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pierre , en difant que c’eft M. Curtius qui Te dévoue
pour fa patrie > mais dans ce cas , le fer-
pent n’y fauroit convenir , à moins qu’on ne dife
que c’eft l’exhalaifon,'du gouffre , & alors l’explication
fera vraifemblable.
CüRULE. Voyè^ C h a i s e .
Chaife curais. C étojt un fiége d’ivoire , fur
lequel certains Magiftrats de Rome avoient droit'
de s’aflèoir. Les Sénateurs qui avoient exercé les
premières Magiftratures-cür«/rj3fe faifoient porter
au Sénat fur les chaifes-carü/ej. Ceux qui triom-
phoient etoient aflis fur une chaife pofée fur un
.char de triomphe , d’où eft venu le mot curais.
La chaife-cûTtf/e ( fur les médailles ) marque
la Magiftrature, foit des Ediles, foie du Fréteur,
•foit du Côpful ; car tous ces Magiftrats avoient le
droit de fe fervir d’une chaife -curais d’ivoire 3
faite en forme de pliant. Quand elle eft traverfée
par une hafte, c eft le fymbole de Junon, & elle
fert à marquer la confécration des Princeffes.
CURZOLA. Voye* Cor c yr a k ig r a .
CXJSL ANUS. Myratori ( 98. 2. Thef. Infer.)
rapporte l’infcription fuivante, gravée à l’honneur
4’un Dieu particulier des habitans de Yerone.
ÇUSLANO SAC
L. OCTAVIUS
Ç. F. CASSipS
I . C. OCTAVI L. F.
MARTIALIS ET
MACF.R.
CUSTODES. On donnoit ce* nom à certains
Officiers Romains, quiveilloient , dans les comices
, à ce que l’on ne fit aucune fupercherie
en donnant les bulletins pour l’éleélion des Ma-
giftrats.
CUSTODIAR1J. Grurer Lpag-^S. nt 1. ) rapporte
une infeription dans laquelle il eft fait
mention du corpus Cujlodiariorum. On ne con-
ncît point ces Officiers, à moins qu’ ils ne fuirent
les mêmes que les Appariteurs.
CUSTOS Officiorum. On lit ces mots dans une
épitaphe rapportée par Spon (Mifc. Erudit. Ant.
fiel. 17. ) & cet Antiquaire croit qu’ils délignent
un Officiait s ou Appariteur.
C u s t o s . V o y e£ JUPITER.
C Y A N E , Nymphe de Sy’racufe, ayant voulu
faire des reproches à Pluton qui enlevoit Piofer-
pine, & même s’étant mife en devoir d’arrêter
ion char, Pluton, d’un coup de fon fcçp.tre,
s’ouvrit un chemin dans les enfers. Cyane, dé-
folée , fondit en pleurs, & fut changée en fontaine
de fon- nom. Les Syracufains avoient coutume
de faire tous les ans des facrifices près de
cette fontaine , & d’y apporter des offrandes.
c Y A
CYANEE , fille du fleuve Méandre, femme
de Milet, & mère de Byblis & de Caunus. Voye%
Mil e t .
CYANÉ E S , écueils à l’entrée du Pont-Euxin.
Ces deux amas de rochers, dont une partie eft
du côté de l’Afie, & l’autre du côté de l’Europe,
ne iaifient entr’eux qu’un efpace de vingt ftades.
Les flots de la mer , qui viennent s’y brifer avec
bruit, font élever une .vapeur qui obfcurcit 1 air,
& rend ce paflage allez difficile : à mefure qu’on
s’approche ou qu’on s’éloigne d’un objet fem-
blable, les points extrêmes qui le terminent,
femblent fe rapprocher ou fe reculer. On croyoit,
d’après cette illufion optique, quand on voyoit
de loin les Cyanéçs , qu’elles étoient mobiles.,
& qu’elles alloient engloutir les vaifleaux qui
vouloient traverfer le Bofphore. Les Argonautes,
effrayés à la vue de ce détroit, lâchèrent une
colombe qui le traveffa allez heureufement, en
y perdant cependant fa queue. Ils tentèrent enfuite
eux-mêmes le palfagç, après avoir fait des facri-
fices à Junon , qui leur donna un temps ferein ,
& à Neptune , qui fixa ces rochers , & les empêcha
de heurter le navire Argo ( Apol- Argon.'
