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Num. 1 . I . 451.) On pourrait encore citer ÎAmciUt
tenant le fo u d r e , repréfente fur le bouclier û Alcibiade.
( Athen. Deip. I. X I I . )
On voit aufli fur une calcédoine du baron de
Stofch, Anubis debout tenant de la main droite
an foudre , & un feeptre de 1a gauche. L e foudre
eft gravé à la manière des grecs, & cet attribut
aura été donné à Anubis par les romains ; car
les égyptiens ayant un ciel toujours ferein, n’ étant
par conféquent pas expofés au tonnerre & aux
éclairs, n‘en avoient peut - être aucune idée ; &
l ’on fait que leurs attributs étoient toujours traces
d ’après des objets réels & fenfibles. ( duffe,
B*. 112. )
L e foudre dans la main d’une figure, ou à côté,
ou au-deffous d’un b u lle , lorfque c e n’efl pas
la tête d’un empereur, marque la tête du Fe-
J ov e , c’eft-à-dire, de Jaçitet-foudroyant & irrité •,
car il y a quelques empereurs que l’on a flattés
jufqu’àleur icettre k foudre dans la main» comme
à Jupiter.
Le comte de Caylus a publié ( Rec. d'unt. 3.
f . 1 57. ) un foudre de bronze. très-bien conferve.
t e tel que les modernes font dans 1 habitude de
le repréfenter. Il ne doutoit pas qu il n eût ete
l'attribut de quelqu’ancienne llatue.
Sur les monumens, plufieurs boucliers portent
pour ornement un foudre allé ; c’étoit de-là qu e-
toit venu à la X I I '. légion le furnom de fulminante.
( D io L F . ) Valerius Flaccus décrit une
phalange grecque, armée de femblables boucliers.
.<VI.J3 0
CunUa p h a la u x , infigne l o r i s , toélatarpie g efla t
T e g m in a , d ifp e rfo s tr ifid is ardoribus ignés :
Wee p r im u s r a d io s , m iles romane , co ru fc i ■
F u lm in is * & rutilas f c u t i s diffuderis a la s .
Fo u d r i . Les furprenans effets que produit la
foudre , ont fourni de tout temps une ample
matière à la fuperftition des peuples. Les romains
diliinguoient deux fortes de foudre, celles
du jour & celles de la nuit ; ils dounoient les
premières à Jupiter , & les fécondés au dieu Sum-
manus ou Pluton; & fi la foudre grondoit entre
le jour & la nuit, ils l'appelloient fulgur pro-
vorfum, & l'attribuoient conjointement à Jupiter
& à Summanus.
Non contervs de cette diftin&ion générale,
ils tiroient toutes fortes de préfage de la
foudre. Quand, par exemple, elle étoit partie
de TOrient , & que n'ayant fait qu'effleurer quelqu’
un , elle retournoit du même côté, c’étoit le
ligne d’un bonheur parfait, fumm&felicitatis pra-
fagium, comme Pline le raconte à l’occafion de
Scylia. Les foudres qui faifoient plus de bruit qe
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de mal, ou celles qui ne fignifioient rien » étoient
nommées vana & bruts, fulmina ; & la plupart «es
foudres de cette efpèce , étoient prifes pour une
marque de la colère des dieux > telle fut U foudre
qui tomba dans le camp de Craffus, elle rut
regardée comme un avant-coureur de fa défaite »
& telle encore, félon Ammien Marcellin , tut
celle qui précéda la mort de l'empereur Valentinien.
De ©es foudres de mauvaife augure, il y
en avoit dont on ne pouvoit éviter le préfage par
aucune expiation, ineupiabile fulmen ,* & d autres
dont le malheur pouvoit être détourne par des
cérémonies religieufes, piabiltfulmen.
La langue latine s'enrichit de la fotte confiance
qu'on donnoit aux augures tirés des foudres.
