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ques relevées fur des marbres antiques , qui ont
été détruits ou enfouis de nouveau. Cette réferve
réduit à trois fuites les monumens grecs, i ° . les
marbres d’ARUNDEL ( Voye^ ce mot) , ou de
Paros j 2°. la fuite des archontes ( Voyt\ ce
mot) dJAthènes 5 3°. les olympiades ( Voye1 ce
mot & la table chronologique.). Les monumens
des Ro mains font moins nombreux 8c plus
étendus ; ce font les marbres du Capitole , c’eft-
à-dire, les faftës consulaires ( Voyez ce mot),
continués depuis Jéfus-Chrift par la fuite des con-
fuls feuls.
Quoique ces articles foient difperfés dans les
differentes parties de ce dictionnaire d'antiquités,
on peut faire ufage de tous à la fois depuis Jéfus-
Chrift jufqu’à nos jours , à l’aide de la table
chronologique qui va fuivre. La table de rappel
ci-jointe donne les époques iîmultanées des
monumens chronologiques antérieurs à Jéfus-
Chrift, & en facilite le rapprochement.
La fondation de Rome date , félon les marbres
du Capitole , de la première armée de la v u e
olympiade 3 & félon Va r r onde la quatrième
année de la y i e. Voilà les faites romains liés aux
annales grecques.
L ’archontat de Créon, premier archonte d’A thènes
, eft fixé à la première année de la x x i v e
olympiade , félon le calcul d’Eufèbe, par Pri-
deaux, qui nous a fourni la fuite de ces magistrats
annuels 5 de forte que la première année de la
x x iv « olympiade étant annexée à l’année 898
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des marbres d’A rundel, on en doit conclure que
la fuite desolympiades commence l'an- 806 de leur
è re , c’eft-à-dire , entre leurs trente-unie me &
trente-deuxième époques.
« Finirons ces difeuffions par une réflexion-
que nous devons à l’intérêt de la vérité 8c à i’hou-
neur des fameux ckronologiftes ; c’ell que la plupart
de ceux qui leur reprochent les variétés de
leurs réfuitats, ne paroiffent pas avoir fenti l’im-
poflîbilité de la précifion qu’ils en exigent. S’ils
avoîent confîdéré mûrement la multitude prodigieuse
de faits à combiner 3 la variété de génie
des peuples chez lefquels ces faits fe font paifés 3
le peu d’exaéticude des dates, inévitable dans les
tems où les événemens ne fe tranfmettoient que
par tradition 5 la manie de l'ancienneté, dont
prefque toutes les nations ont été infeétées 3 les
menfonges des hiltoriens, leurs erreurs involontaires
, la reffemblance des noms qui a Couvent
diminué le nombre des perfonnages 3 leur différence
qui les a multipliés -plus fouvent encore *
les fables préfentées comme des vérités 3, les véri-
tees métamorphofées en fables 5 la diverfïté des
langues 3 celle des mefures du tems, 8c une infinité
d’autres circonftances qui concourent toutes à
former des ténèbres 3 s’ils avoient, dis-je, confîdéré
mûrement ces chofes ; ils feroîent furpris,
non de ce qu’il s’eft trouvé des différences entre
les fyftêmes chronologiques qu’on a inventés ,
mais de ce qu’on en ait jamais pu invente!
aucun. »
T A B L E C H R O N O L O G I Q U E
Q U I C Q N T I E N T ?
Les olympiades, les années de Jéfus-Chrift, les indiétions, Père d’Alexandrie , l’ère eccFéfiaftiqUs?
d*Antioche, Père de Conftantinople , Père des Séleucides ou des Grecs, Père Céfarienne d’Antioche ,,
Père d’Efpagrre, le re de Dioclétien ou des Martyrs, Père de l’Hégire* le cycle pafcal, je cycle de
dix-neuf ans ou nombre d 'or, le cycle l-unaire, les réguliers, les clefs des fêtes mobiles, le cycle
folaire, les concurrens, les lettres dominicales , le terme pafcal 8c les pâques de l’ancien calendrier
les lettres dominicales, le terme pafcal 8c les pâques du nouveau calendrier, avec les épa&es depuis,
la naiffance du Sauveur jufqu’en 1900.
