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un vers , par lequel il paroît qu’on faifoit les
crembala d’airain 5 peut-être auflî n’étoient-ce que
des grelots.
CREMNA , dans la Pilidie , fur les confins de
la Pamphylie. Col. Jul. Au g. Cremna. Colonia Julîa Au-
giifia'Cremna.
Cette colonie Romaine a fait frapper des médailles
latines en l’honneur d’E la g a b a le d ’Etruf-
cille , de Geta.
CRÉNÉES. On donnoit aux Nymphes des Fontaines
ou Nayades, ce nom, qui Yenoit du mot
grec xpifyjj 3 fontaine.
CRÉON y Roi de Thèbes, ayant été délivré
par Hercule de la crainte des Myriens, qui lui fai-
foient la guerre , & voulant reconnaître les fer-
vices de ce héros, lui donna en mariage fa fille
Mégare. Hercule s’abfenta pour quelqu expédition
, & Lycus tua Créon, s’empara de fes Etats,
& voulut faire violence à Mégare 5 mais Hercule
fon époux revint, la délivra des mains du ra-
viffeur , & punit le téméraire de fon entreprife.
Voyez Mégare , Ménécée.
Créon , fils de Sifyphe, & Roi de Corinthe,
maria fa fille à Jafon, au préjudice de Médée.
Celle-ci voulant fe venger, fit périr fa rivale, &
mit le feu au palais de Créon, qui y fut brûlé. Voyez Jason, Glaucé y Médée.
Créon, Roi de Thèbes , frère de Jocafte,
monta fur le trône de Thèbes, après qu’OEdipe
fe fut crevé les yeux & fe fut banni lui-même de fon
royaume ; mais il fut obligé bientôt de le céder
aux deux fils d’OEdipe. Ceux-ci s’ étant entretués,
Créon. remonta fur le trône , auquel Ethéocle
l’ avoit appelé en mourant. Le premier effai qu’il
fit du pouvoir fuprême, fut de porter une défenfe
expreffe de donner la fépulture à Polynice. Il déclara
que ce Prince méritoit cet opprobre pour
avoir porté la guerre dans fa patrie 5 & que quiconque
oferoit tenter de lui rendre les derniers
devoirs, devoir être enterré tout vivant. Antigone,
foeur de Polynice, contrevint à la lo i, &
ne fut point épargnée. Hémon, fils du R o i , &
amant d’Antigone, fe tua fur le corps de fa maî-
treffe, & Euridice, femme de Créon, défefpérée
de la mort de fon fils, fe perça auflî le fein. La
haine de Créon contre Polynice s’étendit jufque
fur les Argiens , qui l ’avoient accompagné au
fiége de Thèbes ; il priva leurs cadavres des honneurs
de la fépulture. Théfée, Roi d’Athènes, 8c
ami du Roi d’Argos, fit la guerre à Créon, &
l ’obligea de donner la fépulture aux Argiens. C’eft
fous ce Créon que parut le monftre envoyé par
Thémis , qui défoloit le territoire de Thèbes , 8c
qui fut chaffé par Céphale, à la follicitation d’Amphitryon.
Voyez Amphitryon , Antigone ,
L é LAPE.
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Créon, premier Archonte annuel d’Athènes.
Voyez Archonte.
CRÉONTIADE , fils d’Hercuîe & de Mégare*
Voyez Mégare.
CREPEREIA , famille |Romaine a dont on a
des médailles :
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
Le furnôm de cette famille eft Rocus.
CREPI y ceux qui font du bruit en frappant
des coups. Les Romains défignoient par ce furnony
les Luperques, à caufe des coups de lanière de
cuir qu’ils donnoient aux femmes pour les rendre
fécondes.
CREPIDÆ y \ çfpèce de chauffure ( V. ce mot).
