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Pour Te venger des mépris de Olaucus > Circé
changea la belle Scylla en un moniire effroyable,
Voyc% Glaucüs , Scy l la. Elle avoit, dit-on,
le pouvoir de faire defcendre les étoiles du ciel.
Circé époufa le roi des Sarmates, qu'elle empoi-
fonna bientôt après. Le Soleil, fon père , pour
la retirer d'entre les mains du peuple irrité , la
prit alors fur fon char, 8c la tranlpôrta en Italie.
Rien n'é’galoit la beauté de fa voix 8c celle
de fon vifage , que la dépravation de fes moeurs.
Cependant' malgré fes enchanremens, fes crimes 8c fes moeurs corrompuès-, elle: ne lailfa pas de
recevoir les honneurs divins: On l’adoroit encore,
du tems de Cicéron, dans l'iile d’Æa , où elle
avoit régné , après' avoir été chaffée de la Sàr-
matie.
« Parlerai-je de Circé , dit M. Rabaud de Saint-
Etienne , cette autre, magicienne,?. Si l'on veut
bien fe rappeler là géographie dés pays fepten:
trionaux de l'Europe, on verra que ‘la généalogie
de cette prinoeife , n'eft que la géographie
de la province de Circaftîe On i appeloit les champs
de Circé-, Circ&i campi. Apollonius^ ( L i l. ) dit
que le Phafe dpfeend des montagnes d'Amaràn-
the, au pied de!quelles font les champs de Circé j
Sc Dionyfius Ater nous apprend qu'à.l'extrémité
du Pont-Euxinhabitent les Tyndarides,,& enfuite
les Çolques , qui touchent au Caucafe , 8c qui
y vinrent autrefois d'Egypte ; que le Caucafe 3
le long du détroit d’îiircanie3 forme une chaîne
de montagnes élevées , d'où defcend le Phafe ,
q u i, coulant dans‘les campagnes de Circé vers le
midi, fe' précipite dans l'Euxin. Il y avoit une
ville-appelée Cire sium 3 fituée fur le Phafo; & la
capitale de ce pays s'appelle encore aujourd'hui
Terké (on doit qbferve-r que le nom de Circé. fe
pronpnçoit en grec Kirké. ). Cette contrée étoit
autrefois très-peuplée 5 & il paroît , par ce quen
rapporte Cellarius {t. 1. p. 220: 2 2 1 .) ,„que la
civilifation y avoit fait de grands progrès. Selon
cette géographie , la Circaffie , voifine de la
Perfe., de la 'Médie 8c de-la ville d 'Æa, devoit
être parente de Perfée , ou de Perféis , ou du
roi Perféus de Médée, & d’Æétas. O r , l’hif-
toire le dit ainfî : comme province orientale pour
les G rec s, Circé étoit fille du Soleil ; comme
voifine de la Perfe, ellè étoit foeur de Perféis
ou de Perfée. Sous-les deux rapports de voifine
de la Perfe 8c de contrée orientale , elle étoit
petite-611e de Perféus , père d'Hécate 3j8c fille
d'Aftétopé, qui devoit le jour à Hypérion ou
le Soleil. Comme voifine de Pi fie d’Æa , elle
étoit' foe u r .d'/Estas„ & alors elle étoit née du
Soleil & de Perfé ; ou bien elle n’étoit pas la
foeur d’Æétas, mais fa fille, 8c alors elle étoit
foeur de Médée ; & Hécate, fille de Perféus,
étoit leur mère à toutes deux. Et voilà-que Perféus,
roi de la Taurique, c'eft-à-dire, le mont
Taurus,. & Ja Circafïie, & la Médie, & la Perfe,
& le pays d'Æa, font de tjès-proches paréos ,
c 1 R
alternativement fils, pères, frères 8c foeurs les I
uns des autres. » C.'eit ainiî que k géographie a, I
fervi à cet élégant écrivain pour débrouiller plu- I
fieurs fables mythologiques. "—-„A1 : I
La dan ce (/. 1. c. 2 1 .) dit que Circé fut au fil I
appelée Ma r ic a ( Voye^ ce mot) , 8c que les I
habicans de 'Mintume l'adoroient lous ce nom. I
Mais d'autres afiurent que c'étoit Venus qu ils I
honoroient fous la dénomination de Marica.
Muratori ( 3 53. 3 .F hè f. Infor.f rapporte 1 in- I
fcription fui vante, trouvée en Efpagrie, 8c gravée 1
en l'honneur de Circé :
A U C T - Q R I T A T E . I M P . C A Æ S .
