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célébrité dans le commerce des anciens. Le fro*
tnent qu’on sème de nos jours en Égypte , provient
encore de celui qui fut donné à cette contrée par
le premier des Ptolémées, roi ( dit M. Paw ) qui
aima ceux que les autres rois n’aiment ordinairement
pas, je veux dire fes fujets. Des hommes
dignes du dernier fupplice , lui avoient con-
feillé de mettre beaucoup d’impôts fur le peuple ;
& ce qu’il y eut d’admirable., il ne fuivit pas leur
avis-
Froment des grecs, des romains , des Gaulois,
des efpagnols, & c . Voye^ Bled.
FRONDELlRS j" ^ * ne attr^ue l’invention
de la fronde a_ix phéniciens ( lib. V IL cap. L V I . ).
Végèce ( ae re milit. lib. I . cap. X V I . ) l’ attribue
aux habitans des ifles Baléares.
• Florus & Strabon difent qu’ils avoient trois
fortes de frondes , les unes grandes, & les
autres courtes, dont ils fe fervoient fuivant qu’ils
étoient proches ou éloignés de leurs ennemis.
Diodore ajoute que la première leur fervoit de
bandeau; la fécondé de ceinture, & qu’ ils portaient
à la main la troifième. Les mères ne donnaient
à manger à leurs enfans que du gibier
qu’ils avoient abattu avec leur fronde.
Ovide ( Met. I I 7 27. ) parle de leur habileté :
à lancer des balles de plomb avec la fronde.
Non fecits exarfit, quàm cum Bdlearica plombum
Blinda jacit : volât illud, & incandefcit eundo.
Winckelmann (• Hijl. de l'Art, liv . I V . chap. I . ;
B . ) fait mention d'une belle ftatue nue, mais :
mutilée, repréfentantm : f r o n d e u r , comme l’in- ;
dique la fronde, avec|i|fc pierre quf deicend le ]
long de la cuilfe droite- H n’ eft pas aifé de dire j
pour quelle raifon on a érigé une ftatue à un
pareil perfonnage : les poètes n’ont jamais donné
de fronde à aucun héros, & les frondeurs étoient
très-rares dans les armées grecques. Les écrivains
en font rarement mention ( Thucyd. lib. I V . pag.
133. lib. V I . pag. 15-3. lib. X L I I . Eurip. Pkoenijf.
v . 1149. ) ; c ’étoient les moindres foldats, &
ils ne porteient point d’armes défenfives de même
que les archers. 11 en étoit de même chez les
romains; quand on vouloït punir & dégrader un
foldat qui fervoit dans la cavalerie ou dans les
légions , on le mettoit parmi les frondeurs. { Val.
Max. lib. I I . cap. I I . nos. 8 8c 13. ) Mais .comme
la ftatue en queftion femble figurer un. perfonnage
de l’antiquité , & non un fimple frondeur 3 on
pourroit conjecturer qu’ elle repréfente l’Étolien-
Pyrechmès, q u i, au retour des héraclides dans
le Péloponèfe, fe chargea d’un combat fingulier,
pour décider la poffeftion de l’Élide. Toutel’adrelfe
F RO
de ce guerrier confiftoit dans la fronde, çqtvSii&i
bebibay^tvos. ( P au fan. lib. V . )
La fronde étoit un des attributs de Némélïs y
pour exprimer que la juftice des dieux atteint les
coupables de loin comme de près. Sur un jafpe
rouge de StofcK ( I I e. clajfe n°. 1814. j ron voit
deux Némélïs, dont l’une tient un bâton delà
main droite , un poignard de la gauche, une roue
eft à fes pieds ; l’autre tient unefronde déployée.
Winckelmann obferve qu’une pierre montée
en bague, eft nommée par Euripide & par Platon,
G-tpeviïbvf} , une fronde. ( Eurip. Hippol. p. 8 6 l P la t.
Republ. I, I I . p. 382. X L I l l . edit. B a fil. ). 11 ne
connoitTc.it pèrfonne qui eût encore remarqué le
principe de cette dénomination , ni la reftem-
blance qui fe trouve entré une bague & m e fronde.
C ’eft que le cercle de la bague rélfemble au cuir
qui renferme la pierre de fa f r o n d e , & aux deux
cordes qui l’aflujettiffent, & qui fervent à lancer
ta pierre. De là-vient que les romains nommèrent
à leur tour, une bague mont ée, fron da 3 unefronde.
