en Lycie.
M. Combe feul attribue à cette ville une médaille
autonome d’argent x avec les lettres K Y ,
& une lyre ( Num. Vet. Humer. }.
CYDON. Voyeç Acacallis.
CYDONIA, en Crète. KïAflNFATAN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en argent.
C. en bronze.
O. en or.
Leurs types ordinaires font une louve allaitant
un enfant , un aigle volant, un croiffant, un
saifîn.
# Cette ville a fait frapper des médaillés impériales
grecques en l ’honneur d?Augufte, de Tibère
, de Claude j de Néron , de Yiteilms x de
Vefoafien, de Domitien 3 d’Hadrien, d’Ahtonim*
de Julia Domna.
CYGNE. Le Mémoire que je lus à l'Académie
des Sciences le 19 Juillet 1783 , & le 29 du même-
mois à l’Académie des Infcriptions fur des cygnes-
qui chantent, n’étant pas imprimé à l’époque où
parut l’article cygne du Dictionnaire des Oifeaux,
faifant partie de l’Encyclopédie méthodique , M.
Mauduit fe vit forcé de renvoyer au Dictionnaire
d’Antiquités l’article des cygnes fauvages ou eh an-
tans 5 c’eft pourquoi je l’insere ici prefqu-ên entier.
Le chant mélodieux des cygnes, célébré- par
tant de Poètes, d’Hiftoriens, & même de Naturalises
, depuis Homère & Héfiode jufqu’à ce
jou r , n’eft-il que le fruit de leur im a g in a t io n - .
Si au contraire il exifte, pourquoi ne l’entendons-
nous plus? , . . . Ce font deux questions dont or*
s’eft occupé fôuvent fans fruit, & qu’ un heureux
hafard > fécondé par des recherches, m’a.
donné lieu d’approfondir.
Elien ,^qui éçrivoit fur l'Hiftoke des Animaux,
fous le règne d’Alexandre Sévère , vers le milieu
du troifième fiècle, a refufé le chant aux cygner
dans fon premier livre (cap. 30) : mais dans le
vingtième, il aditre, d’après le témoignagedrX-
riftote, qu’on en avoit fouvent - entendu chanter
dans la mer d’Afrique, & il ajoute qu’il n’en fau-
roit parler que fur le rapport d’obfervateurs étrangers
, n’ayant jamais pu les entendre lui-même.
Pline n’ avoit pas été plus heureux, malgré les
peines qu’il s’étoit données pour affifier à leurs-
concerts, ( lib. 10. cap. 23. ) t auffî en nie-t-il
l’exiftence, d’après fes. propres expériences; ( . V *
Falfo, ut arbitrer aliquot experimentis.'). Hécatée.
de Milet, cité par Elien dans fon- onzième'livre.
{cap. 1. ) , difoit que les. cygnes des régions h y -
perboréennes s’approchoient tons les ans des Prêtres
& des Munciens , qui célébroient * par des
chants. & des concerts d’inftrumens ,. la fête.
d’Apollon, & qu’ils joignoient leurs voix mélo-
dieufes aux Hymnes facrés. Lucien cependant*
qui favoit diftinguer les obfervarions des Natu-
raliftes des récits fuperftitieux, affine , dans.fon
Voyage d’Italie, réel ou fuppofé (Lucianus de
elecîro feu çygnis. ) , que lesv cygnes du. Pô ne
chantofent pas. Bien loin de célébrer, par de
doux accords , la mémoire de Phaëton leur
ancien ami, comme- le croyoient les G recs,
ils ne pouffoient qUe des cris.;défagréables. Les
Habitans. des rives du Pô affinèrent aux Voyageurs
que les corbeaux & les geais, pouvoient paf-
fer pour des fyrènes auprès d’eux y il ne leur
étoit jamais arrivé de leur entendre chanter rien
d’agréable, pas plus que de trouver fur Je.s peupliers
de l’ambre forme par les larmes des foeurs
de Phaëton.
Tant de variations fur un oifèau fi' connu en
apparence des Grecs & des Romains , ont jeté
les. Modernes dans une grande perplexité. Morin.*
de YAcaSmie des Infcriptions, a réfolu là question,
errdifant que les Anciens ont Fait chanter
les cygnes, comme iis ont fait parler les bêtes
( Mém. , tom. V 3 pag. 207. ). Cette manière
de raifonner mefliéroit très-fort à un Natura-
lifte : auflï Aldrovande a-t-il fuivi une marche
bien différente. J’én vais donner un apperçu,
après avoir fait obferver que je paffe exprès fous
filence la circonftance de leur mort , que l’on
croyoit être annoncée par des accens mélodieux.
On fait que la plupart des animaux , Tentant
leur fin approcher, fe retirent dans des endroits
écartésj & que la nature défaillante ne fauroit produire
des efforts, tels que le chant femble les exiger.
Aldroyande obferva le premier, que la trachée-
artère du cygne fauvage ne s’inféroit pas au fortir
du col immédiatement dans la cavité du thorax,
mais feulement après avoir ferpenté dans une cavité
du fternum, particulière à fon efpèce 3 à la
grue & à quelques autres oifeaux en petit nombre.
