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le pied dans Feau, on peignoit cette femmes avec '
une énorme queue de poiffon.
Vécueil de ScylU fut perfonnifié de même-:
fon nom eft féminin >Fou en fit une femrfie^Les,
flots venoient s'y brifer avec bruit contre les rochers
> on dit qu’ elle étoit entourée à la ceinture
de chiens & de loups, qui hurloient & abôÿoient
fans celle.
Ceci eft regardé fans doute comme une fable •
toute pure 5 mais il eft utile d’obfervef comment I
elle entre dans l’hiftoire. Scylla n’avoit pas toujours
été difforme.: jeune & belle , elle àvoit été :
aimée de Claufus ; Circé en fut jaloufe, elfë.em-
poifonna la fontaine où Scylla alloit •fe.rbajgner ;
celle-ci devint hideufe , & de défefpoir ël;le fe ■
jetta dans la mer,, où elle devint s k y l l s k u l l , .
efcueil 3 écueil. Mais fi la cruelle Circé ( qui n’eft :
pas la Circé du P on t) n’eft autre.chofe que la
montagne volcanique , voifine de Scylla , $c con-
nue aujourd’ hui fous le nom de monte Çircello , :
comment fera-t-on entrer cette magicienne dans
l ’hiftoire ? Comment a-t-elle donné un ou deux
fils à Ulyffe? Et comment recevoir fans allégorie
cette fameufe aventure du héros grec ? Voye%
C ircé. ( Article de M. Rabaud de Saint-Êtiçnnç).
ÉCU REU IL .
L e comte de Caylus a publié ( rec. V. pl.
X X I I I , ) le deflin d’un éçureuil. C e petit écureuil,
mangeant & drejTé fur fes pattes de derrière
3 ou plutôt affis félon ie mouvement naturel
de cet animal, prouve que les romains ne
cherchoient que la feule représentation des animaux
; car on ne voit pas que l’écureuil ait été con-
facré à aucune divinité > ni qu’il ait fervi ^Timage
ou de corps à aucun fymbole. Il ne prefente a
l’efprit que l’adreffe & l’agilité dont la nature
a pourvu ce petit apimaj. Çeluirci eft 4*un affez
bon travail.
E CU Y E R S , qui aidoient à monter a cheval
pvant l’ufage des étriers. Voyei anabqaèie.
Ecuyers, armigeri , fcutigeri , ferviteurs des
guerriers. Homère , en parlant des héros de la
guerre de T ro y e , fait fouvent mention de' ces
écuyers dont la naiffan.ee & la condition étoient
fouvent relevées. C ’étoient alors des jeunes gens
qui fe formoient au métier des armes,, fous la
conduite des guerriers célèbres. Les écuyers ne
furent fouvent que des ferviteurs à gages.
Ecuyers , armigeri équités.
Les écuyers romains étoient des compagnies de
g eus de guerre armés d’un ccu 8c d’ un javelot.
ECU
Ils étoient fort èftimés, mais néanmoins inférieurs
pour lé rang à d’ autres gens de guerre, qu’on
appelloit gentils, gentil es. Ceux-ci formoient des
cohortes ou compagnies de fbldats prétoriens ,
c’eft-à-dire, deftinés à la garde & à la défenfe
du prétoire ou palais de l’empereur. Le maître
des offices avoit fous lui deux écoles, fchoU différentes,
l’une pour les gentils, l’autre pour lés
écuyers, fih’i
Il eft parlé des uns 8c des autres, avec diftinc-
tion dans Ammien Marcellin, ( lib. X IV - XVI*
X V I I . X X . 8c X X V III. & in notitia imperii
romani ).
