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20. Au X . fiècle , les évêques commencèrent
à faire mettre leurs propres images fur leurs fceaux,
à l'exemple des rois.
21 . Une charte, fcellée au X . liècle avec le
fceau d'un abbé * ne doit pas être fufpeéte :
elle le feroit à jufte- titre, fi elle étoit fcellée' du
fceau d'un curé avant l'an 1200.
z 2. Les fceaux des communautés monaftiques ,
rares dans le XI. fiècle, devinrent communs au
X I I ., quoiqu'alors plufîeurs monafières n’$n euffent
pas.
25. L'ufage des contre-fcels remonte au X.
fiècle, & au~XI. en France & en Angleterre.
24. Nul roi de France, avant Louis V I I ,
ti*a ufé de contre-fcel : nul prélat connu n'en a
fait ufage avant Hugues d'Amiens , archevêque
de Rouen, en 1138.
2y. On ne connoît point de fceaux véritables,
portant des armoiries, avant le XI. fiècle. '
26. Depuis le commencement du XI. fiècle,
des fceaux de prélats avec des armoiries, ne rendraient
point fufpcdtes les chartes qui en auroient
été fcellées.
27. Dès le X . fiècle , les prélats fe fervirent
quelquefois de fceaux pendans. L'ufage en devint
fréquent au X I. parmi eux.
28. Dès les commeDcemens de ce même fiècle,
Robert'/roi de France, & Richard IL , duc de
Normandie , usèrent de fceaux pendans. L'ufage
en eft donc plus ancien que Philippe I. & Louis-
le-Gros.
29. Depuis le règne de ce prince, des diplômes
de nos rois , dont le fceau feroit appliqué
& non pendant, ne devroient pas être admis,
30. Après le XII. fiècle , les chartes des évêques
& des abbés feroient fauffes, fi elles étoient
fcellées avec des fceaux en placard.
51. Quand le fceau n’eft point annoncé dans
une charte qui en eft munie, ce n'eft pas un
indice de faux.
32. Depuis le VIII. fiècle jufqu'après le milieu
du X I I . , le défaut de fceau ne nuit ni à l'authenticité
ni à la validité des chartes.
33. La variation du fceau de la même perfonne
ne porte aucun préjudice à la vérité des diplômes
royaux & des chartes des feigneurs.
34- L ’ancienneté des chartes & les indices
qu'elles ont été fcellées, fuppléent tellement à la
perte des fceaux , que depuis le XI. fiècle,
nos rois & les tribunaux de la juftice n'ont pas
fait difficulté d'admettre çes pièces comme fai-
fant foj,
D 1 R
3 ƒ . L'annonce du fceau & du *cirographe dans
les chartes parties , eft une formalité indifférente
qu'on pouvoir également exprimer & omettre.
D IP O N D IO N , monnoie de l'Egypte, & de
l'A fie , double du P o n d i ô n . Voye^ ce mot.
D IP T Y Q U E S , tablettes compofées de deux
feuilles, ou morceaux. fignifîe plié en
(Jeux. On étendit par la fuite ce nom à toute
efpèce de tablettes, quel que fût le nombre de
leurs feuilles, & il fervit à les diftinguer des
: rouleaux appellés volumina.
Nous ne ferons mention dans cet article que
; des Diptyques ccmfulaires,
daudien ( de laudib. ftilicon. I. 3. v. 3 4 J". )
& la loi du code Théodofien ( Hb. 15. t. 9.
fieq. t . ) exceptis confulibus ordinariis nulli prorsus
alteri . . . . . . Diptycha ex eborç dandi facultas fit , •
nous apprennent que l'ivoire étoit la matière
dont les confuls-ordinaires les faifoient fabriquer.
