
210 C O S
à perdre Hélène. Celle-cîfut bientôt fenfible aüx
charmes de Corytkus , 8c fe familiarifa avec lui
beaucoup plus que Paris ne l'avait fouhaité ,
quand il avoit préfenté fon fils à fa nouvelle
femme. Paris en devint tellement jaloux , que
l’avant trouvé un jour auprès d’Hélène il le tua.
D ’autres ont dit qu’à la vérité Corytkus avoit été
aimé d’Hélène, qu'il l’aima réciproquement , Sc
que Paris le tua j mais fans dire que fa mère l’eût
fubornée pour tendre des pièges à fa rivale , ils racontent
Amplement qu’il étoit allé au fecours de
Troye. Quelques Ecrivains ont prétendu qu’il étoit
fils de Paris & d’Hélène 5 mais ils n’ont pas fait
attention que depuis le rapt d’Hélène jufqu’ à la
mort de Paris, il ne s’ étoit pas paffé a (fez de
temps pour qu’aucun de leurs enfans pût être regardé
comme un rival en amour : ce fut néanmoins
cette rivalité qui excita la jaloufie de fon
père , & qui occafionna fa mort.
C O R Y T U S fut dans l’origine l’étui de l’arc ,
& non celui des flèches ou le carquois : mais on
donna par la fuite fon, nom au carquois même.
Servius , expliquant l’Enéïde , Taflufe expreïïe-
ment ( IO. v. 169. ) : Coriti proprie funt arcuum
thece j dicumur tamen etiam fagittarum , quas &
pharetras nominamus. Voye^ CARQUOIS.
COS , une des Cÿclades , dans l’Archipel.
Ovide dit que quelques femmes de cette Ifle furent
métamorphofées en vaches, lorfqu’Hercule
en retiroit fes troupeaux > mais il n’en dit pas la
raifon.
L ’Ifle de Cos devint célèbre chez les Grecs , par
fon temple d’Efculape 8c par la nailîànce d’Hip-*
pocrate 8c d’Apelle. Elle le devint encore davantage
chez les Romains, par la cherté 8c la fin-elfe
des tiflus de foie tranfparens, femblables à nos
gazes, que Pamphila y fut ourdir la première.
Cos tiroit fes foies de l’Aflyrie Sc^de la BabyIonie.
Les Romains voluptueux achetoient à grands frais
ces tiflus déliés pour en faire des tuniques à leurs
femmes, 8c même des habillemens pour eux,
appelés,coû veftis.
Cos , ifle- KÛTON 8c KGU2N.
Les médailles autonomes de cette ifle font :
C. en argent.
C. en bronze.
O. en or.
Leurs types ordinaires font :
L ’écrévHTe de mer.
Un ferpentfeul, ou entortillé autour d’un bâton.
Une lyre.
Un carquois.
Les habitans de cette ifle ont fait frapper, fous
l'autorité de leurs Archontes, des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Augufte, de Cali-
gula , de Néron, de Titus » d’Hadrien , cf Anto-
nin , de Domna, d’Elagabale , de Philippe père ,
de Traj-an , de Septime-Sévère-.
C O S
C O S A , en Italie, k o sg n .
Les médailles autonomes de cette ville font.:
RRR. en or.
RRRR. en argent.. . . . . Neumann.
O. en bronze.
Leur type eft un Conful marchant entre deux
Liéteurs.-
On les plaçoit autrefois avec les médailles de
la famille J uni a , parce que celles de Brutus portent
un type abfolument femblable. M. Neumann
croit, avec beaucoup de raifon, qu’on doit les
reflituerà Cojfea , en Thrace. Voye^ Cosse A.
COSCINOMANTIE,! r _ , . . . .
COSKINOMANTIE, Ç forte c!e cilvmat,on-
Elle fe pratiquoit par le moyen d’un crible qu’on
faifoit tourner, fufpendu par un f il, ou pofé fur
une pointe. On s’en fervoit pour découvrir, non-
feulement des perfonnes inconnues, mais encore
les fentimens intérieurs 8c cachés des perfonnes
que l’on connoifloit. Théocrite en fait mention
dans fa troifième Idylle. Son nom eft formé de
Karxivo* , crible, 8c de [xoiiUïu, divination.
