non , en ligne de la durée de leur afHiéfcion ( So-
pkocl. Eiect. y. y i. 4Ç0. ). Et c'étoit ce qu’Orefte
avoir déjà fa it, & même avant qu'il fe fût découvert
à Electre. Ces cheveux * que Chryfothémis
trouva fur la tombe de fon père , lui firent con- :
jecturer 1 arrivée^ de ce frère chéri à Argos {ibid.
v. 90$ ), Orefte s'étant entièrement fait connoître,
EleStre le prit par la main éa lui dit :]Je te tiens
par La main ( ibid, v. I2y8 ) / Adion qui fe trouve
figurée dans ce grouppe 5 car EleStre tient fa main
droite fur le bras du ,|eune homme, & pofe ia :
main gauche furMon épaulé. En général , on peut
fe reprëfenter ici la fcène touchante de Y EleStre
du tragique grec, où on lit leur entretien. Il paroît
d'ailleurs que le ftatuaire s’eft plus attaché à fuivre
la tragédie de Sophocle que les coëphores d’El-
chyle. Le caractère du premier entretien d'Orefte
avec^ Electre eft diftindement rendu dans les airs
de tête des deux figures. Vous voyez les yeux
d’Orefte inondés , pour, air.fi dire , de larmes,
& fes paupières gonflées à force d'avoir pleuré;
li en eft de meme â'EleStre 3 vous life z fu r fa phy-
fionomie la joie & la triitefle, l’attendriffement &
-l'abattement ». '
« Comme je crois qù’Orefte & EleStre font
les vrais perfonnages de ce grotippe, je dirai que
je les ai reconnus au même ligne qu'Efchyle' fait
connoître Orefte & Electre j c'eft-à-dire, aux
cheveux ( Æfckyl. coèph, v. 166. 178. ) : car il
les montra à fa foeur pour lever tous fes doutes
( v. 224 ). Quoique cette voie d’amener
la reconnoiffance de deux perfonnes dans le plan
d’une tragédie fo it , fuivant Ariftote, la moins
hpureufe des quatre fortes de reconnoiffances
dramatiques, on peut dire néanmoins que ce figne
concourt ici plus qu'aucun autre au dénouement
d’une repréfentation vraifemblable ( Poet. c. 13 ).
É L E C T R ID E S , ifle que les anciens fuppo-
foient être à l'embouchure du Pô. -Phaëton,
■ ayant été frappé de la foudre, tomba dans.une
de ces illes, où il fc forma un lac dont les eaux
devinrent brûlantes, & d'une odeur fi forte ,
que les ôiféaux qui paffoient par-deffus, tomboient
morts. On dit que depuis ce temps là on y trouva!
beaucoup d’ambre, appellé en grec faex.yov3 d'où
eft venu le nom Sélect rides.
E L E C T R IO N , fils de Perfée & d*Andromède,
régna à My cènes ; il é pou fa fa nièce Anaxo,
& -de leur mariage naquit Alcmène. Dans la
guerre qu’il eut contre les téléboëns, ayant été
obligé de forcir de fes états, il en confia le gouvernement
à Ampfiitrion fon neveu. Après avoir
heureufement terminé cette guerre , il revenoit.
victorieux chez lu i, ramenant de grands troupeaux
de vaches qu’il-avoit enlevés aux ennemis.
Amphitrion alla au-devant de lu i, & voulant
arrêter une vache qui s'étoit échappée , il jetta
après elle fa maffuè, qui tomba fur EleStrionl
& l'étendit mort. Voye^ A mphitrion.
É L E C T R IO N E , fille du foleil & de la nymphe
Rhodé, eut pour foeurs les Héliades : étant
morte vierge, elle reçut chez les rhodiens les
honneurs héroïques.
E LE C TRUM 3 ambre jaune, ou fuccin. Voye^
Ambre. .
HAEKTPON. 5 LeS greCS & IeS romains ||~
lignèrent par le même mot l’ambre jaune & un
alliage d'or & d'argent, dont la couleur appro-
choit de celle de l'ambre. C 'elt de ce dernier
electrum dont nous allons parler dans cet article.
