
campagnes les efclaves condamnés pour quelques
forfaits aux travaux les plus pénibles! Un ier'gaf-
tule pouvoir contenir jufqu’ à quinze hommes :
ceux qui y étoient confinés, s’appeiîoient 'ergaftules
, & leur geôlier , ergajluiaire. On y précipita
dans la fuite d’honnêtes gens, qu’on énlevoit &
qui difparoifloient de la fociété, fans 'qu’on1 sût
ce qu’ils étoient devenus. C e défordre détermina
Hadrien à faire détruire ces lieux. Théodofe
ordonna la même çhofe par une autre cônfidéra-
tionj à caufe du défordre caufé dans là fociété
par les ergaftules , lorfqu’ils étoient mis en liberté
par des faétieux qui brifoiént leurs fers , &
qui fe les aflocioient.
On imprimoit fur le vifage des.ergaftules >des
notes ou des lettres j ou on leur rafoit la moitié
de la tête, afin de les rendre reconnoiffables, s’ils
cherchoient à fuir.
ERGATIES 5 fêtes d’HerCule ï Spàrté.';Elles
étoient relatives à fes travaux, ‘àpptllésTYy*.'
E R GA VI CA 3 en Efpagne.
M u n . E r g A Y IC A . Munivipium Efgavica.
Cemunicipe a fait frapper des médailles latines-
en l’honneur d’Augulle, de Tibère ,d e Caligùla.
E R G IN U S , roi des miny ens., étant arrivé à
un âge fort avancé, voulut fe marier. Il demanda
à l’oraçle; s’il auroit des en fans : l’dracîéi lui répondit
qu'il en auroit d’une jeune, femme. Il fe
conforma à cette réponfe, &- fa femmé donna le
jour àTrophonius & à Agamède. Voyeç ces .deux
mots. Il fit la guerre aux thébains ;, C réon, leur,
ro i, implora le fecours d’Hercule, qu‘i tüa Er-
ginus dans un combat, défit toutes fes troupes,
prit Orchomène , façcagea la ville des. miny eus,
& brûla le palais du roi.: Voye£ MÉg a r e . ;
E r g in u s , un des argonautes, fils de Neptune,
étoit fort habile dans la navigation , il partàgèoit
la fonction de pilote avec Tiphis. ,.
ÉRIBÉE, belle-mère des Aloïdes. Ces redoutables
géans eurent la témérité , ; dit Homère ,
de charger de chaînes le terrible Mars , & de
le garder, en cet état, treize.mois dans une prifon
d’airain. Le dieu, qui ne refpire qpe les ali arm es,
y feroit peut-être relié, fi la charmante 'Êrrbée. 3
belle-mère des Aloïdes, ne l’eût fait fàvoîr à
Mercure. Celui-ci vint, fans qu’ils s’en apper-
çuffent, délivrer Mars , que la trilleffe St lape-
fanteur de fes fers avoient déjà prefqu entièrement
abattu.
Euftathe explique allégoriquement. cetteTablé ;
Otusy l’un des deux Aloïdes, c’eft l’inllruélion
qui vient par l’ouïe : Ephialte, l’autre Aloïde ,
c ’eft le bon naturel, qur fe meut- par lui-même,
tous- deux ils chargent de chaînes Mars, c’eft-â**
dire', la palfion brutale & infenfée. Éribêe3 leur
belle-mère , c’ eft. la^difcorde, la fédition, vraie
marâtre de- VinftrU&ion "& du bon naturel : elle
fe fert dé Mefciire, c’eft-à-dire , de'la perfua-
fîon & Me là fraùde , pour délivrer ce furieux.
Qiielle allégorie forcée !
ERIBÉE. Voye^ P é r i b é e /
E R ICH TO N IU S , quatrième roi d’Athènes,
étoit fils d é 1 Vuléain. Jupiter , pour dédommager •
ce dietr du malheur qu’il avoit d’être boiteux,
lui permit d’époufer Minerve. La déefle refufa
bette ' alliance 5 & , Vulcàin ayant voulu lui
faire violence, elle'défendit la virginité, à laquelle
ellé s’étoif vouée , avec une vigueur qui
rendit - inutiles' tous les efforts du dieu , dont
l’amour s’ exhala dans les airs! Minerve en ramafia
les traces dâriS dû Coton, qu’ elle, jetta du ciel en
tetrë: De la' naquit Eriehtonius 5 mais au lieu de
jambes,, il fe trouva avoir deux ferpens qui lui
en te noient Trêu. Minerve l’ enferma- dans une
corbeille, dont elle confia la garde aux filles de
Cecrops. VSyei le relie de la fable, au mot
A g l a u r a .
