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tions particulières affrétées à certaines communautés
ou fociétés, tantôt aux prêtres de Jupiter,
tantôt à ceux de Mars , un jour aux facrifica-
teurs de Minerve, un autre aux veftales : ainfk
le public n'y étoit pas régulièrement obligé j dans
la plupart , on ne s’abffenoit ni de travailler ni
dé rendre là j’uitice dans les tribunaux ; & Jules
Capitolin remarque que l'empereur Antonin régla
qu'il y auroit trois cents trente jours dans l'année
où l'on pourroit vaquer librement à fes affaires :
en forte qu'il n’en reftoit plus que trente-cinq
qui fulfent univerfellement fêtés.
Il y avoit outre cela des fêtes qui ne revenoient
qu’après un certain nombre-d’années révolues,
comme les jeux capitolins qui ne fe célébroient
que tous les cinq ans , les jeux féculaires qu'on
ne renouvelloit qu’au bout de cent ans, & d'autres
fêtes qui recqmmençoienttous les dix, vingt,
ou trente ans , & qui étoient généralement ob-
fervées. ( Chevalier de Jaucourt. J
F Ê T E S des Egyptiens : ils avoient plufieurs
grandes fêtes qui l^s affembloient. Les hiftoriens
en ont remarqué fïx principales : la première célébrée
à Bubafte, en l'honneur de Diane .; la fécondé
à Bulîris , en l'honneur d'Ifis ; la troifième à
Sais , en l'honneur de Minerve ; la quatrième à
Héliopolis, c'étoit la fête du foleil ; la’cinquième
à Butis , étoît pour Latone 5 & la dixième à Pa-
prémis, en l’honneur de Mars.
Ces fêtes étoient fixées au renouvellement de
chaque faifon pour honorer le foleil-y- aux pleines
& aux nouvelles lunes pour honorer Ifis.
FÊTES des Grecs j les noms des principales
fçnr, Achilées , A&iaques , Adoniës , Âgra-
nies , Agrauiies, Agriiutjies , Agrianies , Agrc-
tères, Ajaxties, Âlchathées, Alées, Alies.., Aloés,
Ambrofies , Amphiarées, AnaCalyptéries , Ana-
cées , Anaclétéries , Anagogies , Androgénies ,
Anthephories , Antinoies , Apaturies , Aphro-
difies , Apobomies , Apollonies, Aratées, Adria-
nées , Arréphories, Arthémifies, Afclépies, Af-
colies , Bendidies, Boëdromies , Boréafmes, Bra-
fidées , Buphonies , Cabiries , Galaoidies , Cal-
lyntéries, C.ailyftes, Carnées , Caria , Cérami-
c ia , Chalcies , Chalciæcies, Chaonies, Chariles,
Charifies, Charmofmes ,Chiroponies, Chitonies,
Chloies , Chtonies , Ciffotomies , C h o ë s , ou
C h o ü , Chytras , Cladeutéries , Connidies ,
Corées , Corybantiques , Cotyties , Cronies ,
Cybernéfies , Cynophontis , Daidies , Dédales.,
jDaulis , Daphnéphories , Delphinies , Délies,
Demétries, Diamaftigofe , Diafîes, Diéfcynnies,
Diipolies , Dioclies , Dionyfies, ou Dionyfiaques,
Dryopies, Eifétéries , Ecdufies, Elaphébolies,
Elénophories, Éleufinies, Eleuthéries , Ematu-
ries, Emplocies, Encénies, Eoriçs , Epheftries ,
F E T
Epidauries, Epithricadies , Epiclidies , Epicré-
nés, Epifcaphies , Epifcènes, Ergaties, Eroti-
dies , Euménidies, Extthériés , Galaxies , Galin-
thiadies , Gamelies , Gérefties , Gérontries , Hé-
caléfîes , Hécàtéfies , Hécatombéès , Hccatom-
phonies, Héraclées, Hercés ( Hermées, Herti-
ce s , Héphellies, Horées, Hyacinthécs , Hy*
briftiques , Hydrophories ; Hyftéries , Ithornées,
Inachies, Idées, Ilchémies, Ifées, Lagénophorîês
fêtes des lampes, Lamptéries, Lâphries , Lénéës,
Léonidées , Léontiques , Lernées , Limnatidies y
Linées , Lithobolies, Lycées , LyCurgies , Mé-
maéléries , Ménalippies, Ménélaies , Métagit-
nies , Myniées., Mynichiées , Mutées , Myfies ,
Néléidies , Nécifies, Ném.éfées , Néoptolémées
Nephalies , Nefiées, Népménies-xOU. Numénies,,
Oënifie'rie > Qlympies , Ômopagies , Oncefties ,
. Ofchophories , Panathénées , Pambéothes, Pam—
bies , Panhellénies , Panionies , Paufanies , Pé-»
lopies , Pélories , Phagéfies, ou Phagéfipofies >
Phamaftries , Phéréphalties , Phofphories , Plyn-
téries, Foliées , Pofidonies , Proarofies , Pro-
méthées, Protéfiolées, Protigées , Pyanepfies
Pythies , Sabafiès Saronies > Sciériès-, Scires ,
Sifachtinies , Sporties , Sténies, Stophies , Stymy
phalies , Syrmées , Syftéries-, Tauries, 1 au-
ropoiiés , Thaiyfies Thargélies , Thésenies ,
Théogamies , Théophanies^ 1 héoxénies , Térap-
natiçlies , Therteries, Tefmôphories , Thé fées
T h ÿ e s , Thylles, Tynnées , Tirantes , Tithe -
ni dies , TIépolémies , Tonies , Toxaridies , T r i-
claries , Triétériquès, Trietyes , Triopies, T ri-
topatériés, Ttophanies, Tyrbe.
