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choit deiïus pendant la nuit, & s*y endormoit.
Alors , il voyoit mille phantôrnes voltiger
autour de lu i, il entendoit différentes v oix , 8e
s’entretenoit avec les dieux. A fon réveil il dé-
bitoit, avec enthoufiafme & fans aucune fuite ,
tout ce qu’il lui venoit dans l’ efprit, comme
autant d’infpiration de Faune3 & chacun des affif-
tans s’appliquoit à foi-même , ce qu’ il croyoit
lui convenir. Dès les premiers temps de Rome,
Faune eut, fur le mont Cadius, un temple qui
étoit rond & entouré de colonnades. Les romains
rendoient à Faune le même culte que les
grecs à Pan. Voye[ Bonne Déesse & Marica.
FAU N E S , dieux ruftiques qui habitoient dans
les campagnes, dans les forêts : leur père &
l’auteur de leur race étoit Faunes, fils de Pi-
cus. Quoique félon les poètes les Faunes , comme
les fatyres", euffent les cornes & les pieds de
chèvre ou de bouc (. car Ovide les nomme Fauni
bicornes') la coutume s’ eft introduite parmi les
modernes, de prendre pour Faunes ceux que les
anciens monumens repréfentent fans cornes &
fans pieds de chèvres, & avec toute la forme
humaine, hors la queue 8c les oreilles pointues.
Quoique les faunes paffaifent pour des demi-
dieux, on croyoit cependant qu’ ils mourroient
après une longue vie. L e pin 8c l’olivier fauvage
leur étoient confacrés , & ces arbres les accompagnent’
quelquefois fur les monumens. Le
ftorcien Balbus, dans Cicéron, ( de natur.deor.
lib. $ ) , voulant prouver l’exiftence des dieux,
difoit qu’on avoit fouvent entendu la voix des
Faunes ÿ mais Cotta l’épicurien lui répond qu’il
ne fait ce que c'eft que Faunes , & il nie qu’on
ait jamais entendu leur voix. Voye1 Æg y p a n s ,
Incubes, Satyres.
» D’où vient que les poètes ont dépeint les
Faunes ainfi que les fatyres, avec des cornes &
des pieds de chèvre, & que tous les artiftes ont
prefque toujours repréfentés les premiers avec
des formes entièrement humaines ? Quelques antiquaires
orit voulu nous perfuader que les fculp-
teurs étoient partis de l’opinion où l’on éteit,
que les Faunes defcendoient d’un roi des aborigènes,
appelle Faunes ; mais étoit-ce là une
raifon pour leur donner des oreilles pointues &
une queue? N e feroit-ce pas plus raifonnable
d’ avancer que les artiftes ne clafsèrent & ne caractérisèrent
plus particulièrement les branches
de cette monftrueufe 8c grotefque famille, que
pour varier les repréfentation? des perfonnages,
oui dans les drames fatyriques occupoient prefque
toujours la fcène.
Quoi qifil en foit, les Faunes, dans les monumens
qui nous relient, loin d’avoir les parties
inférieures de la chèvre, comme Pan, le front
chauve 8c le nez applati comme Silène; des traits
hideux & bizarres comme les fatyres y ils font
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doués d’ufle forte de beauté qui leur eft parti*
culîère; leurs plus belles ftatues nous les offrent
dans l’âge de la jeunefle, mais d’ iine jeunefle
mûre , dans cet âge ou le corps humain eft enfin
parvenu au dernier terme de fon développement«.
«« Le profil de leur tête n’ eft pas d’un grand
caractère ; & la bouche eft le plus fouvent un
peu relevée aux extrémités, ce qui leur donne
ce fourire doux , cet air gracieux & enfantin qui
nous enchante dans les têtes du C or règ e» .v
« L ’artîfte grec qui avoit à fculpter un Faune 3
s’occupoit fur-tout de l’agilité des formes 8c de
la fveltejfe de la figure; ces demi-dieux e'toient
toujours en mouvement. On aimoit auflt à les repré-
fenter ivres : il en eft un aujourd’hui à Portici,
dont toutes les parties, le vifage, le dos, le
ventre, les jambes, portent le caractère de l’ ivrefle j
plus on examine ce monument, plus on admire
le profond favoir des anciens dans la partie de
l'expreflion. L e Faune dormant du palais Barberini
eft beau , mais non d’une beauté idéale ; c’eft la
repréfentation fidelle de la fimple nature abandonnée
à elle-même«.
e« On trouve dans'le mufeum capitolinum, dans
la galerie juftinienne , dans le mufeum florentinum >
dansle recueil d’antiquités d’Herculanum, un grand,
nombre de très-belles ftatues de Faunes gravées.
Ils ont ordinairement des oreilles pointues, une
queue au bas des reins, quelquefois des cornes,
naiflantes, mais toujours des pieds d’hommes.
Les étrufques cependant leur donnoient tantôt
des pieds humains, tantôt des pieds de cheval
& toujours une queue de cheval. On les vo:t ainfi
repréfentés fur des vafes étrufques dans YEtruria
regalis de Dempfter ( 'tàb. 11. 12. 13. 14. 15.
17.) ; 8c parmi les bronzes du collège de S. Ignace
à Rome «. ( Fier. grav. du Palais royal. I. page
M5- )
On voit fouvent des Faunes qui jouent avec
des enfans , ou qui en portent fur les épaules ,
fur fes genoux, 8cc. Ces rtpréfentations font relatives
à la proteCfion des divinités champêtres,
fous laquelle les mères plaçoient leurs enfans. La
mère de Platon ( Olympiod. vita Plat. ) recommanda
fon fils fur le montHymète, au dieu Pan,
aux nymphes & à .Apollon-pafteur.