Eriehtonius , pour cacher la difformité de fes
jambes-, imagina- l’ufâge des chariots, dont il
-fut, dit-on , l'inventeur. IL régna cinquante ans,
& mérita, après fa mort, d’être placé..dansle
ciel, où il forme la confiellation à'Auriga, ou
.du charretier. Virgile ( Géorgie. I I I . 113. ) parle
de Ton invention :
Primus Eriehtonius currus & quatuor aufus,
Jungere equos, rapidifqùe rôtis infifiere vïetor.
É r ï ç h t o n i u s , père de T r o s , fuccéda à
Dardanus . dans l.e, -royaume des phrygiens, ' &
régna quarante- lix ans. Voye% Ga n ym è ç e .
ÉRICINE. Vpyei É r y c in e .
ERICIÜS. Voyei C H E V A L de Frife.
ÉRID.AN , aujourd’hui le Pô., fleuve d’Italie.
Il y a1 une conftel-lation de ce.-nom.
- UÉridàTi, le Rheidan de là- Prùlfe, le Rhodah
des Gaules, efl.un nom générique des fleuves,
dü primitif R , rhé , rouler ^ ■ couler , courir 5
& voilà pourquoi il y a plufieurs Erïdàns Chez
les anciens. Le N il fur-tout, des bords duquel
font venues les. hiftoires aftronomiques , portait
le nom d'Eridan. Dionyfius dit que l’E n d ah prend
fa fqurce dans, les Pyrénées : ce. fleuve célefte eft
encore appelle K e lté s , Gyon, Océan. Le fleuve
Mu ciel fu t , pour chaque pays qui reçut cette
fable , le principal fleuve de ce pays 5 & voilà
encore la raifon pourquoi la fable aftronomiquè
fe trouve furchargée d’une fable géographique.
Ici c’ eft YÉridan de Prulfe , qui: a fait la,fable ,
de l’ambre , des cygnes & de-s;. peupliers,, parce !
qu’il y avoit beaucoup de., cygnes fur fes. eaux, :
que fes rivages étoient bordés, de peupliers, & ■:
que la gomme qui en découloit, fe.- figeoit en lat- :
mes. On trouve encore aujourd’hui Xambre3Xé-"^
leftron des grecs, - les larmes â'éleffra .fur les bords 1
de la mer baltique. ( M. Rabaud de St. Efiienne. ) |
ÉRIGONE , 'fille d’Egyfthe & d-e 'Clytem- f
neftrej époufa Orefte, quoiqu’il lût Ton ftêre de-
mère, & en eut un fils ,, nommé Renthile, qui j
fuccéda au trône, de fon père : É r ig o n e ap rè s I
la moft d’Orefte, fe confàcfaaïi fervice’de Diane. :
É r ig o n e , fille d’IcariÜs,1 fut aimée de Bac- ’
chus, .qui, pour la féduire, fe- changea en grappe ;
de faifin. Voye% Eo r ie s ; , '■
C ’eft elle qui.forme dansv Le . ciel le figne ,de i
la vierge. Voye? I c a r e .
■ ÉRINNIES j c’eft le nom/que les grées;- don.-1
noient aux furies. Elles avoient un temple à- Athè- .
nés, proche; de l’Aréopage y fous ce nom. Vvÿe^
F u r i e s*
ÉRINNIS étoit une des trois furies,,/qui vôloit
fans ceffe Mans, les airs j, pour répandre fur la terre
le mal à pleines mairis:.■' Les 'poètes donnent - ce
nom en général à une méchante femme j .q.u:i a
caufé beaucoup de maux. Ainfi Virgile dit qu’jrïé-
lène fut YErinnys de fa patrie ; & Lucàîrt ; que
Cléopâtre fut YErinnys de l’Italiev V.oye^ F u r i e s .
É r i n n i s . Les arcadiens contoient qüe,.pendant
que Gérés cherchoit fa fille , Neptune qui
la rencontra, en- devint amoureux , & la féduifît,
qu’ elle' en’ conçut un fi grand deplaifir, qu après
s’être lavée dans le fleuve Ladota, elle alla'fe
cacher dans uhè' caverne. Cependant la itérilité' &
la pefte' commençant‘ à .ravager to.ute -la terre , ‘
pendant l ’abfence de la déeflfe , les dieux la firent
chercher de tous, côtés.-, fans, qu’on en pût :apr
prendre aucunes nouvelles, jufqu’à ce que Pan,
en gardant;■ fes ; troupeaux, la découvrit & en
avertit Jupiter. ,C e dieu envoya, les parques ,
qui, par „leurs prières, lui. firent quitter fa retraite.
