tl^o FAR
tantum trat crêté , ut putares detraftum parietem
ni'mbolaborare. «Des ruiffeaux de gomme coûtaient
»» fur fon front aveç la Tireur , & la craie étoit
» fi epaiffe dans les ridesde fes joues , qu'on l’au-
» roic pris pour un mur que la pluie auroîc de-
aï potirllé de fon enduit ».
Poppée , cette célèbre courtifane, douée de
tous les avantages de fon fexe, hors de la chaf-
teté y ufoit pour fon vifage d’une efpèce de fard
on élue ux , qui formoit une croûte durable , & pu;
ne tomboit qu'après avoir été lavée avee une
grande quantité de la it, lequel en détachoit les
parties & découvroit une extrême blancheur. Elle
mit ce nouveau fard à la mode, lui donna fon
nom, poptanapinguia } elle s’en feroit fervi même
dans un e x il, dit Juvénal, ou elle auroit fa:t
mener avec elle un. troupeau d’ânefles, & elle
fe feroit montrée avec ce cortège jufqu’au pôle
hyperborée.
Cette pâte, de l’invention de Poppée , qui
couvroit tout le vifage, formoit un mafque, que les
femmes portoient toujours dans ^intérieur de leur
maifon ; c’étoit-là, pour ainfi dire , le vifage do-
mellique, 8c le fepl qui étoit connu du mari
Ses lèvres, fi nous écoutons Juvénal, s’y atta-
choient comme les oifeaux à la glu.
.......... . Hinc miferi vifeantur labramariti.
Le teint tout neuf j la fleur de peau ri’ étoit
faite que pour les amans ; & fur ce pied-là,
ajoute l'abbé Nadal, la nature ne donnoit rien ni
aux uns , ni aux autres.
Les dames romaines fe fervo'ent pour rouge ,
au rapport de Pline, d'une efpèce de fucus, qui
étoit une racine de Syrie, avec laquelle on teignoit
les laines. Mais Théophrafte ell ici plus exaét
que le naturalifte romain : les grecs, félon lui,
appelaient fucus, Çvws, tout ce qui pouvoit
peindre la chair j tandis que la fubftance particulière
, dont les femmes fe fervoient pour peindre
Içurs joues en rouge , étoit diftinguée par le nom
de ri^ion, racine qu’on apportoit de Syrie en
G rèce, pour cet ufage. Les latins appellèrent cette
plante radicula ; & Pline l’a confondue avec la
racine employée pour la teinture des laines.
Il eft li vrai que le mot fucus étoit un terme
général peur défigner le fard, que les grecs &
les romains ayotent un fucus métallique qu’ ils em-
ployoient pour le blanc, & qui n’étoit autre
chofe que la cérufe ou le blanc de plomb de nos
parfumeurs. Leur fucus rouge fe tiroit de la racine
tiglon, & étoit uniquement delliné pour rougir les
joues : ils fe fervirent aufli dans la fuite pour le
blanc d’un fucus, compofé d’ une efpèce de craie
argentine , appellée craie de Venife ; & pour le
rouge du purpuriffum, préparation qu’ils faifoient
F A S
avec Pécume de la pourpre, lorfqu'ellë étwï
encore toute chaude#.
Pa r i a , ifle. fapiaio.
Les médailles .autonomes de cette ifle font ;
RRRR. en argent. PelUrin,
O. en or.
O. en argent,
FA R R É A T IO N . Voye^ C onferréation*
FA R SU LE IA , fa i lle romaine dont on a de*
médailles.