{P lin e , lib. y j . cap. 37. 41. )• Fbye^S<I>ENAONH.
F rondos'iæ (Deo). Muratori (107. y. Thef. )
rapporte l’infcription fuivante, gravée en l’hon-r
neur de Pan ou de Silvain ;
D E O F R O N D O S I Æ
E X F E L I C I T E R .
FR O N T . Il réfide, dit Winckelmann ( Hiß»
de l'A r t, lib. I V . chap. I V . B . ) dans le front
un des principaux caractères d’une belle conformation.
Les recherches que nous avons faites fur
cet objet & celles qui nous viennent des anciens
e'crivains , nous apprennent que 1t front 3 pour
être beau, doit être court ( Lucian. Amor.") :
de forte qu’un front très-découvert paffoit chez
les anciens peur une difformité. {Id. D ia l, meretr. I .)
Comme dans la fleur de la jeuneffe le front eft
ordinairement court, & qu’il refte tel jufqu’ à ce
qu’il Toit dégarni par la chûte des cheveux f îl
femble que la nature ait imprimé elle-même à
l’âge de la beauté ce caractère, dont la privation
ne peut être que préjudiciable à la beauté.
Peur fe convaincre de là jufteflTe de cette obfer-
vation, on n’a qu’à faire l’expérience fuivante fur
une perfonne qui ait le,front petit. En lui couvrant
les cheveux du toupet avec les doigts, on fe
figurera le front d’autant plus découvert; dès lors
on fera frappé d’une certaine difconvenance de
proportion , & on fendra combien un front trop
découvert peut être préjudiciable à la beauté.
C ’eft d’après cette maxime que les circaflïennes.,
pour faire paroître \txvc front plus petit, ramènent
les cheveux du toupet en avant; de manière que
leurs cheveux descendent prefque jufqu’aux
fourcils.
P R O F R U &99
FR O N T AIL. V o y t i Casques. |
Fr o n tAil , partie du harnois duti cheval.
Pline ( 3 7.41. ) dit en parlant d’une pierre pre-
cieufe appellée coctys, que les- rois de 1 Orient
en faifoient quelquefois des frontails pour leurs
chevaux : quandoque tanta magnitudinis fecere 3 ut
equis regum in Oriente frontalia, atque pro pha-
leris p e n fliq facerent,
F R O N T E ( in )pedes dscem, & c . Ces mots gra
vés fur les pierres fépulcrales des romains, expri-
moientla. largeur qu’avoit, le long d un chemin,
le terrein confacré à la fépulture du défunt > 8c
qui ne devoit jamais être remué , de meme que
les mots in agrum en défignoient la longueur.
F R O N T O N égyptien.
Sur les frontons des temples égyptiens on voit
fouvent un globe avec des ailes & edeuxièrpens qm
en fortent. C e fymbole, qu’on ne peut expliquer
aujourd’hui, eft placé auflî fur des monumens de
fculpture égyptienne,qui représentent des temples.
C ’eft peut-être de ces ailes qu’Elien a voulu parler,
Jorfqu'il a dit que les égyptiens ornoient de plu^
mes les façades de leurs portiques. On voit aufti
cet ancien fymbole fur les monumens de Perfe-
polis, & ce n’ eft pas une des moindres preuves
du goût égyptien qui les a fait élever.
« Dès les plus anciens temps, dit Winckel- ;.
mann, on plaçoit, & dans Rome meme, des i
ftatues fur le fronton des temples 5 8c Tarquin ;
l ’ancien ( P lin., lib. X X X I I I . cap. X L V . ). fit;
couronner \e fronton du temple de Jupiter Olympien
, à Rome, par un quadrige de terre cuite,
à la place duquel on en mit enfuite un d or ( td.
lib. X X IX . cap. X X X V I I I . ) , ou peut-être doré
feulement. Sûr le haut du fronton du temple de
Jupiter Olympien, à Elis {Paufan. lib. V .p . 398.
I. y. ) , il y avoit une Victoire doree ; 8c de
chaque c ô té , c’eft-à-dire, fur les acroteres ou
amortiiTemens du fronton, ctoit place un vafe
pareillement doré. Macrobe ( Saturn. lib. I . cap.
