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chir les draps ; dans ce féns on peut appeler leur
arc , ars cretaria. .
5 a*grcttei Panac^e> ^ouPe ciu,° n
mettoic fur le cafque 5 les aigrettes'étoient de plumes,
& elles furent en ufage chez tous les peup
le s , mais faites diverfement. Quelques-uns les
portoient grandes, d'autres petites, en plus petit
ou en plus grand nombre : les cavaliers en avoient
de plus hautes & de plus belles que les fantaflins.
C’étoit un ornement pour le foldat, & en meme-
temps un objet de terreur pour l'ennemi. On les
fit d'abord de crins de ,cheval, & Hérodote en
donne l'invention aux Ethiopiens j telles font les
aigrettes des Héros de l’Iliade & de TOdyffee j
enfuite on employa les plumes , & on préféra
celles de couleur rouge, à caufe de fa reffem-
' blance avec le-fang. Quelquefois on mettoit trôis
aigrettes aux cafques, & c’eft d e -là que Suidas
prétend que vint le furnorn de Géryon à trois
corps. C'étoit u n e grande gloire d'enlever les
aigrettes du cafque de l'ennemi i c'eft pourquoi
dans Virgile Afcagne promet à Nifus de lui donner
l'aigrette de Turnus. Voyeç Casque.
Crista fignifie aufli la crête d’un coq. Lam-
pride dit qu'Elagabale les faifoit ôter à des coqs
tout vivans, pour les manger comme une frian-
dife.
Crète , ancien nom de l'ifle qu'on nomme
aujourd'hui Candie. C ’eft une ifle de la mer médi-
terranée , fi tu é e , à l'entrée de l'Archipel. Elle
fut appelée, fuivant les temps, Aërie , Aéria y
Curétide ou pays des Curètes, Curetis ; Hécatom-
pole, ou l'ifle a cent villes, FLécatompolis ,* l’h eu -
reufe, Macaros, ou l'ifle heureufe, Macaronefos.
La Crête a été célèbre dans l'antiquité par plu-
fieurs endroits. Jupiter y régna > & fi l'on en
croit les Poètes, il y fut caché par Cybèle, fa
mère, pour empêcher que Saturne, fon père ,
ne le dévorât comme fes autres enfans 5 il y fut
élevé par les Curâtes. Avant Minos , l'hiftoire de
Crête eft incertaine ou fabuleufe. Ce Prince, fils
d'Europe & d'Aftérius , Roi de Crête, félon Eu-
s è b e , & félon Apollodore, de Jupiter, & frère
de R a.dam ante & de Sarpédon, eft le premier Roi
de Crête dont on fâche quelque chofe de certain.
D’autres remontent jufqu'à Teftamus , fils de
Dorus , petit-fils d'Hellen, & arrière - petit-fils
de Deucalion. 11 y vint, difent-ils, avec les Eoliens
& les Pélages , s'y fit reconnoître Roi , époufa
la fille de Cretheus , dont peut-être , difent-ils,
vient ic nom de Crête, & il en eut l’Afterius,
dont nous avons parlé , fous le règne duquel Jupiter
enleva Europe , que ce Dieu rendit mère
de Minos, de Radamante & de Sarpédon. Afte-
rius époufa enfuite Europe, & adopta fcs fils,'
auxquels il laifla fon royaume , parce qu’il n'eut
point d'enfans. La CrêteEut encore fameufe par
Je fage gouvernement & les fages loix de Minos ,
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par l'enlèvement d'Europe, par les amours de
Pafiphaë , par le tribut impofé par Minos aux
Athéniens , de doure jeunes hommes , par
le Minotore, par le labyrinthe, ouvrage de^ Dédale
, par la victoire de Théfée, & c . Après les
Rois, dont les derniers furent Idoménée & Mé-
rion fon frère, la Crête fe gouverna en république.
Vaincue enfin par Metellus, elle fe donna
à Pompée. Dans la divifion de l'empire Romain,
elle demeura au pouvoir des Empereurs de Conf-
tantinople, leur fut foumife. Mais en 823 les
Sarrafins la prirent, & y bâtirent la ville de Candie
, qui lui fit perdre fon ancien nom.
