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fut de retour à Argos. Il ne put fauver fa vie
qu'en fe réfugiant dans le temple de Jiinon, d’où
il fe retira en Italie. Il y en a qui difent, qu'ayant
appris la mauvaife conduite de fa femme, il ne
voulut pas rentrer chez lui , & alla droit en
Italie. Voyez D i o m è d e .
É g i a l é e . Voyez A p o l l o n i e s , P i t h o .
É g ia lé e. ( médailles d' ) Voyez Ægiallps.
É G IB O L E , ou égobole , facrifice qu'onJfaifoit
à la grand’mèreCybèle, en immolant une chèvre.
C'eft. aufiî un furnom deBacchus. V . Æ gobole.
ÉGIDE. Les poètes dotinent le nom à*égide
à tous les boucliers des dieux. Agamemnon,
dans Homère v meriaee les troyens de la colère
de Jupiter : ce dieu ébranlera contr eux , d i t - i l ,
fa redoutable égides Cette égide de Jupiter étoit
couverte de la peau de la chèvre Amalthée. Le
même poète dit qu'Apollon couvrit le corps
d'Heétor de fon égide d 'o r , 'pour le garantir de
& corruption. Mais depuis la viéfcore de Minerve
fur le monftre égide , le nom en fut donné particuliérement
au bouclier de cette déeffe. Dans
l'Iliade , Minerve couvre fes épaules de là redoutable
, de l’invincible & de l'immortelle égide,
de laquelle pendent cent rangs de franges d'or,
merveilleufement travaillées 8c d'un prix infini.
Autour de cette égide étoient la terreur, la querelle
, la force, la guerre 5 & au milieu paroiffoit
la tête de Gorgone, environnée de ferpens.
L ’égide, fe prend aulfi quelquefois- pour la cüirafie
de ^Minerve. Egide, fuivant l'étymologie grecque,
ell une peau de chèvre , dont: on coUvroit'Iés
boucliers du temps d'Homère.
Apollonius- ( Argon. I. 4. v. 1349.) introduit
une des trois héroïnes de la Lybie,qui apparurent
à Jafqn, vêtue d‘agis ou de peau de brebis.
Une épigramsne fur ces trois héroïnes' parle des
courroies- qui pendoient de T agis 3 lorfque les
peaux n'étoient pas attachées. Çes courroies. ont
par la fuite été transformées en ferpens par les
poètes.
Une preuve certaine que Y égide n'étoitpoint un
bouclier , c'eft que fur une pierre gravée dp cabinet
du duc d'Orléans , cité plus bas, la même figure,
dont le bras gauche eft enveloppé dans Y égide ï
a fon bouclier pofé à terre auprès de fes pieds.!
Dans la colle&ion des pierres du baron de
Stofch 3 on voit ( clajfe II. n°, 48. ) une pâte
avec le mot N € I c o t , nom du graveur. Jupiter
y paroît debout, fans barbe, tenant la foudre
la main droite } 8c il a fon bras gauche enveloppé
dans Yégide3 c'efi-à-dire, dans une peau
de chèvre, comme il le fcroitdbnsun celle fort
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long. Cette pâte peut autorifer ceux qiïî dérivent
de Y égide le furnom , Atÿlo%oe , de Jupiter, quoique
Spànheim |obf in callim. kyn& . inJ'ov. v. 49. )
trouve cette opinion déftitaée de fondement.