C’étoient de fimples femelles ^iées avec des bandelettes
fur le pied , qu’elles laiffoient découvert
en grande partie. Les fiatues grecques, vêtues à
l'héroïque, portent cette chauflure > c’eft pourquoi
les écrivains Romains joignent les crepidx
avec le manteau grec ( pallium ) quand ils veulent
défigner l’habillement des Grecs* On voit
cette manière de s’exprimer dans Suétone, lorf-
qu’il dit que Tibère affeéloit de porter l’habillement
des Grecs, au mépris de celui des Romains
( c. 13. n. I. ). Depoftto patrio habitu , redegit ad
pallium & crepidas. Pour connoître les crépi d&,
on cpnfukera donc les fiatues grecques vêtues a
Vhéroïque.
Les Romaines portoient ordinairement cette
chauffure.
CREPITACULUM. Voyez Sistre.
ÇREPITUS y Pet. Le Dieu Çrepitus étoit
adoré en Egypte ( Minut. Tel. in ottav. Orig.
contra Celf. I. v. p, 255.) & avoit un culte particulier
dans le Nome Pélufiaquq ( Hier on, in I f ai.
lf x i n . ç. 46. ). .
« S’il eft vrai, dit le Cçmte de Caylus ( R e c . r t ,
p l, 9. n°. 4J. ) que les Egyptiens ont reconnu le
Dieu Pet y que les Romains ont révéré fous le nom
de Ç r e p itu s cette figure de bronze accroupie,
qui n’ eft chargée d’aucune efpèçe de coeffure, ni
même d’aucun genre de vêtement, 8c dont la
tête eft rafée 5 cette figure, dis-je, nous donne la
repréfentation de ce Dieu 5 tout ce qu’on peut y
remarquer convient du moins à une Divinité familière
& fans cérémonie. D’ailleurs , fon aélioa
eft parfaitement repréfentée 3 elle eft jufte 8c momentanée
, telle enfin quelle le doit être pour
cette efpèce d’expreffion. Je dirai plus : j’en ai
peu vu d’aufti complette de cette nation, foit pour
le nud, foit pour le trait & la difpofition 5 elle a
même des fentirnens de chair.
Ces raifons m’engagent à regarder ce bronze
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comme un monument rare 8c recommandable,
toute idée de fa repréfentation à part.”
Le cabinet de Ste Geneviève renferme une petite
ftatue de bronze, qu’une attitude femblable a
fait appeler çrepitus.
CREPERE fores , expreflion très-fréquente
chez les.comiques latins. Voyez Po r t e .
CREPUNDIA y étoiènt les joujoux des en-
fans : ce mot devint très-ufité, depuis qu’on l’eut
appliqué aux marques particulières avec lefquelles
on expofoit les enfans pour les reconnoitre un
jour. Les romans grç/rs & les comédies latines
n ont fouvent pas d’autre dénouement que les re-^
connoiffances opérées par les Crepundia, appelées
chez les Grecs yvupls/xKTK 8c trirxpyeivct. On en
verra le détail dans HéliodorèfÆthiopic. lib. iv . ) 8c dans Longus ( lib. 1. circa.initium ). Plaute
dans le Rudens ( TV. 4. I I O . ) parle de crepundia
fur lesquels étaient gravés les noms du père & de
k rnere de l’enfant expoféj c’étoient une petite
épée d’or, une petite hache à deux tranchans d’or,
une petite pièce de monnoie d’argent, deux mains
jointes, une petite truie avec fes cochons de lait,
& une bulle d’or. On lifoit les noms fur l’épée 8c
fur la hache.
Cr e p u n d ia dé ligna par la fuite les langes des
enfans expofés, dont la couleur fervoit aufii à les
faire reconnoitre. Sa lignification devint enfin
plus étendue , & il exprima le berceau ou les
langes de tous les enfans. Pline l’a employé dans
ce fens ( x i. y 1. ) : Semeftris locutus eft Croefi ftlius
in crepundiis.
CREPU SIA y famille Romaine dont on a des
médaillés :
C. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
CRESIUS, furnom de Neptune, du mot grec
*pv$!os, de Crète.
CRESPHONTE , arrière petit-fils d’Hercule ,
& chef des ïféraclides, rentra avec fes deux frères
Temene 8c Ariftodème, dans"le Péloponnèfe,
huit ans après la guerre de T ro y e , & fe fit Roi
de Meffénie, d’où il chaffa la poftérité de Neftor.
