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11 y a apparence que ce C&ciliatms 'avoit le '
vifage défiguré par de grofles verrues > car il n'y
auroit eu aucun lieu à la plaifanterie, fi ces tuber- 1
cules euflent été dans une partie cachée.
FICARII. Voye^ Faunes. ;
FICTO R, ouvrier qui fabrique des ftatues &
des bas-reliefs en terre cuite, en grec arAarô. On :
donna par extenfion le même nom à des boulan- ;
gers & à des pâtifliers qui faifoient avec des pâtes j
ou des gâteaux des repréfentations d'animaux, <
boeufs, moutons, &c, Varron ( de lin'g. latin.
V I . 5 .) dit expreffément, que les faifeurs de
gâteaux étoient' aufli appellesfiftores , dicti afin- :
gendis libis. Çette explication a fçrvi au doéte ;
Gouthières , ou Gutherius, à expliquer ( de vet. ■
jur. Fautif. 11. 14. ) plufieurs infcriptibns, dans
lefquelles il eft fait mention des F i e r o r e s ■
P o x t i f i c u m . Il y reconnaît ces pâtifliers 1
qui fournifloient des victimes fiélives aux pauvres.
N e pouvant offrir aux dieux un taureau , les citoyens
de la dernière clafîe leur offroiept un
gâteau repréfentant cet animal. Servais, expliquant
ce vers du IV e. liv. de l'Enéide,
' Sparferat # latices Jimufetos jatitis Avemi.
dit que dans lesfacrifices & dans le jargon ( bizarre)
des pontifes , on donnoit à des repréfentations
Jes noms des objets réels. C'eft ainfi qu-on lit
dans Feftus , tauri verben&que in commentario
facrorumfignificant fifta farinacea. Mais Julie Lipfe
( II. kjt. cap. X. ) & Grævius penfent, que ces
fBores étoient ceux qui ornoieni; les ftatues des
dieux, les mêmes peut-être que les exornatares.
F ID E , ferçime d'Qrion. Voye% O rion.
FIDE LIA y vafe de la fabrique deSamos ( Plaut. .
'flulul, IV . 4. 15. ) :
Malfi congialem plenam tib.i fçtdçim fiâeliam.
F ID É L IT É , F i d e s , déeffe des romains, qui
préfidoit à la bonne foi dans le commerce delà
v ie , & à la sûreté dans les promefles. Le -feraient
qu'on faifoit par e lle , en la prenant à té-,
îjhoin des engagemens qu'on contractait, étoit
le plus inviolable de tous les fermens. C'eft Numa
qui le premier bâtit un temple & des autels à
la Fidélité. On ne répandoit point du fang $ on
ne tubit point d’animaux dans fes facrifices. Les
êtres qui les cëlébroientétoient en habits
ancs, & on les conduifoit avec beaucoup de
pompe aq lieu du facrifice, dans un char rond,
4yant tout le corps & les mains enveloppés dans
leurs vaftes manteaux. On lepréfentoitlaÊrié/irépar
deux mains qui fe joignoieht, telles qu’on les voit
fin: placeurs métjailles, par exemple, dans ilntoinê|
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dans Vitellius, dans Vefpafien, Sec■ avec
exercituum, dzns Antoine avec Fides præto-
rianorum , & dans Hoftilien , avec Fides
senatus. On la repréfentoit encore par une
figure debout, tenant de la main une patère, &
quelquefois de l'autre une corne d’abondance »
comme dans Vefpafien, avec Fides pub l ic a ;
quelquefois un caducée, fouvent une ou plufieurs
aigles romaines, & plufieurs autres fymboles ou
attributs, comme on peut voir fur un nombre
infini de médailles, qui ont pour infeription Fides, ,
ou fidei Aug. mutua, publica , ou equit. excfcitl,
exercitus , exercitum , militum , pr&torianorum ,
cohortium, legionum. Quelquefois avec ces inscriptions
, on trouve deux figures qui joignent la
main enfemble,
La Fidélité étoit une divinité différente du dieu
Fidius. La Fidélité avoit un temple furie capitole,
près de celui de Jupiter. Silius Italicus dit qu'elle
étoit au monde avant. Jupiter. Dcnys d'Halîcar-
naffe ( tib. II. ) , Tite Litfe & Plutarque difeqt
que ce fut Nupia qui lui érigea le temple dont
nous avons parlé : mais, Cicéron , au IIe. liv.
de nat. deor. allure qu'il lui fut dédié par Attîr-
lius Calatinus $ ç'çfi-à-dire qu'il le rétablit. Mais
l’hiftorien de Cyfique, Agathocle , remontoir
plus haut, & prétendoit au rapport de Feftus
Pomperas, que c'étoic Roma , fille d’Énée , qui
la première bâtit un temple à la Fidélité y apj;ès
l'établiffement de fon père en Italie.
