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tagne, ou d ‘ un port de mer* j ’en conclurai que
c'cft encore ici ce que je difois , §c que cette
parenté imaginaire n’eft autre chofe que la relation
phyfiqué de cette ville avec la montagne ,
avec la foniaine, avec la. mer, & je me rappellerai
tout ce que j’ai vu du génie allégorique,
qui perfom.ifioit ces objets ».
« Les exemples de ces rapports phyfiques,
convertis en hiftoire, ne feroient pas difficiles
à trouver : obligé d’ en citer quelques-uns pour
appuyer mon affertion , je le ferai avec brièveté
».
« Le royaume de Corinthe avoit pour villes
principales» Corinthe, capitale ; Epopée 3 fa citadelle
; Cromion & Léchés, près de la mer , & le
port de Ccnchrécs : on y voyoit auffi la fontaine
Piréne ».
» On raconta que Corinthe avoit été bâtie
par Corinthus ; Epopée par Èpopus ; Cromion par
Cromus y Léchés par Léchés & Cenchrées, par Cen-
chréiLs : avec cette méthode on avoit bientôt
fait des annales. Cromion étoit près de la mer :
on dit que Cromus , fon fondateur, étoit fils de
Neptune & de la belle Pirène 5 elle eut encore
de Neptune un autre fils, ce même Cenchréus
qui avoit bâti Cenchrées. Diane ayant tué ce jeune
homme à l'a chaffe, Pirène, fa mère, en verfa
tant de pleurs , qu’ elle devint fontaine. On voit
aifément que la Géographie de ces lieux en fait
toute l’hiftoire, & dévoile l’origine àes fondateurs
chimériques ».
FO N D A T IO N des villes. Voyez Villes. j
FO N D S ( vafe à deux ). Voyez Amphicu- =
P E L L U M . ' ,
FO N IO N I . Muratori ( t ô t . 2 . T h e f ) rapporte
l’infcription fuivante, où Mars peut être
défigné fous le nom Fonio , dérivé de Çovoçs
carnage. Peut-être auffi Fonio eft la Renommée,
ainfi appellée de ?>«», bruit :
F o n i o n i
S A C R
S E I A . I O N I S
M A G
D. P.
F O N T AINES. Chez les anciens les fontaines ,
les fources des rivières étoient facrées, & des
efpèces de divinités que l'on honoroit d'un culte
particulier. ( Sénèque, dans fa lettre 41. ) Cicéron
dit ( lib. I I I . de natura deor. cap. X X . ) que les
augures, dans leur prière , invoquoient les noms
du Tibre 5c des autres rivières voifines de Rome.
F O N
La feptièrae infeription de la p. XCIV• de Gruter
porte :
F O N T I D I V I N O E T G E N I O
N U M I N I S BONT I S .
On fe faifoît un fcrupule de troubler leurs eaux,
£n s’y baignant ou en s’y lavant. Tacite en rapporte
pour exemple un trait de Néron. ( Annal.
lib. I V . cap. X X I I . )
On voit fur les monumens les fontaines repré-
fentées par des gueules de lion, par des coquilles, 8c par des vafes renverfés pofés fur des cippes.
—— On croyoit que chaque fontaine avoit fa divinité
ou fa nymphe particulière, que l’on repre-
fentoit appuyée fur une urne d’eau courante.
Fontaine d'ÉGÉRiE. Voyez EgéïCie.
Fontaine de Mercure à Rome. V . Aqueducs.
F O N T E ( art de la ). Voyez Bronze ,
C olosse.
Pour rendre complettes les connoiffances que
nous avons de la fonte des anciens, j’ajouterai
ici le paflage fuivant de Winckelmann.
« Les ftatues & les buftes de bronze d’Her-
culanum, font pour la plupart médiocres, ou
mauvais j de cette dernière efpèce font entr’autres
les ftatues des empereurs, de grandeur plus que
naturelle, qui nous prouvent que les anciens
artiftes n etoient pas auffi habiles à travailler le
■ bronze que le marbre. Les deux plus grands ouvrages
de bronze qu’il y ait à Rome, font la
ftatue équeftre de Marc-Aurèle , fur la place du
Capitole, & la ftatue pëdeftre de Septime^
Sévère, dans la galerie du palais Barberini. La
première a' plufieurs défauts, qu’on doit peut-
être attribuer aux injures du temps , & à ce
qu’elle a fouffert fous les ruines. Il fe peut auffi
! qu’au fiècle où elle a été fa ite , l’ art n’eût pas
encore atteint un certain degré de perfe&ion.La
! fécondé ftatue nous prouve la décadence de l’arc
du temps de Sévère, quoique cependant le tra*
vail en foit beaucoup meilleur que celui des portes
triomphales de ce même empereur , au pied
du Capitole. Pline dit que l’art de jetter des ftatues
en bronze, s’étoit tout-à-fait perdu du temps
de Néron. Il doit donc avoir repris naiflance
fous le règne d’Hadrien. Paufanias ( liv. II. chap.