On appella conciliaria fulmina celles qui arrivaient,
lorfqu’on délibéroit pour quelque affaire publique >
autorativa fulmina , celles qui tomboient apres les
délibérations prifes, comme pour les autorifer >
monitoria fulmina , celles qui avertiffoient de ce
qu'il falloit éviter > deprecanea fulmina , celles qu*
avoient apparence de danger, fans qu'il y en eût
pourtant effectivementj pofiulatoria fu lm in a , celles
qui demandoientle rétablîlfement des facrifices.
interrompus j familiaria fulmina , celles qui pré-
fageoient le mal qui devoit arriver à quelque famille
j publiea fu lm in a , celles dont on tiroit des.
prédictions générales pour trois cents ans ; & pri-
vata fulm in a, celles dont les prédictions particulières
ne s'étendoient qu’au terme de dix années*
Ainfi les romains portèrent au plus haut comble
d’extravagance ces folies 5 ils vinrent jufqu’ à erpire
que le tonnerre étoit un bon augure , quand on
l'entendoit du côté droit, & qu'il étoit au contraire
un ligne fatal, quand on l'entendoit du côte
gauche$ il n'étoit pas même permis, fuivant le
rapport de Cicéron, de tenir des affemblées pu*^
bliques lorfquil tpnnoit, Jove tonante, fulgurante
, comitia populi habere n e f as.
Les endroits frappés de la faudra, étoient réputés
facrés; & comme fi Jupiter eût voulu fe
les approprier, il n’étoit plus permis d'en faire
des ufages profanes. On y élevoit des autels au
dieu tonnant, avec cette infeription :
D e o f u l m i n a t o r i .
Les arufpices purifioient tout lieu fans exception
, fur lequel la foudre étoit tombée, & le con-
facroient par le facrifice d'une brebis appellée
bidens, c’eft-à-dire, à qui les dents avoient pouffé
en haut & en bas 5 ce lieu, fépare' de tout autre,
s'appelloit bidental, du nom de la brebis qu on
avoit immolée j & on tenoit pour impies 8c pour
facrilèges ceux qui le profanaient ou en remuaient
les bornes \ c’ eft-là ce qu'Horace appelle movere^
bidental. Tout ce qui avoit été brûlé ou noirci
par la foudre, étoit placé fous un autel couvert,
FO u
5e les augures étoient chargés de^ ce foin. On
employoit en particulier certains prêtres, nommes
par Feftus fiufertarii, pour purifier les arbres foudroyés.
Ils faifoient à ce fujet un facrifice avec
de la pâte cuite fous la cendre, comme nous 1 apprend
Tinfcription tirée d’une table de bronze
antique, trouvée à Rome, & cite'e par Gruter
& d’autres antiquaires.
Avant cette purification * les arbres frappes de
la foudre paifoient pour être funeftes, & perfonne
B’ofoit en approcher. Auffi dans le Trinummus
do Plaute ( aft. I L fc . I V . ) , un efclave-voulant
détourner un vieillard d’ aller à une maifon
de campagne, lui dit : gardez-vous en bien*» car
les arbres y ont été frappés de lafoudre ; les pourceaux
y meurent ; les- brebis y deviennent galeu- j
fe s , &c.
Pline rapporte qji’il n'étoit pas permis de brûler
le corps de ceux que la foudre avoit tués, & qu'il
falloit Amplement les inhumer, fuivant l'ordonnance
deNuma. En effet, Feftus, au mot occifum,
cite deux loix à ce fujet : homo f i fulmine occifus
gfi 3 ei jufia nulla fieri oportet y l’ap te eft conçue
en ces termes : f i hominem fulminibus occifit, ne
fupra. genua tollito ; au lieu que l’ufage contraire
fe pratiquoit dans les funérailles ordinaires , où
l'on mettoit les corps fur les genoux, pour les
baifer & les laver, comme il paroît par ces vers
d’Albinovanus 5
A t miferanda p a rens fu p r em a n eque o f c u la f i x i t ,
F r ig id a n ee m o v it m embra, tremente J in ü <
Il faut que ce point de religion n'en fut pas un
chez les grecs, puifque Capanée, après avoir
été frappé du feu de Jupiter, reçut les honneurs
du bûcher , & qu’Évadné , fa femme, s'élança
dans le s . flammes, pour confondre ' fes . cendres
avec celles de fon cher époux. Mais les romains
s'éloignèrent de cette idée, & en prirent une .
autre, dans la perfuafion que les perfonnes mortes '
d’un coup de foudre, avoient été fuffifamment
purifiées par le fe u , qui les avoit privées de la vie.
