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t'rès-fnfpeêle, pendant îë-cours du XIL. le fo.up-
çon feroit légitime 5 avant ce. fiècle il perdroit;
toute Ta force.
4. Une charte de papier de coton, antérieure
au IX. fiècle, feroit fufpeête à jufte titre; plus
récente , le Toupçon, n’auroit pas de. fondement
par rapport à une pièce grecque.
5. Tout diplôme de papier de coton, expédie-
en France, fur-tout dans les provinces fepten-
trionales, auffi-bien que dans les- royaumes du
N o rd , excepté la Ruflîe, feroit fufpeéb; 'mais,
à peine le feroit-il dans les pays, qui étoient en
commerce avec les grecs, 8c ppinjt* djU tout, en-
Grèce , 8c même en Italie, depuis le X fiècle. ,
6. Les Toupçons qu'on pou,rrpit-former contre j
un aêfe de quelque importance furrdu papier de |
chiffes , depuis le commencement du XIII.fiècle,
feroient nuis , durant le XII. très-forts j auparavant
ils iroient jufqu’ àconviêiion de faux.
7 . Le papier & parchemin timbrés furent éta^.
Mis en Efpagne. ep. Hollandf, Fan j ù ÿ ; à.
Bruxelles, en r6'68 au plus* tard, 8c en France,'
l’an .1,673.
‘ 8. D’anciens titres en parchemin, après cinq,
8c fixcents ans, & même davantage, peuvent fe
trouver, & Te • trouvent en effet prefque aufli
blancs-& aufîi propres.que s’ ils étoient récens.
9. La couleur, enfumée du parchemin eft un
argument fort incertain pour ou contre l’antiquité
des chartes.
- -10. Le vélin des tnanufcrits 8c des diplômes,
jüfqu’au,déclin du X I fiècle,'eft: blanc & très-
fin ; en forte que le plus fin dénote la plus grande
antiquité.
11 . Depuis l’an ieoo jufqu’à l’an 1400, le
parchemin eft-plus épais & d^un blanc fale. Depuis
cette dernière époque, fes feuilles, font
d’une épaiffeur exceffive.
12. L ’encre avec toutes fes teintes & fes couleurs,
n’eft pas d’une grande reffou/ce pour la
vérification des rnanufcrits 8c des chartes.
13. Juger de l’âge de ces monumens félon
que l’encre eft plus noire, plus vive & plus
luftree , c’eft s’expofer à de grandes mépriles.
14. L’encre d’o r , le rouge 8c le cinabre dans
les diplômes,, ne-les rendent point fufpe&s.
A r t i c l e I I I.
Régies particulières fur t’écriture des rnanufcrits &
des diplômes. ■■
1. Il eft très-peu de rnanufcrits .postérieurs: au
VI. fiècle , qui foient totalement écrits en lettres
capitales.
D IP
2. Au X I . on trouve quelques chartes entières
en ce caractère.
3. Le V IL fiècle fournit plufieurs diplômes
écrits en lettres majufcules onciales.
4. Cette écriture paroît dans un- grand nombre
de rnanufcrits, depuis Je IV. fiècle jiifqu’au IX.
inclufivement.
y. l a demironeiale employée dans les manufr
Crics defeend à peine jufqu’ au IX . fiècle.
6 . Les lignes entières écrites fans diftin&ion de
mots, caraêlérifent les rnanufcrits antérieurs à
Charlemagne, & les diplômes, plus anciens que
Pépin1 le-Bref.
7. L’ écriture minufcule , en ufage chez les
Romains, & depuis chez les peuples barbares,
qui démembrèrent l’empire, fut renouvellée fous
Charlemagne.
8. Des diplômes écrits èn ce caractère aux
V III. 8c IX . fiècles & les fuivans, ne doivent
; point être fufpeêts.
I 9. Des diplômes,-dont toute ou feulement une
! partie de l’écriture eft en lettres majufcules ou
en. petit romain non lié , ne doivent pas être
fufpeêtés du-côté du caractère.
iô . Dès les premiers tems l’ écriture curfivç
romaine fut en ufage , & donna naiffance aux-
écritures nationales, du même genre.
1 1. La curfive francogallique ou mérovingienne,
plus compliquée & plus obfcure que la romaine,
fut celle des diplômes de tous nos rois de la
première race.
12. Elle va toujours en fe rapprochant de la
minufcule romaine non lié e , depuis la fin du
V III. fiècle jufqu’au commencement du XII.
13-. Des not.es de Tiron dans les diplômes de
la. première & fécondé race de nos rois , 8c dans
ceux des premiers empereurs d’Allemagne, feroient
des caractères favorables. '
14. La fufeription ou première ligne d’ un diplôme
des rois de France de la première" ou
fécondé race, ou des premiers empereurs d’Allemagne,
ne, le rendroit pas fufpeêt, pour n’être
pas écrite en lettres hautes & alongées.
13. Quelques reftes du caractère mérovingien
i ou carolin rendroient fort fufpeêts des diplômes
poftérieurs au commencement du XII. fiècle.
