
.C o R beau ( le placé fur un ■coffre', type des
médailles' de Patare, eft le fymbole d'Apollon ,
Divinité tutélaire de cette ville , comme le coffre
eft l’emblème de Ton nom , , coffre.. On
voit aufli le corbeau pofc fouvent fur le trépied,
d Apollon , ce qui l'a fait appeler par Stace
\Tkeb. n i . $o6. ) : Comesobfcums tripodum.
C o r b e au ., machine de guerre.
. Le corbeau démolijfeur conliftoit en une ou deux
pièces de bois arrondies & fait longues, pour
pouvoir atteindre de loin , 8c au bout defquelles
il y avoir des, crochets de fer ; elles étaient Juf-
beniues en équilibre comme les béliers, & on
es pouffoit contre les crénaux pour les arracher
8c les tirer à bas.
Çéfar fait mention.de cette machine dans fe.s
Commentaires : il rapporte que l.es Gaulois,afliégés
dans Bourges, détournoient les crochets avec lesquels
on tiroir les débris de la muraille ; 8c qu’après
les. avoir accrochés ils les enlevoient en haut avec
des machines.
. Corbeau a griffe, c’étoit une efpèce dé corbeau
dont les anciens fe fervoient pour enlever les;
homrpes dans les affauts 8c les efcaladçs.
Corbeau à cage. Lés anciens fe fer voient de.
cette machine pour tranfporter des hommes fur
les murailles 8c les tours des places quils ailié-
geoient-. V oyc-^ T e l e e n o n . . -
Corbeau double. Ce corbeau cpnfîftoif en une'
groffe poutre , fufpendué par des chaînes'de, fer à
deux longues pièces de bois, placées fur la muraille
j iorfque Je bélier venoit à jouer , on levoit
cette poutre en l'air, 8c on la flaiffoit tomber de
travers fur le bélier pour empêcher fon effet. Il y
a un fi grand nombre d’exemples de cette machine
dans les hiftoriens de l’antiquité, qu.e ce
feroit perdre, fon temps d’en rapporter d'avantage
j la feule defeription de cette machine fuffit
pour en faire CQnnoître.la -conftruélion.
Corbeau a tenaille. Cette maçhine confiftoit en
une efpèce de ci féaux dentelés 8c reco urbes en
forme de tenaille ou de deux faucilles oppofees’
l’une à l’autre: on s’en fervoit pour pincei le
bélier 8c l’enlever. Ces fortes de corbeaux furent
mis en oeuvre au fameux fiêge/de Byzance par
l’Empereur Sévère. Il y a peu dé fiège régulier 8c
de vive force qui foit plus mémorable dans l ’hif-
toire, ni qui ait duré plus long-temps. Dion dit
que la ville fut afliégée pendant trois ans, pour
ainfi dire-, par les forces de toute la terre, 8c qu’il
y avait lé plus grand nombre de machines qu’oft
effe jamais-vu raffembléès. Ce même Auteur rap-r
porte que parmi les machines des a f f ié g e s il y
avoir des corbeaux à l’çxtfêmité defquels étoiènt
dès griffes de fer qu’on lançoit contre les affie-
geans, 8c qui, s'accrochant à tous çeqpidonnoit
prife, l’enlèvoir d’une vîteffe fur prenante.
Corbeau de Duillius. Ç’étoit une machine.fem-
blabie à la grue dont on fe fért, pour élever les
fardeaux > cc corbeau étoit con ço is d’im mâ: qui
S’élevoit fur le château de proue '> dé la- hauteur
de quatre bralfes j ce mât avoir trois palmes -de
diamètre, 8c fervoit de poinçon,- par .le haut. La
longue pièce de bols , qu’on appelle le raneher
dans les grues, 8c qui portoit \t corbeau, ppfpit
fur le pivot de fer qui étoit au bout du poinçon ;
le raneher tournait aifément de tous les côtés fur
fon pivot, alfuré par le moyen.de la felletteffur
laquelle s’appuyorent les limons j au bout du ran-
chçr il y avoit une poulie fur laquelle paffoit la
corde qui portoit le corbeau, dont la figure étoit
en cône ou pyramidale} il de voit être de fer fondu
8c crès-pefant, afin que , tombant de fon .propre
poids, lprqu’on lâchoit la corde, il perçât le pont
de proue } mais comme il, eût pu fortir par le
même trou qu’il avoit fait en entrant,- il y avoit
dey crochets de Fer mobiles , attachés par des
charnières, afin-que le corbeau ayant crevé le
pont , les crochets fe pliaffent , fe rouvriffçnt
d'eux-mêmes > 8c le priflent à tous ce qu’ils ren-,
controient. Dès qu'un vaiffeau ainfi armé appro-
choit d’un autre, à la portée de la machine i on;
lâchoit la corde pour la faire tomber du plus haut,
de la longue pièce de bois-} dès que le corbeauf
étoit tombé.on abattait le ppnt, au bout duquel
il y avoit des griffes de fer pour accrocher Je
bordage..
