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« Le Roi Louis-le-Jeune introduifît l’ ufage du I
petit fceau ou cachet pour contre-fcdler. La mode
s’en établira la Cour des Comtes de Flandre* vers
le milieu du x n c liècle. On ne trouve point de
contre-fiels imprimés au revers des fceaux des
grands Seigneurs inférieurs aux Princes Souverains
avant ce temps-là. On cite Dugdale pour prouver
que les contre-fiels ne vinrent à la mode chez les
Anglois que vers l’an 1218. Mais cet Hifturîen ne
parle, à ce qu’il paroit, que de l’écu armorial des
Seigneurs. Circa annum 1218', dit-il* Dornini qui
in figillis more filito habebant équités armatos
cum gladiis , nunc in dorfo Jigillorum arma fia
pofierant de nevo in Jcutis. Il eft difficile de croire
que la haute nobleilc d’Angleterre n’ait point eu
de cachets ou petits fceaux au x n e liècle. Alexandre
1 , Roi d’Écoffe , introduifît dans fa Cour
Tufage du contre-fid égal en grandeur au fceau
principal > mais ni lui ni les Rois d’Angleterre du
même temps ne fe fervirent jamais du petit fceau
fecret conjointement avec le grand * comme
firent les Rois de France & les Comtes de Flandre.
“ . - _ - j r • A
~ cc Les cachets ou contre-fiels des Eveques pa-
roiffent plus anciens que ceux des Seigneurs laïques.
Hugues d’Amiens, qui fut élevé fur le liège
Archiépifcopal de Rouen * l’an 1138 , en avoit
deux différens. Chriftophe Leyfer a publié celui
que Rodolphe, Évêque d’Halberftad, imprimoit
au dos de fon fceau en 1146. »
« Gudènus rapporte une charte de Gérard * Archevêque
dç Mayence * de 1 an 1294 * qui fait .
mention du contre f i e l en ces termes : Sïgillum
noftrum cum appenfione noftri ficreti ftgilli a tergo
huie pagine, eft appenfim. Cette formule prouve
que les contre-fielsn'étoient pas toujours imprimés
au dos des fceaux * mais qu’on les fufpendoit
féparément aux Chartres. En effet * Heineccius Se
Dueange obfervent que le contre f i e l ou feel fecret
pendoit quelquefois au grand fceau* alors il étoit
appelé fubjigillum. » \
. cc Quelques noms qu'on ait donnés aux petits
fceaux, ils fervirent non-feulement à contre-fcdler *
mais ils tinrent encore lieu des grands fceaux authentiques
abfens ou jugés non nécelfaires, fur-
tout quand il ne s’agiffoit que d’ affaires particulières
ou d’expéditions peu importantes. ïl y a
plus : on s’elt quelquefois fervi du fceau fécret par
préférence, témoin l’Empereur Henri III , qui
en foelià un diplôme,- pour donner aux Reîigieu-
fes de Nivelle une marque de fon afte&ion particulière.
Le fceau fecret de ce Prince étoit donc
regardé comme authentique en Allemagne vers le
milieu du x ie fiècle. De pareils fceaux ne paf-
foiencpas encore pour tels aux xm de x iv e dans
quelques Provinces de France, ou , pour mieux
d ire, on varioit fin- leur autorité. On voit Henri
de Vergi, Sénéchal de Bourgogne en 1246, déclarer
qu’il a fcellé une charte de fon contre-fid
feulement * parçe qu’il n’gvoit point alors d autre
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fceau, de s’engager par ferment de la ^ceJ!®r ^ un
fceau authentique des qu’il en aura un. GhArles,
Prince de Salerne, n’ayant point encore fut faire
de fceau après être forti de prifon , Fcella une obligation de fon anneau à trois faces, de écrivit
de fa propre main : Credatis. » . ,
« Le recueil des Ordonnances de nos, Rois ae
la troifîème race, fournit un très-grand nombre
de lectres-royaux fcellées feulement du fceau te-
cret. Philippe de Valois portoit un cachet ou petit
fignet pour fceller , fur-tout dans l’abfence du
grand fceau. Le Chancelier ne devoit appoler
celui-ci qu’aux Lettres - Patentes, auxquelles le
petit fceau du fecret avoit été mis auparavant. D.
