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k ^o k q t o s j ro^e )aune* fo r e n t ornée de
fleuri & de broderies. On en donne ordinairement
une femblable à Bacchus ( Ariftopk. Ran.
v . 47. ) & aux Divinités qui l’accompagnent. Sa
couleur étoic jaune > ou, du moins mélangée de
jaune , xfôxcç , fajrart. ' ;
CROCUS , épris des charmes de Smilax, mourut
d’amour, & fut changé en fleur de fafran,
ainfi que cette Nymphe en if.
Crocus, fils d’Euphème, nourrice des Mufes,
fut placée au nombre des affres ( SI dont us ). Voyè^
Sagittaire.
CRODON. FaufTe Divinité des anciens Saxons.
Crodo y Crodus ', ou Krodo , Krodus. Saxon le
Grammairien ( /. ) le nomme le premier entre
les Dieux des Saxons, qui font, dit-il, Codrus,
Hama , Irmus, Flivius & Siba. C ran tzi us ( Saxo-
nU , l. il. c. 12. ) , dit qu’il étoit honoré, fur-
tout à Harsbourg. Quelques-uns croient que Cro-
don étoit Saturne. George Fabriçius, au premier
livre de fes Origines Saxones, rapporte la manière
dont on le repréfentoit, qui convient en effet à
Saturne. Il avoir, dit-il, la figure d’un moîffon-
Beur , ceint d’un morceau de linge. Il te-
noit de la main droite un petit vafe plein de ro fes,
& une roue de char de la main gauche , qu’il éle-
voit en l’air. Il fouloit aux pieds une perche,
poiffon hériffé d’écailles & de piquans. On peut
croire que le culte de ce Dieu avoit pafie de la
Grèce aux Germains voifins du Danube , de-là
dans la Saxe, & que de même que le Dieu Irmus
femble avoir été fait de Ye^ s des Grecs, le nom
Crodus pouvoit bien auffi venir du K d e s
Grecs, qui eft le Temps ou Saturne.- Charlemagne
abolit le culte de ce Dieu avec celui de toutes
les autres Divinités Saxones. ( Vojfius., de I d-ol.
I. i l . c. 33.).
CROESÜS. Voyei C RESU s .
CROISSANT. Les citoyens d’une naiffance il-
luftre portoient à Athènes des croijfans d’argent
ou d'ivoire , attachés fur leur chauflure, & à
Rome une lune entière ; mais on n’en a. vu encore
à aucune ftatue.
Le croijfant ornoit fouvent la tête des femmes,
c o m m e on le voit à un bufte de Marciana, con-
fervé dans la villa Pamfili. Cette obfervation fert à expliquer le Poète Stace , qui dit que la coiffure
d’Alcmène , mère d’Hercule , étoit ornée de trois
lunes C Thebaid. vi. 288. ) :
# . Tergeminâ crinem circumdata lunâ.
Il fait fans doute aîlufion à la nuit où Hercule
fut conçu, & qui en égala trois entières par fa
S u r le s médailles le croijfant eft fouvent employé
pour foutenir le bufte des Princeftes 5 parce que
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celles-ci tiêhnent dans les États, dont le Prince eft
le folei), la place que l’on donne à la lune dans le
ciel. Le Dieu Lunus porte le croijfant aux épaules :
c’ eft fon fymbole naturel,felon 1 opinion de certains
peuples anciens , qui regardoient la lune comme-
une Divinité mâle» Ils çroyoicnt même que ceux
qui l’adoroient comme une Dééfle, étoient toujours
malheureux dans leur mariage , & qu’ils
n’étoient jamais les maîtres dans leur maifon.
Une petite ftatue de Diane , publiée par le
Comte de Caylus ( i l .p l . 4J. n°. 2. ) , préfente
une très-grande fingularité qu’il n’avoit, difoit-ily
remarquée fur aucun monument antique, & qui
lui fembloit n’avoir été indiquée par aucun
Auteur ancien 5 c’eft le croijfant de la lune très-
diftinéf & d’une proportion affez forte par rapport
à la figure. Cette Diane porte le croijfant de
la main droite, tandis qu’elle relève fon habillement
de la gauche.