C r è t e , k p h t o n .
Les médailles autonomes de cette ifle font :
RRRR. en argent. ,
RRRR. en bronze.
O. en or.
Le feul Roi de Crête dont on croit avoir des
médailles, eft Minos.. .
Le labyrinthe eft le fymbole ordinaire de
Crête.
Les habitans de cette ifle ont fait frapper des
médailles impériales grecques en l'honneur de
Tibère , de Domitien , d'Hadrien , de Marc-
ÀLirèle, de Sévère, de Trajan.
Les villes de Crête écrivoient fouvent à rebours
leurs noms fur leurs médaillés autonomes.
CRETEE. Voyez C r A t é e .
CRÉTÉUS, fils d'Éole, & pèred’É fon. Voyez
P é l i a s .
C r é t h é u s . Voye% A m p h i a r a u s .
, C R E T I A F la v io p o lis , dans la Bithynie.
KPHTlA 4>AAOTlorioAIC.
Cette ville a fait frapper des; médailles impériales
grecques en l’honneur de Julia Domna, de
Sévère , de Caracalla, de Geta , de Gallien.
CRETICUS, furnorn de la famille C æ c i l i a .
CREVETTE. Voyez Sq u il l e .
CREUSE, fille de la Terre , & aïeule'de
Cyrène. Voyez C y r è n e .
C r e u s e , fille de Priam, fut mariée à Énée,
& fut mère de Jule ou Afcagne. Elle périt dans
l'incendie de Troye y Virgile fait paraître fon
ombre devant Énée, qui la cherchoit, & lui fait
dire que la mère des Dieux & Vénus l’avoient enlevée
aux Grecs.
C r e u s e , fille d’Éreéthée , Roi d’Athènes, Sc
d'une'grande beauté, fut féduite par Apollon}
de /ce commerce elle conçut un fils , à l’infçu
d 'E re c lh é e . Voyez I o n .
CRI. Avant l'invention de l’artillerie, tous les
peuples avoient des cris de guerre particuliers ,
qu’ ils poufloient avec force à l’inflant de la charge.
Le bruit & le fracas des armes à feu ont rendu
ces
ces cris inutiles, 8c ils ne fubfiftent plus que dans 1
le biafon.
Homère fait fouvent mention des cris que je- j
toienc les Grecs & les Troyens en commençant les
combats 5 mais il infifte plufieurs fois fur la manière
différente dont les uns & les autres agiflbient àj
cette époque. Les Troyens ( Iliad. A. 4. 17. )]
pendant toute la marche, ne ceftoient de crier \ de
forte qu’ au moment de charger, ils fe trouvoient
épuifés , & ne pouvoient jeter que des cris mal
articulés & interrompus : c’eft ainfi que le prati-
quoient les Barbares. Quant aux Grecs, dont Ho-
jnère veut vous peindre la bonne taélique , ils.
marchoient à l’ennemi en filence , & en gardant
leurs rangs j mais i fa vue ils jetoient tous à-la-
fois un cri violent, foutenu, & ils s’élançoient
«n même-temps fur l’armée ennemie. Ce cri, fi
fon en croit Suidas & des Scholiaftes , étoit
formé de la répétition fréquente de la fyllabe al ;
c ’eft pourquoi on nommoit ce cri par onomatopée
On trouvera au mot B a r r i t u s ce qui regarde
les cris de guerre chez les Romains.
Il paroît , d'après un pafîâge de Plutarque
( in Mario ) que les Barbares, les Efpagnols, &
les Ambrones en particulier, répétoient pour cri de
'guerre leur nom propre.
Polyænus, dans fes ftratagêmes ( 1. 2.) fait
honneur au Dieu Pan de l’invention du cri. Il la
communiqua pendant le fommeil à Bacchus, qui,
dans fon expédition de l’Inde, voyoit fon armée
entourée de Barbares , fans efpoir d’échapper. A
l’aide de ce terrible cri répété par les échos & les
■ rochers , Bacchus effraya fes ennemis , & les
yainquit.