I. il. ). On crçit que cette colombe étoit ua
navire . léger, que les Argonautes, envoyèrent
découvrir le pairage, & dont le gouvernail fe
brifa contre les écueils. Voye£ Sym p lÉGADES.
C Y ANUS. Voyei Ç o b a l t .__ |
C YA TH E , Cyathus, en grec , yJuSos, dérivé
de xuuv, verfer : c’ étoit un très-petifejgobclet ,
avec lequel on mefuroit le vin ou l’eau rque l’on
verfpit dans les taffesj & cette mefure étoit la
douzième partie du fetier j ainfi le fetiér (/ètf-
tarius ) étpft une mefure compofée de dpuze
cyathes. Auguftç buvoit à la fois deux cyatkes
de vin f & fa plus grande mefure pour tout un
repasv, étoit un fetier. On ne dit pas combien
il y mettoit d’eau.
Le cyathe étoit, par rapport au fetier, ce
que l’once étoit par rapport a l'as ou à la livre 5
c?eft pourquoi on donnoit aux parties du fetier
les mêmes noms qu’aux parties de l’as.. La douzième
partie du fetier étoit donc un cyathus on
uncia | & ainfi de fuite.
Le cyathe éjoit fait pour verfer le vin & reau
dans les taffes. L ’ufage de ce petit gobelet avoit
fon incommodité. Celui qui-verfoit à boire étoit
obligé , pour remplir une feule taffe , poeulum
de puifer à phtfieurs reprifes , & j-ufqu’àmeuf
ou dix fois dans le çrater, qui étoit un'grand
vaifleau plein de vin. Le buveur s'impatientoit >
le vin .même’,--verfé de ce g*and vaîffeau dans le
cyathe , reverfé du cyathe dans la rafle, pouvoir
s’éventer. Pour remédier à tous ces petits incon-
véniens, on inventa l’ufage des taffes inégales.
On en fit faire de petites, de moyennes & de
grandes. Lçs petites étoieot [çfoçtans-, qui tenoh;
c Y A deux cyathes $ le quadrans, trois eyàthes le
triens, quatre cyathes ; les moyennes étoient le
quincunx , qui tefioit cinq cyatkes j le Semis ou
Yhémine , fix cyathes ; le feptunx , fept cyathes ;
le bes , huit ^cyathes : les grandes étoient le ato-
drans 3 qui contenoit neuf cyatkes j le dextans*,
dix cyatkes} le deunx , onze cyatkes.
Les Grecs, ainfi que les Romains, ont fait
ufage & du cyathe ôc des taffes inégales. Athénée
introduit un homme qui fe fait verfer dix
cyathes de vin dans une feule taffe j & voici
comment il le fait parler : ccEchanfon, apporte
»» une grande tàffe ; verfes-y les cyathes qui fe
« boivent à ce que l’on aime 5 quatre pour les
as perfonnes gui font ici à table , trois pour
» famour : ajoute encore un cyathe pour la vic-
» toire du Roi Antigonus. Holà ! encore un pour
» le jeune Démétrius. Verfe. préfentement le
*> dixième en l’honneur de Taimable Vénus ».
Voilà dix cyathes verfés dans une feule taffe pour
être bus en un feul coup.
Chez les Romains, du temps de Martial , lorf-
qu’on vouloit boire à un ami ou à fa maïtreffe,
on demandoit autant de cyathes qu’il y avoit de
lettres au nom de la perfonhe à qui l’on alloit
boire. Voilà pourquoi Horace a dit:
Qui mufas amat impares,
Ternos ter, cyathos attonitus pet et
Vates ,
w Un Poète qui fait fa cour aux Mufes, ne fe
» fera point prier, dans fon enthoufiafme , pour
ss boire en un feul coup un verre de neuf cyathes ».
