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que les jeux romains ou confiâtes ; depuis que ce
prince eut bâti le cirque 3 ils en prirent le nom,
parce qu’ils s’y firent toujours. Il y avoit fept
fortes d’exercices. Le premier réunifloit la lutté,
les combats avec l’épée, les bâtons, les piques ;
le fécond étoit la courfe ; le troifième la danfe ;
le quatrième le palet, ou le difque, les f lé ch é s , ’
les dards, toutes autres fortes d’armes fembla-
bles ; tous ceux-ci fe faifoient à pied 5 le cinquième
étoit la courfe à cheval ; le fixième la
courfe des "chars, foit à deux, foit à quatre chevaux
: dans cet exercice on divifoit les combattans
d’abord en deux quadrilles, & puis en quatre,
& elles portoient les noms des couleurs dont
elles étoient vêtues. Il n’y avoit d’abord que
la blanche & la rouge ; on y ajouta enfuite
la verte & la bleue. Ce fut Oenomaiis, roi
de P ife , qui inventa la diftin&ion des couleurs
pour les divers quadrilles des combattans aux
jeux du cirque ; le verd étoit pour ceux qui re-
préfentoient la terre , le bleu pour ceux qui re-
préfentoient la mer. Domitien ajouta encore
deux nouvelles couleurs à ces quatre, le jaune
& le violet ; mais elles n’ont pas duré. Dion
(lib. L xv u.y dit le jaune & le blanc; mais le
blanc étoit plus ancien. Il étoit encore une des
couleurs du cirque au cinquième fîècle, comme
on le peut voir dans Caflîodore (/ïv. 21I. ép.
5 1-)’ '
L ’empereur Hadrien fixa les jeux du cirque,
dont le jour varioit fuivant les caprices des empereurs,
ou fuivant les rits religieux, au x iedes
calendes de mai ( UarduiniHift. Aug. ex Num-
mis, fol. p. 700. ).
CIR R A TÆ ,")
CIRRES , > veftes. Capitolin (Perdu. c. 8.)
B IC IR R E S , )
appelle les habits des foldats cirratas. Veftis, dit-
i l , per cirratas milïtares. Les* anciennes Glofes
rendent le mot cirra par celui de long poil : paxAoç,
cirra , villus ; puXXarcs, villofus ; & ailleurs bicir-
res, ê'tpc&xxoi 3 iïUpca-Toi. V^éflès cirrats. étoient donc
des manteaux velus, ou à longs poils, d’un côté,
& bicirres, des manteaux velus des deux côtés.
Çes derniers s’appeloient apqif/MTodoi & amphï-
malla ( Voye^ À m ph im allum ). Telles furent
les lacernes, félon l’ancien interprète de Perfe
(Sat. 1. 2.9.) ; Lacerna pallium fimbriatum , quo
çlim fo li milites utebantur.
CIR RHA, étoit le port le plus voifin de Delphes
, ce qui a fait confondre fon oracle avec
celui de la Pythie, fi toutefois ce ri’eft pas à
tort que quelques écrivains en ont diftingué
deux.
CIRMATI J ces ^eux mots ont un double
fens ; • tantôt ils expriment des cheveux frifés
( Voye^ C heveux ) | 8c tantôt ‘ils défignent î$s
C I s
longs poils des étoffes velues ( Voye% plus haut
ClRRATÆ. )w '
CISELER. ■ )
CISELEUR. >Quintilien indique une différence
CISELURE.)
entré la fculpture & la cifelure, qui eft allez pré-
cife, & qu’ il trouve dans les matériaux employés
de fort tems par lés deux arts. L ’o r , l’ argent, le
bronze & le fer font la matière que travaille le
ciféleur; & le fculpteur emploie le bois, l’ ivoire,
le marbre, le verre &: les pierres précieufes. (Inftit. I
Orat. i l. 21.). Et c&latura , que, auro 3 argent0,
&re iferro, opéra ejfîcit. Nam fculptura etiam lignum3
ebur , marmor , vitrutn , gemmas , prAter eas , qui
fupra dixi, compleftor. Cette différence n’exifte
plus la même aujourd’hui relativement aux pierres
précieufes <k au verre , qui fe travaillent au
touret; mais on peut l’admettre pour les autres
matériaux.
