
Egine , EndéÏs , Juges des enfers, My r m
id o ns, Pe l é e , Phoous , Psammothé ,
1 elamon.
Le feu! monument qui nous relie du culte
rendu a Eaque , elt l’infcription fui vante. ( Mura-
tori. 897 ),
C 1 l 1 u s
C A e ; n-"ô n i s
F. A p u l u s
A E A C O
V . S. L. M.
Stance, dans deux endroits de fes poéfîes, a
donne a Eaque 1 urne , qbailleurs il avoit déjà
placée dans les mains de Minos. ( Stat. S y lv . lib.
z & 3.)
....................................Immenfis urnam qrratit
u A-cactts umbris.................. . . . ...................
• .» • • . . . Si quis pulfatA confcius nnqnam
» Matris, £), inferna rigid tm timet Aeactm lima.
Properce jgaj imité, 8c ne parle que à‘ Eaque.
( Eleg. 20. Eb. 2. )
, , lnfertio damnes, Aeace , jndicio.
Juvenal de même.
?» ..............Q.nas torqueat umhras
, , Aeacus. ..............................
Il ell facile d’expliquer cette contradidïon appa-
rente, en faifant attention à la patrie des morts dont
parlent ces trois poètes, qui étaient latins & qui écri-
voient pour des européens. Platon donne en effet'
pour juge aux peuples de cette partie du monde-Ë^«*
fe u l, & Rhadamante eil prépofé au jugement des
afiatiques & des africains : dès lors il étoit naturel
que des romains redoutaient l’intégrité
d'Eaque, fans faire mention; de Rhadamante.
E A S T E R , dé elfe des anciens (axons. Eafter.
Bochart, qui avoit entrepris de rapporter les anciennes
origines à la langue & à la do&rine des
phéniciens, prétendoit que cette Eafter étoit la
meme qu A (latte. Ses fêtes fe célébroient au commencement
du printemps, & de là vient que les
faxons appelloient Eafter le mois auquel ■ on cé-
lebroit la pàque. Skinnerus ne s ’éloigne pas beaucoup
de ce fentiment, dans fou étymologie de
h langue angloile>( H uet Bochart, pour rapprocher
ce mot de celui d’A flatté, dit Æftar »
ou Eafter i mais Bede , ( L. de temporibus ) d’où*
Bochart a tiré ceci, dit Eafter, & ne dit qu3Eafter.
H ell vrai que la prononciation d’Eafter & celle
d Æfter , diffèrent peu aujourd’hui en anglois. C ’é-
toit le mois d’ avril , que les faxons appeloient
Eafter monta 5 & les anglois appellent encore
aujourd hui les fêtes de pâques, Eafter- time , le
temps d Eafter. ( Çhanaan. Bochart , c. 42. )
C e mot, dit-on, vient de réfurre&ion, &
c ell pour cela que les détracteurs de la religion
chrétienne lui reprochent de tenir la célébration
de la pâque des éaftrées gauîoifes, ou fêtes de
la déene Eafter oh Eaftre.
E AU. C e t élément a été une des premières
divinités du paganifme. Thalès de M ilet, après
les anciens philofophes, enfeignoit que Veau étoit
le principe de toutes chofes , qu’ elle avoit la meilleure
part^ à la production des corps , qu’ elle
rendoit la nature féconde, qu’elle nourriffoit les
plantes & J es arbres , & que fans elle » la terre
sèche, brûlée^ & fans aucun fuc, demeurerait
llerile, & ne préfenteroit qu’ un défert affreux.
Les grecs avoient pris cette opinion des égyptiens.
En e ffet, comme les égyptiens voyant le Nil
caufer la fertilité dé leurs terres , pouvoient
s’imaginer très-naturellement que Veau eft le prin®
cipe de toutes chofes. Auffi avoient-ils Veau en
grande vénération , & ils fe diftinguoient même
dans le culte qu’ils rendoient à cet élément, dit
S. Athanafe, qui étoit égyptien. Voye^ H y d r i a ,
N i l .
Les anciens perfes avoient un très-grand ref-
peét pour Veau-, lui offroient des facrifices, &
pouffoient même la fupérllition , félon Hérodote',
jufqu’à n’ofer cracher dans Veau3 s’y baigner,
s’y laver les mains, y jetter la moindre ordure,
non pas même s’en fervir pour éteindre' le feu.
• Les grecs & les romains étoient trop fuperflitieiix
pour n avoir pas adopté le culte rendu aux eaux.
L antiquité nous fournit mille exemples de ce
culte rendu chez eux 5 leurs temples renfermoient
les flatues des fleuves. & des fontaines comme
celles des autres dieux j on leur avoit confacré
des autels , & on leur y fa-ifoit des libations &
,des facrifices. En général , les anciens croioient
que les eaux de la mer & des fleuves avoient la
vertu _ d effacer les péchés. Non, je ne penfepas,
dit Sophocle, que toutes les eaux du Danube &
du Pkafe puijfent laver toutes les horreurs de la déplorable
maifon de Labdacus. Du culte rendu à Veau
en général, on defeendit aux eaux de la mer,
des fleuves & des fontaines , qu’on voulut fpé-
cialement divinifer. Enfin, on créa un dieu fou-
verain des eaux, & le maître des autres divinités-
aquatiques. Vo ye ^ N e p t u n e , N y m p h e s .
E A U -
E AU LU STR AL E . C e n étoit autre chofe
que de Veau commune, dans laquelle- on étei-
gnoît un tifon ardent, tiré du foyer des facrifices.
