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& bifaïeuî de Cadmus ; mais les grecs avoient
rambition de,pa(Tet pour avoir donné les dieux
à l’Egypte. Épapkus étoit fils de Jupiter & d’Io ,
& par conféquent petit-fils d’Inachus, qui avoit
Jette les fondemens du royaume d’Argos. Voye^
les métamorphofes d’Ovide, 1. I. v. 749. Eusebe
dans fa chronique, Servius fur le 3e. I. de l’Enéide,
Macrobe, 1. III. des faturnales, c. 6.
ÉPAULES. Les anciens tiroient divers pré-
fages des treflaillemens fortuits que l’on reffentoit
dans les épaules. Si c’étoit dans la droite, l’ ar-
rifan devoit en conclure qu’il lui furviendroit
quelque profit, l’efclave devoit augurer un profit,
& la mort de fon maître, la fille un bon mariage,
la veuve quelque gain, le marchand des
profits, le pilote un heureux voyage , l’époufe
de la joie. Le trefîaillement de [‘épaule gauche
préfageoit des pièges tendus par quelque femme ;
mais des pièges qui ne dévoient pas être nuifibles.
( Nympkus de augur. 1 . 9. )
E PAU LE T TE S Part'e <*e k cuiraffe ou
armure particulière, qui défend les épaules du
foldat, & le haut de fon bras. On en trouve
fur plufîeurs monumens antiques. Elles font très-
apparentes à une petite ftatue de bronze, con-
fervée dans la galerie du collège de S. Ignace ,
2 Rome, & qui repréfente un foldat farde. C e
foldat tient de la main gauche un bouclier rond
devant fon corps ; mais à une certaine diftance,
& fous ce bouclier trois flèches, dont on ap-
perçoit les bouts empennés qui excèdent le bouclier
5 de la main droite il porta l’arc. Il a la poitrine
couverte d’ un corcelet court, & les épaules
garnies d‘çpauliéres. Cette armure fe voit aufîi
fur un vafe de la collection du comte de Maf-
tr illi, formée à N o ie ; & fur un autre morceau
de. ce genre de la bibliothèque du Vatican
( Dempfi. etrur. tab. 48.). Dans un monument,
publié par, Winckelmann, dans fes monumenti
inediti n°. 19 7, on voit un gladiateur avec une
pareille armure fur les épaules. L‘ épauliére de
cette figure, ainfî que celles des figures citées
plus haut, eft de forme quarrée; mais fur la figure
farde, elle a la forme des épaulettes qu’on voit
fur les uniformes de nos tambours. Au refte ,
çet ufage de défendre les épaules, avoit été
en ufage chez les grecs des temps les plus
reculés. Héfiode entr’autres armures, donne Y épaü-
liére à Hercule ( Scut.Herc. v . 12 8 .), & le fcho-
liafte de ce poète la nomme ’Zatréuuoi, mot formé
de préfervep.
ÉPAULIES; c’eft ainfî que les grecs appelloient
l e lendemain des noces. C e jour les parens &
le s conviés faifoient des préfens aux nouveaux
mariés. On l’appelloit épaulie, parce que l’époufe
p’fiabitoit pas la maifon , de fon’epoux
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que de ce jour. On donnojt le même nom aux
préfens, fur-tout aux meubles que le mari rece-
voit de fon beau-père. Ces préfens fe tranfpor-
toient publiquement & en cérémonie ; un jeune
homme vêtu de blanc, & tenant à la main un
flambeau allumé, précédoit la marche.
ÉPÉE. Les anciens attribuoient l’invention des
épées aux curètes; & Claudieti leur donne cette
arme comme un caractère diftinétif ( Rapt. Pro~
ferpin. II. 269. ) :
S e u tu fanguineis u lu la n tia Dindyma. gallis
In c o lis , & J lr id o s Curetum refpicis en fe s.
Epée des grecs.
Les grecs portoient Yépée fous l’aiffelle gauche
( d’où lui venoit le nom d’ T*a>tevios), de manière
que le pommeau touohoit à la mammelle gauche.
