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•yement à une colonne. L ’eau foulevoit suffi ou
jabaiffoit une petite ftatue, q u i, à l’aide d’une
baguette , indiquoit les mois & les heures , gravés
fur la colonne tournante. Vitruve a décrit
■ plufieurs autres efpèces d’horloges à eau très-
compliquées en apparence.
On dérive le nom de clepfydre des mots grecs
•xA{5r7ut to ùhup 3 dérober l’eau.
Sur un des deux bas-reliefs du palais Mattéi,
•qui repréfentent les noces de Thétis & de Pélée,
félon Winckelmann (Monumentiantlchi inediti'),
Morphée tient une clepfydre.
Clepsydre. On- lit dans Athénée ( lihro iv.
Deipnofopk.') qu’il y avoit un inftrument de
-mu fi que à tuyaux,, appelé clepfydre 3 inventé par
Ctéfibius, barbier de profeffion , mais favant
dans l’art de conftmire des inftrumens hydrauliques
, & qui avoit laide un traité fur cet art.
Voici la defcription qu’Athénée donne du clepfydre.
« Cet inftrument, allez femblable par fa figure
à un autel rond, doit être mis au nombre des
inftrumens à tuyaux ; les ouvertures des tuyaux
étoient tournées vers l’eau s de manière qu’en
l ’agitant 3 le vent produit par cette eau 3 faifoit
rendre un fon doux aux tuyaüx. Il y avoit des
efpèces de .balanciers 3 qui paffoient au-delà de
l’inftrument. »» Il paroït par cette defcription que
c ’étoit un véritable orgue hydraulique. Auffi
Athénée conclut-il fa defcription par ces mots :
.« Voilà 3 Oulpian 1 tout ce que je peux dire de
•» l’orgue hydraulique. »
CLÉROMANTIE 3 forte de divination qui fe
faifoit par le jet des dés ou des offerts. Hercule
avoit un oracle à Bura dans l’Achaie , dont les
réponfes fe rendoient en jetant quatre dés. Le
Prêtre répondoit fuivant les nombres que l’on
avoit amenés^
Ce nom eft compofé de xxiïpoç3fort0 8c de f*u.î]iU3
.divination.
CLE RO PE CTÆ 3 femmes qui fe montroient
à Rome dans les jeux publics avec les bateleurs.
Elles fautoient par-deflus des épées, &
vomifioient des flammes ( Buleng. de Theatr. i.
34-)•
CLi.RO i Eo , 1 ^tojent quarante-quatre Athé-
KÀHPXiTOl, j M 1
niens, félon Pollux, ou cinquante, félon Suidas,
choifis par le fort dans chaque tribu, pour juger
du fait des monnoies , dans les caufes où il
s’agiffoit de fommes plus fortes que dix drachmes,
CLIBANAIRE. f. m. Nom d’une ancienne
piilice & cavalerie perfanne , cuiraffiers perfans.
Citiiphraftarius , clibanarius. L’empereur Sévère-
A ’exandre, dans un difeours qu’il fit au fénat,
pbrçs fon triomphe fifr les Perfes, rapporté par
C L I
Lampridius (dans fa v ie , c. jS . ) , d it, entre
autres chofes : nous avons tué dix mille cuiraL
fiers , qu’ils appellent clibanaires,. Les anciens
Perfans appelaient four 3 ce que nous appelons
cuirajfe, c’eft-à-dire , une arme défenfive de fer,
qui couvre le corps depuis les épaules jufqu’à
la ceinture, un corfelet de fer. Il différoit de
celui des Romains, en ce que celui-ci étoit de
plufieurs pièces, qui avoient la forme d’écaillesj
au-lieu que celui des Perfans étoit tout d’une
pièce comme les nôtrès. Comme elle était recourbée
en voûte , & faite en forme de fo u r , les
Perfans l’appeloient d'un mot qui, dans leur lan-v
gue, fignifioit four3 & les Romains çlibanus , qui
fignifie la même chofe, les foldats qui étoient
armés de cette efpèce de cuiraffe, fe nommoient
clibanarii, clibanaires. Ainfi la milice étoit perfanne
, & Je nom étoit latin, comme l’a remar-î
que Saumaife. Car npus ne favons quel étoit le
nom perfan..
Saumaife convient cependant que les cuiraflTes
à écailles étoient auffi appelés 'çlibanus. Les glofes
bafiliques , & l’anonyme qui a écrit en latin de
re Bellicâ, expliquant ce que ç’eft que ihoraco-
macki, ou , félon Saumaife , tkoraconatii, donnent
du çlibanus la même idée que nous.
ÇLIBANUS. Les. Romains appeloienr quel?
• quefois de ce nom des vafes d’argent, dans lef-
qüels on diftribuoit le pain aux convives. Pétrone
s’eti fert dans cette acception (c. 35.) .* Circum-
ferebat Æfyptzus puer clibano argenteo panem.
Ce nom leur fut donné fans doute parce qu’ilç
étoient ronds 8c convexes comme les fours de
campagne , ou tourtières , appelées clibani ,
dans lefquelles les Romains faifoient cuire lç
pain.
CLIDOMANTIE. Voye1 Clédomancie.
CLIENTS. V
CLIENT A. > On appeloit client chez Ie$
C L IE N T E L A .)
Romains , un citoyen qui fe m'ettoit fous la pror
teélion de queîqu’ autrecitoyen de marque, lequel
par cette relation s’appeloit fon patron, patronus.
Voye1 Patron.
Le patron affiftoit le client dans fes befoins , 8c le client donnoit fon fuffrage au patron quand
il briguoit quelque magistrature , ompour lui-
même , ou pour fes amis. Les cliens dévoient
refpe&er leur patron, & le patron de fon côté
devoit à fes cliens fa prote&ion & fon fecours.