Les Romains donnèrent à la cifelure & aux
vafes cifel'es dès noms formés du grec, toreutice
& toreuma, qu’il faut chercher à leurs articles
refpeétifs. Ils fe fervoient cependant des mots
CAlata y cAlator, CAlatura & CAlum. Ils diftin-
guoient quelquefois l’orfévre, argentan us 3 à\x
cifeleur, celator, comme on le voit dans l’épitaphe
fuivante .*
A N t i g o n u s . g e r m a n i c . c æ s a r .
' A R G E N T A R I U S .
V I X I T . A N . X L I I .
A M I A N U S . ' G E R M A N I C . C Æ S A R
C A L A T O R .
| E E C I T .
CI SIUM. > T ‘ H . ' ...
CISI ARIU S C clJlum etolt une voiture a
deux roues, félonNonius Marcellus (//. §. 139.):
biroti. genus. Il avoit. un fiége fait en forme, de
coffre , appelé cap fus j Feftus nous l’apprend :
Ploximum ait appellari Catullus capfum in cifio ,
capfave , cum ait : .gingival verd ploximi habet
veteris. On atteloit des mules au cifium ( Virg.
Catal. in S-abinum.')
Sabinus i l le , quem videtis- hofpites ,
A it fuijfe mulio. celeberrimus :
Neque ullius volantis ïtnpetum cijt.
Elles étoient quelquefois au nombre de trois
félon Aufone ( Epifi. v m .) , trijuge cifium.
Le cifitim étoit une voiturç trè s -lé g è re ca r
Cicéron dit ( pro Sèxt. Rofc. c. 7 .) qu’on avoit
fait près de huit polies de France dans dix heures
de nuit avec des cifium: Deceni koris noUiirnis
fex 6* quinquaginta millia pajfuum crfiis pcrvolavit•
Il paroït que les femmes ne faifoient pas ufagc
des cifium i çar ç’eft toujours des hommes dont
c 1 s
Carie Aufoné toutes les fois qu’il fait mention
% c e t t e voiture. On appeloit cifiarius le. cocher
du cifium, & Ulpien en parle (rn Leg. 13. ƒ .
L o c a t .
R CISPIUS mons. C’é to it , félon Feftus, un
■ Mes deux fommets des Efquilies, qui avoit pris
fon nom d’ un particulier appelé Cifpius. 11 étoit
féparé de l ’autre fommet, nommé Oppius, par
je vallon Subura.
I CISSÉIS, roideThrace,pèred’Hécube,femme
’de Priam.
K CISSON, jeune homme de la fuite de Bac-
chus , qui fut métamorphofé en lierre, après
avoir perdu la vie dans la fureur d’ une des fêtes
de ce dieu. Le nom grec Knrros3 du lierre, a fait
maître Cijfon.
H ' Mercure eft furnommé Cijfonius dans l ’irifcrip-
tion fuivante (Muratori, Tkef. Infer. 144. 3. ) ;
peut-être à caufe de l’éloquence dont il étoit le.
lieu. Les orateurs fe couronnqient-ils de lierre
comme les poètes ?
U E O M E R C Ü R I O C I S S O
N I O D U B I T A T I A C A S T U t A
N A T I O N E . S Y R I A T E M P L U M
E T . P O R T I C U S . Y E T U S T A T E
C O L - L A B S U M D E N U O D E S U O
R E S T 1 T U I T
B CÏSSOTOMIËS, fêtes inftituées chez les Phlia-
jiens en l’honneur d’Hébé, déeftè de la jeunefle.
f ,ï,es jeunes gens y étoient couronnés de lierre ,
liante toujours verte, véritable fymbole de la
léefîè Hébé. Kt<ro-oroftos , lignifie coupe-lierre,.
m C I S S Y B IU M . Ï r-i / , r ,
K I S 2 Y B IO N , f V 3 fe 0 m e d e f e u l I ie S d e
ilerre (*/<7-<rW), ou fait de bois de lierre. Les
j®aflages des auteurs grecs & latins qui en font
Mention, peuvent recevoir indifféremment ces
deux explications.