FÊTES des Romains. Les noms des principal
les font Agonales, Angéronales, Apollinaires*
Armiluftre , Bacchanales, Carifihies ,, Carrr,enraies
, Céréales , Compitales , Confuales , Crapo-
tines, Equiries , Faunales , Férales, Fontinales 9
Fofdicales, ou Fordicidies , Forhacales , Furi-
nalës, Hilaries, Latines , ou I atiar , Làuren-
tales , ou Larentales, Lémurales ou Lému-
ries , Libérales , Lucaries , Lupercales , Maju-‘
mes , Matrales , Matronal es-, Méridittiriales ,
Mégâléfies , Opalies , Polities , Popuhfugies f e
Quinquatries , ou.Quinquatres , Quirinales , Ré-
gifuges, Robigales, Romarienfes , Suturnates ,
Septimontium , Terminales , Tubiluftres , Vinay
tes, Vortumnales, ou Vertumnaies , & Vulca-
nales.
FEU , le culte du feu fuivit de près celui qu'on
rendit au foleil, par qui l’idolâtrie a commence
dans 1e monde : comrne 1e feu pafioit pour le
plus noble des éîémens -, & une vive image du
foleil, toutes les nations fe font accordées à. l'adorer.
Chez les chaldéens la ville d’Ur fût ainfî
appellée à caùfe qu'on y adoroit 1e feu. Mais le lieu,
du monde où l'on révéroit davantage cet élément
, étoit la Perfe. 11 y avoit des enclos fermés
/
P É Û
ïfîés de5 murailles & fans to it, où l*on faifoit
affidûment du feu . 8c où le peuple dévot venoit
en foule à certaines) heures pour prier. Les per-
fonnes qualifiées.fe ruinoient, en y jettant avec
profufio.i des efiences précieufes i & des fleurs
odoriférantes , ce qu'elles regardoient comme un
des plus beaux droits de la nobleffe. Ces enclos,
ou ces temples découverts, ont été connus des
Grecs, fous le nom dePyr'éia , ou Pyrateia ; les
voyageurs modernes en parlent aufli comme des
plus, anciens monuvnens de l'idolâtrie du feu. Quand
les Pertes favoiént un de leurs rois près de mour
ir , ils éteignoient 1e feu dans toutes les villes
principales ; & pour le rallumer , il falloit que
fon fucceffeur fût couronné. On s’imaginoit que
le feu avoit été apporté du c ie l , & mis fur
l'autel du premier temple que Zoroaftre avoit
bâti dans la ville de Xis , en Médie. On n’y
jettoît rien de gras ni d'impur , on n'ofoit pas
pas même le regarder fixement. Pour en impo-
fer davantage , les prêtres toujours fourbes &
jmpofteurs , entretenoient ce feu 'fecrettement ,
& faifoient accroire au peuple qu'il étoit inaltérable,
&: fe nourrifToit de lui-même.
i Cette erreur avoit àuffi lieu à Athènes, dans
le temple de Minerve, à Delphes dans celui d'Apollon
, & â Rome dans celui de Vefta. Car
les Romains , qui adoptèrent tes idolâtries tes
plus graffières , n'oublièrent pas celtes du feu.
