
Cette médaille ,lorfqu’el!e fe trouve‘d’ une belle
confervation , fe paie à Rome .jufqu’ à cinquante
écus, 250 liv. de France. Winckelmann l’a citée
dans fon hift. de l’art ( liv. V I . ckap. VII.J) , ^
pour décrire à fon occafîon un bas-relief de la '
villa Albani, où il a cru voir repréfentée cette
même libéralité de Faujiine : on y remarque une
femme qu’ une fécondé accompagne, placée fur
une eftrade élevée , distribuant d’une main étendue
quelque chofe à de jeunes filles > rangées
au-deffous à la fuite l ’une de l’autre. C ’ eft à ce
foin , pour l'entretien des jeunes garçons & des
jeunes filles pauvres, que fe rapporte î’ infcriptton
fuivante, dans laquelle les habitans de Ficulneum,
bourg non loin de Rome, témoignèrent leur recon-
noiflance à l’empereur Marc-Aurèle. Il rapporte
cette infcription , parce qu’elle n’avoit pas encore
été publiée. On la découvrit au mois de juillet ;
1767., dans l’e'ndroit où elle avoit été dreffée, &
elle fe trouve maintenant à la villa Albani :
I M P. C Æ S A R I
B I V I A N T © N I U I. P I I
F I LI O. DI VI. HA DIUA . N I
N E P O T I . D I V I . T R A I A N I
P A R T H I C I . P R O N E P O T I.
D I V I . K E R VÆ, A BN E PO T I .
. M. A V R E L I O . A V G V S T O . P. M.
I R , P O T . X V I . C O S. A I I. O P T I M O. E T
I t f DULGENT I S StMO. PK IN C I P I
P V E R I . ET. P V E L L Æ. A L I ME N T A R I.
, F I C O Ï ( N E N S I V M.
Faustine , la jeune, femme d’Antonin, ‘
A N N I A F 4 U $ T f X A A U ç u S T A ,
C . en or.
RRR . en médailles grecques d’or.
C . en argent. Il y a quelques revers rares,
tels que fa confécration & matri Cafrorum•
RR. en médailles grecques d’argent.
C . en G. B. de coin romain. Il y a plufieurs
revers rares, entr’ autres parmi ceux qui reprç'feo-
tent fa confécration.
C . en M . B,
R R R . en P. B. de Colonies*
R . en G. B. grec,
R . en M . & P. B*
Les médailles grecques en bronze, avec le
prénom 4’A n n ia , n,e font pas moins rares que
fçljes fabriquées en Égypte*
On trouve des médaillons latins de bronze de
Faujiine} on en connoît aufli de grecs.
Voyeç Fau s t in e -mère, pour la diftin&ïon des
médailles qui appartiennent aux deux Fauftines.
Voyeç CoLLYRÆ.
Faustine (,Annia ) 3 troifième femme d’Éla-
gabale.
A X X I A F A U S T I X 'A A U G U S T A .
Ses médailles font :
O . en or.
Unique en argent jufqu’ à préfènt clans le cabinet
du roi d’Efpagne.
RRRR^en G. B. Vaillant en a fait graver une;
mais oh ne la connoît pas.
O. en M. B. Il y a un coin faux , où on voit
deux figures au revers.
O. en G. B. de Colonies.
RRR . en M. & P. B.
RRR. en M . B. grec.
RR. en M. & P. B. d’Égypte.
La médaille de G, B. des Rkapkaniens, fur
laquelle le P . Chamillart a fait une dilfertation ^
eft fauffe, & eft de la fabrique de Cogornier.
FAUSTULUS , intendant des troupeaux de
Numitor , roi d'Albe, ayant v u , d it - o n , un
pivert portant à fon bec de quoi manger, & volant
continuellement vers une caverne, eut la
curiofité de le fuivre. Il vit cet oifeau donner la
becquée à deux enfans, qu’une louve alîaitoit >
frappé d’un prodige fi étonnant, il ne douta
point qu’il n’y eût quelque chofe de divin dans
ces deux enfans , les emporta dans fa bergerie ,
& les remit à fa femme Acca Larentia, pour les
nourrir j c’ étoient Rémus & Romulus. Fauftulus ,
comme nourricier de Romulus , avoit une ftatue
dans Je temple de ce dieu 5 il y étoit repréfenté
tenant fon bâton courbé par le bout, en forme
de bâton augurai, & obfervantle vol des oiféaux,
pour en tirer des préfages., Voye^ A c e A L A-
r e 'n t i A.
FAUX, Les anciens en avoient de toute ef-
r pèce ; les unes s’appelloient arboraru, & fer-*
voient à émonder les arbres 5 les autres lumaria ,
& ç’ étoit avec celle-ci qu’bn farcloit les chardons
& les buiffons dans- les champs > ruftariz, avec
IcfqueÜes on défrichoit 5 JirpicuU, ferpette du
vigneron ; Jlramentari&, qu on employoit après la
moilïpn pour couper le chaume ; vifiitorU , avec
lefquelles on tailloir la vigne, ou l’on ébranchoit
le faiie & l’ofier 5 murales , inftrument de guerre *
fcompofé d’une longue poutre , armée à fon extrémité
d’un crochet de fer , qu’on fiXoit fur le
haut des murailles pour les renverfer. On fe défen-
doic de cette machine avec des cordes dans lefquelles
on cherchoit à embarrafler le crochet,
pour l’enlever enfuite. Il y avoit auffi les falces
navales ; c’étoient de longues faux emmanchées
avec des perches, &,dont on fe fervoit fur les
vaifleaux pour couper les cordages des bâtimens
ennemis.