Nota. On a marqué au bas des pages de cette table les différences qui fe font rencontrées entre les
Orientaux & les Occidentaux , jufques vers h fin .du vin® fiècle, pour la fixation de la pâque. Ceux
qui voudront favoir'les raiforts de ces différences, les trouveront dans la deuxième partie* ch. I*.
§. I I , de l’hiftoire des fêtes mobiles de l’Eglife, par Baillet. Le plan que nous nous famines pro-
p o fé , ne nous a pas permis de les y faire entrer , parce qu’elles font peu importantes pour ce qui
en fait le principal objet.
Utilité de cette table chronologique * et des calendriers solaire et lunaire*
« Ces deux guides ferviront à corriger plufieurs
dates vifiblement faillies, fans crainte de fe tromper.
En v.aici des preuves .très-claires. La charte
de fondation de l ’abbaye de Savigni, que D. Mar-
tene 8c D» Durand ont fait imprimer au premier
tome-de leurs anecdotes, col. f 3 j , eft ainfi datée s:
H&c danatio confirmata efi.. . anno ab incarnations
domini M C X lI y indiclione V y epacia X X I . Il
faut certainement lire epafta X X * comme nous
le voyons par notre table chronologique à Paa
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î l i i . La preuve en eft évidente, les anciens
computiftes n’avoient point d’épa&e XXI j elle
n’a été mifèen ufage qu’en 1587 pour la première
fois. »
ce Les mêmes computiftes ne comptoient que
fept concurrens, 8c ils s’en fervoient, comme
nous le difons ( V. l’article des concurrens),
pour marquer les fept jours de la femaine : ainfi
quand nous trouvons des chartes, comme on en
voit quelques unes, qui font datées de concurrente
I fI I I ou concurrente f a i l l i , ce font des
fautes manifeftes, que l’on corrigera toujours
par notre table , où les concurrens de chaque
année font marqués. Il en eft de même des réguliers
annuels, qui ne font aufïi que fept en tout. S’il
s’en trouve un plus grand nombre dans plufieurs
chartes mal copiées, ce font des méprifes vifibles,
qu’ il fera aifé de Corriger par notre table, où ces
réguliers font encore marqués. Il en eft encore
de même des lunes, quand les jours en font mal
marqués par une faute des copiftes.Nous lifonsdans
le 2e tome de la nouvelle hiftoire de Languedoc,
col. 303, une charte, qui eft ainfi datée : Fatta eft
autem carta V idus augufti, mediante die veneris ,
tuna V i l in feorpione 3 foie ver6 in leone : anno
Vero ab incarnatione domini M .L X X IX , epacia
X V , concurrente I , & indiftione II. Au-lieu de
tuna V I I , il faut lire luna V I I I , 8c il n’eft pas
difficile de le prouver par notre table chronologique,
en y joignant notre calendrier lunaire.
