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I-e manteau que ces. jeunes‘gens portoient étoit
anciennement noir j & il relia tel jufqu’au fiècle
d Hadrien, où le célébré Hérode - Atticus leur
donna une chlamyde blanche (Philoft. vit. Sôphifl
/. 2. p. yyo..). JTobferverai auflî que dans les peintures
du Térence du Vatican, la chlamyde eft
donnée généralement à prefque tous-les jeunes
gens de condition libre. Les manteaux des guer-
rlers »voient coutume d'être fourrés & . frangés
en dedans, tyfedtfraf pour tenir chaud (Plutarch.
Lucul. p. 932. /. 34. >. »
Cette fourrure & ces longs poils étoient l’attribut
caraéleriftjque de la chlaina , & fervoient
- faire diftinguer de la chlamyde , qui étoit
d une étoffe le'gère &. fouvent de pourpre. La
chlamyde^ d’ailleurs-étoit ouverte ,/& la poenula ■
rermee de tout côté comme un fac. La lactrna
embrafloit étroitement tout le corps , ce qui la
diftinguoit totalement- de la chlamyde:.
On en attribuoit l'invention aux Macédoniens,
-qui la communiquèrent aux Théflaliens & aux
Arcadiens, c eft-a- dire, aux habitans des pays
montueux. Les autres Grecs & les Romains adoptèrent
cet habillement ;r mais ils le portèrent plus
court que les Macédoniens , à qui la chlamyde
fervoit à les garantir du froid;. La longueur de
f ch-lamyde macédonienne en faifoit fans, doute
le caiaéiere diftinélif. E’eft ainfi que la portoient
les Babyloniens & les autres barbares.
Les. deux rois captifs du—Capitole- portent des
chlamydes d'un travail fort recherché. Les Thef-
faliens, habitant le pays froid de la Grèce , en
portoient aufli de très-longues , ce qui les fit
appeler par Strabon B«S-os-oA«vvres:. On en voit
une femblable au Theflalien Protéfilas., qui Je
djftingue des autres perfonnages d’ un bas-relief,
publié & expliqué' par Winckelmann , n°. 123. des.
jfytonumenti inediti.
Un bas-relief de la Villa- Albani , publié par
■ \Vincî<é!mann fous le nQ. 174 de fes Monumenti
ijiediti', qui repréfente Alexandre & Diogène,
nous* a fait diftinguer le caradère propre de la
chlamyde Macédonienne .,, fa longueur. Celle-
d’Aîexandre defcend plus bas que la cheville du
pied; , tandis ..que celle de Diogène ,. & des
ftames. héroïques touche à peine le gras, de la
jômbe^
La chlamyde étoit l’habit des chafleurs , & le
plus, fouvent ils ne portoient que celui-là. Ils la
seietoient fur le bras, gauche , comme; on lé
voit à l'Apollon du Belvédère ; ils l'entortillaient-
auflî autour de ce bras, pour en faire une e-fpècé
de- bouclier-, chlamyde clüpeant brachium } dit
Nonius. Sur plufîeurs bas - reliefs antiques > Sé
principalement fur- ceux qui repréfentent la fa-
meufé cbafle du fanglier de Calydon , on voit
des héros nuds, avec le bras gauche entortillé
dans une- draperie.,. qui: eft. certainement leur
ijilamyde
Qiî. a doAçé quelquefois au. manteau dès feu*-
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nies le nom de chlamyde. Virgile appelle de ce
nom le manteau de Didon {Æn. iv. 137.) •
Sidoniam pi.cio chlamydem circumdata limbo
Tacite s'eft exprimé de même en parlant d’Agrippine,
mère de Néron ( An. x u . 56. 4. )
heque procul Agrippina aurata chlamyde. Le manteau
qui étoit l’unique habillement des petits
enfans d’une naiflance diftinguée , porta aufli un
nom relatif à la chlamyde : on l’appe.loit chlamy-
dula ( Voyeç eç mot. ).: ;
Quoique les manteaux des femmes &: des en-
fans fulfent aflimilés à la chlamyde, ce mot fut
toujo urs employé par les Grecs pour dé ligner
l’habillement des gens de guerre. Il eft dit dans
Philoftrate {-liK y. c. 43-. ) d’un homme qui avoit
eu de l’inclination pour la guerre, q uil aima ,
la chl a,m yde & la vit militaire.. Plaute nomma
ordinairement la chlamyde , lorfqu’ il fait ï’énumération
des parties de l’habillement d’un foldat
(P fë u d o l. i l . 4. 44. ) ;
Eiiam opus eft chlamyde , 6* mach&ra &petnfo.