C O S C O N 1A , famille Romaine, dont on a,des
médailles :
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
C O SM E T A , vaîet-de-chambre, ou perruquier.
Ce mot venoit de orner, parer.
COSMES ")
ko sm oi > /“Magiftrats Souverains qui étoient
établis en Crète, au nombre de dix , pour maintenir
le bon ordre dans la république 5 & c’eft par
cette raifon qu’ils furent appelés Cofmes , du mot
grec y-ô&poç , ordre. Ils l’étoient à vie, ne rendoient
compte à perfonne de leur adminiftration, &
commandoient les armées en temps de guerre. O/i-'
les cho-iAflo-ir par le fo r t, mais feulement dans
' certaines familles , & on tiroit auffi de ces
mêmes familles les Sénateurs qui formoient lé
confeil public. Rien n’a plus de rapport aux anciens
Cofmes de Crète que le Confeil des Dix établi
à Venife, avec cette différence feulement que
ces derniers ne commandent point les armées.
C O SM IA T IC U M . Boulanger (de VecTig.c, 88..)
penfe que cet impôt avoit pour objet la toilette
de l ’Impératrice y comme les François en payent
encore dans certaines occafions, un qu’ils appellent
la ceinture de. La Reine-
COSMIQUE , terme d’aftronomie , que lé fyf-
tême mythologique de M, Dupuis a fait transporter
dans les recherches fur la théologie des
Grecs ; nous devons parconféquent en donner ici
l’explication»
Lorfqu’on dit qu’un aftre fe lève 8c fë couche
cofmiquement, c’ eft qu-’il fe lève ou fe couche dû
même inftant oû le foleil fe lève. Ainfi, une étoile
C O s î t l
qui fe lève ou fe couche le matin, fe lève ou fe
couche cofmiquement. Les anciens diftinguoient
trois fortes de lever 8c coucher des aftres, le
eofmique3 Üachronique Ô* VNéliaque. Inft. Aftron.
Le lever achronique d’un aftre & fon coucher
ackronique arrivent à l’époque où cet aftre eft op-
pofé au foleil dans fon lever ou fon coucher. Ils
font appelés héliaques lorfque cet aftre fe lève ou
fe couche dans les rayons du foleil, qui empêchent
de l’obferver par leur trop grand éclat, de
forte que la différence entre le lever 8c le coucher
héliaques d’une p art, & le lever 8c le coucher
cofmiques de l’autre, tient à l’immerfîon dans
les rayons pour les premiers ,8c à une plus grande
diftance pour les féconds.
CO S S E A , en Thrace. KOZfliN.
M. Neumann cro it, avec raifon , qu’on .doit
reftituer à cette ville les médailles d’or fur lef-
quelles on lit, KO£$2N , & que Fcyi donnoit à
C o fa , ville d’Etrürie. i ° . On n’en a jamais trouvé
dans la Tofcane. i Q. On les trouve fréquemment
dans la baffe-Hongrie 8e dans la Tranfylvanie.
30. On n’a point de médailles étrufques qui foient
en or j & l’on fait combien l’on en pofsède de ce
métal , ‘frappés dans la Macédoine 8c dans la
Thrace ; contrées fi célèbres d’ailleurs par leurs
mines d’or 8c d’argent.
C O S S U S , efpèce de vers qui vivent dans
Fépaiffeur des arbres , des bûches, 8cc. Les Phrygiens
, les habitans des bords de la mer du Pont,
&: les Romains,. à leur exemple, regardoient ces
vers comme un manger délicieux. Ils parvinrent à
les engraiffer avec de la farine. ( Plin. 17. 24, ). j.
Les rides de quelqu individu de la famille Cor-
nelîa lui firent trouver une reffemblance avec ces
v ers, & lui en firent donner le furnom., qui
devint héréditaire dans une branche de cette famille..