La caverne étoit en Arcadie ,\• & . .on..y
voydit une ftatue. de Cérès 3 vêtue de noir, avec
une tête .de ; cheval, : tenant une cplqmbe d’une
main , & ; un dauphin dé l’autre. Les arca,dieps
r ;appellèrent Cires- la .noire, ou .Ér y n n y s -, parçë
que- l’outrage que lui avoit fait Neptune’,T ’âvqit
rendue furieufe. Dans leur, idiome., tçmyuv£y$ù-
moit la fureur. ' ( Paufan. Arcad. ) ,, '. ^
ERIPHILE0 étj)/f -foeur TAdrafte,^--femme
d’Amphiaraüs, & mère d’AlcméoiT, qui Ta fit
mpuçir... Quand-, ; d . rpgr cher xqtrçrçà les
thébain.S}, Amphiaraiis, à,qui fon efprit prophétique
ayojt appris qu’ il y periroit, fe cacha pour n’y
point aller. Polynice, plus intérefïé que qui que
ce fût ,à gr-ofiïr l’ armée qui devoir aller attaquer
THèbes., gagna Eriphile, en lui faifant preient
du f.imeux collier dont on parlera à la fin de cet
article. A. - ce prix elle découvrit Je lieu où fon
mari s’êtoit caché, & on l’en fit forcir. Il re-
fufoit cependant toujours de marcher , & détour-
nojt même lés • autres chefs de s'engager dans
cette expédition.^ leur affurant qu’ils y périroiêiit
tous. Mais, etl 'époiifant Eriphile, il étoit convenu
de s on* rapporter à fa décifion , dans tous
les différends qu'il auroit avec Adrafté. Eriphile
décida en faveur de. fon frère. Amphiaraiis fut
-donc obligé'1 de partir} âlors.il donna ordre à fes
fils de le venger-,-^en faifant mourir leur mère ,
des qu’ils feraient en âge; de le pouvoir faire.
Amphiaraiis1 périt, comme il l’avoit prédit, avec
lés autres chefs Me l’armée, à [’éxcéption d’A -
dra’fte. Therfandre , fils de Polynice, fongea à
une.’fécondé expédition contre TlVèbes. Il gagna
encore Eriphile, èn lui donnant Te péplum dont
on va bientôt parler. Elle fut'engager Alcméon
a fe mettre à fa tête de. l’entreprife-; qui fut
heureufe 5 Thèbes fut pillée & ruinée. Alcméon,
à' qii'idiF avoir répugné jufqû’ alors de tremper fes
mains’ dans le fang de fa mère, s’ y détermina,
en:;apprenant qu’elle s’étoit encore lailfé gagner,
pdiir- l’ expofër lui-même à une expédition dan-
gèréùfé.i Quelques âutéurs fputîennent que fon
Frêle - Aïfiphilocuk l’aida dans -‘ce parricide j mais
le pLus-grand nombre1 atteftent le contraire. Voye^
A d r A s t e ; A é c m é -o n ., A m p h î a r a ü s & C a l -
LY RMpë;
Voici l’hiftoire de : cé fameux collier & du pe-
plum , q;ui tentèrent fi fort- Eriphile. Les poètes
ne font pas d’accord fur l’origine du collier. Il
étoit d’or j S z , félon quelques-uns, Vénus en avoit
Tait "préfetit- à Herniioiie fa fille , quand elié fe
matfia -à. Gàdmus. D ’autres ont dit qu'il venoit
o-riginâifètneût de Jupiter, qui l’avoit donné à
EWrôpé; que Celle-ci’ le donna à Cadmus, qui
ert fit préfent à Hermione. D ’autres enfin difenc
que Vulcàin en fut l’ouvrier : il en fit une efpèce
dé talifman , qui devoit être funefte à toutes
eêllës' qüi le pprterôient. Il choifit des matières
S t des figures.' ma-lfaifantes ; il y mêla entrautres
chôfes; les cendres qui étoient reliées fur fon en-
clumey après avoir fabriqué les foudres. Pour fe
vçngé'f'de l’affront que lui avoit fait Vénus, fora
é'po-üfe, Vülçain donna-ce fatal collier à Lier-
mioné, fortie de L’adultère de cette déelfe avec
MarSi Hermione en.fit don à. Semèle fa fille,
d’où il parvint à Jocafte, mère de Polynice, qui
le donna à Eriphile. Toutes ces femmes ont
effectivement _p,éri roalheureufement. C e n ’ellpas
toui'^it fut.cQÛfacfé c.omme on l’a dit à î’ ar-
tlcid .ae-.ÇâlIyrfipd, dans.Je’ temple de Delphes.