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fille , 3c fous le nom de Pyrrha. Elle en eût tin
fils qu'elle nomma Pyrrhus , en mémoire du faux
nom de Ion père. Voyeç A c h i l l e , L y c o m e d e ,
P y r r h u s .
Sur un bas-relief (Monum. inédit, tom. i.p . l6.)
de la villa de Belvédère à Frafcati, on voit Déi-
àamie embraffant les genoux d'Achille, 3c s'efforçant
en vain de retenir ce héros qu i a y an t faifi
les armes préfentées par Ülyfle , brûle de fignaler
ion ardeur guerrière. Le meme trait de fable eft
repréfenté fur un bas-relief de la villa Panfili.
DÉIFICATION. Voyez A p o t h é o s e .
DEILEON , compagnon d'Hercule dans fon
expédition contre les Amazones. Il joignit les Argonautes
près de Synope ( VaUr. F lac. Argon. /.
J .v. 1 14.).
DEION , frère de Céix j c'eft le même que
Déd a l ion . Voye^ ce mot.
DÉIONE , mère de Milet. Voyeç Mile t.
DÉJONÉE, fils d'Eurÿtùs, Roi de Theffâlie ,
époufa Périgone , dont il eut Joxus. ’Voye£ Jo-
x u s } Périgone. Il fut auffi père de Dia, femme
d'Ixion.
DEJOPÉE ^ une des quatorze Nymphes de la
fuite de Junon , & la plus belle de toutes : la
Déeffe l'offrit en mariage au Dieu des Vents , en
: récompenfe du fervice quelle le prioit de lui rendre,
en excitant une tempête contre les. T-royens.
( Æneid. L. j . y . 7 1 _
D é j o p é e , fille d’Afius, une des Nymphes,
compagne de Cyrène , mère d'Ariftée. ’
DE IOS, air, ou nome de flûte. eu ufage chez1
les Grecs.
DÉIPH1LE , fille d’Adrafte , Roi d'Argos ,
devoit époufer un fanglier, félon l’oracle d’Apol-
' Ion ; qui fé yérifia en ce fens, qu'elle époufa Ty-|
déel qui portoît pour manteau une peau:dé fan-
-gViBT. Vôyei A d r a s t b , T ÿ d é e .
DÉ1PHÔBË / fils de P’riàm, époufa , après «la j
mort de fon frère Paris , la belle Hélène » mais!
cette femme le trahît. D'intelligence avec Mcnclas-
fon premier mari, dont elle vouloir regagner le
coeur, elle lui donna un lignai h nuit de la prife
deTroye ,& l'introduifir avec Ulyffe d'ans l’appar-;
tement de 'Déîphobè, à qui ils ôtèrent la v ie , après]
lui avoir fait fouffrir les plus indignes trâitemens.
Énée le vit dans les enfers } tout fon corps étoit
mutilé , fon yifage paroiffoit déchiré cruellement,
il étoit fans nez, fans oreilles, fans mains } fes.
• ennemis a voient laiffé fon corps fans fépulture,
èxpofé fur le rivage aux, injures de l'air, & a lai
voracité des oifeanx } Enée, à fon retour desi
enfers, lui éleva un monument.
Énéé de Gaze ( in Tkeophràjbo' ) ' dit que les;
,-Thérapniens de. la Laconie rendaient un culte par-:
D É J
ticulfer à Ménélas , I Paris 3c à Dêiphobeé
Dêiphobe, Sibylle de Cumes, fille de Glaucus; '
3c Prêtreffe d'Apollon. Ovide raconte la manière
dont elle devint Sibylle. Apollon étant devenu
amoureux de Dêiphobe, omit, pour la rendre
fenirble, de lui accorder tout ce qu'elle fouhaite-
roit: elle demanda de vivre autant d'années quelle
tenoit dans la main de grains de fable quelle vé~
noit de ramaffer. Elle oublia malheureufement de
■ demander en même temps de pouvoir conferyer,
durant tout ce temps-là , la fraîcheur de la jeu-
nefiè. Apollon la lui offrit cependantfi elle vou-
loit répondre à fa.tendreffe j mais Dêiphobe préféra
1 honneur d’une chafteté inviolable au pbifir
de jouir d’une éternelle jeuneffe 5 enforte qu’une
trifte 3c languiffante vieilleffe fuccéda à fes belles
années. Au temps d’Enée, elle avait déjà vécu
fept cents ans, difoit-elle, 3c pour remplir le nombre
de fes grains de fable, qui devoit être la me-
fure de fa vie, il lui reftoit encore trois cents ans,-
après lefquels fon corps corffumé 8c dévoré par
les années, devoit être pr.efq.ue réduit à rien. On
ne pouvoit même la connoître qu’à la voix que le
deftin devoit lui biffer éternellement. Cette fable
étoit fondée fur ce qu'on croyoit que les Sibylles
- vivaient fort long-temps , 8c fur ce qu'Apollon
paffoit pour le Dieu qui connoiffoit le mieux l’avenir.