C . en argent,
O, en bronze,
O. en or,
FARTEURS ,
FARTOP.ES y
valets chargés d’en-
ou Engraisseurs',
graifler de la volaille. II
y en avoit aufli d’em-
ployés dans la cuiflne fous le même nom : c’é-
toient ceux qui faifoient les boudins , les fauflices
& autres mets'de la même forte. | On appel'oit
encore faneurs y fartores , ceux qui mieux connus
fous le nom de nomenchteurs., nomenclatorts,
difoient à l’oreil’e de leuvs maîtres , les noms des
citoyens qu’ ils rencontroient dans les rues , lorfc
que leurs maîtres briguoient quelque place importante,
à la nomination du peuple. Ces orgueilleux
patriciens étoient alors obligés de lui
faire leur cour, & ils s’en acquittoient allez communément
de la manière la plus honteufe & U
plus vile. On peut en donner pour preuve l’tnlli-
tution de ces farteurs , qui indiquoient à I alpirant
à quelque dignité , le nom & la qualité .d’un
inconnu qui fe trouvoit fur fa route, & qu’ il
alloit familièrement appeller par fon nom, &
cajoler bafTemënt, comme s’il eût été^ fon protecteur
de tout temps. On donnoit à ces do-
meftiques le nom de fartores, farteurs, parce que
velut infercirent nomina in aurem candidati : on les
comparoir par eette dénomination aux farteurs
de cuiflne j ceux-ci rempülfoient des boudins *
& ceux-là fembloient être gagés rçour remplir &:
farcir de noms l’ oreille de leur maître. ( Chevalier
de Jaucàurt. )
FAS y nom d’ une déefle des anciens romains.
C ’étoit un nom qu’ ils donnoient, à la jutfice,
ou à Thémis, parce qu’elle apprenoît aux hommes
à demander ce qui ell licite & permis. Fas
en latin , comme en grec Qlfus3 lignifie ce qui eft
permis. Voyez F f.STTS au mot Thémis.. Aufone ,
Technopâgn. ldyll. XII. de diis. Le vieux Gloffaire^
grec & latin, traduit , fa s , jufiitia%
FAS
F AS CIÆ. Voyez Bandelettes & Bordure.
FA SC IN A T IO N .
Les romarns crurent qu’ il falloit oppofer des
dieux à «.es puffanecs mal t'ai fan te s qui fafeinent
les nommes ; ils créèrent le dit m Fufcinus, & la
deefle Cunina. Nous apprenons de Varron, que
les l'ymbJes du dieu l'afdnus étoient infâmes,
Zjt qu’ôn les lufpendoit au cou des enfans, ce
qui ^fl canfirmé par Pline. ( Hijh nat. I. X X V 11I.
e. I V ) Le P. Hardoüin ( tom. IL pag. 451.
col. 1. ) a ofé foutenir feu l, que les amulettes des
enfans, dont parle Pline, n’a\ o.ent rien d obfcène,
il a meme reproché aux commentateurs de s^être
trompés fur cet objet. Voye% Fa sc in u s .
Le culte que les grecs rendoient à Priape,
étoit fans doute honteux j mais ce culte^ naquit
peut-être de réflexions profondes. Ils l’avoient
reçu d^s égyptiens, dont on fait que les hiéroglyphes
prclentent fouvent les attributs de. ce
dieu. Ils étoient une image fenfïble de la fécondité,
bc apprenoient au peup'e grolfler, que la
nature n’elt qu’une fuite de générations. Unis
dur les moniimens égyptiens, avec l’oe il, fymbole s
de la prudence ( v^yez Pignorius , menf. ifiac.
pag. z i . ) , ils i.ifinuoient aux. hommes, qu’une
intelligence luprême reproduit fans ceffe l’univers.
Ces allégories furent perdues pour les grecs,
tes éti'ufques & les romains 5 ils continuèrent
néanmoins à regarder l’image de Priape comme
un puiffant préfervatif. Ils n’ y virent plus qu’un
objet ridicule qui défarmeroit les envieux, & qui •
en partageant leur attention , affoibliroit leurs
regards iuneftes. G or i, dans fon Mufeum. etrufe. -,
p. 143 , nous alïure que les cabinets des curieux ,
en Tofcane, renferment pbfieurs de ces amulettes,
que les femmes étfüfques portoient 8é atta-
choient au cou de leurs enfans. T homas Bartholin
(d e puerperio vet. p. 161.) a publie un de ces
infâmes amulettes , après ceux que Pignorius aveit
déjà donnés. Ceux-ci repréfev;tent feulement une
main fermée, dont le pouce ell Lféré entre le
doigt index & le doigt du milieu. Delrio, Val-
lefius & Gutierrius, cités par Fromann ( 1. c .
p. 66. ) , affurent que l'uiàge de cette main fermée
s’eft confervé en Efpagne : on en fait de jayet ,
4 ’argent, d’ivoire, qu’on fufpend au cou des
çnfa.ns, & les femmes efpagnoles obligent à toucher
cette main , ceux dont elles craignent les
yeux malins. Voyez les fhémoires du chevalier
4 ’Arvieux, tom. III. pag. 249.