COR# ES. V
CORBITÆ. > Les anciens empïoyoient les
CORBITQRES. )
hunes, ou gabies comme les modérnes. On voit fur
un jafpe verd du Baron'de Stofch'Un vaiffeau de-
charge fans rames , allant à la voile. Il y a au-
deffus de -l'antenne une hune ou abbutiffent les
cordages 8c une échelle' de cordes. On le recon-.
noït pour uù des vaiffeaux appelés corbiu, -c’eft-
à-dire , bâtimens à hune} corbis, panier 8c hune.
Dans la même eolle&ipn on trouve plufieurs.autres
vaiffeaux-ave c des hunes. *
Dès'le temps d’Hiéron , Roi de Syraéufe »
Atkcriai $fÉ| on plaêoit dans les hunes dés foldat»
qui jetoient fur les vaiffeaux ennemis des flèches,
: des pierres^ 8cç. 8c des gens chargés^examiner
les mouvemens de l ’armée ennemie, que l’on ap-
peloit cbrbitorçs.
CO R BON I , mefure de capacité de l ’Afie St
de l’Égypte.- Voye^ Hèmine. ' }
i CORCYRA 3 ifle , aujourd’hui Corfou, kqp-
r lC Y P A lÛ H .
Lès médailles autonomes de cette ifle font-ï
R, en argent.
C. en bronze.
O. en or.
Leurs types ordinaires font v
Pégafe. - i
, Les prétendus jardins d’Aleinops.
; !Dne proue de n.ayire.
Une diotç*
Un ttident.— Une étoile.
Une tête de boeuf. .
Les habitans de cette ifle ont fait frapper des
médailles Impériales grecques en l’honneur de
Trâjan , de M. Aurèle, de Fauftihe 'jeune , de
Vérus , de Commode, de, Sévère, d e : Damna
de Plautille , de Géta , d'Élagâbalé’,-dé Sévère ,
de Garacalla, de Lucille , de Paüla, dé Soæmias:
Les Grecs di foie ht -què Corcyrd avoit pris fon
nom de la 'Nymphe Coreyret fille d’Afopus, que
Neptune déshonora dans.cette ifle. HomèreCD-û'^?)
fait dire à Nauficaa que les Phéniciens feuls
ofoient y aborder. On l'appelpit alors Phaacia
CORCYRA Nigra, ifle , àujou'rd’hui Cur[ola.
KOP,
4 Khcil 8c Neumann attribuent à Corcyra Nigra , :
contre l’opinion de Pelle ri n , le s . médailles de
bronze qui portent cette légende , avec des attributs
relatifs à Bacchus <& à fes compagnons.
ÇORDACE. G’eft le nom dj’une, danfe des an-
ciejtjs, qui étoit vive, gaie, fort lafçiye, 8c qu’on
ne danfoit ordinairémeht que lorfqu’on étoit ivre,
Aleurfius en parle dans fon orchejl/e , 8c Pétrone
l’ a nommée fans expliquer fon càraclère. Il fait
feulement plaindre Trimalcion de ce qu’on
n’avoi.t point priç Fa femme Fortunata pour dan-
fer. Perfonne , d it- il, ne fait pourtant mieux.'
qu’ elle cette danfe que nous appelons la Cordace.
CORDES. Des cordes de nerfs-> ou pour parléi:
plus exactement, de tendons ou de ligamens. Les
anciens, qui faifoiçnt grand ufage de ces cordes
dans leurs machines de guerre,, défignoient en
général les veines, artères , tendons, ligamens ,
nerfs, .par le mot nerf} 3c ils appeloient corde de
nerfs une corde filée de ligamens. Ils preferivoient de
choifir entre les tendons, ceux des nerfs 8c des
boeufs} 8c fur ces animaux les tendons les plus
exercés , comme ceux du col dans les-boeufs’, 8c
ceux.de la jambe du cerf. Mais-comme il eft'plus
facile de fe pourvoir de cëux-Ià que dé ceux-ci, c’eft
ffe cette matière qu’on a fait à Paris les premières
cordes de nerfs,^ fous les ordres 8c la direction du
Comte d’Hérouville, qui fut engagé dans un grand
nombre d'expériences-Furcet objet, pour affurer
l ’exaCtitude-de fes- recherches fu’r tout ce qui
appartient ' à l’ art militaire.-V-Oici 'comment ces
cordes- ont été travailléë-s. On prend cshez les bouchers,!