On voit dans Sidoine qu'on les appelloit auffi
' fafits , parce qu'on y gravoit le nom du conful
qui donnoit fon nom à l'année, & qu'ils étoient
diftribués au premier jour de cette année. ( L. 8,
.epift. 6. ) Conful Afierius anni fui fores......... ape-
: ruerat. . . . . datique fafti
On voit encore plufîeurs de ces Diptyques con-
■ fulaires, un entr'autres dans l'églife de S. Lambert
i de Liège, qui a été publié & expliqué dans le
fiècle dernier; & c'eft dans les anciennes églifes
; que la plupart fe font confervés, parce que l'on
écrivoit au dos de ces tablettes les noms des
faints locaux & des évêques particuliers dont on
faifoit mention pendant la célébration des faints
Myftères. Il y en a un femblable dans la cathédrale
de Bourges, en France , royaume qui renferme
autant de Diptyques à lui feul que le refte
de l'Europe. Otven voit en effet à Limoges , à
Saint-Junien près de Limoges , à Compiegne , à
Dijon , à Moutiers & à la bibliothèque du roi. Le
favant Gori avoit compofé un »ecueil de tous les
.Diptyques connus , qui a été publié après fa mort,
parraffe ri, en 3 vol. in-fol. , où l'on remarque
entr'autres ceux de la bibliothèque du Vatican.
DIRÆ. Veyez Imprécations.
D IR C É , femme de L y cu s , roi de Thèbes,
ayant traité avec beaucoup d'inhumanité , pendant
plufîeurs années, Antiope,mère de Zéthus
& d’Amphion, tomba enfuite entre les mains de
ces deux princes, qui l'attachèrent à la queue
d'un taureau indompté , où elle pérît miférablemenr.
Comme cette princeffe avoit été fort attachée
au culte de Bacchus , ce dieu la vengea,
dit Paufanias, en faifant perdre l'efprit à An-
tiope, & en métamorphofant le corps de Dircé çn
fontaine. Voye^ A n t iç p e ,
d 1 s
On voit cette malheureufe, princeffe, attachée
aux cornes d'un taureau furieux par Amphion &
Zéthus, dans le beau grouppe appellé T aur e au
farnefie. Voyez ce mot.
DIRIB1TO R E S , officiers publics chargés de
diftribuer des bulletins, ou tablettes, pour les
fuffrages dans les comices & autres affemblées
publiques.
D1_RisiT0p.Es. Apulée ( I I ; p. 53. ) appelle de ce
nom des éçuyers-tranchans, diribitores plufeuli,
fplendidè ami ci i , fiercula copiofa.
D IR IB ITO R IUM , édifice fomptueux commencé
& laiffé imparfait par M. Agrippa. Il
étoit fitué dans, la région du cirque de Fla-
minius,, & dans l'enceinte, appellée fiepta. On
en ignore l'ufage précis, ' mais on fait que les
jeux fçéniques y furent joués, comme dans un
théâtre ordinaire , & pendant les grandes chaleurs
de l’été , à caufe de fa vafte étendue. (■ Dio,
lvk Gt* lix. ).
D IR PH IA , furnom de Junon, tiré d’une
montagne de l'Argolide , nommée Dirphys , où
çette déeffe avbit Un temple.
. D IS ; ç ’eft un des noms de Pluton , il lignifie
riche : comme on croyoit que les richelfes fe
tiroient des entrailles de la terre, le dieu des
enfers étoit regardé comme le dieu des richeffes :
on dit ordinairement Dis pater. Voyez dévouement.
Les anciens gaulois fe difoient deftendus de Dis ,*
& fous ce nom on croit qu'ils entendoient la
terre, à laquelle ils rendoient les honneurs divins,
( Cs.fi de bell. gai A 6. c. 4. ). .
D IS AN G IT IBUS Muratori ( 114. 2. ) rapporte
une infeription, fur laquelle on lit D is A n-
ciTiBUs | fans: doute pour A n gitibus , fyno-
nime de A n g it iis . Voyez ce mot..