Pafquier > dans fes recherches ( tom. 1. liv, II.
chap. X V I . ) , remarque que fur le déclin de J’empire
romain jl y eut deux fortes de gens de guerre,
qui furent fur tous les autres en réputation de
bravoure ; fa voir , les gentils & lès écuyers , dont
Julien l’apoftat faifoit grand cas, lorfqu’il féjournoit
dans les Gaules i c’eft pourquoi Ammien Marcellin
( liv .X V I I . ) rapporte que ce prince fut affiégé
dans la ville de Sens par les ficambrës, parce
qu’ils favoient feutarios non adejfe necgentiles , ees
troupes ayant été répandues en divers lieux pour les
faire fubfifter plus commodément.
Scintule, cornes flqbuli 3 comte de l ’étable dè
Julien, eut ordre de choifir les plus alertes d’entre
les écuyers & les gentils , ce qui fait voir que
■ cfétoit l’élite des troupes ; & Pafquier obfervç
que les écuyers n’étoient point-fournis ordinairement
au comte de l’étable , qu’ils avoient leur
capitaine particulier , appelle feutariorum. reftçr |
& que ce fut alors une çomrraffiôn extraordinaire
donnée à Scintule.
Procope rapporte que vingt-deux de çt^êcuyers
défirent trois cents vandales.
Les empereurs faifant Conjifterla meilleure partie
de leurs forces dans lés gentils & les fcuyers,
& voulant les récompenfer avec diftinétion,
lëiir donnèrent la meilleure part de la diftribution
qui fe faifoit aux foldats des terres à.titre de
bénéfice.
Les princes qui vinrent de Germanie établir
dans les Gaules la monarchie françoife j imitèrent
les romains pourla diftribution des terrés conquifes
a leurs principaux capitaines ; & les gaulois ayant
vu fous l’empire des romains tes gentils 8c les
écuyers tenir le premier rang entre les militaires
& pofféder les meilleurs bénéfices, appellèrent
du même nom ceux qui fuccédèrent aux mêmes
emplois 8c bénéfices fous les rois françois. r
Ecuyers - tranchans, Les romains créèrent,
fous les empereurs, une efpèce de luxe ^ que
EDI
l’on a peine à croire. Ils fai foie nt apprendre a
Jeurs écuyers tranchans1 à couper, à fervir les vian- .
des en cadence 8c au, fo,n des inftrunaens avec
des geftes étudiés comme ceux des pantomimes.
Pétrone le dit expreffément ( f. 3 6. ) proceffitfeiffor,
Çf ad fymphoniàm ita gefiiculaius laceravit objoniütn,
ut putares Darium hydraule captante pugnar^.
E D EM U S , habitant^ de Cythnus f aüquebfes
compatriotes rendirent un culte. ( Clemens Alexandrin.
Protre'pt. ). • -
EDE S SA , dans la Macédoine! ^ A E c c E-o N
8c E A E C CA I Ù N. S
Cette villç'a fàit frapper des médailles impériales
grecques en Ehonneür de M. Aurèle, de
Gafjjcalla, de Macritf, de Diàduménièn, de !
Philippe-père , de Maxime , cfe Gordien Pie ; de
Livie , de Tranquilline, de Maniée.
EDESSÈ & O SRHO ENE . Les rois d’EdeJfe &
d'Ofrhoene , dont on a des médaillèsfont Abg are
& MANNys;fon fils. Voye% leurs articles.,
Edesse , en S y r ie , félon d’autres en, Méfo-
potamie- Ê A E c c A & £ A E c c A I N; & 1 quelquefois
MAP. A Y P. A N T Q. E A E C C A. Marcia
Aurélia Antoniana Edejfa. Devenue colonie romaine,
cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Augufte, de Tibère,
d’Pîadrien , de Sévère, de Caracaila, de Macrin,
de Marnée de Gordien - Pie , de Domna, de
Maefa, d’Ëlagabale j de Maximin, de Tranquil-
line , de Dèce , &c.
ÉDÉUS, ou Udéus, frère d’E&onius. Le devin
T ire-fi as rapportoit fon origine à ce compagnon
de Çadmus.
ÉDIFICES.