les tendons-des jambes, OH les fait tirer le
plus entiers 8c le plus ioflgs qu-il eft poflible. Ils fe
tirent de l’animai affommé i-qtiand il eft encore
chaud. On les expofe dans ieS grêniers} ori fait
eHforte qu’ ils ne foient point expofés au foleil,
de peur qü’ ils ne sèchent trop VÎteJ qu’ils ne
durciffcnttrop. 11 ne faut pas; non plus que l’endroit
foit humide , 8c qjfïls püiffént fouffri'r de la
gelée en hiver : ces accideffs ies'féroient Corrompre.
U y a aufli un temps propre'-d>prendré:-pour
les battre : quand il font trop fe c s , ils 'fe rom-
Antiquités , Tome II.
pent} quand ils font trop frais ,.of^ en épure la
graiflè. Il-’ faut éviter ces deux extrêmes. Avant
que de les battre, on fépare les deux bouts qui font
trop durs 8c tto-p fecs : le refte d’ailleurs s en divi-
ferà plus facilement, cé qui ne peut arriver quand
on leur laifle les deux bouts, qui font durs 8c fecs
comme du bois. f .
Les'outils de cette efpèce de cordene fe redui-
fent à un marteau de fer, une pierre 8c un peigne.
Le bloc de pierre doit être un cube, dont la
furface, polie du côté qui doit fervir, ait huit à
dix pouces en quarré. Le marteau peut pefer une
demi - livre, 8c le peigne à huit ou dix dents éloignées
les unes des autres d’environ fîx lignes , 8c
toutes dans la. même direction. Le ligament ne
doit point être dépouillé/de fes membranes ; on
les bat enfemble jufqu’à ce qu’on s aperçoive'
que la membrane foit entièrement fepàreé des
fibres. Sept à huit ligamens battus 8c fortement
liés enfemble , fuffifent pour faire une poignee;
on pafle la poignée dans l.es dents du peigne : cette
op'ératîo’n en fépare la membrane, ainfi "que les
fibres lés Unes des autres. Le point le pîuS important
dans tout ce qui précède i eft de bien battre,
- c’eft de-là que dépend la finefle d11 ber-f. Si le
nerf n’eft pas aflez battu , on a- beau le -peigner ,
, on l’accourcit en en rompant les fibres, fans le
rendre plu« fin. Le feul parti qu’ il ÿ'àit à prendre
dans ce cas, eft de l’écharpir avec les mains, eti
fépàrànt les fibres des brins qui ont réfifté au peigne
, pour n’àvoir pas été fuffifamment travaillés
fous le marteau. <v / /
Quant au cordelage dé cette- matière , il n'a
rien de particulier. On file le nerf comme Iç chanvre
, 8c on; le commet foit en auflière , foit en
grelin. Avant que de fe fervir de ces cordes ^ il
faut les faire tremper dans l’huile la plus graffe :
elles font très-élaftiques & très-fortes. Voici une
expérience dans laquelle le. Comte d’Hérouviiié a
comparé‘les forces d’une corde de chanvre , d’une
corde de crin 8c d’une corde de nerf. On prit le
nerf le plus long qu’on put trouver, on le peigna
■ avec beaucoup de. douceur ; on en fila du fil de
• carret j on prit fix bouts de ce fil, de neuf pieds
: chacun j on les commit au tiers, ç’eft-à-dire que
ces neufs pieds fe réduifirent.à fix dans le commet-
, tage. Cette corde fe trouva de quinze lignes de
circonférence, 8c tout-à-fâît femblable à une
! corde de chanvre très-parfaite , qui avoit fervi à
.quelques expériences de Duhamel fur la réfiftance
S des cordes , 8c qui avoir été faite du chanvre d’ Ita*»
lie le mieux choifi. On tint aufli toute prête une
! corde de crin de même poids , 8c commife au
' même point que la corde de n e r f, mais qui le
trouva de dix-huit lignes de circonférence. On
fit rompre ces cordes, 8c l’on éprouva que la corde
de nerf étoit une fois plus forte que celle de crin,
! 8c d’un fîxièmc plus que la corde de chanvre la
/plus parfaite. La corde de nerf foutint 780 livres
' avant la rupture. On remarqua qu’en s’alongeant
D d