Croissant fur les médailles. On le voit fur
celles d’Antioche de Pifidie , de Carrhs, y de Cy-
donia , de Megarfus.
On en voit trois fur celles de Cîth&ron, de Ve-
lia y de Samdàlium .
Il y en a deux fur celles de ThefpU. ..
CROIX, ee La croix que l’on remarque fur les-
monumens antiques, mêlée avec d’autres attributs
arbitraires , dit le Comte de Caylus , n’a aucun
trait avec le chriftianifme. Cette figure,.quand
elle eft enfermée dans le quarré , c’eft-à-dire ,
lorfque fes parties font égales , n’eft prefque jamais
un fymbole j elle a été de tout temps le plus
fîmple des ornemens & le plus facile à trouver
& à exécuter ; les plus anciens monumens, &
principalement ceux de l’Égypte, en donnent la
preuve.
Cette obfervation eft fi vraie, que Fon voit une
croix placée fur le diadème d’une ftatue de bronze
trouvée dans les fouilles d’ Herculanum.
« Jofeph Barbaro obferve que fur quelques-
uns des tombeaux fitués auprès du Tanaïs „ qu’il,
trouva dans fon- ambaflade de- Perfè,. on voit une
grande pierre avec un trou dans lequel on pré ;
tend qu’étoit placée une croix. Ce feroit mal rai-
fonner que de conclure de-là que ces tombeaux
renfermaifent des chrétiens. Il n’y en eut jamais
dans ces régions. Mais ces croix étoient l’emblème
du Dieu qui préfidoit aux tombeaux ( félon M.
d’Hancarville ). On a trouvé des croix dans mille
autres lieux, & fur une multitude de monumens
qui n’ont jamais appartenu à des chrétiens, tels
que le Thibet, les ftatues de quelques Divinités
Indiennes,d’anciennes médailles desPerfes, celles
de Sidon , & enfin fur les tombeaux de Naxr-
Ruftan auprès de Perfépolis. Le temple de Sérapis,
a Alexandrie, ayant été détruit dans le quatrième
fiècle de notre ère , on trouva des croix
gravées fous plufieurs pierres dans l’intérieur de
fes mues. Les chrétiens & les payens voulurent
c r o
fe prévaloir de cette découverte. Mais ( Socrat. r . ’
cap. 17. ) des gens qui fe difoient inftruits des
hiéroglyphes, & qui avoient embrafte h religion
chrétienne, aflurèrent que fuivant les règles des
Égyptiens, la croix fignifioit la vie future. C’étoit
une repréfentation abrégée du Phallus ou du Tau-
lacré , tous deux emblèmes de la génération , &
par conféquent de la nouvelle vie que les morts
alloient acquérir dans les champs élyfées. »
Croix avec une anfe ou un anneau, Crux
a n s a t a . Voyei Clef.
CROMMYON. Le troifième des travaux de
Théfée fut fon combat contre le fanglier de
Crommyon, félon Diodore. .
CROM N A , dans la Paphlagonie, kpomn a.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en argent.
O. en or.
O. en bronze.
CRONIÇS , *)
CRONIÉNES, > fêtes qu’on célébroit à Athè-
kponia, }
nés en l’honneur de Saturne , appelé KpeW, au
mois Hécatombéon , nommé autrefois Cronius
( Arijlopk. nubes & Hefyck. ).
Le feizième jour du mois Métagitnion , on
célébroit dans Fille de Rhodes des Cronies ( Theo-
doret. lib. vu. grec, affect. ) & l’on immoloit alors
un criminel condamné à mort par les loix.
KPON02 ^51 rurnom “k , & mot grec
qui lignifie le temps. On difoit que Saturne pré-
fidoit au Temps , ou étoit lui-même le Temps:
c’eft pourquoi on le repréfente quelquefois avec
une faulx à la main, pour marquer que le Temps
moilfonne tout. Jfoye^ Saturne.