C e feroit mal juger les romains, que d’attribuer
ce grand nombre d'édifices, dont ils ont
rempli toutes les provinces conquifes,-à une frivole
oftentation , ou à une fimple envie de bâtir.
La plaifanterie que fit le muficien Stratonicus
( Athénée, lib. V III. c. 9. ) aux habkâns ,de
Myleffa, ville de C ar ié , ne peut convenir à un
peuple, dont le gouvernement étoit aulfi fage
que celui des romains. Il entroit beaucoup de
politique dans le projet de leurs bâtimens 5 c’étoit
pour entretenir leurs troupes dans l’habitude du
travail, pour occuper leurs efclaves , pour captiver
leurs nouveaux fujets, que les romains or-
noient les, villes & les pays fournis, en y faifant
élever des temples, des théâtres & des portiques.
S’ils formoient des ports, des chemins, des aque-
E D I 4 7 P
ducs, c’étoit pour encourager & faciliter le
commerce. Voilà le motif principal de ces mo-
ctUmens, toujours grands parleur objet, & dont
les ruines témoignent encore une fi grande magnificence*
. -L’admiration qu’elle nous caufe, eft d’autant
mieux fondée, que ces bâtimens étoient
placés à des diftances ti ès-voifines , & qu'ils font
répétés, toujours félon la même intention , dans
les trois parties- du monde. :( Caylus 1 . p. 364.)
F DIT F ^
Ê D IL IT É \ con^u^tera *cs dictionnaires
de J[urifprudence, d’Hiftoire & d’Economie-Di-
plomatique, pour connoître l’hiftoriquede Yédilité 8c -les fonctions des édiles. Nous ne parlerons ici
que de, leur habillement. Seuls entre les édiles de
toutes |es claffes, les édiles-cuniles rendoient la
juftice comme les confuls & les préteurs , c’eft-à-
dire, a fils fur des chaifes curules, & vêtus de la
prétexte.Les^autres ne portoient aucun habillement
diftinétif, & l’on ne pouvoir les reconnoître qu’aux
ferviteurs ou huifliers qui les accompagnoient. Ils
! rendoient la juftice alfis fur des bancs, comme les
tribuns & les quèfteurs.
• EDICTUM. )
EDITIONES. > Edition chez les latins fe
EDITO R . J difoit de ces fpeélacles que
lé peuple exigeoit de certains magiftrats, &
qu’ils donnoient à leurs frais ; on les défi-
■ gnoit par munus editum j edere munus, d’où ils
; étoient appelles les éditeurs, editores. Ces fpec-
! tacles en ruinèrent un grand nombre. Les quef-
. teurs,; les préteurs, & c., étoient particulière-
i ment obligés à cette dépenfe. S’il arrivoit à un
magiftrat de s’abfenter, le fife la faifoit pour
lu i, & en pourfuivoit le rembourfement à fon
retour. Ceux qui s’y foumettoient de bonne
grâce , indiquoient par des affiches, edi Hum lu-
dorum, le jour, le nombre 8c l’efpèce des gladiateurs
, le détail - des autres jeux , & cela s’ap-
pelloit munus ofiendere 3 prenuntiare. Cette largeffe.
donnoit ce jour-là le droit de porter la prétexte ,
de fe faire précéder de li&eurs, de traverfer
le cirque fur un char à deux chevaux, 8c quelquefois
l’honneur de manger à la table de l’empereur.
Si 'les fpe&ades étoient pouffes fort
avant dans la nuit, on étoit obligé de faire
éclairer le peuple avec des flambeaux.
Feftus eft témoin que Y éditeur des jeux pour les
funérailles portoit une prétexte noire : prétexta
pulla nulli alii licebat, quam ei qui funus faciebat.
' Symmaque fait fouvent mention des diptyques,
ou doubles tablettes d’ivoire peintes, que Y éditeur
envoyoit avec d’autres préfens à fes amis après
la célébration des jeux : ( epifi. II. 80. ) filius
nofier Symmachus , peraélo munere canaidato , offert