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difficilement l’année de la puiflance de Tribun
répond à celle du confulat. La raifon en eft, que
la puiflance de Tribun fe prenoit régulièrement
d'année en année j au lieu que l'empereur n'étant
pas toujours Conful l'intervalle, de l'un à l'autre
confulat, qui fouvent étoit de plufieurs années,
gardoit toujours l'époque du dernier. Par exemple
, Hadrien eft d it , durant plufieurs années ,
Cos. I I I , de forte que l'on ne fauroit par-là
faire aucun ordre afluré pour les différentes médailles
qui ont été frappées depuis l’an de Rome
872, que ce prince entra dans fon troifième
çonfulat, jufqu'à fa mort, qui n'arriva que vingt
ans après.
Les grecs au contraire ont eu foin de marquer
exa&ement les années du règne de chaque prince,
& cela jufques dans le plus bas empire, où les
revers ne font prefque chargés que de ces fortes
d ’époques, fur-tout après Juftinien.
On ne parle.ici que des médailles impériales*}
car à l’exception de certaines villes , toutes les
autres que Goltzius nous a données, n'ont point
d'époques y & c'eft ce qui embarrafîe extrêmement
la chronologie. Pour les rois, l'oir y trouve plus
fouvent les époques de leur règne 5 le père Har-
douin, dans fon Antirrhétique, a publié des
médailles du roi Juba, dont l'une marque l'an
32 , d'autres l'an 36, 4 0 , 42 & 45.
Quelques colonies marquoient auffi leur époque,
comme nous voyons dans les médailles de Vi-
minacium , en Mæfie , qui, fous Gordien qu'elle
commença, marque an. I. IL & c . fous Philippe,
on. V I I . & c . fous Décius, an. X I .
Or le commencement de ces époques doit fe
prendre, tantôt du temps que la colonie a été
envoyée, tantôt du règne du prince à qui elle
étoit foumife alors ; tantôt du règne de quelque
autre prince qui lui avoit fait quelque nouvelle
grâce j d'où il eft arrivé quelquefois que la même
v ille , telle, par exemple, qu'Antioche , s'eft
fervi de différentes époques 3. à quoi il faut faire
une attention férieufe, pour ne pas confondre
les faits dont les médailles nous ont confervé le
fouvenir.
Les villes grecques, foumifes à l'empire, étoient
jaloufes d'une époque particulière, c’ étoit de l’honneur
qu'elles avoient eu d'être Néocores , c'eft-à-
dire, d’avoir eu des temples, où s'éroient faits
les facrifices Tolemnels de toute une province en
l ’honneur des princes 5 & d'avoir fait repréfenter
des jeux publics, avec la permiffion du prince,
ou du fénat.
Les villes demandoient cette permiffion avec
inftances, & elles çroyoient être fort honorées
quand elles pouvoient l'obtenir plus d'une fois j
auffi voyons nous qu'elles étoient attentives à en
conferver la mémoire fur les médailles.
Elles marquoient auffi -quelquefois le nombre
des années du règne de leurs archontes, foit le
premier archontat, foit le fécond, &c. On trouve
fur une médaille de Philippe, frappée à Hadria-
noteros, APX. A , premier archontat d'un ma-
giftrat appellé Socrate.
Les époques des empereurs, c'eft-à-dire, tes
années de leur règne, font marqnées prefque
toujours fur le revers, en une de ces deux manières.
Quelquefois en exprimant les mots
entiers, e t o r c a e k a t o ï , & c. Plus fouvent
par les fimples chifrês j & le mot abrégé E. ou
E T. A . B. prefque toujours par le lambda antique
L , qui lignifie, félon la tradition des antiquaires,
AvkuÇuvtos, mot poétique, & inulité dans le langage
ordinaire , mais qui-veut dire anno 3 & qui
probablement étoit plus commun en Égypte que
dans la Grèce, puifque c'eft fur les médailles
de ce pays qu'il fe trouve toujours. Nous avons
cependant un Canope au revers d'Antonin , avec
ETO t c. b . , comme nous avons du même empereur
, fur un. revers, L. enato t , & plufieurs
autres {Patin.) avec les fimples chifres L. z . L.
h . l . I r 3 chargés de la figure de ■ l'équité , de
Ia_tête de Sérapis , & d'un dauphin entortillé
autour d’un trident.
Les époques des villes font communément exprimées
par le fimpfe chifre, fans e. ni L., &
le nombre le plus foible eft ordinairement pofé
le premier} ainfi dans les médailles d’Antioche,
44 eft marqué AM, & non MA. Dans une médaille
de Pompeio - polis, qui a d'un côté la
tête d’Aratus, & de l ’autre celle de Chryfîppe ,
©. K. c. au lieu de c. K. ©. 229, &c.
Dans le bas-empire grec, les époques font marquées
en latin, anno III. y . & VU. &c. Depuis
Juftin jufqu'à Théophile, elles occupoient le
champ de la médaille, fur deux lignes du haut
en bas, comme dans Jullinq
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x.
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N T o A nxi . \I aAuintrfei s-d afln sy ,eens a cepéndant où Y anno eft éçrit fur le haut du
champ de la médaille, comme dans Éocas &
dans Héraclius. Depuis Théophile l’on ne trouve
plus d'époques, ni grecques , ni latines.
La plupart des années de rois, marquées fur
les médailles, ne commencent pas à courir du
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Jour où les princes font montés fur le trône j
l’année dans laquelle cet événement eft arrivé,
eft ordinairement comptée pour la première du
règne, quand même le prince n'avoit régné que
pendant un ou deux mois de cette année. On
compte une fécondé année au premier mois de .
l'année qui la fuit, &c.