Vaiffette a publié une charte de Jehan aine * pis
& Lieutenant du Roi de France, Duc de Norman-,
die, donnée àCarcaffonne le 11 d’A oût, lan de
grâce 1344, fous le fceau du fecret, en 1 abfence
du grand. Les provifions de l’office de ^ Gardien
des Juifs dans le Languedoc, données l’an 1 9
par Jean, Comte de Poitiers, fils du Roi , &^ fon
Lieutenant dans cette Province, furent fceilees
de fon contre-fiel feulement. D. Martenne a publié
des Lettres-Patentes de Charles , . fils
Roi de France', Duc de Normandie & Dalphin de
Vienne , fcellées d’un petit fceau de cire rouge fur
Jimple queue. » #
cc L ’Ordonnance faite à Compiegne le 14
de M$i 1358 , en conféquence de l’affemblee des
trois États du royaume, régla, par l’article x ii*
que les Lettres-Patentes ne feroient point fceilees
du fceau fecret, à peine de nullité , fi ce n étoit
dans le cas de nécefîité, ©u lorfqu il s agiroitdu
gouvernement de l’hôtel du Roi. La meme Ordonnance
ne permet de fceller du fceau fecret que
les lettrés clofes, qui font devenues fi célébrés
depuis un fiècle , fous le nom de lettres de cachet.
On a cependant des Patentes du 18 Mai 1570,
fceilees du fignet & du f ie l f zeret du Ro i, auquel
il veut être obéi comme a fin grand f i e l , lequel eft
abfent. Le Procureur du Roi du Châtelet prétendit
que ces Lettres-royaux ne devoiéht point avoir
d’exécution, parce qu’ elles n’avoient point éta
paflees par l’examen du grand fceau & de la chancellerie
de France, 8r en la maniéré accoutumée.
Mais le Roi Charles V les confirma. Charles VI
déclara que des Lettres-Patentes , de un a été fait
de ligné dé fa main, de fcellé de fon fceau fecret,
auroient autant d’autorité que s ils etoient fcelles
de fon grand fceau. Charles de Recours ayant été
inftitué Amiral de France , fes provifions ne furent
fcellées que du fceau fecret du R oi, parce
qu’on n’avoit pas en main celui de la chancellerie.
R fut néanmoins reçu au Parlement le 6 Juin
1418. Enfin, la Thaumaflière cite des -Lettres-
Patentes de Charles V I I , de l'an 1439 > fceilees
du f ie l ordinaire en l’abfence du grand. On fait
que celui-ci a été fouvent remplacé par le fceau
du Châtelet de Paris. » . « Ea di ver fes occafions les autres Princes fe fervoient
fervoient auffi de leurs fceaux fecrets, h Ir placé
du grand. Magnus, Roi de Suède, fit une donation
l’an 13Ji , par un diplôme dont voici la
conclufîon • la cujus evidenüam firmiorem , fecre-
tum noftrum 9 figillo non prefente , prefentibus eft-
appenfim. Il eft à . préfumer que dans les bas
temps, les Rois d’Angleterre 'auront quelquefois
fubifitué à leur grand fceau Iqur cachet * appelé
grïjfon. » .. v.'t „ - J . : ;• . 'yi i * '1 •'
ècj Outre les fceaux équeftres réfervés aux aétes
les plus fôlemhels , la plupart des Ducs , des anciens
Comtes de dés Chevaliers de la haiiteno-
bleffe eurent, fur-tout aux xm & x i v cs fîèclés,
de petits fceaux pour les expéditions ordinaires.
Ces fceaux fecrets , ainfi que ceux des Evêques,
devinrent authentiques à méfure que les uns de
les autres cefsèrent de faire repréfenter leurs images
fur leurs grands fceaux. Ce changement pa-
-roit avoir commencé dès le - xm 2 fiècle, quoiqu’il
n’ait été corifommé qu’ au x v ° . Ce fut alors
qu’on ne'vit plus guères fur les fceaux que des
armoiries. >•
CONTRIB. D. Contribulibus dédit. Les membres
de la même tribu étoient appelés CONTRIBUEES.
CONTROLEUR. Voyei Co n t r â s c r ib a .
