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fieurs étages. Le dernier/ou le plus élevé, fut
appelé coenaculum , de la coena, repas du foir que
Ton y prenoit ordinairement ( Varr. de Ling. Latin,
iv . 33. ) : Ubi coenabant , coenaculum vocitabant.
Vofieaquam in fuperiore parte coenitdre. coeperunt ,
fuperioris domûs univerfa coenacula difta.
On montoit à ces derniers étages par des ef-
caliers particuliers , ce qui les fit appeler quelquefois
fcaU j comme on voit dans ces vérs de Martial
( 1. 118. 7 .) :
Et fcalis habito tribus , fed altis.
Dans la Grèce, les femmes habitoient cet endroit
des maifons comme le plus retiré.
A Rome, c’ étoit le logement des étrangers 8c
des pauvres:citoyens. Juvénal d it, en parlant des
pauvres, que l'épée dés cohortes , envoyées pat
les tyrans, ne meriàçôit que les palais / 8c jamais
les coenacula ( ac, 17. )\:
. . . . . . EgregiaS lateranorum objidet '&dès
Tota cohors : rarus venit in coenacula miles. .,
Les derniers étages des cirques , ceux qui s’élé-
yoientaii-defïus des gradins,, étaient àuffi appelés
coenacula. Ils étoient divifés en boutiques 8c en
loges pratiquées au-deflus pour voir les jeux. Les
Cenfeurs louoient au profit du fifc celfboutiques ces loges ( Bulenger. de Circo. c. 3 y. )
CGSNATICA j contribution qu.e . les foldats
Romains exigeoient des habitans'des provinces,
fous le prétexte de'fournir à leur repas. Cefabus
introduit dans le Bas-Empire, fut réprimé par les
Empereurs Valentinien & Valons. .
COE N A T IO , (aile à manger des Romains.
Ils en avoient pour les différentes faifons, & ils
les ornoiënt de. décorations changeantes, afin de
varier les fîtes avec les fervices..Sénèque parle dé
ce luxe ( Epi fi- >90. )•:" Qui. v erfati lia: 'cpèn à tioHum
laquearia ica çoagmcntat, utrfubïnde .alia> fâcies at-
que alia fuçpedat, & toties tecta s quotités ferçula
mutentur.. z
CÜS.NATORIA vefiis, habit que les Romains
prenoient en fe mettant à. table.- Il y en avoit dé
différens pour les deux fexes, comme on l'apprend
du paliage fuivant ( Pompon, leg. 33 . jf. de aur. &
urgent, légat. ): Q. Mutins ait Afiire fe 'quènidam
fenatorem muliebribus coenatoriis uti folitum.
C (EN O S T OME , , mefurç linéaire 8c itinéraire
de TA fie & de l’Egypte. FbfeiLiCH.Às.
COEUR fur les médailles,( un ) eft le fymbole
de la ville de Cardia.
CCEUS , un des T itan sé ta it, frère de Saturne
& de l’Océan , félon DiodoTe. 11 époufa Phoebé ,
dont naquit Latone. Les.poëtes donnent une autre
génération à,Eaton e.Foye^ L a t o ne. ■
ÇO GNITOR. F o y c i Ayo c a t .
C O H
COGNOMEN. Voyei N o m .
COHORTALE S, ferviteur du Préfet du Prétoire.
COHORTE, c’ étoit chez les Romains un corps
d'infanterie, de la dixième partie d’une légion. 11
contenoit trois manipules, chaque nftnipule deux
centuries, d’où l’on voit que chaque légion étoit
de foixante centuries, de trente manipules 8c de
dix cohortes.
Il y avoit dans la. cohorte les quatre fortes de
fantaflins des armées Romaines 3 les velites, les
■ hafiati , les principes 8c les triarii : quand elle
étoit complette, les •velites y étoient au nombre
de ceht vingt 3 les hafiati au même nombre» les
principes pareillement, 8c les triarii au nombre
de foixante 3 ce qui fait quatre cent vingt foldats.
Au refte, ce nombre augmentoit ou diminuoit,
félon que la légion étoit plus, ou moins forte.
La première cohorte étoit la plus confédérée >
elle étoit compofée des principaux centurions 8c
des meilleurs foldats. Dans un ordre de bataille >
elle avoit la droite de la première ligne, comme
les grenadiers de nos régimens 3 les autres fui-
voient dans l’ordre naturel, enforte que la troi-
fième étoit au centre de la première ligne de la
légion j la cinquième à la gauche 5 la féconde entre
la première & la troifièmë y la quatrième entre
la troifièmë-&Ta cinquième 5 les cinq autres cohortes
formoient la fécondé ligne dans leur ordre,
naturel. On croit que Marius fut le premier qui
divifa la légion en cohortes. Foyer L é g io n . La
première cohorte devint aufii dans la fuite la plus
nombreufe 3 elle fut quelquefois de 1105 hommes,
tandis que lès àutresn'étorentque de jy y .