C ’ eft en qualité de divinités ruftiques, ou champêtres
, que les Faunes ont fouvent les jambes
croifées ; attitude regardée par les anciens comme
la marque de la rufticité ou de la mollefle.
Les Faunes font ordinairement repréfentés jeunes;
& on les appelle Silènes quand ils font
vieux.
Souvent les artiftes anciens ont mis ' au vifage
8c au col des Faunes, des verrues, qui s’appellent
en latin veruc&3 ou fici, d’où eft yenue l’épithète
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ficarii, qu'on donnoit aux Faunes. La plus belle
tête d’un jeune Faune, en marbre , qui nous foit
reliée de toute l ’antiquité, & qui eft dans le
cabinet du cardinal Alexandre Albani , a de ces
verrues ; 8c des deux côtés du cou, fous la mâchoire,
on y en voit une plus longue , comme
celles qui font propres aux vieux Faunes. Telles
en voit-on fouvent aux boucs ; entre ces animaux,
ceux qui en étoient chargés, étoient eftimés de
la meilleure race .( de re^rufi. I. c. VI. ) félon
Columelle.
On voit fur un bas-relief du capitole deux
jeunes Faunes femelles , Veconnoiflables uniquement
à leurs queues. Elles font conduites par un
jeune Faune mâle.
L ’an 5 3 7 , Vrtigès,roi des goths, étant venu
aftiéger Rome, fit donner un alfaut au château
St. Ange , nommé alors Moies Hadriani ; les
romains s’y défendirent vigoureufement, & écartèrent
les barbares.en leur lançant des ftatues du
haut des murailles. (Hifi. goth.l.I. p. 202.edit.
Grotii.)
Le Faune endormi, figure célèbre de l’antiquité,
& confervée au palais Barberini, eft , félon toutes
les apparences, une de ces ftatues : car elle
fut trouvée fan scuifle , fans jambe & fans bras
gauche , Iorfqu’on fit l’excavation du foflfé de ce
château fous le pontificat d’Urbain VIII. Ainfi ,
Bréval fe trompe, lorfqu’ il dit que cette antique
fut trouvée. dans les fofles de cafièl Gandolfo.
( Remarks. )
F A V O N IU S , vent.qui fouffle de l’Occident
équinoxial, c’eft-à-dire, de l’endroit où lefoleil
!è couche dans le temps des équinoxes.'Ce vent-
a été nommé favonius, ou de favéré ^ favotifer,
ou de fovere 3 nourrir, parce qu’il favorife la naif-
fance de toutes les plantes, qu’il les artime &
leur donne de la vigueur. Pour la même raifon,
les grées l’appellent-z.éphyre, c’eft-à-dire, porte-
vie , parce_qu’il vivifie & renouvelle toute la nature
au printemps. C ’eft aulïi pour cela que les
latins le confondent avec le vent- zéphyre, qui
lui eft voifin, & qui produit les mêmes effets.
F A U S T E , première femme de Conftantin.
F l a v 1 a M a x 1 m a F a u s t a A u g it s t a .
Ses médailles font :
R RR R. en or.
On a de cette princefle un fameux médaillon
d’o r , trouvé dans l’Efcaut ; il eft décrit dans le
P. Banduri. Il a paffé chez le roi d’Efpagne,
avec le cabinet de M. l’abbé Rothelin.
RRR. en argent.
RRR . en médaiUons de bronze.
f ? 7
O . en M . B.
C . en P. B.
Fa b s t ï j II. du nom.
F A V S T A N O B I L I S S I M A T Æ M I X A.
Ses médailles font :
O . en or & en argent.
RR. en P. B. qui font les feules que l’on trouve.
F A U S T IN E , la mère, femme d’Antonin.
G A L E R I A F a U S T I N A A U G V S T A.
Ses'médailles font:
C . en or ; quelques,revers font R. & RR.
C . en argent ; quelques revers font R. & RR.
Celui où l’on lit PuelU Fauftinian&, eft RRR.
- R. en quinaires d’argent.
RR. en médaillons de Potin ; au revers d’An->
tonin. **
On trouve la figure de Faufiine debout au revers
du même prince.
C . en G. B. de coin romain. Celle où l’on voit
au revers la tête d’Antonin, eft R . ; d’autres revers
font auffi R.
C . en M. B. à quelques revers près.
RRR. en G. B. de Colonies.
RRR. en M . B. où l’on voit fa tête & celle
d’Antonin.
Les deux têtes d’Anthnin & de Fauftine fe
trouvent également en G. B. de Colonies.
RRR. en G. B. grec.
RR. en M. & P. B.
R. en médailles de bronze d’Égypte.
Il y a des médaillons latins de bronze de cett*
princeffe.
On diftingue ordinairement les médailles de
Faufiine-mère de celles de fa fille, au bourrelet
de cheveux qui eft fixé fur le fommet de fa tête;
tandis qu’il eft fixé derrière la tête fur les médailles
de Faufiine - jeune.
On connoît une médaille très-rare de Faufiine
mère , avec cette infeription :
P V E L L Æ F A V S T I N I A N Æ .
On y voit cette impératrice , qui, conformément
à une de fes fondations, diftijibue des fecours
à dè jeunes filles. C Spanh, de pr&fis m m , IL
p . 289. )