
d’Halberftat, paffé l’an 1477 avec l’Abbaye de
Quedelinbourg ( Ludewig. e. 10, p. 93. ).
Les Vignerons, le Vendredi de la fécondé femainc
de Carême.
Vocem jucunditatis , Introït & nom du cinquième
Dimanche après Pâques.
( L ’Art de Vérifier les Dates. J
D A TO R UM ludus. Voyez É c h e c s .
D A T T E S , fruit du palmier. Les Orientaux en
ont mange dans tous les temps j ils en favoient
extraire du temps de Stf-abon une liqueur fermentée.
Les Romains fe dônnoient les uns aux autres
pour étrennes, au calendes, de Janvier , des dattes
couvertes de légères feuilles d’or ( Martial, in
Xeriiis , 24. ) :
Aurea porrigitur Jane càryota Kalcndis.
Les fpeéhteûrs à Rome mangeoient des dattes
pendant la repréfentation des pièces de théâtre
( Martial, xi. 32., ;
E t notas caryoudos theatrii.
DAULIAS, furnom qu’Ovide ( à'd'Livi. £66. )
donne à Philomèle , parce que fon aventure mal-
heureufe s’étoit paffée à Dnulis , ville de la Pho-
cide. Voye% É h i l ÔMÈl e .
DAULIES , fêtes que célébraient les Argiens*-
pour renouveler le fouvenir du combat de Proètüs,
Roi d Argos, quife faifoit nommer Jupiter, contre
Acrifius, fon frère.
DAUPHIN:, conftellarion qui a pris fon nom
du dauphin d’Arjon , ou du dauphin qui négocia
le mariage de Neptune avec Aniphitritè, ou d’un
de ces mariniers que Bacchus changea en dau-
phins 3 ou enfin du dauphin qu’ApolIon donna
our condu&eur à des Cretois qui aîloient dans la
hocide. On dit que le dauphin eft ami de l’homme
, qu’il n’en eft point épouvanté, & que pour
en v o ir , il va au-devant des vaiffeaux, 8c jo lie
tout au tour en fautant ; mais il fuit les .vaiffeaux
plutôt pour profiter de ce qu’on jette hors du
b ord, que pour aucun amour qu’il ait pour les
hommes.
Les faveurs qu’obtint Neptune d’Amphitrite, à
l’aide du dauphin 3 méritèrent à ce poiffon la gloire
d ’être l’attribut fymbolique du Dieu des mers.
C’eft pourquoi on trouve ordinairement Neptune
tenant un dauphin.
h t dauphin étoit peint fur le bouclier d’.Ulyffe,
& il peut fervir à cara&érifer ce héros G rec, ainfî
que fon bonnet.
Spr une cornaline du Baron de Stofch , on voit
une barque fous la forme d’un dauphin, dont l’extrémité
de la gueule forme l’éperpn ; le devant dç
la tête, la. proue j le corps , la carène &; les bor-
dages ; & la queue, la poupe & le gouvernail. Sur j
l’éperon eft un lièvre dansTadtion de s’ élancer eifc
courant j fur la barque , par-deffus les rameurs,
un grand levrier courant de toutes fes forces 8c
enfin lur la queue du dauphin, qui s’élève en forme
d*apluftre3 & au-deffus des deux timohs, un
autre quadrupède dreffé fur fes jambes de derrière
, q u i, avec celles de devant , paraît jouer
des deux flûtes. Cette pierre fingulièré doit être ie
fymbole de l’invention & ,de la pratique de l’art
de naviguer.
Tous ces animaux , confidérés en général, fem-
bîent vouloir nous rappeler que les hommes,
avant que de naviguer, commencèrent à paffer les
eaux fur les quadrupèdes. Après ces premiers éf-
fa s, ils fe fervirent des bois flo.ttans, & ils cherchèrent
à imiter Tes poiffons qui vivoient dans
l’eau , leur élément naturel , où ils les voyoient
nager avec tant de facilité : c’éft alors que pour
naviguer, ils prirent leur modèle fur les poiflons.
Le dauphin fervant ici de vaiffeau, nous apprend
que parmi les poiffons, le dauphin fut ce modèle :
fa. forme Y y rendoit plus propre que tous les au-
' très poiffons ( vie clafe , n ° f ï i) .