16, Les rnanufcrits & les chartes du IX. & X .
fiècles. offrent beaucoup de veftiges de la curfive
mérovingienne.
17. Au XII. fiècle , l’ écriture vifigothique ou
gothique ancienne , cefïa d’ être d’un ufage commun
chez les efpagnols.
D I P D I P 4.1 ç
iS. Au même fiècle, le caraêtère lombardique
dans les diplômes d’Italie, ne feroit pas un moyen
de. fufpicion.
19. L’Angleterre abandonna l’écriture faxone ,
Si employa la françoife dans les chartes 8c les
livres fous le règne de Guillaume-le-Conquérant.
20. Depuis le X IL fiècle, plus l’écriture approche
du X V I . , plus elle dépérit & devient difficile
â lire.
11 ' Le nouveau caractère gothique paroît dans
les rnanufcrits & les chartes, dès l’entrée du
XIII. fiècle.
22. Dans ce même fiècle, plus qu’en aucun
autre , l’écriture de la chancellerie varie félon la
diverfité des notaires ou fecrétaireis.
23. Dans les chartes du X I I I . fiècle , cinquante
ans peuvent opérer, par rapport aux écritures
, le même éffet qu’un ou deux cents ans dans
celles des autres fiècles.
24. Les abréviations devenant plus fréquentes
dans les rnanufcrits 8e les chartes , marquent une
moindre antiquité , à raifon de leur augmentation.
25. Là multitude excefiîve des abréviations
caraêlerife les -aêtes & les rnanufcrits des XIII.
X IV . 8c -XV. fiècles.
16. Dans les rnanufcrits de fix, à fept cents
ans , la conjonction & fe trouve fouvent marquée
par une ligne courbe , ou horizontale entre
deux points pf
27. Les diplômes où les noms propres font
marques par les feules lettres initiales, ne doivent
point pour cela devenir fufpeêts, fur-tout depuis
le IX. fiècle.
28. Des le X. fiecle , dans les diplômes, on
commença a mettre des accens aigus fur les deux //
de fuite , pour les diftinguer de Vu , canceliaru.
3;. Plus on remonte au VH fiècle, 8c plus
on trouve de barbarie dans Les; figures, dont les
manufc.nes font ornés. Mais' leurs lettres hdtoriées
8c leurs miniatures commencèrent au X V . fiècle
à fe réconcilier avec la belle nature.
34. Les lettres t 8c c des chartes 8c des ma-
nuferits fe confondent depuis le XIII. fiè c le ,
par une trop grande-reffemblance de leurs figures >
c’eft un des moyens, que David Cafley propofe
pour juger de. l’âge des écritures.
3 f . Après le commencement du même fiècle ,
les figures de.l’/z. 8c de l ’a ne furent plus ordinairement
diftinguées l’une de l ’autre; mais on
mit fouvent deux accens fur Vu.
3 f. V e fimple eft fréquemment mis pour la
diphtongue a dans les inferiptions 8c les ifianuf-
crits les plus anciens. Il ne faut donc pas donner
pour règle que les fimples e caraêtérifent les monumens
du XII. ou XIII. fiècle.
C H A P I T R E X I I .
Réglés particulières fur le fiyle & les formules deS
diplômes & des autres actes, fur ies■ claufts pénales
& les annonces des précautionsprifes pour authentiquée
les pièces.
A r t i c l e P r e m i e r .
Règles fur le fiyle des adtes ecclêfiaftiques.
:j J* Des le IV . fiècle, les évêques mirent à la
tete de leurs lettres 8c de leurs aêtes, diverfes
invocations , enveloppées fous des fymboles ,
tels que le labarum, la croix, l’alpha 8c l’oméga
, ou exprimées par différentes formules.
2. L invocation s’eft toujours maintenue en plufieurs
a êtes ecclêfiaftiques 8c dans les ceftamens,
les a êtes de foi & d’hommage, & c .
29. Les rnanufcrits 8c les diplômes originaux,
ou les points font régulièrement placés fur les i
avant le X IV . fiècle, doivent paffer pour fufpeêts.
30. Les accens furent en ufage dans récriture
des le tems d’Augufte, 8c dans l ’âge d’or de 1a
latinité.
31- La mode de Taire entrer la conjonêtion&
jT v t t / P ? ts comme à™sp&t i te, ceffa dans
*e A li . fiecle.
& -es deux fuivans , quoiqu’
paroiile fouvent fur les fceaux.
3*a Cn ne doit pas accufer de fuppofition les
diplômes & les aêtes les plus antiques , parce
que les prélats s y difent évêques ou abbés par
la grâce de Dieu.
. 4- Quoique dès le XII. fiècle quelques prélats
aient employé l’expreffion d'évêques par la mi-
ƒencorde otl.par la grâce du faint-Jiege 3 elle n’a
paffé en formule qu’au fiècle fuivant , & fur-
tout depuis la bulle par laquelle Clément IV .
prétendit que la difpofition de tous les bénéfices
appartenoit au pontife romain.
/•„Dans les quatre premiers fiècles , le titre
d eveque 8c celui de prêtre font fouvent confondus.