Y!épée étoit prefque horizontale, & faifoit à peine
un angle de trente degrés avec l’horizon. Le ceinturon
, ou baudrier , qui confiftoit en une fîmple
courroie , étoit lié autour du fourreau vers le
haut, paffoit fur la poitrine, de là fur l’épaule
droite, & defcendant enfuitefur les reins, alloit
, s’attacher vers la pointe du fourreau. On voit
diftin&ement ce détail à une belle ftatue héroïque
de la villa Albani, où l’on diftingue même les
franges qui terminent les deux bouts du ceinturon.
Il faut obferver que cette manière de porter
Yépée , eft propre non-feulement aux ftatues héroïques
& aux guerriers nuds, mais encore aux
empereurs romains, lorfqu’ils font repréfentés à
Y héroïque. Lors même qu’ils n’ont pas Yépée, on
en voit le ceinturon dans cette pofition, comme
à la ftatue de Domitien de la villa Albani. La
pointe du fourreau, qui alloit en s’élargiffant
depuis la garde, portoit le nom du champignon,
Mv»>j?, dont elle avoit la forme.
Le fourreau étoit orné de clous d’argenf,
( Iliad. B. 45. ) La garde étoit ordinairement,
très-riche. Sur celle du roi Paufanias ( Valer.
Maxim.) on voyoit un quadrige artiftement fculpté.
Les héros du fiège de Troye, avoient fouvent,
comme Agamemnon ( Iliad. r. v. 272. ) , un
poignard ou couteau lié au fourreau de l’épée•
Quant à la matière de Yépée, des anciens grecs,
Héfiode parle ftépêes d’airain. ( Scut. Herc. v.
2.21. ) Sa forme paroît dans ces premiers temps
avoir été droite, s’élargiffant depuis là garde,
jufqu’au dernier quart de la longueur, où la
pointe fe formoit allez brufquement.
■ Les laeédémqniens fe fervoient d’une épéè fi
courte, qu’un plaifant difoît que les charlatans
pouvoient l’avaler. ( Plutarc. in Lyourgo & Age~
filao. ) Elle étoit courbée comme . une faux ,
c’eft-à-dire, comme les crmetères, ou fabres,.
& s’appelloit I^a«.
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ÉpÉES des perfes & des barbares.
On peut affurer en général, que les barbares
portent fur les monumens antiques des épees
courbées, ou des fabres. Les perfes en faifoient
aufli ufage. ( Quint. Cure. ) Sur la colonne tra-
jane cette ôbfervation eft confirmée relativement
aux barbares , daces, farmates & autres 3 il y a
quelques exceptions peu nombreufes.
Épée de Perféc. Foyc^ Harpé.
Épées des. étrufques.
Elles étoient fembiables â celles des grecs,
& s’élargiffoient depuis la garde prefque jufqu a
la pointe.
Épées des romains.
Les romains fe fervirent probablement des memes
épées que les grecs & les etrufques, îj juf-
qu’aux guerres d’Annibal, temps où ils adoptèrent
Yépée des celtibériens. Voye[ plus bas 1 article
des épées des celtibériens.
Les romains ne portoient jamais l’épée qu’ avec
l'habit militaire ; & perfonne n’auroit ofe fe parer
de ces deux attributs de la milice, fi fon nom
n’y eût pas été inferit. Il paroît par le patiage
fuivanc de Pétrone, que les véritables militaires
avoient, ou s’ arrogeoient le droit de defarmer
les ufurpateurs de leurs attributs, & même de
les maltraiter de'paroles & « ■ a n m l
hue locutus gladio cingor lattis, mox in publtcum
profilio , furentifque more omnes ctrcumeo porticus.
Notavit me miles : &, quid tu, inquit,
cômmilito, ex qua. legione .es . aut cujus centurie ?
iCumconftantifimi, & centunonem , & legionem eflem
ementitus ; âge ergo , inquit ille , in exerçait veflro
phecafiati milites, ambulant i Cum deinde yultu,
atque ipfa trepidatione mendacium prodtdijjcm , ;
y onere jujfîf arma, & malo cavere.
