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F A B U L IN U S y dieu de la parole, qui étoit
honoré chez les romains, dit Varron. On l’invo-
puoit fur les enfans, & on lui faifoit des facri-
fices pour eux , lorfqu’ils commençoient à parler
& à bégayer quelques mots. C ’étoit un des dieux
qui préûVipieiic à l'éducation des enfans. ( Non-
n:us Marcellus c. X I I . n°. ƒ 6. ) Le nom de Fait
uk nus croie dérivé de fabulari, converfer.
• F A C T IO N S ; > . , , . FA C T IO N E S • ( c eft le nom que les romains
donnoient aux d.fférentes troupes , ou quadrilles
de combattons qui c »uroient fur des chars, dans
les jeux du cirque. Il y en avoir quatre principales
diftmguées par autant de couleurs différentes,
le verd, le bleu, le rouge & le blanc, d’où on
les appelloit la faction bleue, la faction rouge 3 tkç.
L ’empereur Domitien y en ajouta deux autres ,
la pourpre & la dorée ;. dénomination prife de
l’étoffe ou de l’ornement des tuniques qu’elles
.portoient : mais elles ne fubfiftèrent pas plus d'un
fiècle. Le nombre d e s factions fut réduit enfuite
aux quatre anciennes. Dans les fpeétacles la faveur
des empereurs & celle du peuple fe parta-
geoit entre les factions , chacune avoit fes parti-
fans. Caligula fut pour la faction verte, & Vi-
telliits pour la bleue. Il réfulta quelquefois de
grands défordres d e i’ intérêt trop v if que Iesfpec-
tateurs prirent à leurs fadions. Sous Juftinien,
une guerre fanglante n’ eut pas plus fait de ravage ; :
il v eut quarante mille hommes de tués pour les
factions vertes & bleues. Ce terrible événement
fit fupprimer le nom de faltion dans les jeux du
cirque.
Il elt fait fouvent mention dans les inferiptions
romaines de ces fallions , de leurs chefs ÿdomini
factionum, des cochers qui les compofoient, agi-
ta tore s , dz s chevaux qui lesavoient fait triompher,
& c . &c. On trouve dans Gruter un éloge emphatique
de ces cochers, F act ioitar tvs pr im u s
8ÙI TEMPORIS E T S O LU S . ( Thef. infer. 338. 3. )
Faction , roi de LyrnefTe. Voyeç Briséïs,
F A C T O R E S , au jeu de balle .étoient les joueurs
qui la renvoyo'ent ; & les d atons, ceux qui la
iançoient, qui fervoient. Plaute ( Curcul. I I . 3.18.) :
Fc datons , If factor es omnes fubdam fub folum.
F A D IA y famille romaine, dont on a des m<>
dailles,
RRR. en bronze.
O . en or.
O . en argent.
F A G U T A L y un temple de Jupiter , qui fut
ainfi nommé de l’arbre que les anciens appelloienp
F AI
fa g u s , hêtre ; cet arbre étoit confacré à Jupiter,
& le hafird voulue qu'il s’en produifit un dans
fon temple , qui en prit le furnom de fagutal.
D’autres prétendent que le fagotai fut un temple
de Jupiter, élevé dans le voilïnage d’une forêt
de hêtres. Ils en apportoient pouf preuve, que
la partie du mont Efquilin, qu’on appelloit auparavant
mons A ppiu s , s’appella dans la fuite
fagutalis. Par la même raifon, il y en a qui
conjecturent que Jupiter Faeutal eit le même que
Jupiter de Dodone, dont la forêt , dafent-ils ^
étoit plantée de hêtres, f * g i '
F A I M , nom d’une déeffe chez les anciens.