Voyez MÉROPE.
CRESUS, Roi de Lydie. Les anciens Hfiftoriens
racontent de ce Prince plufieurs faits qui méritent
de trouver place parmi nos fables. Créfus voulant
éprouver la véracité des Oracles, afin d’être en
état d’affeoir un jugement certain fur les réponfes
qu’il en recevroit, envoya à tous ceux qui étoient
les plus célèbres, foit dans la Grèce, foit dans
1 Afrique, des députés qui avôient ordre de s’informer
chacun de leur côté de ce que faifoit Créfus
dans un certain jou r , & à une certaine heure
qu on leur marqua. Ses ordres furent pon&uellç-
«nent exécutés. Il n’y eut que la réponfe de l’Oraa
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cle de Delphes qui fe trouva véritable. En voici
le fens : Je connois le nombre des grains de fable
de la mer & la mefure de fa vafte étendue. J'entends
le muet & celui qui ne fait point encore* parler. I le s
fens font frappés de Codeur forte d'une tortue qui
eft culte dans L'airain 3 avec des chairs de brebis >
airain dejfous, airain dejfus. En effet, le Roi ayant
voulu faire quelque chofe qu’il ne fût pas pefli-
ble de deviner , s’étoit occupé à cuire lui-meme ,
au jour 8c à l’heure marqués , une tortue avec un
agneau dans une marmite d’airain, garnie d un
couvercle d’airain. Créfus, frappé de ce que l’Oracle
avoit deviné fi'jufte, envoya au temple de
Delphes les plus '•riches préfens. Enfüite les députés
eurent ordre de confulter le Dieu fur deux
articles. Premièrement, fi Créfus àev oh paffer le
fleuve Halys pour marcher contre les Perfes 3 8c
enfuite quelle feroit la durée de fon empire ? Sur
le premier article , l’Oracle répondit que s’il paf-
foit le fleuye Halys,, il renverferoit un grand empire
5 fur le fécond, que fon empire fubfifteroic
jufqu’à ce qu’on vît un mulet fur le trône de
Médie. Ce dernier Oracle lui fit conclure que, vu
l’impoflibilité de la chofe, il étoit en pleine sûreté.
Le premier lui faifoit efpérer qu’il renver-
feroit l’empire des Mèdes. Mais quand il vit que
le contraire de fes -précomptions étoit arrivé, il
écrivit des reproches à l’Oracle de ce que, malgré
les préfens fans nombre qu’il lui avoit faits,
il en avoit été fi indignement trompé 5 mais le
Dieu n’eut pas de peine à juftifier fes réponfes.
Cyrus étoit le mulet dont l’Oracle avoit voulu
parler, parce qu’il tiroit fa naiffance de deux peuples
differens, étant Perfan par fon père, & Mède
par fa mère. A l’égard de l’empire qu’il devoit ren-
verfer, ce n’ étoit pas celui des Mèdes, mais le
fîen propre.
Le fils de Créfus étoit muet de naiffance. Le
jour que Cyrus emporta d’affaut la ville de Sardes,
ce jeune Prince voyant un foldat prêt de décharger
un coup de fabre fur la tête du R oi, qu’il ne
connoiffoit pas , excité par fa crainte 8c par fa
tendreffe pour fon père , il fit un effort qui rompit
les "liens ae fa langue , & il s’écria : Soldat, ne
tue pas Créfus.
CRETAy borne du cirque. Voyez Craie.
CRETARIA ars. Gruter ( 641. 2 , 3 , 4 . ) rapporte
plufieurs inferiptions dans lefquelles on lit
ces mots. La mieux conferyee eft-la . fui van te-, -
trouvée à Metz :
A R T I S . C R E T A R . DES. Q U I . V I X I T
A N . X X X . M . II. E T . A M A T O R I A E . A N I
MULAE. M A T R I . EJUS. V I V A E . Q. C . A
R A T U L L I U S . A M A T O R . F A T R I . E T M A T
R I . P. C. O . S. V . T . I.
Les foulons fe fervoient de la craie pour blan