DISCERNICULUM, aiguille de toilette qui
fervoit aux femmes à féparer ( difeernere ) en treflès
leurs cheveux/
DISC ES S IO , manière de connoître les opinions
des fénateurs. Us quittoient leurs places
& fe réuniffoient auprès de celui dont ils embraf-
foient l'opinion j difeedebant in paries.
DIS C m C T I , fans ceinture. C'étoit chez’ les
' romains la marque de la molleffe & de la débauche
dans les villes. Dans les camps c'étoit un
crime très - grave de paroître fans ceinturon , &
on le punit quelquefois de mort. (Tarit. Ann. x i.
18. 5. )
D ISCO BO L E , athlète qui faifoît profeffion
D I S '4^3?
de l’exercice du difque, & qui en difputoit le
prix dans les jeux de la Grèce. Indiquons, à
l'exemple de Burette, & d'après fes mémoires,
l'origine de cet exercice, fes progrès, fes règles,
fon utilité, l'équipage#des Dificoboles pour dif*
puter le prix , leur manière de jetter le difque 9
en un mot les généralités les plus curieufes fur
ce fujet.
Les commencemens de l'exercice du difque
remontent au temps fabuleux. On y trouve Apollon
fe dérobant du c ie l, & abandonnant le foin
de fon oracle de Delphes, pour venir à Sparte
jouer au difque avec le bel Hyacinthe. On y voit
ce jeune homme bleffé mortellement au vifage
par le difqiie lancé de là main du dieu, & les
autres circonftances de cette aventure qü'Ovide
raconte avec tant d'agrément dans le X livre de
fes métamorphofes. Mais Taris recourir à une origine
auffi douteüfe , contéritofis-nous d'attribuer
avec Paufanias , l'invention du difque à Perfée ,
fils de Danaé. Nous apprendrons de cet hîftorien
grec, le malheur qu'eut ce jeune héros de tuer
involontairement d'un coup fatal, de fôn palet
fon ayeul Acrife, & les fuites de cet événement.
Malgré les-deux accidens dont on vient de
parler , l'exercice du difque ne laiffa pas de faire
fortune dans les fîècles 'fuivans 5 & il étoit déjà
fort en vogue du temps de la guerre de Trove ,
s'il en faut croire Homère. C'étoit un des jeux
auquel fe divertiffoient les troupes d'Achille fur
le rivage de la mer, pendant l'inaélion où les
tenoit le reffentiment de ce héros contre le roi
d'Argos & de Mycènes. Dans les funérailles de
Patrocle, décrites ( au XIII' liv. de l'Iliade 3 )
ôn voit un prix propofé pour cet exercice, &
ce prix eft le palet même que lancent, l'un après
l'autre, quatre eoncurreïis, & qui devient la
'récompenfe du vainqueur. Ulyffe, dans l'Odyffée,
( liv. V III, ) trouve cette efpèce de jeu , établi
à la cour d'Alcinoüs , roi des Phéacièns.
C'eft un des combats gymniques, dont ce prince
donna le fpe&acle à fön nouvel hôte pour l ’amufer,
'& auquel le roi d'Itaque voulut bien lui-même
prendre part, en montrant à fes antagoniftes
combien il leur étoit fupérieur en ce genre. Pin-
dare ( dans la I. ode des Iftmioniques ) célébrant
les victoires remportées aux jeux publics parCaftoc
& par Jalaüs, n'oublie pas leur dextérité à lancer
un difque : ce qui fait voir que dès les temps
héroïques, ç’et exercice étoit du nombre de ceux
pour lefquelson diftribuoit des prix dans les fo-
lemnités de la Grèce.
Les Dificoboles jettoient le difque en l'air de
deux manières ; quelquefois perpendiculairement,
pour effayer leurs forces, & c'étoit comme le
prélude du combat ; d’ordinaire en ayant, &
dans le deffein d'atteindre le but qu'ils, fe pro-
pofoient : mais, de quelque façon qu'ils lançaffenc