Ils la plaçoient aux portes de l'enfer,
avec la vieilldfe, les foins , les chagrins , lés
pleurs, les maladies, la crainte, la pauvreté &
les autres divinités malfaifantes. ( Vojfîus de idol.
lib. V I I I . cap. V . à la fin. ) Les laeédémo-
niens avoient un tableau de la Faim dans le temple
de Minerve Chalcioëque. Elie étoit repréfentée
fous la figure d’une femme hâve & pâle, d’ une
maigreur affreufe, & qui avoit les mains liées
derrière le dos. ( Polyænus , I. I I ., dans Hippo-
. damas.%)Si les anciens n’en faifoient pas une déeffe,
les poètes au moins la perfonnifioient. Ovide ( Mé-
tam. liv. V. ) la repréfentè fous la figure d'une
femme sèche , qui a le vifage pâle & hâve, les
yeux enfoncés, le corps maigre & décharné. Virgile
l'appelle une mauvaife confeillère yjnalefuada
famés -, & la place à l’entrée de l’enfer, comme
on l’a dit plus haur.
FA ISAN . Ifidore feul ( X I I . 7. ) a dit que
cet oifeau étoit originaire d’une ifie de la Grèce,
appellée Phafis. Toute l’antiquité l’a fait venir
des bords du .Phafe , de la Colchide, & a répété
qu’il en avoit été apporté par les Argonautes.
Martial & Manilius ont chanté cette tradition.
Martial. ( X I I I . 72. ) :
Argiva prïmum fum tr&nfportata canna,
Ante mihi nàtum nïl nifi Phafis erat.
Manil. v . 370 : ......... Numidarum pafcimtir oris,
Phafidos & damnis ; arcefiitur indè macetlum,
Undè auratanovo conveda eji cequorepetits.
C e que Manilius dît ici de l’Afrique, rlppelle
le foin avec lequel Ptolémée Phyfcon confervoit
les faifans en Egypte. Il affuroit, dit Athénée
( X IV . ) , 'qu’il n’en avoit jamais fait fervir fur fa
table, mais qu’il les confervoit comme un tréfor.
Capitolin dit que l’empereur Pertinax ne fit
jamais fervir de fdifan dans fes repas ordinaires,
& qu’il n’en fit jamais de préfent. Alexandre Severe
les réfervoit auffi pour les jours folemnels, tels
que les calendes de janvier , les hilaires, les fêtes
de Cybèle , les jeux d’Apoilon , le repas de Jupiter,
& les faturnales. ( hamprid, cap. X X X V I I . )
Mais l’infenfé Caligula, qui s’étoit fait adorer du
peuple
F A I
peuple romain, voulut qu’ofi immola tous les
jours à fa ftatue, entr’autres victimes rares &
chères, des faifans. ( Sueton. Calig. )
F A IS C E A U X , f. m. pl. Les faifeeauxétoient
compofés de branches d’ormes, au miheu def-
quelles iïy avoit une hache ; le tout attaché & lié
enfemble par des courroies Plutarque, dans les problèmes
, donne des raifons ae cet arrangement,
qu’il n’eft pas néceffaire de tranferire ici.
Florus, Silius Italicus, & la plupart des
biftoriens nous apprennent que le vieux Tarquin
apporta le premier de Tofcane à Rome, l’ufage
des faifeeaux y avec celui des anneaux, des chaifes
d’ivoiie, des habits de pourpre, & des autres
fymboles de la grandeur de l’empire.
' . Quelques autres écrivains prétendent néanmoins
que Romulus fût l’auteur de cette inftitution ;
qu’ il l ’emprunta des étruriens; & que le nombre
de douze faifeeaux qu’il faifoit porter devant lu i ,
répondent au nombre des oifeaux qui lui pro-
nofliquèrent fon règne ; ,011 des douze peupl.s
d'Etrurie, qui, en le créant ro i, lui donnèrent
cha.u.n un officier pour lui fervir de porte
faifeeaux.
Quoi qu;il en f>it, cet ufage fnbfifta non feulement
fous les rois, mais auffi fous -les confuls
& Dus les premiers empereurs. Horace appelle
les faifeeaux y fuperbos y parce qu’ils étoient les
marques de la fbuveraine dignité. Les confuls fe
les arrogèrent après l ’expulfion des ro:s ; de là
vient que fumere fafees , prendre les faifeeau x,
Scponerefifces, quitter les faifeeau x, font les ter
mes dont on fe fervoît qu n i on étoit reçu dans
la charge de conful, ou quand on en fortoit.