Pline le décrit en ces termes ( liv. 23. ch. 4.).
« Il y a toujours de l’a-gant mêlé à l'o r ; lorfque
l’argent forme la cinquième partie de l'alliage,
on l'appelle electrum : cet alliage eft le .produit
de l'art, & fe fait en mêlant l'argent à l'or ;
s'il eft plus fort que d'un cinquième d'argent ,
l'alliage devient aigre & ne s'étend plus fur l’enclume
». Veh Sérum étoit donc de l'or au titre
de 19 karats 5%, & un peu plus. Servius ( ad
Æneid. lib. 8. v. 402. ) porte l'argent jufqu'à un
quart dans l'alliage appellé electrum. On ne peut
douter après ces témoignages de la nature de
YeleStrum : c'elt pourquoi les anciens en faifoient
un troifîème métal, ou alliage précieux, qu'ils
plaçoient immédiatement après l’or & l'argent.
Ils attribuoient aux coupes faites de YeleStrum. 3
la prétendue vertu de décéler les poifons qui y
étoient vèrfés ; & Pline indique à l'endroit cité
plus haut, les deux lignes auxquels on recon-
noiffoit cette vertu, premièrement aux iris qui fe
formoient alors fur les pàioïs des coupes S electrum
3 fecondeiïient à un pétillement, pareil à
celui des fubftances enflammées , qui fortoit de
ces coupes.
C e que dit le même écrivain de l’éclat dont
brilloit aux lumières YeleStrum, & qui étoit plus
agréable à l'oeil que celui de l'or p u r ,, nous
paroît plus vraifemblable.
E L É E N , furnom donné à Jupiter, à caufe
d’ un riche temple qu’il avoit dans la ville SE tis
fur le Pénée , dans lequel on lui avoit confacré
une liante d’or , & une ftatue d'ivoire d’une
grandeur énorme;, faite par le célèbre Phidias. .
E LÉG ÏAQU E , nome pour les flûtes trifte &
plaintif >.inventé par Sacadas, argien.
ËLÉLÉÉN, Y , n \ ; - 1 ELELEUS ’ Ç c e ft ' a d,re> !’m crle beau'
cou p, qui;/ait beaucoup de bruit : on donna le
furnom SÉlélécn à Bacchus, pour marquer que
le culte de ce dieu étoit fort bruyant. ,Les Bacchantes
font auffi quelquefois appellées Eléléides 3
pour ia même raifort.
ELENCHIy boucles d’oreilles, d'oùpendoîent
des perles obiongues & terminées en poires ren-
verfées. Les dames romaines attachaient un grand
prix aux bijoux de cette efpèce , comme on le
voit dans ce paffage de Pline. ( IX . 35. ) Elenckosy
......... .. • b inos & ternosauribus (fufpendere) femi-'
narum gloria eft : & dans ces vers de Juvénal ( fat.
V I . 4j 6- ) : ■
Nil nonpermittit mulier Jïbi, turpe putat n ïl,
Cum virides gemmas coïlo ciïcumdedit, & cum
Auribus êxtentis magnos commijit élenchos.
ÉLENOPHÔRIES. Voye% H élénophories.
ÉLÉPHANT..
Sur une pâte antique du cabinet de Stôfch, on
voit Cérès affife fur un char traîné par deux
éMphans. Les éléphans .rendent cette pâte très-
remarquable. On trouve en effet des empereurs
fur des chars attelés de deux & de quatre éléphans
; Fauftine eft traînée de même par des éléphans
; Bacchus entra triomphant à Thèbes , fur
un char traîné par les mêmes animaux, & ils
étoient confacrés à Pluton, félon Artémidore.