CRIBLE. Voye% P a i n des anciens , & V a n
<nyftique. Pline ( x rm . 2. ) dit que les Gaulois
•avoient fait les premiers cribles de crin , les Efpagnols
ceux de lin, Sf les Egyptiens ceux de Papyrus
& de Jonc.
CRIEUR. Vozçz H é r a u l t & P r æ c o .
CRINÉS , Prêtre d’Apollon. Voyez Smin-
t h é u s .
CRINISUS, fleuve de Sicile, devint amoureux,
dit la fable, d'Egefte, fille d’Hippotas , noble
Troyen. Crinifus fe changea eu ours pour la fé-
duire : elle ea eut Acefte. Voyez A ç e s t e ,
É g e s t e .
CRIOBOLE, facrifîce d’un mouton ou d’un
bélier, càbolium. Le criobole fe faifoit autrefois
chez les Payens à l'honneur d'Atys, comme le
Taurobole à l'honneur de Cybèle , mère des
Dieux. Ce facrifice fe trouve marqué fur plufieurs
bas-reliefs anciens' par une tête ou crâne de bélier
, orné de feftons de fleurs & de fruits. On
offrait fouvent le taurobole &' le criobole enfem-
ble à Cybèle & à fon favori, comme on le voit
Antiquités , Tome IL
dans plufieurs inscriptions où ils font appelés
grands Dieux, & où le taurobole & le criobole
font prefque toujours joints enfemble. Cet Atys
e ft, à ce que l’on c roit, le même.que le. faîeil :
c’eft pour cela qu’il eft appelé ' Menotyrannus ,
MwoTvpetrvos, Roi des Mois.
M. D, M. I.
ET A TT ID I ,S ANCTO
MENOTYRANNO
Q . CLODIUS FLAYIANUS
Y . CL. FONT. M A JO R .
X V . V IR S. F. SÉPTEM
V IR EPULÔNUM .
TA U RO BO LIO CRIOBO
r < LIOQUÈ PERCEPTO.
( Saumaife fur Lampridius , c. Vu. de fes notes 3
edit. de Paris in-folio, p* 179 & 180. ) Dans cette
infeription , la première ligne s'explique par
Magnis D its3matri îd&s., comme on le voit tout
au long fur beaucoup d’autres qui font dans
Gruter.
CRIOPHORE. Paufanias parle d’un temple de
Mercure Criophore , ou porte-bélier, ( in Bs.ptO
ainfi appelé , parce que. Mercure , avoit empêché
que la pefte ne défolât la ville 4e Tanagre, en
portant un bélier tout autour des murailles. Delà
venoit qu’à la fête de Mercure le mieux fait
des jeunes garçons de la ville faifoit le tour de fes
murailles, portant un bélier ou un agneau fur fes
épaules. Il y a dans la colleétion des pierres gravées
du Baron de Stofch,qui appartient-au Roi 4e Prude,
plufieurs. Mercures Criophores , ç'eft-à-dire , qui
portent une tête de bélier.
CRIPUII oftenfi. On lit ces mots dans une
infeription rapportée par Gruter ( 303 . 2. ) ou ce
mot eft mis pour gryphii 3 lès griffons.; C’étoit fe
nom de certains Prêtres dans les myftères de My-
thra. On en parlera à l’article My t h r à .
CRISPE, fils de Conftantin, F lavius Julius
Crispus Cæsar.
Ses médailles font : •
RRR. en or.
O. en argent pur.
RR. en médaillons de B.
O. en M, B.
C. çn P. J3.
. CRISPINE , époufe de Commode. B ruttia
[ Crispjna A vgusta.
. Ses médailles font :
RRR. en or.
C. en argent, excepté le revers : D iis GenU
tàlibus.
C. en G. B. de coin Romain. Il y en a une n redans
la colleétiou du Roi 9 au revers de laquelle
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