M . A U R E L I I . A N T O N I N L PII. F E L I C .
A U G . P A R T H I C . M A X . B R I T . M A X .
P O N T . M A X . E T D E C R E T O C O L L
X V . S A C . F A C . S E R V E S . C A L P U R N I U ’S
D O M I T l ü S . D E X T E R . P - R O M A G I S T . A R A M I
C 1R C E S . S A N C T I S S I M A E . R E S T I T U I T
D E D I C A T . X V I I . K . J U L . I M P . A N T O N I N O I
A U G . I f » B A L B I N O . II. C O S
CIR CENSES luii. Voye^ Cirque (Jeux du). I
CIRCENSES equi. Voyeç CHEVAL.
CIRCITOR défignoit, dansia milice > l'officier I
prépofé aux rondes, & dans l'ordre c iv il, un I
artifan qui erroit dans les villes 8c les .campagnes I
pour offrir fes fervices.
CIRCONCISION. Nous voyons dans Hérodote I
(Hb. 2. ) , Diodore de Sicile (lib. 1 & 4. ) , & |
Strabon (é/é. 16 & 17;) s que les Egyptiens &
les Ethiopiens pratiquoient cette cérémonie doü-
loureu'fe , fans que l’on pût favoir lequel de ces
.deuxpeuples l’àvoit erifeignée à l'autre. Ils difenc
'auflî que les Phéniciens &-4 es Syriens imitèrent
en cela les égyptiens leurs voifins. Hérodote ajoute
encore à ces peuples circoncis les Colches, &
il conclut de cette éonformité de pratique, qu’ils
étoient une colonie fonde de l'Egypte. Des-Col*
ches, la circoncifioii fe répandit parmi les peuples |
qui habitoient les bords du Thermodoon & du
Parthénius. r \
Lzcirconcifion étoit une des épreuves auxquelles
les prêtres égyptiens foumettoient ceux qui vou*
loient être initiés à leurs myfrères & à leurs
cqnnoiffances phyfiquçs- ou mathématiques. Ç'eft
de la circoncision que l'on entend le paffage de
Porphyre ( Vitu Pyckagor. p. 183. )> ou cet écrivain
dit : que les prêtre# de Thcbes prefer-ivirent U
Pythagore des épreuves tr'es - pénibles: Cs \très-
éloignées des principes religieux établis dans U
'Grèce.
CIR CU LA T OR. Voye% Charlatan .
CIR C U M F OR A N E l. Voye1 Charlatan.
1 CIRCUMLATIO j aéfiop de4ecouer quelque
c 1 R
[ chofe en tournoyant. Lorfque les Grecs & les
|Romains purifioient quelque objet pro.ane par
Ile moyen des flambeaux, ou par 1 alperiion
Ide l'eau luttrale , ils obfervo.ient rpligieuiement
Ide la jeter en tournant fur eux-mêmes. Ils tai-
Ifoient de plus faire un tour fur lui-même a 1 objet
■ qu’ils vouloient purifier , comme ils le prati-
Iquoient en adorant les fimulacres des divinités.
IDe-là vient que prefque tous les mots grecs rela-
Itifs aux facrifices & aux luftrations, font prece-
idês de la prépoiition mpt . autour. S e rv a is . ( m
n . 229.. ) nous fournit cette explication :
I Ctrcurntulit, purgavic- Antiquum verbum eft. L lau-
mus : Pra larvato tc circumferam , id eft purgalo.
■ R'evi luftratio à circumlatione dicta eft vel tede ,
mie/ fulphuris. Voye^ A D O R A TIO N .
I C1RCUM PEDE S , efclaves on ferviteurs qui
létoient toujours placés auprès de leur .maître „ l o u a fes pieds, pour exécuter plus promptemept-,
Ifes volontés. Cicéron dit C r e n -. 1. 36. ) •' S e r v o s
\ a n i f i c e s p u p i l l i chm h a l e r e t d e m i , c ir c um p ed e s
‘a utem h om in e s f o rm o f o s & l i t e r a t o s .
I C1RCUMP OTATIO , repas funèbre. Les
■ Grecs & les Romains avaient coutume de faire
■ après les funérailles, un repas en l’honneur des
(morts. Ils y afliftoient couronnés, de rôles, & la
{gaieté qui y régnoit, faifoit bientôt pe-rdre de
H'iie fârni ou le parent dont on venoit de pleurer
ï ] a perte. Solon à Athènes , & les décemvirs à
■ jJRome , s'efforcèrent d’abolir cet ufagë ablnrde ;
■ mais ils ne. purent y reuffir. La loi des XII tables :
■ UBI SERVIL1S.-UNCTURA , OMNISQUE C IIl-
■ cumpoxatio TOLLATUR , demeura prefque
■ toujours'fans effet. ^ .