KPOSSOI, cirri. Voye[ ClRRATÆ & FRANGES.
CROTALES. Voyer Castagnettes. C\étoit
un des attributs de Çybêle / parce que fes Prêtres
en jouoient dans leurs danfes religieufes.
. CROTALISTR1Æ , joueufes de caftagnettes.
On appeloît de ce nom chez les Romains des femmes
publiques que l’on gageoit pour danfer dans
les feftins & dans les fêtes domeftiques. Les Bal-
ladïères de Surate repréfentent les anciennes cro-
talijtr'u. y & les caftagnettes dont elles s’accompagnent
en danfant font les véritables crotales.
C RO TO NE , en Italie, kpotoniatas & opo.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en or................. Eckkel.
R. en argent.
RR. en bronze.
Son fymbole eft un trép:ed.
On voit quelquefois fur fes médailles Hercule
Bibace.
C R U 145
Le trépied eft peut-être relatif à la gloire dont
les athlètes Crotoniates ik Milon en particulier fe
couvroient fi fouvent dans les jeux olympiques.
CROUMA, efpèce de chant propre aux flûtes>
félon Pollux ( Onoma(l. iv. 10. ).
CRUCIFIEMENT. Le fupplice de la croix
étoit d’ufage de toute ancienneté chez les peuples
d’Afie. Ce fut peut-être d’eux que les Grecs & les
Romains l’empruntèrent. Au refte, ces derniers
ne le firent jamais fouffrir qu’ à des efclaves ou à
des traîtres envers la patrie. Tout le monde con-
noît le récit touchant qu’a fait Cicéron du fupplice
de la croix, infligé contre les loix par l’odieux
Yerrès à un citoyen Romain, & les réclamations
douloureufes de cet infortuné , qui ne ceffoit de
crier : Je fuis Citoyen Romain , Civis Romanus
' fum.
La défenfe exprefle de mettre en croix un citoyen
, étoit rappelée à deffein, par le fupplice
du fouet infligé au coupable , attaché à un pieu
avant de le crucifier y car ce n’étort jamais qu’à
des efclaves que Fon faifoit fubir ce fupplice ignominieux.
Après l’avoir battu avec des fouets de
cuir, on lioit fa tête & fes mains aux bras d’une
fourche > & on le traînoit avec le manche de
cette fourche, en le fuftigeant encore, au travers
des rues & des places les plus fréquentées. Valère-
M.axime fait mention de ces détails affligeans
( I. 7. ) : Autronius Maximus diverberatum fervum
fub furcamedio circo ad crucem egerat. Cette fourche
fervoit de gibet au criminel condamné à la
croix ; ç’eft pourquoi les Ecrivains Grecs lui donnent
le nom de. s-«i»pW, & les Latins celui de crux.
La barbarie des bourreaux & des fpeélateurs les
pouffoit quelquefois à piquer avec des aiguillons
îes criminels attachés à la fourche, foit pour hâter
leur marche, foit pour augmenter leurs douleurs.
Plaute fait aîlufion à cette barbare coutume dans
une de fes comédies ( Mofi. 1. 1. $i. ) , où l’on
appelle crible des bourreaux, un efclave digne du
dernier fupplice 1
O carnificum cribrum ! quod credo fore ,
Ita te forabunt patibulatum per yias
Stimulis y f i nofter hue revenerit fenex.
Arrivé au lieu du fupplice, qui étoit toujours
hors des villes, tel que le champ de Mars à Rome
( Cic. pro Rabirio c. 4. ) , le criminel étoit dépouillé
de tous fes habits 5 comme on le voit dans
un paffàge d’Artémidore ( il. 57. ) , où ce prétendu
interprète des fonges dit que les rêves dans
lefquels on croyoit être crucifié , annonçoienr
quelque malheur aux gens riches , parce que Fort
étoit dépouillé de tout fur la croix, &• un mariage
( il. 58 ) prochain aux célibataires , parce
qu’on eft lié fur le gibet. Quelques critiques ont