Dom Ramirez de Prado , dans fon Pentecon-
tiarche, c. X X X I . p. 247. 8. ajoute que l’on
appelle cette main higa, 6c il en tire l’origine du
grec » g qui lait à l accufatif ioyf*. Il doit cette
étymologie au docteur françois Penna Caltellon $
mais ce médecin dit dans les vers , que l’iynx ell
lin oifeau qui garantit de la fafcin&tiçn } que c’eft
F A S €31
le motacella ou hochc-queue. Son opinion fur le mot
higa, n’a point de fondement 5 mais elle a quelque
rapport avec ce qu’on lit dans Suidas, que l’ît»yi
eft une petite machine, op'/uviov n } dont les magiciennes
fe fervent pour rappeiler leurs amans,
Bifct a tranlcnt ce puflage de Suidas, dans fes
notes grecques fur le vers 1112 de la lyfifirate
d’Ariliophane. Pfellus, dans fes. f hoi.es fur Ut
oracles chaldaïqucs, p. 7 4 , donne la defeription
de ces machines : elle cil affez vague, & l’on
pourroit fort bien foupçonner qu’il y avoit dans
ces machines des névropalles, ou pantins, dont
ont parlé Hérodote, Lucien, 8cc. ( Chevalier
de Jaucourc..)
FASC1NUS 3 divinité adorée chez les romains.
Ils en fufpendoient i’image au cou de leurs enfans,
pour les garantir du maléfice qu’ils appelaient
fafcinunr. C e dieu, fufpendu au cou des petits
enfans , étoit repré lente fous la forme du membre
viril. Le don de l’amulette préfervative , étoit
accompagné de quelques cérémonies, dont une
des plus bifarres conlilloit à cracher trois fois
fur la poitrine de l’enfant. Quoique le fymbole
du dieu Fafcinus ne fût pas fort honnête, c ’étoit
cependant les vellales qui lui facrifioient.
F A S T E S , f. m. p l., calendrier des romains,
dans lequel étoient marqués , jour par jo a r , leurs
fêtes", leurs jeu x , leurs cérémonies, & c . fous
la divifion générale des jours faftes & néfaftes ,
permis & défendus, c’eil-à-dire, de jours delli-
nés aux affaires, & de jours deftinés au repos.
Varron, dans un endroit, de’rive le nom de
fêftes, de fa n , parler , quia jus fari licebat j &
dans un autre endroit il le f ait venir de fa s ,
terme qui fignifi^ proprement la loi divine , £ç
eil différent de jus y qui fignifie feulement loihu-
maine.
Mais lesfafies, quelle qu’en foit letymologie ,
& dans quelque lignification qu’on les prenne,
n’ étoient point connus des romains fous Romulus.
Les jours leur étoient tous indifférente, & leur
année compofée de dix mois, félon quelques-
uns, ou dè douze, félon d’autres, bien loin
d’avoir aucune dillinélion certaine pour les jours,
n’en avoit pas même pour les faifons, puifqu’ il
devoit arriver néceflairementjplus tôt ou plus tard,
que les grandes chaleurs fe fiflfent fentir au milieu
de mars , 8c qu’ il gelât à glace au milieu de juin :
en un mot, Romulus étoit mieux inflruit dans
le métier de la guerre, que dans la fcience des
aftres.
Tout changea fous Numa : ce prince établit un
ordre confiant dans les chofes. Après s’être concilié
l’autorité , que la grandeur de fon mérite ,
& la fiélion de fon commerce avec les dieux
pouvoient lui au iter, il fitp lufleurs règlement,