I AVinckelmann a, reconnu l’emblème d’une cir-
tumpotatia, fur une améthyfte de Stofch (il,, ciaf.,.
fc°. 798.). Qny voit deux génies, dont l’un porte
* in flambeau renverfé , emblème de la mort,
ljautre tient d'une main un a.rq & uqe flèçhç. ,,
§8t préfente de l'autre un bocal au premier génip.
Ce bocal défigne , félon Winckelniann, le repas
'funèbre, appelé chez les Grecs sripiJlist»«»,
Iwirav«. , rbipK , & par les Latins circumpo-
mQtio.
■ CIRCUMVERTERE in orient. Voye^ A d o -
Ration.- .
I CIRE. Les anciens ont employé la cire à un.
{«grand nombre d'ufages différens- Us s én-^ fe.r-
lyoient quelquefois., comme nous, pour s ecl.ai-
irer. Voye% -Bougie. Les peintres l'eipployoiént
"mour- 1' en ca u s j iqu e ( Voyez ce mot. ), Les,
. l ’culpteurs faifoient leurs modèles en cire 3 8c
ç'eft à ia dernière main.,, qu'ils leurs donnaient
avec les ongles, que lait ailulion Juvénal («S^r, IHSK B, Exigite 3. ut mores teneros ceu pollice ducat,,
i Ç'.t fl. quis. l£.Ka: V,uliup7 ~fnc.it..
CI R ^3
Ils- faifoient auffi des bulles en a r c ,q u i retra-
çoient à chaque famille les traits de fes ancêtres
illuftres , que l'on plaçoit dans les atrium, & que
l’on portoit aux funérailles. Ces portraits en cire
étoient défignés fouvent’ par le mot cera. Ovide
dit ( Faß. i. y.91.)
P erlege difpofitas generofa per atria çeras.
Et Juvénal (Sat. v in . 19.) .*
Tota licet veteres exornent undique cera
Atria.
Les magiciennes faifoient auflî , pour leurs
enchantemens, des figures de cire, qui reprélen-
toient ceux quelles dev ou oient aux malheurs 8s
à la mort. Ovide dit (Heroi. vi. 9 1 .) :
Devovet abfcntes , fimulacraque cerea fingit.
La cire fervoit aux anciens, à lier les tuyaux
de leurs Syringe s ( Voye1 ce m o t) , ou flûtes
, rufliques. Martial fait parler un eje cç$-h#ru-mens
groffiers (x iv . 63.) ï
Quid me compaSlutn ceris ,, £ arundine riaes ? .
Qus primiim e-xfi’rucïa efififiula , talis erat.
On couvroit les oeuvres-vives- des navires avec
un enduit de cire, afin d’empêcher 1 humidité
den pénétrer les bord âges j 8c Ion en peignoic
à l’encauftique les oeuvres-mortes. De-la vienc
qu’Ovide donne- aux navires l’épithète c erat a
( Heroid. v. 42.) :
C&r-ula ceratas accipit unda rates.
L'ufage le plus ordinaire de la cire étoit pouf
écrire , à caufe de la, facilité; qu’elle o-ffroit pouf
les ratures. Nous parlerons‘plus bas des tabler-.
tes de cire. Lorsqu’on y écrivoit des, lettres pur
des te fi am en s , on les replioit, les liqit avec un-
fil , on remettoit de la cire for ce fil pour recevoir
l'empreinte d’un cachet. Quelqu’un dans
Plaute ( Bacçh. rv. 41 6^. )' voulai t écrire une
lettre, demande un ily le , de la cire, des tablettes
& du fil :
Stylum 3 ceram , & tabellas , & lïnum»
On, avoit coutume de mouiller avec de là fdive
: la, pierre qui fervoit à cacheter, de peur que la
cire ne s’y attachât. De - là vient què'Juvénal
appel le gfitnma. uda,, un anneau oui fervoit- de
cachet 5 ce .que fôn fcholiafte expriinp.pàt cette'
phrafe \ f cliva te fia m,_ proptcn-jjgnyciili
nem. Ovide dit de lui même à. ce fujét.-qpelqn^
chofe de très.- fgi):itù.€l > il fe pcintt cachetaî+ÿ