Giï voit fouvent fur les marbres antiques, des
chaffeurs armés d’épieux , dont le dard reffemble
à celui d’ une lance, de eft renflé dans fon milieu >
ils portoient quelquefois ces épieux renverfés-
CONV ENTUS , affemblée du peuple d’une
province Romaine , indiquée par le Proconful ou
le Propréteur à certain jour de dans certaine ville
de la Province. Dans ces conventus;, les M'agiflrats
publioient les Ordonnances du peuple Romain oa
dés Empereurs , di rendoietit la juftice fans appela
Siculorum civitatibus Syracufas , dit Tite-
Live ( xxxt. 29. ) , aut P/Lejfanam , aut Lilyb&unt
indicitiir concilium a Pr&tore Romano , convenons
agitur „* eo imperio evocati conveniunt. Les Magif-
trats tenoient ordinairement les conyentus pendant
l’hiver , parce que la rigueur de la faifon fufperidant
les opérations militaires, ils guittoient les.
camps, de parcouroient les provinces pour y
rendre la juftice : Exercitum per légat os in hybenia.
deduxit. (Hirt. Bell. Gall. v in .'46. ) Paucos ipfe
dies in provincia mofatus, cum celeriper opines
conventus percucurriffet , publicas controverftas co--
gnovijfet , tandem ad legiones in. Belgium fe re-
cepit.
CONV1VATOR 3 celui qui donne un repas,
Horace dit ( Sat. i l . 8. 73. ) .*
CONTUBERNALES. \
CONTUBERNIUM. {
Les foldats Romains
logeoieftt onze fous la même tente , félon Ve-
g è c e .:( /T; l y . ) S ingu la Cùntubemia > koceft , un-
'decirti kominès dêputahtur. H y g in ( Caftram. p. I. )
n’en compte que huit par tenté. Cette chambrée
étoit appelée contuberniam, de ceux qui la for-
moient étoient défignés par le mot contuber-
neles.
Le mot contubernales avoit encore une acception
moins étendue. Il défignoit les jeunes Romains1
de naiffance ilLuftre , qui aceompagnoient
les Généraux en qualité de volontaires, pours’inf-
truire dans l’art du commandement.
: Contubernium défîgna au fil le mariage des e f-
daves, qui neproduifoit que dés efclàves, par op-
pofîtion au mariage des citoyens libres-, appelé
cànjugium. . L’habitation fous le même toit fut appelée co tituber
ni um.
. C O N F U S , )
KONT02, > épieu , ou lance, courte ,
V E N ABU LUM. 3 y
ferrée pat un feul bout. C’étoit Tarme ordinaire
de ceux qui ©hafïoient la groffe bête. Il y avoit
dans les armées Grecques^ Romaines des cavaliers
appelés contarii, qui portoient pour armes
de jet ces épieux.
Lorfqu’on ajoutoit à la pointe ' du. contas un
croc , c ’étoit alors l’inftrumeat des bateliers,
contus nautarum.
Antiquii ésj Tome 11* ’
Sed conviyatoris ; uti ducis * ingenium res
Adverfi nudare filent » celare fecund&, ■
CONVIVE. Dans les repas des Romains, il y
avoir des convives, des ombres de des parafîtes j
les derniers étoient appelés ou tolérés par le maître
de la maifom Les ombres étoient amenés par
les convives. Tels étoient chez Nafîdiénus , Ba-
latro de Vibidius , quos M&ccnas adduxerat ambras.
On leur deftinoit le dernier des trois lits , c ’eft-à-
dire, celui -qui étoit à la gauche du lit milieu.
Veye[ L it de table.
Lés convives fe çendoient au repas à . la fortie
dii bain, avec une robe deftinée uniquement
aux fertins, de qu’ils appéloient veftls esenatoria ,
tr ici inaria, convivalis : elle é to it, pour le plus
fouvent, blanche , fur-tout dans- les jours de for
lemnité. C’étoit chez les Romains, comme chez
les Orientaux, une indiferétion puniffable de le
préfenter dans la fille du fieftin fans cette robe.
Çicéron fait {in Vatin. c. 11. ) un crime à Vati-
^nius d’y être venu en habit de deuil, atratus ,
quoique le repas fe donnât à l’occafîon'd’une cérémonie
funèbre. Capitolin raconte que Maximin
le fils, encore jeune, ayant été invité à la table
de l’ Empereur Alexandre Sévère, & n’ayant point
d’habit de table , on lui en donna un de la garde-
robe de l’Empereur Cet habit étoit line efpèce de
draperie légèrei, comme il parole fur les bas-
reliefs, & qui étoit un peu plus longue que le j pallium ie s Grb«. Marial reproche à Lufcus