C O S S U T IA „ famille Romaine, dont on a des
médaillesr
R. en argent.
RRRR. en bronze.
O. en or-.
Les furnoms de cette famfllefbntM a r îd i an.üs>
S A BU LAGoltzius
en a publié quelques médaillés inconnues
depuis lui.
C O S S Y R A y ifle. Les médailles autonomes de
cette ifle font :
RR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft le met Cossuka , dans
rcne couronne de laurier. Il eft. quelquefois écrit
en lettres puniques».
C O S T A , furnom dç la famille F s D j x i j 'r
C O T
COSTUME. Lorfqu’un Peintre ou un'Sculpteuc
voudra connoître le coftume entier d’un ancien
peuple, ou une feule partie de ce coftume , il cherchera
l’article de ce peuple ou l’article de l’objet
qu’il veut imiter , tel que cafque , cuirajfe , &c.
COTÉ. Le côté gauche étoit le plus honorable
chez les- anciens, lorfqu’ils marchoient dans un
lieu ouvert j mais dans les mes c’é to it, comme
aujourd’hui, le haut du pavé , foit à droite foit
gauche,
Lorfqu’on prenoit les augures, la palpitation
du côté gauche annonçoit, par une fuite de la
prééminence accordée à ce côté, des chofes 8c
des événemens heureux. C’étoit le contraire pour
la palpitation du côté droit.
COTHON. Les foldats Grecs appeloient de ce
nom une efpèce de flacon qu’ils portoient dans
leurs facs ou biffacs.
Plutarque (tom. 1 .pag. 45. edit. P a r is ,) dit que
le Kaêai étoit un vafe de terre à l’ ufage des foldats
Laeoniens. Winckelmann a cru en reconnoî-
tre un fur un grenat de la collection de Stofcli
( vc clajfe y n. 94. >. Pline ( 16. 10. ) parle d’un
vas viatorium, qui étoit de bois j ce qui lui établit
une différence avec le co th o n vafe de terre cuite. Un
vafe étrufque de deux pouces huit lignes de hauteur,
& de quatre pouces de largeur, dont le deffus eft
fermé par un couvercle fixe, percé de petits trous,
a fait naître au Comte de Caylus les réflexions
• fuivantes C Rec. i l . pi. 3$. n. z. ) : - . ..
«c J’avouerai que pfufîeurs va fes étrufques de
cette efpèce, 8c principalement celui-ci me rappellent
le gobelet laconique , appelé cothon 3 dont
les Grecs fe fervoient à la guerre. En effet , U
couleur de la terre cachoit celle des eaux fales ,
qu’on eft quelquefois obligé de boire , 8c dont
k vue révolte le goût ; 8c les bords étoient faits
de manière qu’ils retenoient en-dedans toute Ta
boue 8c le limon i de forte qu’il ne venoit à la
bouche que ce qu’ il y avoit de plus pur. *> C’étoit
peut être le même vafe que l ’Agy*o/«. Voye^ ce
mot.
COTHURNE. Les commentateurs ont débité
beaucoup de rêveries 8c d’erreurs fur cette chauf-
fure , parce qu’ ils n’en ont parlé que fur des def-
fins dèfe&ueux, 8c non fur les monumens ort-
I ginaux y Sc plus encore parce qu’ils n’ont pas dif-
tingué plufieurs efpèces de cothurnes yii y en avoit
cependant deux très - différentes. Le premier cothurne:
étoit celui des chaffeurs 8c des-voyageurs.
Il étoit femblable- à des demi - bottes- molles ou.
à nos brodequins modernes. C’eft de celui-là,quü
p ouvoit, par la foupleffe du cuir 8c des liens-,
s’adapter à différens pieds, que l’on appela Kûibpc*-
ce Théramène, célèbre par la facilité avec laquelle:
il fe plioit aux circonftances;
| Les héros des. Tragédies portoient. Fa fécondé:
efpèce. de cothurne ? qui étoit élevée de quatre