Cette eau fe tenoit dans un: .vafe que 1 on
plaçoit à la porte, ou dans le veftibule des temp
le s , & ceux qui y entroient, s’en lavoient eux-
mêmes, ou s’en faifoient laver par les prêtres ,
croyant avoir par là le coeur purifié pour paroitre
devant’ les dieux. Quand il y 'a v o it un mort dans
une maifon, on mettoit à la porte un grand vafe
d'eau luflrale , apporté de quelqu’autre maifon ,
où il n’y avoit point de morts : tous ceux qui venaient
à la maifon de deuil, s’ afpergeoient de
cette eau en fortant : on s’en fervoit encore pour
laveries corps des morts. Voye^ N é o c o r e s .
Dans la feptième chambre de Portici, on voit
parmi les monumens de marbre trois vafes quar-
rés, creufés en rondy dont les bords font travaillés
avec délicateffe, &. qui fervoient dans les
temples à mettre Veau luftrale, -
E AU chaude. Voye[ C h a u d ( b o i r e ) .
- E AU enivrante«. Les anciens en font fouvent
mention comme d’un phénomène miraculeux &
relatif au culte de Bacchus. Nous favons aujourd’hui
que les eaux gazeufes ont un goût
piquant, & renferment une vapeur enivrante
comme lé Vifi > telle ell l ’explication des miracles
dè Bacchus.
E A U X forêts.
Les romains qui avoient emprunté des grecs
Une partie de leurs loix, avoient établi plufîeurs
règles par rapport au droit de propriété ou
d’ufage, que chacun pouvoit prétendre fur Veau
des fleuves & des rivières, fur leurs rivages ,
fur la pêche & fur d’autres objets qui avoient
rapport aux eaux.
La confervation & la police des forêts & des
bois paroiffent fur-tout avoir toujours mérité une
attention particulière, tant à caufe des grands
avantages que l’on en retire par. les différens ufa-
ges auxquels les bois font propres, & fur-tout
pour la chaffe, qu’ à caufe du long efpace de
temps qu’il faut pour produire les bois.
Auffi voit-on que dans les temps les plus reculés
il y avoit déjà des perfonnes prépofées
pour veiller à la confervation des bois.
Ariftote defîre, dans toute république bien
ordonnée , dès gardiens des forêts , qu’il appelle
v^àfot, fylvarum euftodes.
Ancus Martius, quatrième roi des romains,
jéunit les forêts au domaine public 3 ainfi que
Je remarque Suétone.
Antiquités, Tome I Im
Entre les loix que les décemvirs apportèrent
de Grèce , il y en avoit qui traitoient de glande3
arboribus & pecorum paftu.
Ils établirent même des magillrats-pour la garde
& la . confervation des forêts , & cette commiflion
fut quelquefois donnée aux confuls nouvellement
créés, comme il fe pratiqua à l’égard de Bibulus
& de Jule-Céfar, lefquèls étant confuls, eurent
le gouvernement général des forêts, ce que 1 on
défignoit par les termes de provinciam ad fylvam
(y colles s mais Céfar en fut très-choqué, parce
que cet emploi n’étoit pas compté entre les plus
relevés. Suétone, qui raconte ce fait dans la vie de
Céfar , appelle cet emploi provincia minimi ne-
gotii.
Lés romains établirent dans la fuite des gouverneurs
particuliers dans chaque province pour
la . confervation des bois , & firent plufîeurs loix
à ce fujet. Ils avoient des foreftiers ou receveurs
établis pour le revenu & profit que la république
percevoit fur les bois & forêts , & des prepofes
: à la confervation des bois & forêts néceffaires au
public à divers ufages. Alexandre Sévere les
confervoit pour les thermes.
ÉBAGES. Les gaulois de certains cantons nom-
moient ainfi leurs druides.
EBAOMArENHS. \ ^ athéniens .célébroient
EBAOMH. )
le feptième jour des mois lunaires une fete en
l’honneur d’Apollon, appellée E/3fofoi. Ils chan-
toient des hymnes en fon honneur, en portant
des gâteaux & des branches dé laurier. D e là
vint à Apollon ( Plutarc. fymp. lib. 8. ) le furnom
E(iàopeiymç. Héfîode ( oper. Êr* dies 768. ) dit que
1e feptième jour du mois étoit confacré à Apollon*
parce qu’il naquit ce jour-là.
ÉBÈNE. Pompée fut le premier qui apporta
en Italie Vébène» Ce fut à fon retour d’À f ie ,
après la défaite de Mithridate. Paufanias ( A r c ad j)
dit qu’ il y avoit en Grèce plufîeurs ftatues des
dieux faites d'ébènePline l'affute d’après Mucien
de la Diane d’Éphèfé.
ÉBON.
, s» Neptune, & principalement Bacchus , font
connus par le fymbole des têtes de taureau a
face humaine, & portent alors le nom d’E BON.
Macrobe ( Saturn.lib. I. c. X V I I I .) en parlant
de ce dieu , dit : Hberi patris ftmulacra par-
, tim puerili &tate , partim juvenili fingunt : pr&terea
barbatâ fpecie , fenili quoque uti gr&ci ejus quant
Bacchopaan [*] , itemque Brifea appellant, & ut
( * ) Dans d’autres éditions Baccapta , Meurfius croit qu’il
faut Bajjarta au lieu de Baccr.pea,
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