On fait que ce poète a traduit ou imité les comiques
grecs-, c’eft. pourquoi' aufli - il dé ligne fou-
vent lès gens de guerre par le mot. chlamydatusi
ÇRud. il.. 2. | | ) : •
- fc . * * - . . * .. . qui très: .
Du cer.et c.hlamydatos c.um machsris,.
& {ibid.-lr. 1, 8.) .*•
• .. « • Quis hic. homo chlamydatas eft.
Les écrivains, latins fè font fervi plus rarement
du mot chlamyde , pour défigner les perfonnes-
ou les çbofes qui' dépendoient de l’art militaire
parce qu’ils employoient ordinairement les mots
fàgum & paludamentum, qui étoient fes fynony-
mes dans leur langue, comme l’attefte Nonius-
( x iv . /./.) .• Paludamentum eft veftis quA nunc
chtamys dicitur. Cependant Cicéron (pro Kabir.:
c. 10. ) reprpchoit à Sylla de paroitre avec la
chlamyde & la. chauffure. militaire dans les villes
où les autres généraux n’avoient jamais parut
que revêtus de la toge. C’étoit avec la toge que
les premiers Romains étoient repréfentés dansi
les peintures , fur le marbre & le bronze, parce-
que la toge étoit l’habillement des triomphateurs..
C’eft-pourquoi Valère-Maxime ( n i . 6 .1 . ) a repris.
Sçipion l’Afiatique , de ce qu’il avoir fait placer
dans le Capitole fa ftatue revêtue de la chlamyde
& chauffée avec la- crepida HL.. Scipionis ftatuatn
cklamydatam & crepidatarh in Capitolio cernimus
quo habiïu vide lie et , quia aliquando ufus erat effit
giem ftuamfprmatam poniyoluit.^
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Les chlamydes étoient ordinairement fJtes de 1
laine , comme les autres habillemens 5 celles des
tribuns & des centurions étoient diftinguée s de
\v chlamyde du foldat , - en ce qu’elles .étoient
plus légères & moins velues. Les Grecs les portoient
blanches ( Pollux v u . 13.). Plutarque dit j
cependant dans la vie de Philopémen , que les
foldats de ce général avoient des chlamydes^ à
fleurs & diverfement colorées. Chez les Romains,
on les portoit de la couleur naturelle de la laine j
mais celles des généraux & des empereurs étoient
teintes en pourpre. Caligula traverfant en triomphateur
le pont qu’fl avoit fait conftruire de
Baies à Pouzzole , porta la. première chlamyde
de foie que l’on eût vue à Rome. Elle étoit
rouge- (Dio. zi_x. p. 6 5 3 .), ornée d’or & de
pierres prëcieufes des Indes. Commode allant
au théâtre, imitoit cet empereur infenfé, & éta-
îoit.aux yeux des Romains indignés une chlamyde \
tiftiie d’or & de foie, telles que les portoient
les rois barbares.
CH L AM YD U L A , petite chlamÿde. C’étoit
Tunique vêtement des enfans d’une naiflance diftinguée
en Grèce & à Rome. Us étoient ordinairement
nuds, & couverts feulement d’une
petitt chlamyde flottante. Les grands habilloient
de la même manière de petits enfans qui leur
fervoient de jouet &: d’amufement ( Herodian. 1. *7'
JCAANIAION, 1 7 " , / \ 0. ‘
xaanis , ( chLaina legeré & courte. Dion
rapporte (xx vi. p. 2.66.) que .Calenus reprochoit
à Cicéron de porter.un vêtement aufli voluptueux.