Vingt quatre faifeeaux, portés par autant d’huif-
lbers, précédoier t le diétareur, & douze feulement
précédoient les confuls : les préteurs des provinces
& les ’ oroconfuls en avoient fix , & les préteurs
de villes deux; mais les décemvirs, peu de temps
.après être entrés en exercices , prirent chacun 1
douze faifeeaux & douze li&eurs. V.oyc^ D éc
e m v ir .
Des deux confuls un feul faifoit porter les fa if eeaux
devant lui pendant un mois; l ’autre mar-
choit pendant ce temps précédé d’un feul accenfusy
& fuivrde li&eurs armés defimples bâtons. ( I)ionyf.
lib. V . ) Le plus âgé des confuls étoit précédé
des faifeeaux perdant le premier mois du con-
fulat, le plus jeune pendant le fécond; & ainfi
alternativement de mois en mois. ( Csfarem,
dit Suétone de Jules Céfar, aritiquum retulijfe mo-
remf ut quo menfe fafees non haberet, acçepfus ante
fum iret, lillores porte fequerfntnrf
Dans Rome , les faifeeaux étoient dégarnis de
bâches; on ne les ÿ replaçait qu’après etre forti
Antiquités y Terne IL*
F A L (Tsf
des portes de cette ville. Valerius Poplicola établit
cette diftin&ion par refpeél pour le peuple
romain. ( Dionyf. V . ) Lorfque le magillrat, qui
avoit le droit de fe faire précéder par des licteurs
chargés de faifeeau x, éto^t dans fa maifon ,
les liéteurs attachoient les faifeeaux a fa porte.
Pétrone ( cap. X X X . ) in poftibus triclinii ferfeet
erant cum fecuribus fixi.
Les faifeeaux étoient appelles laureati, à caufe
des feuilles de laurier que l’ on plaçoit à leur extrémité
fupérieure , comme on les voit (ur l are de
T itu s , & fur d'autres monumens.
On a cru mal-à-propos que l’on y attachoit
toujours une couronne de laurier. Cette couronne
paroît quelquefois fut les médail es. ( Spanheim.
de pr&fi. num. tom. 2. pag. 80. )
Sur les monumens, la colonne trajane en particulier
, les haches des faifeeaux font ordinairement i
un feul tranchant, placé vers le milieu de leur
hauteur, & non au fommet. Les haches fout
enveloppées dans un fourreau, qui eft très-fen-
fible ; car les grecs & les romains renfermoient
toutes leurs armes dans des fourreaux, & ne les
en tiroient qu'au moment du combat. Winckei-
mann a cru reconnoître le fourreau des haches
fur un bas-relief, publié dans fes monumenti and-
\ chi n°. 178. Sous les empereurs ces haches étoient
! d’argent. (Anth ol. lib. I V . ca p .X L I I .p a g . 378.)
FAISULA ,' en Italie. Fai. en lettres étrufques.
M. Combe attribue une médaille autonome
de bronze du cabinet de Hunter , avec les lettres
ci defius, à la. ville de Faifula.
F A L A C E R3 dieu des romains.
On ne fait pas trop quelle étoit la fonction de
ce dieu. Il y en a qui croient qu’ il préfidoit aux
colonnes du cirque , nommées f a U , & dont il
eft parlé dans la fixième fatyre de Juvenal. D ’autres
ont dit, d’après Varron ( ling. lat. I. V I .) ,
que Falacer étoit le dieu des pommiers ; mais il
y a des critiques qui prétendent que cet endroit
de Varron a été mal entendu. C e qu'il y a de
certain , c’eft qu’entre les Flamines , il y en avoit
un nommé Flamine Falacer.
F A L A Ç R IÆ des Portions.
Muratori ( 100. 6. Thef. ) rapporte une inferip-
tion , dans laquelle on lit ; Fa l a ç r . deæ pom.
Si Pom n’ eft pas mal lu pour Pont , on peut croire
que ce furnom de Pomone eft relatif à la divinité
appellée Falacer par Vairon. ( de ling. latin,
lib. V I . )
F A LÆ . Veye% PhALÆ.
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