FIDES , de a. Voye£ FIDÉLITÉ.
F id e s y &aü génitif F ip z s , fuivant Feftus,
une efpèpe de cithare , ainfi nommée , parce que
tantiim inter fe çhçrd& ejus , quantum inter fides
homineSy concordabant. S’il faut juger d^s temps
reculés par les nôtres , éet inftrument devoit être
bien difeordant,
FIDICULÆy nom générique de Pinftrument
de fupplice appelle autrement equuleus, & nojn
; particulier des cordes qui fervoient à y tourmenter
le criminel, en lui étendant les membres avec
violence, comme font tendues les cordes, fides
fidîcuU y d'un inftrument.
F ID fU S , dieu de la bonne-foi, op de la fidélité
, par lequel on juroit chez les romains, et?
difant me deus Fidius , & en fous-entendant ad-
puvçt : que le dieu Fidus me foit favorable.
L ’abbé Maflieu ( Mém. de IAcad, des Belles.r
Lettres tom. I. ) a recueilli des détails iftftrue-j
tifs fur le dieu que nous allons extraire
ici. Tout ce qu’on fait de plus certain fur Fidius,
■ c?eft qu'il préfidoit à la religion des contrats 8c
des fermens : du reffe on ignore fa véritable ge-.
néalogie , la force de ces différens npms , & même
1$ pianiçrê dent il§ doivent être lus. Denys
^'{-laliçarnaffQ
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d'Hâlycarnaffe femble confondre le dieu Fïdidf
avec Jupiter j car en plufieurs endroits’ où il eft
obligé de traduire le dieu Fidius, des romains il
le rend par l e .fw w/r««? des grecs. ..Mais, il eft
abandonné fur ce point par tout ce qu'il y a de
meilleurs critiqués.
La plupart 'croient qüè ce diéü é'foît le 'meme
qu’Hercule, &■ que ces. deux. mots-,. divs_ Fidius ,
ne fignifient autre choféque Jovis filiüs.' Nos atir
tiens , dit Feftus, fe fervoient fouvent de fa lettre
d au lieu de la lettre & difoient Fidius au
lieu de filius : c'etoit aufli le fentimerit d'.Élius ;
au rapport de Varron.
.Quelques. - uns prennent ce dieu pour Januslj
d’autres, pouf .Sylvain <, dieu des;< forêts : ceux qui
prétendent avôirde.’plus: approfondi cette matière^
foutiennent après Laétance, que c'etoit un dieu
étranger, & que les romains- l’a voient emprunté
des fabins. Ils lui donnent une naiffance miracu-
leufe , q u i d è s ce temps même de fuperftition,
parut fort équivoque. & fort fufpeéte.* 1 -
- 'Les, fentimèns ne Toiiî pas moins'partagés fur
les noms de ce dieu ’que fur fori origine- Les
trois1 fiomsr qifon lui donnoit le plus ’ cpmmur
nemerit, etoient ceux, de Sancus , de Filius y Sc
de Fidius y & defemi-pater.
C ’eft encore Un nouveau fujet de difpute entre
les fayans,. que de.déterminer la. manière dont
Ôh doit lire ces'trois noms Lear ils rie‘ s'accordent
que touchant Fidius , & font très - divifes
au' fujet dt 'Sancm .8c. de femi-patert En effet , à
l ’égard: du. premier, nom ,-.,les:: uns tiennent polir-
Sancus, les autres pour Sangus 3 8c d'aùtites^our
Sanclus y & ceux ci concluent que ce dieu étoit
le même qu'Herculel Quant au dernier nom,,
les uns lifent femi-patèr, & par ce mot ti’enten-
dent autre 'chofe que demi-dieu ; les autres'T^ézz-;
c à p e r dans-, la1 perfuafion1 où ils font que -dius
Fidius étoit le ‘même que Sylvairr-, qui, comme toutes
les divinités champêtres,, avoit des pieds de chè-‘
vre : enfin, la phipart lifentfemo-pater3 c'eft-à-dire,
dièù miroyèrii dieu qui faifoit fon féjoùr dans
l'air, ri’ëtarit pas aflez éminent pour être dieudu
c ie l , & l'étant trop;pour être fimple dieu delà
terre.