V , V e s t a . Pourquoi ne voyoit-on}autrefois aucun
facrifice , ni aucune cérémonie religieufe dans
Jefquels il n'entrât du fe u , & pourquoi celui qui
fervoit à parer les autels & à confumer tes viéii-
mes , étoit-il traité avec refpeéfc ; fi ce n'étoit
pas une fuite du premier culte qu'on a rendu à
cet élément ? Plufieurs temples & plufieurs villes
ont été célèbres par le feu miraculeux qui s'y
formoït, quand on en avoit befoin pour les fa-
jcrifices. Outre celui dont on a parlé à l'article
Gnatiaj il y avoit, dans la Sicile, proche Agri-
gente, une colline ; fur cette colline étoit un
autel , fur lequel il étoit inutile d'apporter du
feu \ quand le facrifice étoit agréable au Dieu à
qui on yo,u!oit l’offrir, il fuffifoit d’y allumer des
farmens j quelque verds qu'ils fuffent,vla flamme
y prenoit d’elie même. Elle s'écartoit de part
& d’autre, comme pQiir fe jetter fur ceux qui
faifoient .le repas du facrifice , & n'incommodoic
nullement ceux qu’elle toqchoit. Paufanias raconte
, comme témoin oculaire, une chofë allez
furprenante. Deux villes de Lydie avoient chacune
un .temple 5 ( Paufan. Aelia 3 c. J. in fine. )
Sur l'autel de ce temple , étoient des cendres
d’une odeur, toute particulière. Un magicien la
tiare fur la tête, mettoit du bois fec fur le foyer,
récitoit quelques prières qu’il lifoit d’ans un livre;
& du foyer , l’on voyoit fur le champ fo^tir une
flamme très-brillante, fans qu’on eût mis le feu
feois.
Antiquités , Tom} JZ,
F Ë 0 $ff,
Le feu allumé fubitement fur un autel, étoit
quelquefois unheureux préfage. Suétone rapporte
que ce fut un de ceux qui annoncèrent la grandeur
de Tibère ; Séléucus connut à un pareil
figne fa future élévation. Le confulat de Cicerca
fut précédé d'un femblable préfage.
C e fut Prométhée , dit-on, qui déroba 1 t feu du
ciel, &en fit prêtent aux hommes : cen ’eftpas à dire
qu’il leur en ait appris l'ufage ; car y a-t-il apparence
que cet ufage ait été ignoré , jufqu’au temps
de Prométhée. L'ufage du feu eft fans doute aulfi
ancien que le monde , foit que la foudre l’ait porte
fur la terre , foit qu'on aie fait du feu par ha-
fard , en frappant des cailloux. Mais ce que Pro-
méthée^a*pu apprendre aux hommes ; c’eft à
combien d'ufages devoit s’appliquer 1e feu , pour
tes opérations des ârts ; c'ell peut-être l’art de
rendre .les métaux d 11 élites & malléables, par le
moyen du feu. Diodore attribue l'invention &
les progrès"de cet a r t, non à Prométhée , mais
à Vulcain, Roi d’Egypte , q u i, pour ces heu-
reufes inventions, fut appelé le dieu du feu , &
le dieu des arts. Voyez Vulcain.
Feu. Le comte de Caylus annonce dans plufieurs
endroits de fes recueils d’antiquités, l’étonnement
dont il étoit fai.fi en voyant tes petites
fiatues de porcelaine groflière bleue, ou verte ,
qui ont été fabriquées, par les égyptiens.rC e favant
n'ignoroit pas que l’Egypte & l’Arabie n’étant
pas des pays boifés, on n’y employoit d’autres
combuftibles que la fiente defféche'e des boeufs
des chevaux , des chameaux & des bruyères.Dans
l’Europe , au'çontraire , les fours à cuire la porcelaine
, font chauffés avec du gros bois 5 & ils
en confomment une quantité énorme.
L ’étonnement du comte de Caylus auroît ceflej
s'il eût pu connoître tes expériences qu’a faites
M. 1e baron de la Tour d’Aïgues, préfident au
parlement d’Aîx,. pour cuire des briques & des
tuiles avec de la paille, des bruyères & des fago-
tins- Une fournée de ces poteries , cuites dans
un four chauffé avec du gros.bcis, a coûté au
village de la Tour d’Aigues, près d’Aix enPro-
vence, la fomme de 2y liv. 16 fols; & le feu a
duré vingt-quatre heures. Cette même fournée ,
échauffée avec de la paille, des fagotins , ou des
arbriffeaux , n’a coûté que 11 liv. y fols ; & le
feu n’a duré que douze heures. Que l’on juge par
cette comparaifon des connoïïTanccs étendues que
poffédoient les anciens fur l’art de conduire le feu
& de 1e graduer!
Feu de joie , illumination no&urne donnée
au peuple pour fpeétacle public dans des occa-
fions de réjouilfances réelles ou fuppofées,
C'eft une queftion encore indécife, de favoir
fi les anciens , dans tes fêtes publiques , allu-
moient des feux par un autre motif que par efprit
de religion. Un membre de l’académie des belles
O o o o