
COMANE. Voyt\ Bellone.
' COMARCIOS j a i r , ou nome de flûte des
Grecs.
COM ASIE. Voyei Gel Asie.
COMBAT , fe dit des jeux folemnels des Grecs
& des Romains à l’honneur des Dieux , tels
qu’étoient les jeux Olympiques , les Pythiens, les
Néméens , les Ifthmiens , les combats du Cirque,
les Aétiaq'ues 8c les autres dont nous parlerons à
leur place. Les combats qui s’y faifoient étoient la
courfe , la lutte , les coups de poings le palet ,
& c . Les combattans, qui fè nommoient athlètes-,
s’y préparoient dès la jeuneffe par des exercices
continuels , 8c un régime très - exaét. Ils ne man-
geoient que de certaines viandes , 8c a certaines
heures j ils ne buvoient point de vin, 8c navoient
point <(e commerce avec les femmes > leur travail
& leur repos étoient réglés*
Les anciens fe plaifoient à voir des _ combats
d’ animaux domeftigues. Tous les ans, à certain
jour marqué, on faifoit combattre dans le théâtre
d’Athènes des coqs en l’honneur de ceux dont
Thémiftocle , allant combattre les Perfes, prit le
chant pour un augure favorable ( Ælian. i l. 2$. ).
Le Comte de Cayîus ( Rec. n i . page- 282. ) a
publié un deffin relatif aux combats d’ animaux.
Cette gravure rçpréfente deux Romains , qui pa-
roiffent âgés, 8c qui font combattre bien férieufe»
ment leurs chèvres* Sans admettre aucun fujet de
fuperftition dans cette g ra v u re , il eft à préfumer
que les paris intéreffoient ces deux Romains au
jfuccès de ce combat.
On voit deux boucs qui combattent fur les.- médailles
de Theflalonique.
COMBE , fille d’Ophias , fut changée , dit
Ovide , en oifeau, pour la préferver de la fureur
de fes enfans ( M é u j . v* 382.
Adjacet kis Pleuron , in qua trepïdamibus a lis ,.
Opkias effugit natorum vaincra Combe.
Il y eut une autre Combe, fille d’Afopus,. qui
fht furnommée Chalcis , pour avoir inventé les
armures de cuivre.
COMBLE ou FRONTON. Le comble s’appe-
loît en grec uiros ou utraftu. On, ne le vo.yôic
qu’aux bâtimens ou aux temples dont le toit for-
jnoit avec la couverture un triangle équilatéral -y
car les maifbns n’étaient pas toutes en terraffe 8c
iâns comble, comme le prétend.-Saumaife. On peut
s’en convaincre par la vue de peintures anciennes.
Si l’on regarda le comble du palais de Céfar comme
un pronoftic de fon apothéofe future 3- il ne faut
pas entendre par-là le .comble fe u lm a is la fculp-
ture en bofie , ou plutôt les figures entières qui
©rnoient cet édifice , fu-ivant la manière de. décorer
les frontons des temples. Pompée fit placer des-
proues de. vaifthaa fut le comble de fa. maifon. „
d’où elle fut appelée , félon Cafaubon > roftrattt
domus. . . .
La hauteur des temples fe comptait depuis le
pavé jufqu’à la pointe du comble 3 c’eft pourquoi
la hauteur totale du temple de Jupiter à Girgenti
étoit de cent vingt pieds grecs.
On a Séduit de fort loin l’étymologie du mot
grec qui fignifie comble , 8c l’on a cherche a y
trouver la refièmblance d’un aigle éployé. Winckel-
mann penfe qu’on a peut-être mis dans> les eom-
mencemens un aigle fur le comble des temples *
parce que les plus anciens étoient coofacres a Ju?-
piter , 8c que de-là eft venu le nom grec.
COMÉDIE. Voye% le DiSiannaire de: Littérature.