Demofthènes avoit effuyé le même repro- s
che ( Gell. 1. y. ). Cette conformité de goût
entre les deux plus célèbres orateurs, eft très-v
remarquable.
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frayeur que lui avoit caufé la mort fubite de fes-
frères & foe u r s e l l e demeura toute fa vie extraordinairement
pale. Elle époufa Nélée , qui
la rendit mère de ,douze fils. Hercule en tua dix
a la prife de Pylos j le onzième fut changé en
aiçle , & le dernier fut Je célèbre Neftor. Voye-^ Néléf. , Nestor , Niobé. -
Son nom vient de verdâtre.
Chloris , jeune nymphe, époufa Zéphyre ,
qui lui donna l’ intendance fur toutes les fleurs. Poyq Flore. Les Romains fubftitlièrent cette
divinité à Chloris•, & la reconnurent pour la
-déefl'e des fleurs ( Faft. 7. 19y.) »•
Chloris eram, qu& Flora vocor. Corrupta latine
Nominis eft noftri littera Gr&ca fono.
Chloris étoit fille du fleuve A r é t u r u s 5e
fut enlevée par Borée , dont elle eut un fils
nommé Harpax. Voye^ Arcturus , Borée.
CHOCHÆUS, furnom d’Apollon, qui lui fut
donné à caufe du culte particulier que lui ren-
doient les habitans de C hoche, £«£9, autrement
appelée Sélèucie. Jules Capitolin (in Vero, c. 8.)
& Àmmien (j/. 23.)'difent que la pefte qui ravagea
l’univers du tems de Lucius-Vérus, commença
dans la Babylonie, & fortit d’un coffre
d’or brifé par un foldat romain dans le temple
d’Apollon Choch&us.
CHODACES ou Cnod'aczs. Vitruve (x . 6.)
défîgne par ce mot des gonds qui roulent dans
des crapaudines.
CH Ü N IC E .l v r •
CHCSNIX. f F °y^ C h en ic e *
CHCENISQUE. Voye% C kénisque.
CHLOIES. y
gelion (Hefyckius & Euftàth. Iliad. 1. & P au fan.
in Atticis.) on célébroit à Athènes des jeux, des
feres appe 1 ees chloics , x^dviiu, , & l’on immoloit
un belier dans le temple de Cérès-Chloie , qui
« o it place dans l’Acropole ou dans fes envi-;
ronS. Paufanias n’explique pas ce furnom de
Leres 3 qu ii croit cependant renfctmer quelque
myltere connu des pretres feuîs-j cependant Potter
le dérive avec vraiftmblance de , granien,
furnom très-analogue aux fruits de la terre, aux-
ciuels prefidoit Cefès. Ce furnom eft analogue
a ceiui d j que lui donne Sophocle ( (OEa:p.
ce Ion. 1671 ; ) , & qUe le fchoiiafte de ce poète
dit etre celui fous lequel .on adoroit Cérès dans
Ion, temple bâti auprès de l'Acropole.
. . hhe d’A-mphîon & de Niobé ,
échappa -a la vengeance de Larone. Son premier
nom croit Mélibée 1 elle eut le furnom de Chlo-
w ’ Pîrce que ne s ’étant jamais remife de. la
des Antheftéries . dans laquelle chacun buvoit
dans un vafe particulier. Voye^ Anthesté-
RIES.
CHCEUR. Cet article eft placé dans le dicilio»-
naire de grammaire & de littérature.
x oA A S , fête de Bacchus. félon Héfychius.
GHOM. Voye^ Chon.
CHOMER, mefure de capacité employée dans
l’Afie & dans l'Egypte. Voye[ Cos..
CHON. \
CHOM. /
SOM. \ Le grand étymologifte dit qu’Her-
SOM U S .l Cille portoit dans la langue égyp-
DSOM. ) tienne le nom de chon ; & Héfv-
chiusiallure que-.plufîeurs perfonnes reconnoif-
foient l'Hercule égyptien dans le dieu Pataique
appelé Gignan ou Gigon. Jablonski croit que ces
trois mots grecs font un corruption du' mot Aij