’ jvîais ce qui rend le choix difficile, enrrç tant
d’opinions, c’eft que chacun des auteurs qui les
foutiennenf a fes autorités, que dans ce grand
nombre de diverfes leçons, il n'y en a point qui
ne foit fpn'dée fûr de- vieux- manuscrits v fur d'anciennes
infcriptîons.
Au refte, fi nous en croyons des critiques dignes
de fo i , la reflemblancè qui fe trouve entre les mots
fémo & fimo , fit tomber S. Juftin le m^rtyr dans
une grande erreur ; ce père grec, mal inftruit de
ce qui regardoit la langue & les ufagés 'des romains,
s’imagina fur quelques inferiptionsde/^â-
Antiquités , Tome II,
F,I E,
fançus, qu'il s'agâflbit dans ces fortes de monur
.raens.de Simon le- magicien : de forte que , dans
cette idée, il aç'cufa les ;rpmains de n'avoir point
de jhopte, d'adpaettre parmi lqurs .dieux un împoL-
teur avéré 5 & cette: méprife de Jufti.n, martyr,
pa.fTa ,dans les petits de plufieurs autres peres de
l'egljfe , dit l'abbé. MafTiem
Si jamais un dieivrpéritaj dés'temples ; c eft le
dieu Fidius;.aufli 'en avoit-il plufieurs à Rome :
l’un dans la'treizième région de la ville ; un autre
qui étpip appelle &des dii Fidït fponforis , temple
dii diéli'ÏFidiitsiffiô/iJor , c'eft*à-dire, garant des
prorkéffès j & un .droifième fitué fur le mont Qui-
rirtnl, ‘bù'â’ôrr célébroit la ’ fête dé cë' dieu , le
y Juin- de■ 'chaqiié 'année. -Ovide dit au fujet de
cë dernier-‘tëmple’ y qu’il éfoit l’ouvrage des fabins*
(• Vtifi W ' :TV. v .1 217. > Déhys d’HaVcarnalfe
afliire; au' contraire pofitivèfnent, que Tarquin-
lé-Supérbe l’avoit bâti ; & qu’environ quarante
ans après la mprt de ce, ro i, SpuriusPofthnmius
étant confül, en fit la dédicace. • 1
Mais , fans examiner qui a raïfon du poète ou
de l'hïfteriën-, & fans chercher à lés Concilier,
il eft toujours certain cjue quel que lût le dieu,
Fîdiùsy où Jupiter ,' vengeur des faux fermens,
ou Hercule fon fils, oü tout autre y & de quelque
manière qu'on l'appeftât, ce dieu préfidoit à la
i fainteté des engagemens. On lui donnoit par
cette rai.fon, pour .compagnie, L’honneur & la
: vérité. Un'.ancien m.arbrel.qui exifte encore a
Rome, , én .fait‘ foi; il répreCentê d’uiycôu5, fous
une eîpècé.^de .pavillon., un h'imrae vêtu a la
romaine T auprès duquel eft écrit honor f de
râûtré* cotéc une“ fétrime’ couronnée de lauher
avec cette infeription , veritas ; ces deux fi .ures
•fe touchent .dans la main ; .au. milieu d'tlUs eft
i repré fente un jeune garçon d’une belle figure, &
laUj-deflbus on lit, \diusr Fidfu^.: Yoilà une idée
ibipn.. nôhk '& :btén', jufie ! ne ferojt-clîe gravée
•quë’-fiir le marbré ?
Au refte y la Fidélité étoit une divinité différente
du dieû 'Fidius';■ -oif, pour mieux dire
les romains avoient un dieu & une déeffe qui
préfidoient-à la bonne Toi , à la sûreté des enga-
gemens &r des promefles. .Voye^ Fidélité. (Ar ta
du chevalier de Jaucourt. ) ■
FIEL. Plufarqiie ( de pr&cept. eonjug. ) nous
apprend que j dans les facrifices offerts par les
nouveaux époux à Junon Protiüba , ion arrachoit
le^e/-des'viâ:iiTïes,. & qu’on le jettent' loin du
temple , pour apprendre aux- jeunes époux , qu’il
ne dévoie y avoir jamais de colère, ni- d’aigreur
entr’eux. . -•
! FIÈVRE, Febris. Les romains firent de la
fièvre uhejdéefle , &ü)’honorèrent p.;m'>l’engager';
fi leur nuire moins, . comme- çit V alèxe^Maxim,e;
P p p p