Il ne dit pas boire neuf fo is , mais boire neuf
cyatkes en une feule fois.
On ne fe fervoit pas feulement chez les
Grecs & les Romains de cyathes pour mefurer
l ’eau & le vin à table, mais en général pour
mefurer toutes les fubftances liquides , Sc
même les sèches. La Médecine en faifoit un
grand ufage $ aufli les anciens Médecins en parlent
très - fouvent. Galien , qui a écrit fur les
mefures des liquides, en marquant leur proportion
entr’elles par la quantité d’huile ou de vin
que chacune contenoit, dit ( de Pànderib,v &
Menf. c. 4. ) que le cyathe tenoit douze dragmes
d’huile, treize dragmes & un fcrupule de vin ,
d’eau , de vinaigre, & dix-huit dragmes de miel.
Nos Médecins font aujourd’hui le cyathe d’une
once & demie'. ( Article du Chevalier de Jau-
CO U R T . ).
Le Comte de Caÿlus a publié (Rec. n i . pl,
44. n. 56. ) - un cyathe de 'bronze, & il en accompagne
le deflîn des réflexions fuivantes. « Il eft
d’un travail trop recherché pour n’avoir pas appartenu
à quelque particulier de bon goût > il
eft fait avec tant de fimplicité & d’agrément,
que je le préfente fows deux afpe&s, poux foire
C Y B 2^3
fentîr au n* v i- la liaifon de fon manche. On fait
comment Horace parle du cyathus. De la Barre a
fait une defeription ( vol. y m . page 379 & fuiv. )
trop exaéle de cette efpèce de vafe dans les Mémoires
de l’Académie des Infcriptions, pour y
rien ajouter* Le manche de celui-ci pouvoit avoir
une plus grande longueur ; j’en ai vu quelques-uns
dont la proportion de cette partie avoit plus d’un
pied, & q u i, portant leur crochet à leur extrémité,
s’appliquoient à un cercle placé tout autour
d’une petite table ronde, & qui fervoit à la volonté
des buveurs j & c’eft une confirmation q.u«
m’a donnée une pièce gravée en creux, & bien
authentique
C y a th e , mefure grecque de capacité.
Elle valoic en mefure de France ùe p inte,
félon M. Pau&oii.
C y a t h e , once de fetier, mefure de capacité
pour les liqueurs des anciens Romains.
Elle valoit vfoTB de pinte de France , félon
M. Pauéton j plus de 1 cz ? once. Elle valoit, en
mefure du même peuple, 4 ligules.
Cy a t h e , once du fetier , mefure de capacité
pour les grains, &c. des anciens Romains.
Elle valoit de pinte de France, félon la
Métrologie de M. Pauéton.
Elle valoit, en mefure du même peuple, 4 ligules.
C YA TH IS SA R E , mêler dans les coupes l’eau
avec le vin pris dans le cyathe, c’eft-à-dire , fervir
à boire à des convives ( Plaut. Rien. i l . 1. 28. ) :
Non feis , qui ego Jim , qui tibi f&pijfime
Cyathijfo , apud nos quando potas.
CYA TH O ( a ). Gruter ( 582. 4. ) rapporte
l’ épitaphe fuiyante de l’échanfon d’un Céfar :.
D. M.
DORYPHORO. CAESAklS
A. CYATHO
VIX. AN. XX. D. x v iu r
HERRIA. VERECUNDA
MATER
FiLro. pientissimo; ^
FECIT. ET. SIBr*
C Y B A E l , navire rond, bâtiment de tranf-
port ( Cicer. Verr.v. 17 .)
CYBEBÉ , Cybebia. La Déefle Cybêbê étoit
la même que Cybèle, appelée kwo/SV, K0&7C#,
Kw£*î'&s- , dérivés de K vÇqÇu», tourner, remuer
violemment la tête, parce que les Galles, Prêtres
de cette DéeflTe, la remuoient & la tournoient
„ ainfi dans leur emhoufiafme de dans leurs cérémonies.