Une pâte antique dë la meme collection offre
un vaiffeau couvert à rames , fous la forme d’un
; dauphin., avec le grand mât, fa voile pliée , tous'
’ lés cordâges néceffairés , & deux figures qui tra-
: vaillent à la manoeuvre. Cette gravure fe rapporte
; à la précédente. Elle confirme ce .que nous y avons
dit, que le dauphin a été pris pour modèle de la
fabrication des vaiffeaux. On voit dans le Mujéum
Florentinum une gravure femblable fur un jafpe
rouge ( t. i l. tab. I. 3. )} mais fans explication.
Dauphin , ornements des cirques anciens, qui
étoierit élevés fur de petites colonnes à l’endroit
appelé Spina circi. Voyez Cirque. On prétend
qu’on élevoit un dauphin à chaque courfe, &:
qü on pouvoit compter le nombre des çourfes par
celui des dauphins. D’autres Antiquaires ont ajouté
qu’ils étoient placés fur des globes , comme
on voit quelquefois les coqs au haut des clochers.
Dauphin des anciens. C’étoit une maffe de
fer fondu, ou de plomb, fufpendue au haut des
antennes des vaiffeaux- Ôn la laiffoit tomber fur
les navires ennemis, qu’elle perçoit depuis le pont
jufqu’au fond de cale Cette machine , appelée
dauphin3 parce qu’elle en avoit la figure, étoit en
ufage chez les Grecs. Dans le fameux combat
donné dans l’un des ports de Syracufe, les Arhé-
niens.ayant été battus , les Syracufains les pour-
fuivirent jufques vers la terre, & forent empêchés
de paffer outre, dit Thucydide., par les antennes
des navires qu’on abaifïa fur le paffage. A cçs antennes
pendoient des dauphins de plomb , capables
de les fubmerger; & deux galères qui s’emportèrent
21} delà, furent brifées.
Sur les médailles le dauphin entortillé à un trident
ou à une ancre , marque la liberté du’com*
tnerCe & l’empire de la mer. Quand il eft joint a
un trépied d’A'>ollon , il marque fur les médailles
Romaines le façenioce des Quindecemvirs, qui ,
pour annoncer leurs facrifie.es’ folemnels , por-
toient la veille un dauphin au bout d une perche
dans les rues , parce qu’on regardoit ce poiffon
comme confacré'à ApoLfon. ,
Le dauphin feul, ou avec un tirident, eft le
type ordinaire d’Ægium en Àchaïe. On le voit
auflï fur les médailles de Byzantium, de Carteia ,
de Corinthe , d’Eubée , de Larinum , de Lipari,
de Nifyros, de Paeffum, de.Raucus, de Syracufe,
de Tarente, de Thera, de Vélia. < :•
On voit un enfant;.,nud., quelquefois ailé ,
monté fur un dauphin, fur lés médaillés de Brun-
difium, de Paeffum & de Tarente*
A. E. Ces deux lettres,qui fe trouvent fouyent
fur les médailles Grecques frappées fous la domi- ■
nation des Romains , ,ont été expliquées différèm- |
ment par plufieurs Antiquaires. Avant de rappor- j
ter ces explications, je dirai que ces figles A. e.
font ordinairement expliquées aujourd’hui par ces !
deux mots AHMAPXIKHS ESOYCIAC, tribuniciâ I
potefiate 3 qui font.écrits tout-entiers fur quelques 1
médailles.
peut affurer que le A. E. rve fe voit fur aucune
médaille latine de cette ville. Au contraire , le
s. c. fe rencontre, non-feulement fur toutes les
médailles latines ».mais encore au revers d un très-
grand nombre de médailles grecques 5. & jamais
on n’a trouvé fur .aucune le a. e. fans le s. c . ,
quoique le s,, ç. fe voye fans le A. E. , tant dans
les médailles grecques, que dans les médaillés, latines
Le Père Jobert difpit, d’après Oudinet, que
les lettres A. E. étoient initiales de Aoypart Enap- ;
%i'ceç , par l ’ordre du confeil de •pille , ou plus-exac- :
tement, par ordre des états de la province , comme
le fait obferver le Baron de la Baffie, qui^ d’aiir
leurs rejetoit cette explication , croyant, avec
raifon , qu’aucune province n’avoit pu accorder à
une ville la permiffion de battre monnoie j droit
réfervé.à l’Empereur foui ou au Sénat.