( Cuper. de éléph. ex. 1. c. 2. ) Mais on n'avoit
jamais obfervé de divinité autre que Bacchus,
traînée par des éléphans. Peut-être faut-il recon-
noitre fur la pâte de Stofch quelque impératrice
déifiée fous l'emblème de Cérès : telles furent
Statilia, femme de Néron , Sabine, époufe d'Hadrien,
& quelques autres,
' Les têtes S éléphans, qui font gravées fur la
cuiraffe du prétendu Pyrrhus, qui eft au capi*
tôle , ont^fait, fans autre fondement, donnera
cette ftatue le nom du roi d’Épire, parce qu’il
fut le premier qui conduifit des éléphans en Italie,
& parce qu’on avoit repréfenté des éléphans fur
fon tombeau, à 'Argos. Mais cette dénomination
eft mal fondée , comme on le verra à l’article de
P yrrhus.. >
Il n’ eAppoint fait mention chez les hiftoriens
grecs^ S éléphans employés dans les armées avant
le fiècle d’Alexandre. Ses généraux en prirent
l ’ufage des indiens, & ils en ramenèrent en Europe.
On les plaçoit à la tête de l’armée , afin
que. leur cri effrayât les foldats ennemis. Ils por-
toient'des tours de bois , dans lefqueiles d ix ,
quinze , & même, félon quelques écrivains ,
trente foldats . accabloient l’armée ennemie de
traits & de flèches. Lorfque les armées fe mê-
loient, les éléphans fouloient aux pieds & écra-
ioient tout ce qui fe trouvoit fuf leut paffage.
Mais ?1 ürrivoit quelquefois que les bleffures les
faifoient .entrer en fureur, & qu’ils écrafoient
indiftindement amis & ennemis. C e danger contribua
cependant moins à l’abandon de cette
efpèce de machines de;guerre, que la cherté de
leur entretien. Un éléphant mange'jufqu'à cent
livres de riz par jour.
Agatarchides dit ( Photius Ccd. 2 y®, c- 2y. )
que . les nomades d 'A fie , les égyptiens & les
numides s'étoient nourris de chair S éléphant..
Les romains virent des éléphans pour la
première fois l'an 471 de, Rome , dans les
armées de Pyrrhus, roi d'Epire , qui étoit venu
en Italie au fecours des tarentins. C e fut dans
la Lucanie que les éléphans parurent à la fuite de
fon armée';, de là vint que Jes romains les appel-
. Ioient des boeufs de Lucanie, boves Lucas. Sept
ans après, les confuls, M. Curius Dentatus & L.
Corneius Lentulus, conduifirent les éléphans de
Pyrrhus dans le .triomphe qui fuivit la défaite
de ce. prince & de fes alliés , les famnites & les
lucaniens. On en vit plufieurs fois depuis orner
les pompes triomphales.
L ’an yo2 de Rome, on fit entrer dans les
jeux^ publics des éléphans y ils y combattirent
entr'eux , ou contre d’autres animaux, & contre
des gladiateurs qui les immoloient au plaifir des
romaips. Sous le règne de Néron , un éléphant,
monté par un chevalier, defeendit de l'étage le
plus élevé d’un amphithéâtre dans l'arène, en
marchant fur une corde. ( "Suet. Ner. c. n .n . y.
& Xiphil. LXI. ) On dreffoit les éléphans à porter
des lumières pour éclairer les empereurs dans des
fêtes noéfcurnes. ( ouet. J. C. c. 37. n. 2.
Dio. X L 111. )
Apollonius ( Philoftrat. de vit. 11. 6. ) parle
d'un éléphant qu'Aîexandre avoit confacré au foleil.
Ses dents étoient ornées de colliers d’or fur
lefquels on hfoit : Alexandre, fils de Jupiter,
offre au foleil Ajax ( c'étoit le nom de l'animal. )
Le fénat fit élever en l'honneur de Balbin , de
Maxime & de Gordien des ftatues placées dans
des chars attelés de quatre éléphans. Caffiodore
parle S éléphans de bronze, qui étoient dans la
voiefacrée. ( Var. X . 30.)
Victor place dans la huitième région Y éléphant*
aux-herbes. C'étoit peut-être celui qu’Augufte
avoit fait fondre 3 & que l’on appelloit ainfi, à
caufe du marché aux herbes qui n'en étoit pas:
éloigné.
^ L 'é tern ité eft défignée dans une médaille de
1 empereur Philippe, par un éléphant 3 fur lequel
eft monté un enfant qui tient des flèches*N