COMÉDIEN. Autant les Afteurs étoient en
honneur à Athènes, où on les chargeoit quelquefois
de négociations. 8c d’ambaflades , autant
étoient-ils méprifés à Rome. Non-feulement ils
navoient pas rang parmi les citoyens > mais^ encore,
lorfqu’un citoyen montait fur le theatre
avec eux , il étoit chaflede fa tribu. 8c privé an
droit de fuffrage par les Cenfeurs. C eft ce que
nous apprend Scipion dans Cicéron , cite par
S. Auguftin ( -Cité de Dieu, Liv. n ■ ch..
Cïtm. artem ludicram feenamque. totant’ probro du-
1 cerent, genus id hominum non modo■ honore reli—
quorum civium fed etiam tribu moveri notatione:
: cenforiâ voluerunt. L exemple, de Rofcius, dont.
; ■ Cicéron faifoit tant de cas, ne prouve; pas.le contraire.
L’orateur eftimoit à la vérité les talens du.
Comédien ; mais il prifoit encore davantage fes.
vertus, qui le diftinguoient tellement de fes-ca-
marades, qu’elles fembloient devoir l’exclure dut
■ [théâtre. - .
On peut dire la même chofe du Comédien dont:
j on lit l’épitaphe fuivante àRome,an-dela du pont
: Milvius
L A U D A T l i S . P O P U L O ; . 3 0 L Ï T U S . M A N D A T A ^
. R E F E R R E . .
A B L E G T U S . S C E N Æ . P A R A S I T U S . A P O L L I N I S . -
I D E M .
M U L T A R U M . IN: M I M I S . S A L T A N T I B U S . U T I L I S L -
A C T . O R .
Les Empereurs & les Confuls r.écompenfoiènt
les Comédiens qui excelloient dans leur art > en
leur diftribuant des couronnes , des colliers, des
anneaux. 8c des palmes, foit pendant le fpe&aele ,
fôitdans les jeux Capitolins ou dans ceux d’Apollon.
Les applaudiffemens da peuple aecompa»-
gnoient orchnairement ces récompenfes. Ferretiia
publie une infeription qui parle de ce courons
nçmçnt
t.. S U R R E D i : IL. F. C L U
l E L i e i S .
C O M
PROCURATORIS. AB
SCAEN. THEAT. IMP
CAESAR. DOMITIAN
PRINCIPI
CORONATO. CONTRA
OMNES. SCAENICOS.
Et Sidoine Apollinaire C Carrn. x x n t . dM’ )
Hic mox pr&cipit sqttus imperator
Palmis ferica , torquibus coronas
Conjungi, & meritum remunerari.
Les figures d’hommes qui repréfentent des
perfonnages comiques ou tragiques, font les feules
qui portent des manches longues 8c étroites ,
ainfi que nous le voyons à deux petites ltatues de
comiques à la villa Mattel, 8c à une autre fembla-
bîe à la villa Albani,, de même qua une figure
tragique fur un tableau d’Herculanum (Pitr. hrc,
t. 4. tav. 41. ) j Cependant cet ajuliement elt en- |
core plus fenfible, 8c fe voit à un plus grand
nombre de figures fur un bas - relief de^ la villa
Pamfili, que Winckelmann a fait connoitre dans
fes monumens de l’antiquité (, Monum. Ant.ined.
n°. 189.). Les valets de Comédie portoient delius
l ’habillement à longues manches étroites , une
cafaque courte avec des demi- manches ( r i t t .
Erc. t.4. tav. 33. )•
Pour connoïtre les coftumes des Tragiques
Grecs 8c Romains, il faut confulter les bas-reliels
des monumenti de Winckelmann, qui efi repre-
fentent plufieurs. Les peintures du Terence du
Vatican feront connoitre de meme les çortumes
des comiques. , ,
Les théâtres des anciens ayant une etendue
triple 8c quadruple des nôtres, on donnoit aux
Comédiens des habillemens qui faifoient dminguer
de fort loin les rôles dont ils étoient charges. Far
exemple, les mafques des femmes, qui , dans les
tragédies apportoient la nouvelle de quelque malheur
, étoient accompagnés de chevelures longues,
éparfes 8c flottantes fur les epaules^-Le
principal perfonnage de femme dans les memes
tragédies, portoit ordinairement fes cheveux noues
fur le front, ou le corymbion des jeunes hues.