Il attribue à cette conformation de la trachée,
qui en double prefque la longueur , deux ufages
différens ( Ornitkolog- lib3 19 , cap. 1. ) : l’un de
conferver un plus grand volume d’àir, pour four- !
nir a la refpiration du cygne, qui plonge & barbote
fouvent pendant un quart-d’heure entier ;
l’autre de donner une grande étendue & un grand
volume à" la voix. Nous ne dirons rien du premier
ufage que le cygne domeftique devroit partager
avec le fauvage , puifque l’un & l’autre
fe comportent de même fur l’eau. Quant au
fécond, il devroit être commun à la grue & à
tous les oifeaux qui ont la trachée ainfi conformée
, fans que leur cri en foit cependant moins
défagréable. Tel fera toujours le fort des Natura-
îiftes qui voudront deviner les caufes finales 5
l’erreur deviendra le plus fouvent leur partage:
La ftraclure de la trachée du cygne a fait
prendre à Aldrovande l’affirmative dans le partage
des opinions fur le chant de cet oifeau 5 il a.
feulement xeftreint le chant au cygne fauvage,
d’ après le témoignage de Frédéric Pendafi &
de Georges Braun.
Le premier lui avoit affure qu’en fe promenant
dans une barque, fur le lac de Mantoue,
il avoit fouvent entendu le chant mélodieux de
certains cygnes. Braun cfcfoit qu’on voyoit fur la
Manche , près de Londres, des troupes de cygnes
qui voloient au-devant des vaiffeaux, & fem-
bloient féliciter les Paffàgers de leur retour, par
■ des chants doux & gracieux. On n’entend plus
ce chant des cygnes dans l’Italie j ils font auflï
muets fur le lac de Mantoue ,.que fur les bords
du Caïftre & du Méandre. Des Voyageurs modernes,
les ont cherchés ei.4-vain fur ces fleuves de
l’Afie, d’après les traditions Grecques..
Pour ce qui eft des' cygnes Anglois chantans
de Braun, Willoughby & Ray fon Commenta-
: teur', en ont nié l’exiftence. Cependant, Ray
ajoute qes paroles expreffives : « Le nom An.-
» gldis Hooper'i relatif au cri perçant que l’on
» a donné au cygne fauvage, annonce qu’il a une
» voix forte, & qui peut être entendue de fort
” loin ( Cygnum enim ferum voeem vckementem
edere , & que,, a longinquo audiatur , vel ipfum
nomen tAnglicum a clamorc & vociferatione ir.di-
tum y arguit. Hooper Willitghbii Orn.ith.ol-, lib. 3 ,
cap. 2 .)» . Tranfcrivons à leur fuite un paffage
d’Olaüs Wormius fur le chant du cygne ; te nous
aurons fous les yeux tout ce que les Naturaliftes
des fiècles précédens en ont écrit. Ceux de notre
fiècle n’o n t , pour la plupart, ricnlaiffë fur ce
chant, entr’autres M. Briffon, la première Encyclopédie
( Tome n i . ) & Edwards lui-même , à
qui nous devons d’ailleurs un très-bon deflïn du
cygne fauvage. « 11 y avoit, dit Wormius, dans
» ma maifon, un jeune homme tres-véridique ,
» appelé Jean Roftorf. . . . né en Norwège:
»? il m’affura, fous la foi du ferment > qu’il avoit
»» entendu un jour dans le canton de Nidros, fur
»» le rivage de la mer & de grand matin, un
»3 bruit extraordinaire & très-agréable, mêlé de
33 fiffîemens & de fons gracieux. Ignorant ce
33 qui pouvoit produire ces fons, dont il ne
» voyoit point la caufe, il monta fur un promon-
■ »s toire élevé , & aperçut dans un petit golfe
■ j» voifin une multitude innombrable de cygnes,
33 qui rendoient ces fons mélodieux & lés plus
33 flatteurs qu’il ait jamais entendus. J’ai appris,
» continue Wormius , de plufieurs Irlandois mes
» Difciples, que l’on entendoic fouvent cette
33 harmonie dans les endroits fréquentés par les
33 cygnes. J’ai rapporté, ajoute-t-il. encore ,. ces
■ »s différens témoignages, afin de montrer , par
i ?? -des expériences modernes, que tant d’Auteurs
» illuftres ne s’étoient pas trompés en parlant du
»3 chant des cygnes 33 (Muf&urn Wormian. 1 il. c. 19 )
Les Ornithologiftes en ont diftingué deux ef-
pèces 5 cygnus manfuetus , le cygne domeftique,
fwan des Anglois} & le cygne fauvage, cygnus
férus, en Angleterre, widd-fwan ou hooper. Le
principal caractère qui les diftingué I un de l’autre
eft l’infertion , la plicature de la trachée-artère
dans une cavité particulière du fternum, avant
fon introduction dans celle du thorax. Aldrovande
qui les avoit découvertes, les crut communes aux
deux efpèces. Ray ayant diffequé des individus de
l’une & de l’autre , n’a trouvé la trachée ainfi
repliée que dans le cygne fauvage. M. Daubenton a
confirmé cette obferva don fur le cygne fauvage j
mais n’ayant jamais diffequé de cygne domeftique
, ce favant Niituralifte n’affuFe pas que ce caractère
lui appartienne ainfi qu’au cygne fauvage.
Ra y, comme nous l’avons v u , le lui refufe con-
ftamment, d’après des dilieôtions multipliées des
. uns de des antres. On peut l’en croire, & établir
pour caraCtère diftinCtif intérieur du cygne
fauvage , l’infertion & la plicature de la trachée-
artère dans le fternum.
Le bec offre un caraCtère extérieur qui. a été