Le cardinal de N o r is , dans fa lettre fur une
médaille d'Hérode Antipas, fait remarquer,
d’après Kepler & Pétau, que les juifs comp- j
toient les années de leurs fouverains du mois de
Nifan, qui précédoit l’avéhement de ces princes
au trône 5 de forte qu’ils comp toient une fécondé
année au 1. de Nifan fuivant, quelque peu de
temps qu’ ils euflent régné auparavant. Il le prouve
par un paflage de Jofephe, qui ne fouffre point
de difficulté. Le T-almud eft formel fur cet ufage :
prima d'us Nifan 3 y eft-il dit , eji novus annus
regum. 'Annus ille e(i à qüo numerare &■ fuppütare-
incipiebant annos regum fuorum in contraciibus,
chirographis &■ * pubhcis omnibus iufirumentis & di-
plomatibus qui ad annos & menfes regis regnantis
componebantur. On voit auffi par le même livre
& par. d’àutres monumens, comme le prouve
Samuel Petit , .que les juifs, comptoient les années
des empereurs & des autres princes étrangers,
du mois Titri, qui avoit précédé leur avènement,
quand même il ne fe feroit écoulé que quelques i
mois & même un feul jour. C ’eft à l’ aide de ces
principes qu’on peut expliquer les dates d’années
des princes juifs, qui fe trouvent fur les médailles
de Philippe le Tétrarque, d’Hérode, roi de
C alcid e , d’Hérode Antipas, d’Agrippa I. &
d’Agrippa le jeune.
Les égyptiens , dit l’abbé B ejlei, qui nous fort
ici de guide, fuivoient au Ai l’ufage particulier de
compter une'nouvelle année de règne au Th oth , !
ou-premier jour de leur année civile ( 29 août ) 3. j
en'forte qu’ils comptoient une fécondé année au
Thoth , qui ouvroit une année nouvelle, quand ■
le prince n'avoit régné que peu de 'tems auparavant.
Le P. Pagi (ad an. 63. n. 3. ) a obfeivé
que, fans cette méthode, on ne peut expliquer
la date d’une fécondé année cle Galba, ni la
cinquième année d'Élagabale3 gravées fur des
médailles égyptiennes. C ’eft par la même méthode
que le baron de la Baftie explique la huitième
■ année, L h , de l'empereur Probus, fur des-
méd ailles frappées en Egypte.
Le cardinal de Noris a prouvé que les habitans
d'Antioche & de Laodicée, en Syriecomptoient
de même une nouvelle -année de règne au commencement
de leur année civile. Amenfe3 aquo
annum ordiebantury numerârunt, quod & de annis
tmperii Julii C&faris Antiochenfes ac Laodicenfes
feciffe in volumine de annis Syro-Macedonum ■ de-
monjiravi.
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Te l étoit auffi l'ufage de la ville deTyr. Traj.m
fut adopté par Nerva, créé C é fa r , & revêtu
de la puiflance tribunitienne Je 18 de feptembre
de l'an 97 de J. C . Le 19 oélobre du mois fuivant,
premier jour de l'année civile de T y r , les
habitans comptèrent la deuxième année , b ,
du règne de ce prince ; & le 19 oélobre de
l'an 1 1 6 } ils comptèrent la 21e. année, KA.
Sans cette connoiflance , on ne pourroit concilier
les monumens avec la durée du règne de Trajan ,
qui ne fut pas de 20 ans complets.
Ajoutons l'ufage particulier de la ville de Sé-
leucie, près des . bouches de l’Oronte. Nous
avons vu, dît l'abb éBellei, dans le cabinet dé
l'abbé de Rothelin, un beau médaillon, frappé
par les habitans de cette v ille, en l’honneur de
Galba , la 2e. année de fon règne , E T o T s .
NEOY iepoy B. Galba n'avoit régné que neuf
mois & treize jours, à compter même du 3 avril
de l'an 68, jour auquel il fut proclamé Augufte,
en Efpagne, du vivant de Néron, ou fept mois
fept jours , fi l'on compte de la mort de Néron ,
vers le 12 juin de la même année 68. Galba fut
tué à Rome le 15 janvier 69. Les habitans de
Séleucie comptèrent donc une 2e. année du règne
de ce prince, au commencement de leur année
civile, c'eft-à-dire, à l'automne qui fufvit fon avènement
au trône. Voye^ Année , Ere.
ÉPOTIDES. C'étoîent deux poutres fixées à
la proue des vaifleaux aux deux côtés de l'éperon,
.pour défendre le bâtiment du choc des
vaifleaux ennemis.
ÉPOUSES grecques.
On voit fur un bas-relief de la villa Borghèfe ,
encaftré dans la façade au-deffous de la corniche,
les noces de Licus .& d e Dircé. Idépoufe a la tête
voilée d’un pan de fen manteau (pallium ) , ou
d'un Voile que les romains appelloient flammeum.
Apulée ( Métàmorph. ) & Plaute ( Cafma. a£t. 4 ,
feena 2. ). donnent aux époix 8c aux époufes des
couronnes de fleurs. JJépoufe, en Béôtie ( Piu-
tarch. ) met toit une couronne de feuilles d'afperges
au-delfus de fon voile : on ne diftingue pas clair
rement de quelle forme eft l'efpèce d'habit ou
de manteau que porte Y époux t à caufe.de l'éloignement
du petit bas-relief. La vieille femme
placée à c ô té , eft probablement la nourrice,
puifqu'anciennement les filles en étoient toujours
accompagnées. Au refte, les habillemens & les
cérémonies ont dû varier chez les différens
peuples, de la Grèce. Par exemple , chez les béotiens
& les locriens, les fiancées ( Plutarch. )
offroient des facrifices fur un autel d’Encléa ou
Diane , placé fur la grande place 5 8e à Delphes
on préfentoit une. coupe remplie de v in , dans