' Enfin, on regardoit généralement tous ceux
qui avoient eu le malheur de périr par la foudre
comme des fcélérats & des impies, qui avoient,
reçu leur châtiment du ciel ; & c'eft par cette
raifon que l’empereur Carus, qui fut plein de
courage & de vertus, eft mis au rang des mauvais
princes par quelques auteurs*
C e détail fufiit, fans doute, pour faire con-
noître les égaremens delà fuperftition des anciens,
fur laquelle. Sénèque obferve judicieufement,
que c'eft une marque d’un efprit foible que d’ajouter
foi à de pareilles fottifes, & de s’imaginer
que Jupiter lance les foudres \ qu’il renverfe les
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colonnes, fes arbrej., les liâmes, & même les
images > ou que laiiTant les facnleges impunis .
il s’amufe à brûler fes propres autels, & à foudroyer
des animaux innocens. ( Art. du chevalier
de Jaucourt. )
Foudre fur les médailles de la Cyrénaïque
de Catane , de Centuripæ, des Falifques, de
Lacédémone, des locriens d'Italie, des macédoniens
, de Myndus , d’0 r ra, de Panormus, de
Paros, de Philadelphie en Lydie , de Pracfus,
de Séleucie en Syrie , de Séleucie dans la Pam-
philie , aaea<ï>£2N AHM&N j de Syracufe , des
Locriens-ozoles.
Foudre dans une couronne de chêne, fur les
médailles t f Abbstum en Myfie i d’ Epire. — Dans
une couronne de laurier, fur les médailles d ’A~
mantes, en Illyrie.
FO U E T . Homère donne un fouet à Jupiter
en deux endroits de. l’Iliade. Mars porte deux
fo u e t s , félon Efchyle ( Agamem. v. ). Virgile
& Lucain peignent Bellone armée d’unfouet.
Les Furies, le Soleil portent fouvent un fouet:
C e dernier paroît fouvent fur les médailles avec
le fo u e t, qui rappelle fon char & fes courfiers.
Sur une pare antique du baron de Stofch ( I I e .
, clajfe n°. 310. ) , oa voit à côté de Cérès affffe,
Dianp debout entre deux boeufs , tenant de la
main gauche deux épis de bled , & un fouet de
la main droite. On y reconnoît Diane Taurique.
Le fouet eft relatif aux coups que l’on donnoit
aux jeunes lacédémoniens devant les autels de
. Diane j car fon culte demandoit du fang.
Ofiris porte un prétendu fo u e t , dont on trouvera
l’explication au mot C harrue.
i Les prêtres de Cibèle fe frappoient, en invoquant
leur divinité, avec un fouet de courroie ,
auxquelles étoient enfilés des aftragales , c’ eft-à-
dire , des offelets de chevreau. Apulée fait men-
: tion de ce cruel inftrument ( Meta. lib. V I I I . pag»
26.1.) 5 & ° n Ie vo^ fculptéaux côtés de l’Archi-
Galle fur un bas - relief, publié par Winckel-
^ mann. ( Monum. inédit. n°. 7. )
Le comte de Gaylus ( Rec. 1 . p l. 94. n°. 4. }
a publié le deffin d’un morceau de bronze , qui
formoit un fouet terrible, lorfqu’il étoit placé à
l’extrémité d’une corde j il fervoit à la punition
des efclaves.
Il y en a un pareil dans le cabinet de Ste.
Geneviève*
FOULER aux pieds. Chez les anciens, comme
aujourd’hui chez les orientaux, les rois Yain