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on reconnu que c’étoit là des fleuves ? Voye% •Boeuf à face humaine.
Les cornes font un attribut des fleuves , & c ’eft
pour cela que plufieurs d’entr’ eux ont reçu l’épi-
thete de cornigeri & de tauriformes , tels que le
N i l , le R h in , le Tibre, Y Eridan , le Numicius ,
YAufidus & la Mofelle elle-même ; mais pourquoi
leur a-t-on donné cet attribut fingulier ? Prefque
tous ceux qui ont approfondi cette qutftion, ont
prétendu que c’etoit parce que le bruit de leurs
eaux imite le mugiffement des taureaux, & fur-
tout à caufe des finuofités de leur cours, ou
plutôt des difrér entes branches de leur embouchure.
Homère dit, en parlant duXanthe } qu’ il mugit
comme un taureau ; & cela feul, - dit Eufthate ,
engagea les anciens à immoler des taureaux à la
mer & aux fleuves. Ailleurs le même commentateur
donne le nom de cornes aux lits des fleuves.
Ils portent quelquefois des ferres d’écreviffe fur_
les tempes, comme les deux bouts d’une couronne
: l'Océan & Amphitrite portent cet attribut
fingulier. On en trouvera l'explication à l’article
A mphitrite.
1 Lorfque les fleuves font couverts de draperies,
elles font ordinairement de couleur verte. ( Ovid.
de arte Am. lib. - I. 224. )
Quelques écrivains avoient avancé que les anciens
artilles établiifoient une diftinétion entre les
fleuves proprement dits, c'eft - à - dire, ceux qui
portent leurs eaux à la mer, & les rivières. Ils
pLçpîent l'attribut diftindlif dans la barbe, qu’ils
retufoient aux fleuves qui ne portent pas immédiatement
leurs eaux à l'Océan. Mais cette remar-
ciue eft faufie ;. car on voit le Pô fans barbe
fur le bas-relief de Phaëton à la villa Borghèfeî
Le fleuve d'Agrigente éroit repréfenté de même;
ainfi qu'un grand nombre d’autres fleuves propre,-
meut dits.
Lorfqu’on les repréfentoit fous des formes humaine
«, ils regardaient ordinairement du côté vers
lequel couloient leurs eaux. C ’eft ainil que fur la
colonne Trajane le Danube tourne le vifage du
côté droit, & étend le bras droit dans les ondes,
pour marquer qu'il prenoit fou cours vers l'Orient.
Car Ce point de l'horizon étoit exprime par le
côte droit, de même que le gauche défîgnoit
l ’Occident.
• Vaillant affuroït que les fleuves ne font reprë-
fentés couchés , que quand ils en reçoivent d'autres
qui les grofn fient, & qu'ai ors le fleuve qui
porte fes eaux dans un autre , eft reprefençé-de-
bout.'Cette remarque de Vaillant eft détruite par
plufieurs médailles ; nous nous contenterons’ d'en
citer deux. La première, qui eft de Gordien Pje,
a été frappée par les fiïtténiens dans la Lydie :
on y voit nu revers deux figures couchées', avec
des joncs & des urnes. C e font deux rivières,
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dont l’une qui eft le Paélole, ou l’Hyllus, fe jette
dans l'Hermus. Sur la fécondé médaille, qui eft;
d'Apamée, on ypit le Méandre & le Ma rfy as,
tous deux couchés , quoique le Marfyas fe jette
dans le Méandre. Çès deux médailles font citées
par Spanheim dans une de fes lettres à Morel.
( Spanheim. epift. IV. ad Morel., p. 257. 2y8.'-')
Le P. Jobert en donne d'autres exemples dans
fa onzième inftruétion.
Fleuves d'enfer. Toutes les eaux qui avoient
quelque mauvaife qualité,,étoient regardées comme
des fleuves, d'enfer : tels étoient l'Achérôn, le
Cocyte , le Phlégeton, le Pyriphlegeton, le Styx,
le Léthé, le lac d’Averne. Voye% leurs articles.