Cette, Sibylle, infpirée d’Apollon, rendoit fes
oracles au fond d'un antre placé dans le temple
de ce Dieu. Cet antre avoit, cent portes, d’ou for-
toient autant de voix terribles qui faifoient entendre
les réponfes de la Prophéteffe. Dêiphobe étoit
auffi Prêtreffe. d’Hécate, qui Lui avoir confié la.
garde des bois facrés de l’Averne. C'eft pour cela.
qu’Enée s’adreffe à . elle pour defcendre aux enfers.
Les Romains élevèrent un temple à cette Sibylle
, dans le lieu même où elle avoir rendu fes
oracles , & l’honorèrent comme une Divinité-
V o y e ç Sib y l l e s .
DÉIPHON étoit fils de Trrptolème & de Mé-
‘ gànire ; il fut fi tendrement aimé de Cérès , que
cette Déeffe voulut l’immortalifer. La fable dit
‘ .qu’elle le jeta dans les flammes pour le purifier &
:;poùr lui ôter toubce qu’il avoit de mortel. Mais
Méganire , mère du jeune Prince, alarmée d’un,
fi étrange fpeôaeïe , voulut retirer l’enfant dix
-feix, 8c troubla , par fes cris , les myftères de là
Déefle, Celle-ci, offenfée , remonta atiffi-tôt for
fon chàr tiré par dès dragons , & biffa Déipkon
bu milieu des flammes, qui le oonfumèrent.
DEIS , .Muratoci ( ’1Q7. 6 . Tkef. Infprj^xi^
porte les'deux infcfiptiohs fuivantes i -qnil croit
fauffes parce qu’on ne lit jamais fur lés marbres
deis pour- dis ou dits
DEIS ’ DEIS
ADHÆRENTIBUS PAREHIUM,.
SACRUM.
D E L 333
DÉITÉS ( faite des ). Quelques Antiquaires I
font avec leuis médailles une fuite particulière de 1
Déités , à caufe de l'i.nftrii&ion qu’eiie^ fournit en
leur offrant les noms différens des Déités , lesfÿm-
boles, les temples 8c les autels, & les pays ou
elles étoient honorées. On en peut faire une belle
fuite de bronze, par le moyen des villes Grecques,
où Ton en trouve une très-grande quantité
j mais b plus agréable eft celle d argent, que
fourniffent les médailles des familles. On^ peut
porter cette fuite très-loin dans l’un & dansl autre
métal, fi l’on veut emprunter les revers des impériales
, où les Déités font repréfentées plus
agréablement encore que fur les médaillés des famillestant
parce quelles y ont tous leurs titres
différens, que parce qu’elles y font ordinairement
repréfentées de toute leur grandeur 5 de forte que
l’on y diftingue l’habillement, les armes, les fym-
: b oies. & les villes où elles.ont été plus particulièrement
honorées.
DEL ( Metall. ). Voyei Dalmatie.
DÉLATEURS, hommes qui s'avilirent fous les
Empereurs jufqu'à devenir les accufateurs , ou
déclarés ou fecrers, de leurs concitoyens- Les tyrans,
avertis par leur confcience qu'il ne pouvoit
y avoir de sûreté pour eux au milieu des peuples
qu'ils "opprimoient, crurent que le feul moyen
qu'ils avoient de connoïtre les périls dont ils
étoient environnés, 3c de s'en garantir, etoit de
s'attacher par l'intérêt & l'ambition des âmes viles
qui fe répandiffent dans les familles , en fûrprif-
fent les fecrets, 3c les leur déféraffent i ce qui fut
exécuté. Les délateurs commencèrent par facrifler
leurs ennemis. Leur haine étant farisfaite, ils fon-
gèrent à contenter leur avarice ; ils accusèrent les
particuliers Tes plus riches, dolit ils partagèrent
la dépouille avec l’homme fanguinaire & cruel
qui les employoit. Iis confultèrent enfuite les
frayeurs incertaines 3c vagues du tyran 5 3c les
têtes malheureuses fur lefquelles fes alarmes s'ar-
’ réfèrent un moment, furent des têtes proferites.