De même encore les parafites & ceux qui ven-
doient des femmes débauchées portoient un bâton
droit, appelé j les divinités champetrès
, les bergers, les payfsns porcoient le baron
. courbé I ou judum ; les Hérauts , les Envoyés,
les Ambaffadeurs portoient un caauceei Jes Héros
dans la tragédie tenoient une maffue ; les Rois
s’appuyoient fur un feeptre long & droit, &c.
& c . Voyex A c t e u r s , A c t r i c e s , T r a g i q u e s .
COMES. Comte Sc Com tes. Ce nom
COMITES. . ,
dé ligna dans fon origine des perfômies dimnguees
qui étoient à la Cour ou à la fuite de 1 Empe-,
reur ; elles furent ainfi nommées à Comitanio ,
v e l commeando. De-là vint qu on appela omSe.s
Palatins ceux qui étoient toujours dans le pa ai^
au côté du Prince. On les nommoit aufli Comités a
latere. Au temps de la république on appe o
Comités chez les Romains tous ceux qui accom-
pagnoient les Proconfuls 8c les Pro-prétéurs dan«
les provinces pour y fervir la république > comme
les Tribuns , ceux qu’on nommoit Prtfefo 3
Ecrivains, 8co. Cela paroït par l’Oranon de Cicéron,
pro C. Rabirio Poftumo , n. 13. SoUS les
Empereurs les Comtes étoient tous les Officiers
de la Maifon de l’Empereur. Il femble meme
qu’on peut faire commencer les Comtes^ des le
temps d’Augufte r qui prit plufieurs Sénateurs
pour être fes Comtes, ainfi que Dion le rapporte
(./. l i i i . ) c’eft-à-dire, pour l’accompagner dans
fes voyages, 8c pour l’alfifter dans les affaires qui
fe jugeoient alors avec la même autorité que 11
elles euffent été jugées en plein Sénat. Galiiea
i femble avoir aboli ce Confeil, en défendant aux
Sénateurs de fe trouver dans les armées ƒ 8c les
fucceflfeurs ne le rétablirent pas. Mais s ils_n avoient
pas avec eux un corps de Sénateurs, ils y fuj>
- pléoient par un Confeil compofé de gens de me*
rite. Décébale, Roi des Daces,du tems de Trajan,
voulant peut-être imiter les Empereurs , avoir
aufil fes Comtes , qui étoient des perfonnes conii-
dérables, mais non les premiers de fon royaume.
C’eft Dion qui nous l’apprend ( l- l x v i i i . .) ;
‘ Ces Confeillers des Empereurs étoient donc véritablement
Comtes , c’eft-à-dire, compagnons du
Prince, 8c ils en prenaient quelquefois le titre ,
■ mais en y ajoutant le nom du Prince qu ils accom-
pagnoient. Ainfi c’ étoit plutôt une marque de leur
emploi qu’un titre de dignité. Conftantin en fit
une dignité , 8c c’ eft fous lui qu’on commença a
le donner abfolumentau Comte Denis 8c a divers
autres 5 & cet ufage étant une fois établi, on le
donna aftez indiftéremment, 8c à ceux qui fut-
voient la Cour,ou qui accompagnoient 1 Empe.reui,
8c généralement à prefque toutes fortes d Ofe-
ciers ,- comme on le peut voir par la longue liite
qu’en-a faite du Cange.
On donnait aufil le titre de Comte pour honorer
ceux qui avoient bien fervi le public > par exemple
, dans Je cod e , cette qualité eft donnée aux
Avocats 8c aux Pro fe fleurs en Jurifprudence qui
avoient fervi vingt ans. Ainfi, quoique le titre ou
le nom de Comte fût en ufage avant Conftantm,
ce n’ étoit point encore le nom d une dignité particulière
8c déterminée. Ç’eft cet Empereur qui
en fit une dignité , 8c qui divifa les Comtes
trois ordres , ainfi que nous l’apprend Eusebe ,
dans la vie dè-ce Prince. Les premiers portoient
le titre d’illuftres, iüufires ; les féconds celui de
clariflimes, cLarijfimi, 8c en fuite fpettabiles ; les
troifièmes fe nommoient très-parfaits , perfcftij-
Çmi. Le Sénat étoit compofé des deux premiers
J R ii