Hardouin ,c e t écrivain fi fécond en conjeéfcures
dépourvues de fondement, a pris les lettres A. E.
pour les initiales des mots àqftotricti Ev%cu 3 vota
publica ; mais il n’a jamais pu citer une feule médaille
qui vînt à l’appui de fon explication.
Le Père Jobert a dit encore fur les deux lettres
A. E. que les villes grecques jouijfant du droit de
battre monnoie3 en faifoient frapper de deux, fortes.
Selon lui , celle qui n étoit que. pour le pays étoit
en grec. Celle qu’on vouloit qui eut coür.s dans tout
V Empire, étoit en latin; La première portoit les deux
'earaâères S. C. Senatus Confulto. La fécondé avoit
le A. E. Aoy/teert Le Père Jobert femble'
parler en général de la monnoie qui fe frappoit
dans le$ villes grecques j & cependant il eft cer-|
tain , dit le Baron de la Baftie , qne tout ce qu’il
écrit en cet endroit , doit fe reffreindre àùx feuïes
médailles d’Antioche fur l’Oronte. Il fait enténdre
que le:s lettres s. c. font affectées aux feule.s^meA
dailles grecques ,*& A. E. aux médailles latines:
rien n’eft moins exad que cette affertion. 11 y. a
plufieurs médailles grecques frappées à Antioche
fous Auguftè, fous Tibère , fous Claude , fous
Néron , fous Galba, fous Hadrien , &c. qui n’ont
ni l’un ni l’autre de ces caractères j St de plus on
Ajoutez à cela que les lettres A* E* ne Çe
trouvent ,fur lés nvonnoiés d Antioche que depuis
Caracalla 5 c’eft-à:dire, depuis que cette ville fut
devenue colonie Romaine. Cette derniere, obfer-
vâtion fuffit pour montrer que A. e. ne fauroit
fignifier Aoypurt !E^«a%/«f , decreto Proyincis. ,
puifqu’Antioche, devenue colonie , aypit imoins
be.foin que jamais du çonfontement de la province
pour être autorifée à faire; battre monnoie.
DÉ à: jouer , te fera1 luforia „ différent des
offelets.
DÉ ( jeu de ) : jeu de hafatd fort en vogue chez
les Grecs & chez les Romains., L’origine.;,en eft
très-ancienne, fi l’on en croit Sophocle, Pàufa-
nias & Suidas , qui en attribuent l’invention à
Palamède. Hérodote la rapporte aux Lydiens-,
qu’il fait auteurs..de tous Tes jeux de. hafard.
. Les dés antiques étoient -des cubes de meme
que les-nôtres 5 c’ eft pourquoi les Grecs Tes appe-
loiènt xu£oi : ils; avoient: par conféquent ftx faces ,
comme YÉpigramme x v ii. du liv. x iv de Martial
le prouver |
Hic mikiibis feno numeratur te fera punclo. ■
Ce qui s’entend des deux dès avec Iefquels on
jouoit quelquefois. Le jeu le plus ordinaire étoit
à trois dès3 fui vaut le proverbe, « rpiïsU, » rpeïç
»uGot,. trois fix ou xr.ois a s , tout où rien.
Je ne parcourrai point les diverfes manières
de jouer aux dés, qui étoient en ufage parmi les
anciens j il me fuffira d’indiquer les . deux principales
: ^jé renvoie pour les ^utres aux ouvrages des
Érudits , qui les ont raffemblées dans des livres
compofés exprès*
. La première manière de jouer aux dés, & qui
fut toujours à la mode, étoit la rafle, que nous
avons adoptée. Celui qui amenoit le plus de points
emportoit ce qu’ il y avoit fur le jeu. Le plus beau
coilp étoit, comme parmi nous, rafle d e fix , mot
dérivé de pâlov ÙQîxUv. On le nommoit Vénus : ce
mot’défignoit dans tous les jeux de hafard le coup
le plus favorable. Les Grecs avoient donné les
premiers Jes-noms-des Dieux , des Héros, des
homftres ilhÿftres', & même des courtifanes fameu-
fos j-à tous les Coups différe-ns des dés. Le plus
mauvais coup étoit trois as. C’eft fur cela qu’Epi-
charme a dit, que-éahs le mariage, comme dans
le jeu des dés., on amène quelquefois trois, fix &
quelquefois trois as. Outre ce qu’il y avoit fur le
je u , les perdans.payoient encore pour chaque