Pellerin a publié une. médaille dejDomitien,
au revers ( Mel. de Med f tom. 1. pl. 9. ) de
laquelle on Voit une femme , la tête cafquée i
tenant de la main gauche un'bouclier, 80 lançant
de la main droite un-trait.' Sur fes épaules
flotte un petit manteau, aux bords duquel fonc
attachés des ornemens pour indieu^r la Minerve
Tritonia , ainfi nommée du fleuve Triton, près
duquel on Fhonoroit. Hérodote gui en fait men-
. tion , rapporte la Angularité de fon vêtement 5
1 mais en lifant avec attention le texte de l’hifto-
rien , '( -Mb. IV . edit. We(feling3 p. '364. ) on
verra que l'habillement-des femmes dé Lÿbie v
auquel il compare; celui de Minerve Tritonia
étroit fait de peaux , & que les extrémités de ces
peaux de chèvre, ou égides, étorent terminées
en - aiguillettes 3’ il ajoute que les lybieryies met-
; toient par-deffus leurs robes ces- peaux dè chèvres,
fans poil y après lés avoir prépàréès & paf-
féeÿ à une teinture rouge 3 8c‘ qüéles gréés , qui
; avoient emprunté des lybiens cèt habriieméntde
' Minerve, l'avoient îiommé éi'/^ du' irlot grec«^ >
qui lignifie IF pâroîtdonc que Y égide de'
Minerve métoi't originairement que fon corfet
‘ fait dé peau de chèvre, que l'on orna par la
fuite de la- tête de Médufe. Cela s'accorde affez:
bien avec l'exprèflion dont fe feirt Homère ( Mai.
i £. v. 738. y lorfqu'il peint la déèfTe endoflant la
| redoutable égide, & Te préparant au combat
: Contre Mars. Q r , Yégide pouvant être regardée
j comme üne' .efpèce d’arme défenfive ,: on tranf-
, porta depuis, par extenfion , .Cette dénomination
. au bouclier de la. déeffe , fur lequel on repré-
fenta la têtè de Médufe , d’après la fable par
laquelle on fuppofoit que Minerve avoit offert
; fon bouclier à Perfée, pour qu’il y pût v o ir ,
’ comme dans un miroir, la tête de Médufe , Scia
toucher, fans s'expofer âêtre pétrifié. (Pierres
. du'due d30RZÊANSy tom. I .p . j 3.)
' On voit à Portici une Pallias de grandeur naturelle,
& qui furpalfe en beauté toutes les
i autres ftatues- de marbre : félon toutes les appa-
j renccs elle n'a pas été faite en Italie. Winckel-
j mann la croyois plus .ancienne, 8i prefqUe; dii
j temps des premiers grées 3 il dôtinoir pour'prëiivê'
: que le vifagè de cette figure a un certain caractère
de rudeffe, ?8ç que les plis d é fqh habiljé-
ment font roides > Sc ‘forment comme des tuyaux;
parallèles. L'attribut le plus remarquable eft fou
égide attachée au c o u , & énfuite jettëe fur le'
bras pour tenir lieu de bouclier, peut-être.dans
le combat contre les titans, d'autant que PallaX
eft ici repréfentée en aétion de ceürir, & feyant
,ale bras droit comme pour lancer un javelot.
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Les empereurs paroiffent quelquefois avec -
Yégidè fur les médailles 8c les ftatues.
Egide. On voit cet attribut de Minerve fur
Jés médailles de Coraana, de,- Cabira^ de Sy-
rafcufe..)t
ôÉ gidîe , monftre tqui vomiffoit du feu par la
bouche, 8c qui fit de grands ravages dans la
Phrygie dans la Phénicie, l ’Egypte 8c la Ly.bie.
Minerve combattit ce monftre par ordre de fon
père; 8caprès.l'avoir, vaincu, en porta la peau
fur fon bouclier. Et de: là le bouclier de la
déeffe fut^lui-même nommé égide.
ÉGILIE, Voyez Égialée , femme de Diomède.
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É G IN E ,: fille- du fleuve A fo p e ,fu t aimée de
Jupiter , qui, pour la tromper, fe changea en
feu , 8c elle devînt.mère d'Eaque. Le dieu,
pour dérober fa maîtreffe à la vengeance du père ,
qui la cherchoit de tous côtés pour la faire mour
ir , la métamorphofa en ifle^ qui fut depuis
l ’ifle à’égine. D’autres difent qu’après avoir mis
Eaque au monde, elle fe retira en Theffalie,
où elle époufa A â o r , dont elle, eut. plufieurs
enfans. V oyez Actor , A sgpe , Eaque.