V I I I . pag. 184. edit. Lugd. 1^97- ) parle d un
temple de Saturne, fur le comble duquel il y
avoit des Tritons qui fonnoient d une conque
marine. Sur les acrotèrès du fronton du- temple
de Jupiter Capitolin, on avoit placé des Victoires
volantes {Rick de Capit.cap. V .p 60.) »•
- ;«c Les corniches des toits qui s’amortiflsnt en
pointe, étoient décorées de petits ornemens qui
reflemblent aux boucliers des amazones , comme
on. le voit à un temple dans le Virgile («°. 44-)
du Vatican ; 8c fouvent d’une efpèce de feuillage
avec des fruits, ainfi que nous en préfentent des
bas-reliefs. Ces ornemens étoient communément
ds terre cuite ; on en a confervé quelques raoreeaux
; quelquefois le comble étoit dore. ( Lipf.
ïnfiript. fo l. 6. ii°. 7.)
« Les combles même étoient déjà, dès les premiers
temps de Rome, ornés d’ouvrages en bas-
relief {P lin . lib. cit. cap. X L V I . & lib. X X X V .
cap. X I I . ) , pareillement de terre cuite. Aux
temples grecs & aux édifices publics, il y avoit
des ouvrages riches en figures. Au temple de
Jupiter, à Élis , dont nous venons de parler , on
voyoi’t la courfedes chevaux de Pélops 8c d’CEno-
maus {.Lucian. de domo , pag. 19y.— — Paufan.
lib. cit. pag. 399. /. 10. ). Le fronton de la façade
du temple de Pallas ( Paufan. lib. I.pag. 1. 28.),
à Athènes, étoit orné de -la naiflance de cettfr
déeffe; & fur celui de derrière étoit repréfentée
la difpute de cette même déeflfe avec Neptune.
Sur le fronton du tréfor de la ville de Mégare ,
en Elide, on voyoit le combat des dieux contre
les géans ( id. lib. V I . pag. yoo. I. 1 1 . ) , & fa
pointe étoit couronnée par un bouclier. Les plus
grands artiftes ont cherché à fe^ diltinguer par
cette efpèce d’ouvrage, & Praxitèle ( id .liv . IX .
pag. 732. I. 31. ) repréfenta les douze travaux
d’Hercule fur le fronton d’un temple de ce dieu ,
à Thèbes. C ’ eft ce que n’orit compris, ni le
traducteur latin, ni le traducteur françois de Pau-
fanias ; car ils ont penfé que cet ouvrage en bas-
relief , ornoit une coupole qu’ils ont imagine de
placer fur ce temple. Cependant, PaufaniaS dit
expreffément e v vois «tiois3fur le fronton. Su t uti
; temple d’Athènes, probablement confacré à Cafter
8C Pollux, il y avoit des vafes ( Callim. Fragm.
1 C X X I I . edit. Spanhem. pag. 3 66. ) 3 lefquels
avoient fans doute pour objet les athlètes; c a r ,
dans les premiers temps, le prix qu’on accordoit
à Athènes aux athlètes, vainqueurs au pugilat
( defeript. des pierres gravies du cabinet deStofch ,
pag. 460. ) , confiftoit en des vafes remplis d-c
l’huile facrée qu’on recueilloit des oliviers plantés
.dans l’Acropole d’ Athènes; de même qu’on voit
ces vafes, comme un emblème de la lutte { Spanhem.
de praß. num. t. I .p . 134* ) j fur médaillés
& les pierres gravées, où font reprefentes des
lutteurs JJ. Voyeç C o m é l e .
F R I J C T É S É E , ou Fr u c t u s é e , déeffe qui
: préfïdoit aux fru its; on l’ invoquoit pour avoit
d’abondantes récoltes. { S.A u guft. de c iv it .D e i.
lib. I V . cap. X X L )
F R U G Î , furnom de la famille C a l p d r n i a .
Il avoit été donné pour la première fois à L.
Calpurnius P ifo , à caufe de la pureté de fes
moeurs.
. FR U G IN A L , ou F r u t in a l , étoit un temple
dédié à Vénus fruta , ou frugi , c’eft-à-dire,
Vénus la pudique. Les opinions font partagées fur
cet objet. V o y e^ tu l’expofition au m o tFRUT is *
T t t t ij
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