
dont nous croyons appercevoir les préludes. ( Nouvelle
Diplomatique.')
Écriture palmyrénienne. Voye\ Palmyre.
ÉCRITURE. ( Diplomatique des chartes. ) Voyeç
les différens articles, Lombarde, Mérovingienne,
Onciale , &c.
L ’ écriture examinée avec foin fournit des caractères
exclufifs de certains fîècles, & convenables
à d’autres. Ces caractères feront à quelques égards
décififs. Sous une face différente, ils n’offriront
féparément que des degrés de probabilité , qu’il
faudra réunir & calculer ; c’eft-à-dire , qu’ils appartiendront
au même ordre de preuves que celles
qui naiffent des indices tirés du parchemin , du
fceau, de l’encre, &c. Le réfultat des uns &
des autres opère fouvent la certitude ; quelquefois
on ne fauroit les tirer du cercle de la vraifem-
blance ; mais le plus fouvent cela n'arrive que
parce qu’on n’a pas fu faifîr ou faire valoir tout
ce qui pouvoit concourir à fixer l’âge d’un -ancien
monument, ou parce qu’on a prétendu fe
renfermer dans un efpace de temps trop étroit.
En étendant cette durée on parvient à la certitude.
Quoique le même liècle & la même province
ne fuffent pas bornés'à un feul genre , il ne s’enfuit
pas qu’on ne puifle difcerner celle qui,
convient à chaque â g e , & même quelquefois à
chaque pays. Les goûts, les manières & les modes
changent pour l’ordinaire infenfiblement ; mais
quand on les réunit fous un coup d’oeil & qu’on
les compare, au bout d’un ou deux fîècles , on
y découvre bien de la différence.
A ne confidérer les diverfes fortes d'écritures
que par leurs claffes ou leurs genres, elles ne
Jaifferont pas de concourir à manifefter leur âge.
Des manufcrits totalement écrits en capitales, en
tant que diftinguées des onciales , ne feront pas
poftérieurs au VIII. fiècle. Ceux mêmes qui font
en onciale , s’ ils ne font point partie de Yécriture
fainte , s’ils ne font point à l’ufage des offices divins
, s’ ils n’ont point été faits pour quelque
prince, feront au moins du VIII. fiècle. Mais
quelque livre que ce fo it , entièrement en onciale,
fera jugé antérieur à la fin du X.\ fiècle. Cette
règle eft applicable même aux grecs.
Un manufcrit en onciale , dont les titres des
livres répétés au haut de chaque page, & ceux
des livres placés tant à la fin qu’au commencement
de chaque traité , & les lettres initiales des
alinéa paroiffent fans ornemens, appartient à la
plus haute antiquité. Les manufcrits néanmoins
dont les titres des traités feraient en capitale,
ruftique ou négligée, pourroient être du même
*ge.
Lorfque la capitale commence à fe mêler avec
l’oncîale dans les titres, & que les initiales des
alinéa font fouvent en capitales , quoique M-afféi
nous donne ce caractère pour un ligne de la plus
grande antiquité, nous le regardons au contraire
comme un indice d’un âge plus récent. Il eft
ordinaire au IX. fiècle , dans les manufcrits même
en minufcule, & fréquent dès le VIII. Nous ne
pourrions néanmoins regarder cet indice comme
abfolument incompatible avec quelques-uns des
plus anciens manufcrits, fans les rabaiffer cori-
fidérablement au deffous de l’âge que leur ont
afiîgné les plus favans hommes ; mais nous jugeons
beaucoup plus favorablement du mélange de ces
quatre minufcules e , rL 5 7V 3 , avec l’ onciale.
Nous ne les avons jamais rencontrées à la fois dans
des manufcrits en onciale , qu’ils ne fuffent antérieurs
au VII. fiècle.
L ’onciale à jambages tortus , à. traits brifés
ou détachés, & d’ ailleurs foutenue du concert
des -autres indices, également avantageux, fe
fera pour l’ordinaire, déclarer du V . fiècle. Seule ,
elle n’exclueroit pas le VI. ni peut-être même totalement
le V I L , mais fa fin & les fuivaas.
La petite onciale, d’une élégante fimplicité,
fans bafe ni fommets, anguleufe dans fes con*
tours, à queues plutôt terminées par les demi-
pleins que par des'déliés , s’annonce, au coup
d’oe il, pour tout ce qu’on peut imaginer de plus
ancien en fait de manufcrits.
L ’oncîale demi-tranchée'fent le V IL fiècle , ou
le commencement du VIII. fans exclufion des
précédens. Elle eft déjà quelquefois pleinement
tranchée au V . & VI. Alors fes traits font fouvent
fimaflifs , qu’ils femblent doubles ou triples.-
C ’eft apparemment fur leur modèle qu’on réforme
l’onciale aux VIII. & IX. fîècles. L ’ air
de celle-ci eft pourtant plus v i f , le tour plus
recherché & la coupe plus nette. Faute d’avoir
bien fai fi cette difparité fur les rapports généraux
de reffemblance , peut être feroit-on quelquefois-
tenté de rabaiffer quelquefois au IX . fiècle ces
écritures du V I . j mais le plus léger examen des
autres caractères remettra fur les voies.