Nous y voyons par le chiffre 16 du nombre d’o r,
ou cycle de 19 ans , propre à cette année , qu’en
1079 k nouvelle lune , qui commençoit au mois
d’août, tomboit le 2. Le V idus augufti marque
le neuf du même mois. Commencez à compter
un le deux du mois, comptez jufqu’ à neuf inclu-
fivement, 8c vous trouverez qu’ il faut lire dans
la charte que nous examinons,* luna V I I I , au-lieu
de luna VII. Nous pouvons affurer la même chofe
de toutes les dates renfermées dans notre table
chronologique. S'il s’en.'trouve de fauffes dans
des chartes, il n’y en a aucune qu’on fie puifle
corriger avec cette table. Donnons-en encore un
exemple. Dans l’hiftoire de Languedoc, que nous
venons de citer, nous trouvons, tome 2 , col. 340,
Habitum eft hoc placitum Magalone anno dominiez
incarnationîs M X C V 3 (M X C V I , en commençant
l’année avant pâques, ) indictione I I I I , con-
cur. I I t epatta X X I I I I . ( II faut lire epafta
X X I I I , comme dans notre table chronologique à
l’an 10963 les anciens computiftes ne connoiffoient
point a epaêia X X I I I I .) Vferia ,1111 idus aprilis3
luna X I I I . ( Il faut lire luna X I I , comme il eft
encore aifé de le prouver par le nombre d’or. )
Era MXXXÏIIIC lifez era MCXXXIIII.). La table
chronologique, rapprochée du calendrier lunaire,
nous fournit le moyen de corriger toutes ces
fauffes dates, avec une pleine affurance de ne
nous être point mépris. »»
« Mais li toutes ces fauffes dates, qui ne vien-
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fient que des copiftes qui les ont mal lues dans
les originaux, peuvent fe corriger avec le fecours
de cette table 8c des calendriers qui en dépendent,
ne s’enfuit-il "pas qu’en les confulrant dans le be-
foin , les copiftes éviteront infailliblement ces
fortes de méprifes? Nul d’entr’eux n’ignore , &
généralement tous ceux qui lifent les chartes 8c
les aétes originaux, favent qu’il n’y a rien de plus
épineux ou de plus difficile à lire que les dates,
ou les chiffres qui marquent ces dates dans les
anciens monumens. On n’ y voit pas bien s’ il faut
lire I , I I , III, IV, &c. On y confond le V avec
le I I , parce que les deux jambages du V ne font
point affez unis par le bas, ou que ceux du nombre
II le font trop. On y confond de même le IV
& le VI avec le III, & le III avec l’un & l’autre.
On y confond encore le VII avec le IIII, & ainfi
de plufieurs autres chiffres. 11 y en a quelquefois
de fi mal formés, ou qui le font d’ une manière fi
équivoque, qu’il faut deviner en les lifant, &
fouvent le copifte devine mal. Prefque dans tous
ces cas notre table 8c nos calendriers peuvent fervir
infiniment : l’ ufage en fournira la preuve. «
«x Ils ferviront encore , comme nous l’avons
dit , à déterminer l'année, le mois 8c le jour de
certaines chartes, dont les dates paroiflfent fi vagues
, qu’il femble n’ être pas poffible de les fixer.
Donnons-en des exemples. Nous lifons parmi les
preuves de la nouvelle hiftoire de Languedoc, t.
I I , col. 319, une charte qui eft ainfi datée : F alla
funt autem h&c V kal. januarii , die fabbati , luna
X X V I I , régnante Philippo , Francorum Rege.
C’eft Philippe I. Ce prince a régné depuis 1060
jufqu’en 1108. Comment connoître en quelle année
d’un règne fi long notre charte a été donnée ?
La chofe eft facile avec notre table chronologique
& nos calendriers. Nous en allons donner U
preuye, après avoir examiné nos dates avec atten •
tion. Entre ces dates, nous trouvons le 28 décembre
marqué par V kal. januarii, & nous trouvons
encore que ce 28 décembre étoit le 27 de la lune,
luna X X V I I . Pour que le 28 décembre concoure
avec le 27 de la lune, il faut néceffairement que
le premier de la lune tombe le 2 du même mois.
Ceci eft fi clair, que ce feroit faire injure au lecteur
de vouloir le prouver. Prenons maintenant
les nombres d'or ae toutes les années du règne
de Philippe I , & voyons fur notre calendrier
lunaire fi nous trouvons plufieurs de ces années
où le premier de la lune tombe le fécond de
décembre. En parcourant depuis 1070 jufqu’en
1108, nous trouvons trois de ces années, qui
font 1065,1084 & 1103, où le premier de la lune
tombe en effet le fécond de décembre. Notre charte
a été donnée certainement en l’une de ces trois
années. Mais laquelle eft-ce des trois ? Retournons à
nos dates. Le die fabbati nous apprend que c’étoit
l’année où le 2.8 décembre étoit un famedi. Pour
que le 28 décembre tombe un famedi, il faut que
la lettre dominicale foie F. Nous le voyons dans
B ij