Lorfque les délateurs eurent dévafté b capitale ,
exterminé tout ce qu'il y avoit d'honnêtes gens,
& fatisfàit les paflîons des Empereurs & les leurs ,
ils.fe vendirent aux paflîons dés autres î & celui
' qui étoit embarraffé de la vie d'un homme, n’avoit
qu'à acheter Te crédit d’un délateur. On leur avoit
■ accordé 1a huitième, & même b quatrième partie
des biens de l’accufé j de-îà vint qu'ils furent appelés
quadruplât ores. Néron les paya moins, fans
doute pour en gager un plus grand, nombre. An-
tonin-le-piéûx en fit mourir piufieurs ; d a litres-
furetit battus de verges , envoyés en exil, ou mis
au rang des efclaves : ceux qui échappèrent à ces
châtimens, échappèrent rarement à l'infamie. Les-
bons Princes n'ont point eu de délateurs. CAncienne
Fncyclopédié. ).
DÉLÉPHAT , nom que les Chaldéens 3c les
„Affyriens donnoient à Vénus.
D F, L
j D E L I A C U S V o y e i D é l ia q u e .
DÉLIADE, c'eft le nom du vaiffeau qui por-
toit les Déliaftes à Délos. Voyez D é l i e s .
’ DÉLIAQUE, coquetier chez les anciens, marchand
qui yendoirla volaille & les oeufs, deliacus,
deliacus gallinarius. Les délia que s chaponnoient
les coqs , engraiffoient b volaille , 3c on les ap- *
peloit déliaques , parce que c'étoit les habitans
de l'ifle de Délos qui avoient les premiers pratiqué
cette opération. Ils vendoient aufli les oeufs,
comme il paraît par Cicéron dans fes Quefiions
Académiques Çliv. iv. n. 85- )• Pline (/. x.c. yo.)
& Columelle C l- v in - c' ) Parlent auffi des
déliaques\ N
DÉLÏASTES. On appeloit ainfi les Députés
d’Athènes a D é lo s . Voyei D é l i e s .^
Us portoient auffi le nom de Thêores , ,
ceux qui vont voir.
Dn' Ef'rL I B A R E . f^ ^ ans
8c affeété des Pontifes Romains, les 'libations faites
aux Dieux infernaux n’étoient point appelées
libamina ou libamenta , comme les libations faites
en l’honneur des Divinités terreftres & céleltes ,
mais delibamenta. L’aétion de les _ faire étoit-^
exprimée par le -mot defundere. Offrir aux Dieux x
une partie des mets que l’on devoit fervir dans
un repas , s’exprimoit par celui de delibare.
D E L 1 C A T I . )
D E L I C I Æ . > Les Romains défignoient par
D E L I C I U M . }
ces mots, des enfans 3c de jeunes garçons que les
grands 3c les riches élevoient auprès d’eux, pour
s’amufer de leurs jeux innocens & de leur gaieté
enfantine. A l’article d’A l e x a n d r ie nous avons
dit que cette ville étoit en poffeflîon de fournir
aux Romains cet amufement.
On a biffa- par 1a fuite de ces mots , & ils défi-
gnèrent alors des maîtreflès 3c des mignons. Une
infeription antique on fait foi : T r ia e e p h r o s y -
N A E R U F I N A E V . V . D E L I C A T A Ë . Suétone dît
de Vefpafien qu’il époufa Domitilb , fort ancienne
makreffe( Vefp. c. 3. n. x. )•• Flaviam Domitillam
duxit uxorem , delicatam olim. Spartien , parlant
d’Hadrien , dit auffi ( Adrian. c. 4. ) r Corrupijfe
eum Trajani libertos, curajft delicatos , &c. . . . . .
opinio mu-lta firmavit i Corydon eft appelé dans
Virgile ( Eclog. il. ) delicias domini.
DELIES^^ S fête inftituée par Théfée,
’’Torfqu'après avoir vaincu, le Minotaure, il ramena
de Crète les jeunes Athéniennes qui dévoient être
facrifiées à ce monftre, & plaça dans un temple 3
Athènes la ftatue de Vénus qu'Ariadne lui avoir
/donnée. Cette fête fe célébra toujours depuis* à
Athènes en l’honneur d’Apollon. La principale
cérémonie étoit d'envoyer uneambaffade à l’Apol