FLINTZ étoît une idole des anciens' vandales
obodrites. Elle repréfentoit Vi nia iis , ancien roi
des obodiiteS , appelles par fueceflion de temps,
Vlitzaiis & Vjlintz , que les écrivains ont changé
en FUnt[. Ce Vifilaüs étoit repréfenté fous, la
forme de la mort, en long manteau , avec un
bâton & une vefiie de cochon à la main , & le-
côté3 gauche appuyé fur un lion. La ftatue étoit
pofée fur ùn cailloü.
FLOCON de cheveux d'Harpocrate. Voye%
Harpocrate, -
FLORALES , ,fêtes‘qui fe céîébroierit à Rome,
en l'honneur de la déeffe Flore,* on. Us appelloit
autrement Anthiftefes : elles duroientfîx jours , &
fe teiminoient aux calendes de mai, felôn Ovide»
C’eft durant cettè. fête.que ie.s jeux floraux ayoient
lieu. Voye£ Flore, Floraux.
FLORAUX. Les jeux floraux furent inftîtués
en l'honneur .de. la déeffe des fleurs. Ils, commencèrent
du temps, de Romul'us, félon Vatroff ,
(ling. lat, 4. 10.) & furent fouyépt interrompus \
on lie les Venôïïvèllôît que Idrfqué l'in te triperie, de
l'air annor.çoit, ou faifoit craindre la ftériïïté, ôtï
que les livres ’des fibylles les ordonnaient! Ce ne
fut que l’an de Rome 580 y que ces jeux devinrent
annuels , à l’occaflon d’une; ftérilité qui dura pl-u-r
fieuts années,.& qui avoir été annoncée par des
printemps froids & pluvieux. Le fénat , pour
fléchir la déeffe Flore , & pour obtenir de: meiL*
leures récoltes , ordonna que les jeux floraux fe-
roient célébrés tous les. ans régulièrement'à .la fin
d'avril; ce'qui s'exécuta; jufqn’au "temps où iis
furent entièrement prôfcrits. On les célébroit la
nuit aux flambeaux, dans la rue Patricienne*, où
étoit un cirque affez vafte.Tl s’y com-mettoit
des débauches effroyables : on ne fe contentoit
passes difeours les plus diffolus; on afïembloit
au Ton ■ d'une trompette , dit Jiivetral.(. V il. v.
249.O les court fanes qui do nn oient au'peiiplédes.
fpeéfacles ; abominables , & '• qui y paroiffoiqnt*
dépouillées de tout vêtement. Cette Mête épit
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proprement celle des courtifanes.' Caton s’ étant
trouvé un jour a la célébration des feux floraux ,
le peuple plein de confédération & de refpedf pour
un homme ( Valer. Max. I I . 10. ■ 8. ) fi grave
& fi févère, eut honte de demander, en fa pré-
fence, que' les femmes, félon la coutume , fe
proftituaffent publiquement. Favônius,- fon“ ami,
Payant averti des égards qu'on avoit pour lui, il
prit le parti de fe retirer, pour ne point troubler
la fête , & ne point fouiller fes. regards par la
vue des défordres qui fe commettoient à ce fpec-
tacle : le peuple, qui s'apperçut de cette com-
plaifance , donna mille louanges à Caton. Sur
quoi Martial d it, en s'adreffapt au fageRomain,
cc pourquoi paroifïiez-vous aux jeux , puifque. vous
en connoiftiez, la licence ? ou n'étiez-vous venu
>» au théâtre que pour en fortir »? Il ne voulut
pas priver le peuple d'un plaifir ordinaire.
FLORE étoit une nymphe des ifles fortunées,
dit Ovide ( faft. V . ioy. )., dont le nom grec
étoit Chloris , ,que les latins changèrent en celui
de Flore. Sa beauté lui ayant attiré les regards de
Zéphyrè, elle en fut aufïi-tôt aimée ; elle voulut '
éviter fes pourfuites ; mais Zéphyre, plus léger
qu'elle, l'atteignit, & l'enleva pour en faire fon
époufe. Il lui donna pour douaire l'empire fur
toutes les fleurs , & la fit jouir d'un éternel printemps.
Le culte de cette déeffe étoit établi chez
les fabins , & on lui confacra un temple à Rome.