La faux étoit l’attribut de Priape , de Sylvain-
& de Saturne. Mais celle du dernier reftemble
fouvent à une faucille, & taillée à dents , comme
l’inftrument qui fert encore à feier les bleds dans
certains pays. C ’eft ainfi qu’on la voit fur des
médailles confulaires, &; fur une lampe antique
de Pafféri.
La faux eft l’attribut de Saturne, parce qu’ il
avoit enfeigné aux hommes.de fon temps à couper,
avec une fa u x , les bleds & l’herbe des prairies >
ou peut-être défigne-t-elle le crime qu’il commit
envers Célus fon père. Voye% Célus.
La faux' ell quelquefois placée dans la main
d’Atys & des prêtres de Cybèle 5 & alors elle eft
relative à l’opération qui les avoit dépouillés des
marques de la virilité. Quoique ces prêtres em-
ployaffent pour cette cruelle opération une pierre
de Samos j cependant la faux eft fur les monu-
mens le fymbolé de leur infirmité.
F a u x ( chars armés d e ) . Voyeç C h a r .
FÉBRUA, ou Eébruata, furnom qu’on don-
noît à Junon , comme à la déeife des purifications
, ou qui avoit le foin particulier de délivrer
les mères de l’ ryrrière-Faix après l’enfantement.
On honoroit Junon Fébrua d’un culte particulier
au mois de février, d’où ce . mois a pris fon nom.
{ Cedrepus lib. I )
FEBRUALES » ou Fébrues , fête que les
romains célébroient au mois de février , pour
les mânes des morts. On y faifoit des facrifices,
& on rendoit les derniers devoirs aux mânes des.
défunts, dit Macrobe ■ {fatum. I. c. X I I I .) 9 &
c’ eft de cette fête que le mois de février a pris fon
nom. On peut croire que ces facrifices fe faifoient
pour rendre les dieux infernaux propices aux mort?,
comme Pline l'écrit, plutôt que pour appaifer
les mânes. Ces fêtes & facrifices duroient douze
jours î & l’on prenoit ordinairement ce tempis-là
pour faire les expiations , tant publiques que particulières.
Voye^ Expiation.
^ Tout ce qui fçrvoit dans les facrifices d’expiation
, étoit compris fous le nom générique, Fébrua
( Ovid. faft. II. 19. ) :
Fébrua romani dixere piamina patres ;■
Nune quoque dant yerbo plurima figna fidem.
Varron ( de ling. lat. I. V .) nous apprend qu’ il
venoit des fabins. Ovide dit qu’il étoit formé
de l ’ancien nom de la laine, Fébrua ; & que ce
nom fut donné aux facrifices d’expiation j parce
qu’on y employoit des bandelettes de laine.
JFÉBRUUS, dieu qui préfidoit aux purifications,
dit Macrobe. Servitis {in Géorgie. I. v. 95. ) croit
que c’eft le même que D is , ou Pluton, parce
que les facrifices fébruales s’ offroient à Plu ton o.
Cedrenus aflfure que Fébruus, en langue étru-
rienne ^ fignifie > qui eft dans les enfers : ce qui
convient à Pluton. ( Cedren. lib. I. )
Fébruus étoit peut-être la même divinité que
Fébrua, mais d’un fexe différent, ainfi qu’ il étoic
ordinaire chez les anciens.
FÉ C IA F É C IAULEXS , >f mi• ni-aft res dj e l» a re•l•i g•ion, qui
tenoieut lieu de nos hérauts d’armes, pour
aller déclarer la guerre ou la paix : leurs perfonnes
étoient facrées, & leurs charges étoient regardées
comme un facerdoce. C ’eft Numa qui les inftitua
au nombre de vingt .{P lu t, in Numa vit. & Dio~
nzfus. ) On les choififtoit dans les meilleurs familles
} & ils compofoient un collège fort confi-
dérable à Rome. Leur principale fonction étoit
d’empêcher que la république n’entreprît aucune
guerre injufte j c’étoit à eux que s’adreflbient les
plaintes des „peuples qui prétendoient avoir été
iéfés par les romains j & fi les plaintes étoient
juftes, les féciales étoient en droit de punir les
auteurs de l’injurtice. Quand il falloir déclarée
la guerre, un d’entr’eux , qu’ils élifoient à la
pluralité' des voix , s’en al loir en habit de laine,,
& couronné de verveine ( Æneid. X II. 120. )
à la v ille , ou vers le peuple qui avoit violé la
paix : là il prenoit à témoin Jupiter & les au 1res
dieux, comme il demandoit réparation de l’injure
faite au peuple romain j il faifoit des imprécations
fur lui-même..& fur la ville de Rome, s’il difoic
rien contre la vérité'. Après trente jours , fi l’on
ne faifoit pas raifon aux romains, il fe rétiroit,
après avoir invoqiîé les dieux du ciel & les mânes
contre les ennemis , & après ayoir lancé un javelot
dans leurs champs.
Dans un traité de paix, conclu félon l’anciennç
coutume, le fécial ( Polyb e, liv. III. ch. V . ) ,
apres avoir juré fur la foi publique, prenoit une
pierre entre fes mains, prononçant des imprécations
contre lui-même, au cas que fa pënféene
fût pas conforme à'forv ferment : il les finiifoit
par ces mots : que moi feul je périjfe , & tombe
comme maintenant cette pierre ,* & en même-temps
il la lailloit tomber de fes mains.
Pline ( lib. X X II. cap. XXII. ) fait mention
d’une perfonne qu’on appelloit Verbenarius, à
caufe qu’il poitoit de l'herbe ou de la verveine