La minufcule des V« & V I . fîècles eft communément
plus large & que la nôtre, .& que
celle des temps poftérieurs. Elle conferve ordinairement
plufieurs lettres majufcules , comme
l’N & l ’R. Quand la dernière eft minufcule,
elle prend quelquefois la forme de Y n , ou dû
moins le jambage gauche defcend-il beaucoup plus
qu’il ne fait dans nos petites r romaines. La
groffe minufcule n’a pas l’air de .la nôtre avant
le VIII. fiècle. La conformité ne fut jamais plus
grande que fur ie déclin du IX. & le commencement
du X. fiècle. Au VIL elle préfente quelque
chofe de mitoyen entre la dernière & celle
du VI. Au XI. tes pondeurs de la minufcule commencent
à fe perdre. Les angles y fuccèdent &
bientôt les pointes, qui confomment enfin le
gothique. . ■ ,... : - - -
Une autre forte de minufcule romaine, fouvent
très petite., approchoit de notre plus belle
curfive. Quoique d’un affez grand ufage aux V . &
V I . fiècles , elle ne fervoit dans les manufcrits
que pour appofer des notes ou des fommaires,
ou ppur représenter d’anciennesfoufcrip.tions-Peut-
être étoit-elle propre à plufieurs de ceux qui n’a-
voient pas exercé leur main à l’écriture des aCtes
publics..
Là curfive romaine, telle qu’elle étoit employée •
dans les tribunaux , changé fenfiblernent de forme
de fiècle en fiècle : ce changement devient plus
remarquable depuis le VI. Alors elle femble dégénérer
en mérovingienne & lombardique. Celle-
ci depuis le X. fiècle , contracte une tournure
qui mène droit au gothique.
La Franco-Gallique, curfive bien .cara&érifée,
s’annonce au moins du VIII. fiècle. Si elle eft très-
liée & compliquée, elle remonte au VII. La faxonne,
à ce feul titre,.quoique rare au XI. fiècle , fur-
tout dans'les manufcrits, fi l’on en excepte ceux
d’Irlandè, pourroit abfolument n’ê.tre pas plus
moderne; mais les diverfes formés qu’elle prend
décideront plus précifément de fon âge. ( Nouvelle
diplomatique ' ) ‘
Écriture repafifée.
Les grecs du bas-empire adoptèrent un moyen
fingulier pour faire revivre les, anciennes écritures 3
qui commençdlént à s’effacer , & peut-être auffi
pour apprendre à écrire. C e fut de repaffer la plume
fur tous les caractères de certains manufcrits. Ils
s’âpproprioient en effet par cette méthode tous
les'traits du caractère antique. La différence de
l’encre découvre ces nouvelles écritures aux per-
fonnes attentives : les lettrines non renouvellées
le font' encore plus infailliblement ; mais rien n’.eft
plus décifif que les lettres ou les lignes non retouchées.
On voit plufieurs pages de cette forte
dans le manufcrit grec 220. d.e la bibliothèque
coifline , ’maintenant de St.-Germain-des-Prés.
Cette obfervation a échappé à plufieurs diplo^
matiftes.
E C T IO N , père d’Andromaque.
E C T O N IU S , l’un de ces hommes qui naquirent
des dents du dragon, femées par Cadmus. Voyez
C adm us .
ÉCtJËlLS.
Comme l’on dépeignoit les êtres malfaifans fous
une forme redoutable ou effrayante, on repré-
fei?te les écueils dangereux fous des figures de
géans ou de monftres. C ’eft ainfi que Yécueil al-
cyonius, fitué dans l’ifthme de Corinthe, avoit
■été autrefois un géant. Il voulut enlever les boeufs
d’Hercule ; car on trouve Hercule par-tout :
mais le héros le tua.
Voici un autre roc perfonnifié ; & fon hiftoire
donne ,une idée de. la manière de conter les faits
phyfiquès dans le génie allégorique des anciens
temps.,
Il y avoit un chemin qui conduifoit de l’ifthme
de Corinthe, à Mégare ; comme tout ce pays
eft hériffé de rochers, la route étoit fort mau-*.
vaife & remplie de précipices. Il y avoit en particulier
un paflage étroit fur les rochers de Sciron y
( c’eft-à-dire, les rocs taillés de , Jcindo ), Le
voyageur, menacé d’un côté par des rocs qui
pendoient fur fa tête, & de l’autre par la mer
qui mugiffoit à fes pieds, n’y paffqit qu’en tremblant
; il n’y avoit aucun hofpice fifr la route pour
s’v rafraîchir :.on la changeadepuis. Voilàl’hiftoire
phyfique telle que la rapporte Strabon ( Strab.
geogr. lib. 9. ) : la voici contée dans le langage
primitif.
Il y avoit un géant nommé Sciron, qui fe te-
rioit à ce paffage : ce brigand faifoit jeûner les
paflans, puis il leur mettoit du pain à terre, ou
il les engageoit à lui laver ies pieds, & comme
ceux-ci fe baiffoient, il tes prenoit par le pied
& les jettoit dans la mer. Théfée , qui purgea
cette route de brigands de la même efpèce, le
jetta dans le précipice. La terre & la mer, dit
Ovide ( métamorph. lib. 7. ) , refufoient également
de recevoir fes os ; long-temps le jouet des ondes
ils durcirent enfin, & ils" devinrent ces rochers
qui portent encore le nom de. Sciron. Un des
plus .fameux travaux de Théfée eft un fait purement
phyfique ; & on lui attribua un grand nombre
d’aétions pareilles , qui ne peuvent être faites
par un feul homme , & qui font l’effet de la ci-
vilifation & de l’induftrie.
Citons encore quelques écueils perfonnifiés : tout
le monde connoît les écueils de Charybde & de
Scylla, beaucoup plus dangereux autrefois qu’ ils
ne le font aujourd’hui. Charybde eft à droite
& Scylla à gauche ; Charybde fur la côte de Sicile,
& Scylla fur celle d’Italie. Dans le langage figuré
des premiers temps , Charybde ( nom féminin )
étoit une belle femme, voleufe infigne, & qui
comme Alcyoneus , comme Cacus & d’autres mon -
tagnes, voulut enlever les boeufs d’Hercule ; mais
Jupiter la foudroya; & comme cet écueil avoir