Juftin nous apprend que les phocéens, qui bâtirent
Marfeille, honoroient la meme déeffe ; &
Pline parle d'une' ftatue de cette déeffe de la main
de Praxitèle : ce qui prouve que fon culte avoit
été auffi célèbre dans la Grèce , d'où il avoit pafle
dansTIfalie.' Dans la fuite, une cour-tifane du
nom de Flore , ou , félon quelques auteurs, appei-
lée Larentia, qui avoit gagné beaucoup de bien ,
ayant inftitué le peuple romain fon héritier, fut
mife , par reconnoiffance, au rang des divinités
de Rome , & fon culte fut confondu avec celui
de l'ancienne Flore. On célébra en fon honneur
des jeux floraux, & l'on joignit aux jeux inno-
cens de l'ancienne fête, des infamies dignes de
la nouvelle Flore. La dépenfe de ces jeux fut
prife, dans les commencemens, fur le bien qu’avoit
laiffe la courtifane ; & dans la fuite on y employa
les amendes & les confifcations auxquelles on !
condamnait ceux qui étoient convaincus de pé-
culat. Flore eut un -temple à Rome, vis-à-vis le
capitole, ou du moins fur le mont Aventin. C icéron
& Ovide l'appellent la Mère -Flore . On la
repréfente couronnée de fleurs, tenant de la
main gauche une corne d'abondance pleine de
fleurs de toute.efpèce. Voye^ A c c a , L a r e n t i a ; /;
- Wihckelmann ( Hift. de l3Art. liv . I V . chap.
I I . B . ) /dit «que le cara&ère & l’attitude ordinaire
d'Érato & de Terpfichore auroient dû donner
d'autres idées à ceux qui ont fait une déeffe
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des fleurs de la fameufé ftatue qui eft dans l'a cour
du palais Farnèfe, & qui relève, de la main droite
fon vêtement de deffous à la manière des jeunes
dan.feufes : induits en erreur par l'addition moderne
d’ une guirlande de fleurs qu’elle tient dans
fa main gauche, ils en ont fait une F lo r e , &
elle n'eft connue que fous ce nom. Sans autre
examen, cette dénomination a fervi enfuite a
faire donner le nom de Flore à toute figure de
femme dont la tête eft couronnée de fleurs. Je
fais bieiL que les romains avoient une décRcFlore;
mais cette divinité étoit inconnue aux grecs,
de qui .nous admirons l’ art dans ces fortes, de
ftatues. O r , comme il fe trouve plufieursMufes
beaucoup plus grandes que le naturel, pirmi lesquelles
une qui a été métamorphofée en Uranie,
fe voit auffi au Palais Farnèfe, je fuis affuré
que cette prétendue Flore repréfente eu Erato,
ou Terpfichore. Pour ce qui regarde h Flore du
Capitole, dont la tête eft couronnée de fleurs ,
je n’y trouve pas le caraéïère d'une beauté ideale ;
je penfe donc que cette figure- défigne l'image
d'une belle pèrfonne, qui nous oflre par cette
couronne une des déeffes des faifons, fans doute
celle du printemps. Dans la defcripdon des ftatues
du cabinet du-Capitole, on n’auroit pas du dire,
au fujet .de cette figure , qu’ elle _ rient un bouquet
à la main , attendu que la main & le bouquet
font des additions modernes ».
F L O R ID U S tolor. Pline ( X X X V . 6. ) défigne
par cette épithète une couleur éclatante,
par oppofition aux couleurs fombres & foncées î
colores funt aufteri , aut floridi.
F LO R IEN , frère de Tacite.
M arcus A nnius F lorianvs A ügustus .
Ses médailles font :
RRR. en or.
O. en argent, v
R. en médaillons de bronze.
R. en M. B'.
C . en P. B.
O. de la fabrique d’Egypte.
FL O R U S, furnom de la famille Aquilia.
FLOTES des Romains. Il y en avoit qui
étoient conftamment deftinées aux mêmes ufages,
aux tpêmes tranfports, ou à défendre les memes
parages.— La flote d’Afrique tranfportoit à Rome
les bleds de l’Afrique. Plutarque ( in C&firc )
eftimè ce tranfport à 800 médimnes de bled, &
.à ao,oco,ooo liv. d’huile.— La flote d Alexandrie
tranfportoit à Rome les bleds & les légumes
d’Égypte. Auielius Viéfor ( epift. 1. 6. )
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