Chez les romains on quittoit 1 epee lorfqu on
fe rendoit prifonnier, ou même lorfqu’on fc je -
connoilfoit valfal d’un perfonnage illullre. C elt
ainfî-que Tigrane , roi ^’Arménie ( Pluiarch. m
Pompeio.) , fut averti par les foldats de Pompee,
de leur remettre fon épée avant d aborder leur
général. Les Héleurs étoient chargés de prendre
les épées de ceux qui abordoientlesconfuls. bous
les empereurs ce fut un crime capital de s’appro-
? cher d’eux avec une épée nue, même par oubli.
L ‘ épée & la hafte étoient les attributs des préteurs,
& on les plantoit devant leur fiègé :
( Cyprian. epifi. I L ) hafia i l l i ç , gladius i î f •
carnifex, prefio eft. Mais Yépée étoit encore plus
particuliérement la marque de la dignité des préfets
du prétoire i enfem geftabat, dit Herodien ,
( Ub. I I I . i . 3. ) cAteraque omnia fupremA dignitatis
injignia.
Antiquités , Tome I f ,
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De quel côté les romains portoient-ils I epee ?
Cette queftion a fort occupé les philologues des
deux derniers liècles. Le réfultat de leurs recherches
eft qu’ils l’ont portée des deux cotes alternativement,
à différentes époques, & quelquefois
à la même époque , fuivant lés grades militaires*
Polybe, qui vivoit du temps de Scipion K de
Lseliüs, place l’épée du côté droit ( V I . 2 I - )•
Josèphe ( III. ) dit que les foldats piétons de
Titus,,: portoient une épée du cote gauche , ot au
côté droit un poignard d’environ un pied rran-
çois de longueur. Selon Jean d Antioche ( trtft
Scépifi. Dionif. ) cité par Saumaife
( not. in Spartian. p. 155. 1 ) , 1« foldats
prétoriens portoient toujours Vépee du cote droit»
ce qui les diftinguoit des'autres foldats.
Sur la colonne trajane, les épées des foldats,
; des enfeignes & des fimples prétoriens, font
toujours du côté droit. Celles de 1 empereur»
des officiers prétoriens, des tribuns & des centurions
» font toujours du cote gauche, loutes
font larges & très-larges par le bout, avec-de
grandes & fortes poignées-
On y voit un poignard court 8r large à un foldat
qui travaille aux retranchemens.
É pé e s des germains.
Les épées des germains e’toient communément
recourbées, comme on le voit dans les
trophées de la colonne trajane. Elles y paroi Lent
quelquefois droites. Les germains les portoient
attachées à un baudrier. Ces peuples fe fervoient
auffi de la mâffue , de l’arc & de la hache :
celle-ti eft repréfentée femblable a la hache des
amazones.
É pée s des gaulois , des celtibériens ou espagnols.
Les épées des gaulois, du temps deBrennus,
étoient longues (Tite-Liv e,d écad . 4 , 1. 8. S w -
bon 1. 4. ) , fans pointe, & retomboient ( Polybe,
1 2'. c. 6.1) fut la cuilfe droite , fufpendues a
des chaînes de-fer, ou d’ airain ; quelques-uns,
en petit nombre, avoient des baudriers d o r o u
d’ argent. Athénée ( Deipn. I. X I V . ) cite Poffi-
donius , qui difoit que les anciens gaulois joi-
gnoient un poignard à leurs epees comme les
héros du fiège de T ro y e , -cites plus haut.
Les efpagnols avoient des épées fort courtes
t Tite-Live, décad. 3. 1- 2. ) , pointues & tranchantes.
de deux côtés; ils fe, fervoient auffi
d’ un poignard d un pied de long. La médaillé
d’Augulle , avec, la legende , Hifiama reccpta
publiée par Goltzius, reprefente une pique dont
le fer eft très-alonge, & félon More l, un bau-
drier replié, que Vaillant a pris pour unecpee
d’ une forme très-fingulière, qui croit en uL'ge
chez cçs peuples. Ils fe fervoient aufli de dards