X V I I . où il eft parlé de l’artifte Léarque ) , ep
parlant d’une ftatue de bronze de Jupiter, exé-^
cutée par un difcîple de Dipxnus& d eScyllis ,
les plus anciens & les plus célèbres Actuaires
dont il foit fait mention, dit qu’ elle étoit faite
de plufieurs pièces fi bien enchaffées, fi bien
jointes enfemble avec des clous, qu’elles for-
moient un tout folide. Toutes les ftaçues de
F O R
bronze d’Herculanum, fon t, îti refte, faites
ainfi de pièces rapportées, quoiqu’on ne punie
plus en appercevoir les foudures depuis qu elles
ont été reftaurées. Les pièces- ne font pas fou-
dées enfemble, maïs à certaines marques on pour-
roit foupçonner qu’elles ont été réunies par le
moyen d’un métal fondu. Le grand nombre de
pièces enchaffées après cou p, qu’il eft facile de
remarquer à ces ftatues, 5c qui n’ont pas encore
été polies , fervoient à remplir les vuides qui
reftoient après que les différentes parties de la
ftatue avoient été jointes enfemble- Il eft neanmoins
néceffaire de faire de nouvelles recherches
& de nouvelles obfervations, avant de pouvoir
prononcer avec quelque certitude, fi les ftatuaires
grecs ont toujours fuivi le même procédé ç ans
leur travail, ou fi, cette réunion des parties des
ftatues de bronze n’a été que la pratique des pre- (
miers artiftes avant la célèbre époque de l’art, ou la
méthode des artifteç fuivans,e’ell-à-dire, lorfque
l ’art fut déjà déchu. Les uftenfiles déménagé & les
vafes de bronze font d’un travail très-fini ; les
vafes facrés font fur-tout précieufement exécutés
au tour. ».
Un artifte a renouvellé à Drefde, vers le milieu
de notre fiècle , les procédés des anciens, & a
fait de plufieurs pièces de fonte une ftatue équeftre
auffi grande que nature.
F O N T E IA , famille romaine dont on a des
médailles.
C- en argent.
RR. en bronze.
O . en or.
Le furnom de cette famille eft Cap ito.
Goltzius en a publié quelques médailles , inconnues
depuis lui.
F O N T IN A L E S , fêtes que les romains celé- ■
broient à l’honneur des nymphes qui préfidoient
aux fontaines 5c aux fources. Fontinalia , fonta-
nalia. Voyez FestUS & VARRON ( de ling. lat.
lib. V . ). C e dernier dit qu’on avoit coutume
de couronner les puits ce jour-la, 5c de jetter
des couronnes dans les fontaines. Scaliger, dans
fes conjectures fur Va iron, croit que ce n eft
point la fête des fontaines , comme dit feftus,
mais de la fontaine qui avoit un temple a Rome,
proche de la porte Capène, appellee a caufe
de cela porte fontinale y & que c eft de cette
fontaine dont parle Cicéron au liv. II- des loix.
Les fontinales fe célébroient le 13 oétobre, qui
étoit le troifième jour de devant les ides.
F O R A R IA , Femme de campagne , qui venoit
vendre à la ville les productions de la terre.
F O R 687
F O R C E , divinité qu’on difoit être fille de
Thémis , foeur de la Tempérance 5c de la
Juitice 5 mais en ce fens eile fe préflfi pout courage
, vertu.
FO R C E P S 5c fo r fe x , dans Aulugelle ( X. 9.),
bataillon difpofé en tenaille, polir embraffer un
bataillon ennemi difpofé en coin.
FO R C IP E S de Vitruve. Voyez Louve.
IO R C U L U S i c’eût un des dieux qui préfidoient
à la garde des portes, avec Cardéa 5c
Limentinus : le département particulier de Forcu-
lus étoit les* bat tans des portes qui s’appelloient
proprement. Fores. ( Augufi. de^ civit. î ) e i 3 lib.
I V . cap. V I I I . 5c Tertull. de idol. c. X V .
FO R D IC ID IE S , nom d’uhe fête des romains.
Fordicidia. Elle fe célébroit le 17 des calendes
de mai, c ’eft-à-dire, le 15 d’avril. Elle s’appelait
fordicidies , du mot latin fo rd a , vache pleine, &
de c'&do 3 j’immole, parce qu’on immoloit ce jour-
là des vaches pleines à la Terrç. Forda, vache
pleine, vient de fera je porte, félon Ovide
( fa ß . lib. I V . v. 619. ) , ou, comme ont penfé
Scajiger & Saumaife, du grec, «pogos, qui
lignifie la même chofe. Varron dit qu on immoloit
plufieurs vaches pleines dans les curies. Tite-Live
& Denis d’Halicarnaffe écrivent qu’on en immoloit
une dans chaque curie, 5c par conféquent
trente, comme le dit en effet Ovide. ( F a f o r lib.
I V . v. 63y. ) C ’ell Numa q u i, dans le temps
d’une ftéulité commune aux campagnes 5c aux
beftiaux, inftitua les fordicidies. Ovide les décrit
à l’endroit que l’on a cité. Il dit qu’on immoloit
auffi ce jour-là une partie de ces vaches pleines
dans lç temple de Jupiter, c’eft-à-dire, au C a pitole.’
.
F O R E N S I A veßimenta , habits que les
romains prenoient lorfqu’ils fortoient de leurs
maifons, & qu’ ils alloient à la place publique,
ad forum ; telle étoit la toge dont Nonnius
Marcellus dit ( 1 . 3 . ) : toga, ficut in confuetudine
! habetur, veßimentum efi quo in foro utimur. Les
habits forenfia étoient, oppofés aux domefiica ,
. vête mens que l’on portoït dans les maifons.
FORÊTS. Voyez Eaux & forefs.
F O R I , gradins ou bancs fur lefquels fe ph-
çoient les fpeélateurs dans le cirque. V . C irque.
n m i C A R I l } 11 y avoitdans W ° m n & dans
les autres endroits publics de Rome . des lieux
d'aifance, forica , où l’on pouvoit entrer en
payant une petite ibmme . appellée elle - ipêtna