■ CISTE' myftique-, corbeille que l’on portoit
én grande pompe dans les orgies, dans les myf-
teres de Cybèîe, de Cérès, & dans plusieurs
autres cérémonies religieufes. La cifte des myftè-
ïès d’Eleufis renfermait (AtH. L x i .) du féfame,
des efpèces de bifeuits appelés pyramides, des
gâteaux ronds , des grains de fe l, des pavots &
Ses paftilles ; c ’étoit de ces mets dont enten-
doient parler les initiés, lorfqu’ils difoient qu’ils
Wyoïent pris dans la'cifte. On y ajoutoit encore
grenades , auxquelles les initiés ne pou-
^oient toucher, du lierre , des férules , „de la
^oele d’arbres, enfin la figure d’un- dragon
®onfacré à Bacchus ( Clemen. Protrep. p. 19. ).
p f -Il ƒ a plufieurs differtations fur ces corbeilles
myltiques; & on a toujours affuré qu’elles étoient
C I S JT
tiflues de jonc, comme dans l’origine des myItères.
Mais -on voit à Rome deux ciftes myftiques
de bronze. L’une étoit au cabinet des Jéfuites,
& Winckelmann l’a décrite {Art. v*. 1.) ; & l’autre
appartient à M. l’abbé Vifconti , éditeur du mu-
fé-um de Piô-Clémentin. Toutes deux ont été
trouvées aux environs de Paleftrine, & ce font
des vafes cylindriques avec des couvercles. Sur
le couvercle de la première , on voit Bacchus
debout appuyé fur deux Faunes* La draperie de
Bacchus eft parfemée d’étoiles pour défigner le
Bacchus-No&urne :
Nollurni trieteria. Bacchi.
Sur une petite lampe qui fert de bafe à ces figures
, eft gravé le nom de celui qui a fait fabriquer
cette cifte , avec celui de l’artifte.
Bacchus paroït aufli fur le couvercle de l’autre
cifte, mais appuyé fur un feul Faune, qui porte
une longue queue, comme les deffinoient les.
Etrufques. Autour de la cifte eft gravée une bacchanale.
Dans les monumens qui repréfentent des bacchanales
& fur les médailles ,. on voit fouvenc
la cifte entr’ouverte avec un ferpent qui en fort.
Quelquefois la ftàtue dé Bacchus eft placée fur
la cifte ; -quelquefois aufli la cifte eft aux pieds de
Bacchus. ■?
CISTO PH GRA. 1
> On trouve dans Iérecueil
c i s t i p h o r I 3 d'inf“ Ptions de Muratori
le mot C i s t O p h o r u s ( 1 7 9 . 1 . ) & ( 1 7 8 . 3 0 3
celui de c i s t o p h o r a d e æ n i i o t i d i s i s i d i s
p u r æ . C’étoient ordinairement chez les Grecs de
jeunes filles d’une condition relevée, qui portoient
dans les pompes publiques les corbeilles facrées.
On les appeloit aufli canéphores. Voyeççe mot.
Les Romains faifoient peu de c a s , au tems
de Martial, des ciftophores ou ciftipkores , fi l’on
en juge par une épigramme de ce poète (//A. 5.
17. V . 3.) :
Dum te pojfe negas , nifi lato Gtllia 3 clavo,
Nubere , nupfifti , Gellia , ciftifero.
CISTOPHORES , médailles grecques ainfi
appelées de là cifte myftique qui en eft le type.
On peut afliirer trois chofes fur les ciftophores,*
i° . ils ont tous été frappés dans l’ Afie mineure *
à Apamée & à Laodicée en Phrygie, à Pergame
eh Myfie, à Sardes & à Tralle en Lydie, & à IEphèfe dans l’Ionie. Ceux que Goltzius, &
d’après lui le P. Panel, dans fa diflertation fur les
ciftophores , ont attribués à l’ifle de Crète, font
fuppofés ou mal lus. 19. Tous font d’ argent; &
■ 30. du même poids, c’eft-à-dire, des tetradrach-
mes. Quoique les hiftoriens aiènt parlé plufieurs