Ce droit de patronage fut inftitué par Romulus,
dans le deflein de réunir les riches 8c les pauvres
, de façon que les uns fuffent exempts du
mépris, 8c les autres de t’envie. Mais la condition
des cliens devint peu-à-peu une efpèce d'efcla-
vage adouci.
Cette coutume s’étendit enfuite plus loin ;
non-feulement les familles , mais les villes &
I les provinces entières, iqçme hors de l’Italie, la
fuivirent ;
c l 1
fuivirent : h Sicile , pat exemple , fe mît fous 4 a
protection des Marcellus, Lacédémone fous celle
des Claude ( Suet. Tib. c.,6. n. i . , Bologne fous
celle des Antoine (id. Aug. c. 19. ) , 8cc.
Lazius & Budée rapportent l'origine des fiefs
aux patrons 8c cliens de 1 ancienne Rome ; mais
il y a une grande différence entre la relation du
vaffal à fon feigneur, & celle du client à fon
patron. Car les cliens , outre le refpeét qu ils
dévoient rendre , 8c les fuffrages qu ils dévoient
donner aux patrons, étoient obligés de les aider
dans toutes leurs affaires , & même de payer
leur rançon s’ ils étoient faits prisonniers à la
guerre, en cas qiyls n’euffent pas affez de bien j
pour la payer.
Sans îa liberté qui diftinguoit les cliens dés
efclaves la condition des uns 8c des autres
auroit été auffi malheureufe, tant ils avoient
de devoirs à remplir auprès de leurs patrons.
Dès le point du jo u r , les cliens fe rendoient à la porte de leurs patrons-, pour leur fouhaiter
une heureufe journée (Mart. i l . 18. 3.) .*
Manè falutatum venio , tu diceris ijfe
Ante falutatum, jam fumus ergo pares.
La première 8c la fecônde heure étoient employées
à ces faluts (Mart, iv . 8. x .) .* ■
Prima falutantes atque altéra continet hora*
On s’empreffoit tellement pour s’acquitter le
premier de ce devoiiflê que l’on fe donnoit à
peine le terns de peigner fes cheveux ( Mart.
n i . 3b. 3.f:\ :
Horridus ut primo femper te manè falutem
Per mediumque trakat me tua fella lutum.
Les frimats, la neige 8c la pluie ne pouVoient
en difpenfer les malheureux cliens ( Juven. Sac.
v- l 9 ) \ : ' . -
. . . . . Habet Trebius propter quod rumpere
fomnum '
Débeat , & ligulas dimittere , follicitus ne
Tota falutatrix jam turba peregerit orbem
Sideribus dubiis , aut illo tempore , quo fe
Frigida circumagUnt pigri farraca Boots,.
Ces vers de Juvénal nous apprennent que les
cjiiens avoient fouvent plus d’un patron , 8c
qu’ ils leur rendoient à tous les mêmes devoirs
avec le. même zèle. Sénèque les appelle des faluts
loués ( de Brev. Vit. c. 14. ) Cum per diverfis
domos meritoriam falutationem circumtulerint. Ces
hommages étoient en effet pavés par le don
journalier de la fportula , que le patron faifoit
Antiquités, Tome I I ,
c L 1 s ?
dîftribuer à fes cliens ( Voye[ SpoRTULA )*
Nous voyons dans la diftribution de cette fportula
, faite par Juvénal ( Sat. 1. izo| ) , que ces
cliens étoient très-nombreux, qu’ils venoient en.
troupe chercher cette diftribution journalière, 8c
qu’ils y amenoient leurs femmes , lors meme
qu'elles étoient malades.
Lorfque le patron fortoit de chez lui pour fe
rendre au barreau, aux comices, ou au palais
de l’empereur , cette foule de cliens, revêtue,de
toges blanches, entouroit fon cheval, fa litière,
ou le précédoit pour lui faire ouvrir le paffaga
(Juvénal, Sat. x. 44.) :
. , . . . . Tune prscedentia longi
Agminis officia , & niveos ad frsna Quirites .*
Defojfa in loculis , quos fportula fecit amicosî
Cette couleur de la toge d’un client, le fait appeler
é/<z/zc'par Martial ( 1. 56. 13.) :
Non amet hanc vitam, quifquis me non amat,
opto :
Vivat & urbanis albus in officiis.
Quand le crédit on l’éloquence du patron
avoit fait gagner un procès à fe£cliens , ceux-ci
lui donnoîent un témoignage public de leur re-
connoiffance, en attachant dés couronnes a la
porte de fa maifon. Cornélius Gallus nous, 1 apprend
de lui-même (1 . 13.) i
Sspe perorata percepi lite coronam ,
Et data funt lingus prsmïa digna mes.
Les cliens faifoient quelquefois des préfens à ■
leur patron , 8c les provinces s’empreffoient de
lui offrir ce que leurs contrées ou leurs manufactures
p'roduifoient de rare 8c de précieux.,
Horace y fait allufion dans les vers où il d;t qu’ il
n’a point de clientes occupées à travailler pour lui
1 la pourpre de Lacédémone ( Od. i l . 18. 7.) :
, . . Nec Laconicas ntiki
- Trahunt konefls purpuras clients.
Au refte , les patrons recevoient auffi leurs
cliens étrangers dans Rome , 8c leur donnoienc
un afyle dans leur palais. Nous en voyons un
exemple dans !’eunuque de Térence ( v. 8. 7 .) :
, . . . . . . Tum autem Pksdris
Meo fratrl gaudeo amorem omnem effe in trau.•
quillo : Una eft domus.
Thaïs patri fecommendayitin clientelam, &fidcm
Nobis dédit fe.
M