Égine ( talent d’ ). Voyez T alent.
Élien dit que lés éginhes avoient inventé la
monnoïe. ( Var. hifi. lib. u . c. 10. ) Le même
peuple célébroit tous, les ans, pendant feize jours,
en l’honneur de Neptune, des fêtes dont Plutarque
parle fort au long dans fes queftions
grecques. Les hommes libres étoient admis feuls
à ces fêtes & ià .ces repas : les efclaves man-
geoient alors feuls & retirés, d’où leur vint le
furnom Elles étoient terminées par un
facrifice o^ert à Vénus.
Égine ( médailles d’ ). V* Ægina.
ÉGIPANS. K. Ægipans.
É G IR E , l'une des huit Hamadryades, filles
d'Oxilus. V . Hamadryades.
ÉG ISTHE naquit de l’incefte deThyefte àÿée
fa fille Pélopée. V. A t r é e . Il tua Àtrée fon
oncle. Agamemnon, fils d’A tré e , en' partant
pour la guerre de Troye , fe réconcilia de bonne
foi avéc Égifthe -, lui pardonna publiquement là
mort de fon père, 8c lui confia Ta femme Scfes
enfans , avec le foin de fon royaume. Sa'1 confiance
fut auffi mal récomperifée, qu'elle avoit
. été imprudent6. Égifthe devint amoureux dé Çly-
temneftre} mais il ne put triompher de fa pudeur,
qu'après avoir écarté un aiuficien-poète, qu'Aga-
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memnon ayoit laiffé auprès d é l ie , 8c qui la fou-
tériôit dans la vertu par fesfchants. Cefurveiifant
’incommode.-étant écarté, Égijïhè 'fe, fait aimer
de -Clytemneftre ; JS? ^ malgré! l'avis que les dieux
lui donnèrent parle mintftèreFde; Mercure, de
s'abftenir de .l'adultère, qu'il naéditon:, il ycn-
traîna la reine » perfécutà 8c éloigna les enfans,
fit périr le pèfé^ s’empara du trône , dont il
jouit fept ans. Mais le jeune Orèfte vint venger
i.â rqoT-t de fon père 8c de Ton ayeul, 8c tua le
.tyran, dans fon propre pilais, félon Sophocle 8c
Efchyle 5 ou dans'1 le temple d’Apollon félon
Euripide', qui raconte ainfi fa mort : Ég’ftbe,
..accompagné d’Orefté,,. qu il ne cpnnoit pas,
veut offrir un' facrifice aux dieux. Après avoir
immolé une geniffe, il en examine les entrailles ,
Sc’parç^t’ tout d’un coup effrayé , comme s i ly eût
lu fa deftinée. Orefte, le voyant occupe a con-
fidérer le coeur palpitant du taureau immole , le
frappe a, mort fur l'autel. même,, V. C lytem-
N E S T R E , OrÉSTE , T hYESTE.
‘ ÉG LÉ , la plus belle des Nayades, dit Virgile.
V. N ayades.
Elle fut aimée du foleil ou Apollon, qui la
rendit mère des trois Grâces. V. Grâces.
. C e nom eft grec -, fignifie lumière,
fplendéur.
É g l é , fille d’Efculàpe 8c d’Epionej 8c foeur
du fameux Machaon.
Églé, une des Grâces. V. Grâces.
f ’ Églé , la plus jeune.des trois Coeurs de Phaëton.
V. ITél iad es.
Ég l é , l’une des trois Hefpéridès.
E G N A T IA , famille romaine, dont on a des
médailles,.
R. en argent.
RRR. en bronze, d’Augufte.
O. en or- ’
Les furnoms de cette famille, font M aximvs , R v f V f . '-‘JnoM':
:jt~Go!yz.ius en a.publié.,quelques inédailles, inconnues
depuis lui- ,
: '' -Egnatia 5 ville. V . GülATiA.
. ‘-^ i é Â T Ü L E IA , ! famille romaine, dont on a
des.,médailles.
RRR* en argent.
O en bronze.
O. en or.
P pp îj