Cohortes auxiliaires 3 _ c’étoient celles qu’en-
yoyoient les alliés : elles portaient le nom de leur
nation ou de leur chef 3 elles étoient aufii diftinguées
par première, deuxième, troifièmë, quatrième, & c .
Cohorte dite equitataelle étoit compofée .d’in-
fanterié;& de cavalerie j elle étoit de mille hommes,
fept cent foixante fantaflins , deux cent quarante
cavaliers. On l’appelôit aufii coho'rte mil-
iiaire-, a-càufe de ce nombre. Les infcriptions font
fouvent mention de 'cohortés équitats. On lit dans
Gruter : l . f l . t . f . q . y i R s i c u l a r i . p r a e -
FÉCTO COHORTIS PRlM.AE EQ Ü ITA TE 5 8c fur
une autre infcription du même recueil: P. l i c in io '.
P. -F. G AL. M AXIM O PR Â ÉFEiciO GÔHORTIS II.
GALLORUM EQÜITATE.
Cohorte dite -peditatd ,* elle n’étoit compofée
que de fantaflins.
’ 'Cohorte prétorienne , troupe de foldats choifîs
qui fervoit de garde au Préteur ou au généra^
Elle étoit compofée, félon quelques-uns, de fantaflins
& de cavaliers 5 car on lit dans Suétone
(■ Ca-l. c. n. z . ):■ Qdo facto , proripuit fe çum
athiçis', & parte equitiim prs.torian.orum. .Ello fut
inftituée ( l i v . j l . 20. ) par Publius Pofthumius,
Di^ateur. P. Scipion fépara dans la fuite de fon
armée
C O H
armée les meilleurs troupes pour la forme*» il
augmenta fa paie, & l’exempta de tous les travaux
militaires. Augüfte forma fous Iev nom de
cçhorte prétorienne , un corps de neuf cohortes.
Septime-Sévère augmenta encore ce corps. Il étoit
uniquement deftiné à la garde des Empereurs &
de leur maifon, 8c commandé par le Préfet du
Prétoire , qui avoit fous lui des Tribuns 8c des
Centurions. Il étoit prefque tout infanterie : d'abord
on n’y admit que des Romains j oh y intro-
duifit avec le temps des.étrangers, des Germains,
des Bataves, des Thraces, & c . 11 avoit la paye
double , 8c fe tenoit dans un camp retranché proche
de Rome ; il avoit des enfeignes militaires 8c des
boucliers particuliers. Il excita dans la fuite beaucoup
de troubles. Conftantin détruifit fon camp,
& le cafla. Les Prétoriens s’étoient rendus ntdou-
tables à plufieurs de fes prédécefleurs ; i.s elh
foient ou dépofoient les Empereurs de leur propre
autorité 3 ils forçoient quelquefois le Sénat à
reconnoître celui qu’ils avoient choifî. Dans ces
révolutions., ceux qui prétendoient à l’empire,
étoient obligés de s’attacher cette milice redoutable
qui difpofoit'du diadème.
Cohorte dite togata ; c’étoit celle qui faifoit la
garde des rues à Rome, c’étoit la milice de la
police ; elle marchoit avec la to g e , n’ayant d'arme
que la lance 8c l’épée. Elle étoit peut-être fou-
mife à l’infpeétipn du Préfet du Prétoire 3 car
Martial l'appelle togati Martis cufios ( vi. 76. 1.):
I l le fa cri lateris cufios, Marti s que togati:
Crédita eui fummi cafira fuere ducis.
A moins que cette expreflion de Martial ne défi-
gne l’ufage des Prétoriens, dé porter dans Rome la
toge , & non le fagum militaire , ufage que M.
Aurèîe étendit à toute lTtaiie. Capitolin (c. 27. )
Cohortes dites vigilum; elles furent inflituées par
Augufte; elles fervoient dans les incendies. 11 y en
avoir’fept, une pour deux régions, de là ville 3
chacune avoit à fa tête un Tribun , 8c toutes
étoient commandées par un officier appelé Je
Préfet des vigilum ; elles étoient diftribuées en
quatorze corps-de gardes. 11 y a des auteurs qui
font monter le, nombre de ces cohortes jufqu'à
trente 8c un 5 mais il y a lieu de croire qu'ils fe
trompent, 8c qu'ils prennent pour des cohortes ce
qui n’en ctoit que des divifions. Ces cohortes
n’étoient point cenfées troupes» eîljes étoient pref-
qu’entièrement compofées d’affranchis , qu’on ap-
peloit par dérifion fparteoli. Foyeç ce mot.
Cohortes dite urbansp on appeloit ainfi fix raille
hommes partagés en quatre cohortes, chacune de
quinze cent. Augufie îes inllitua pour la défenfe
de la ville ; elles avoient des cafernes. On les nom-
moit encore milites urbanidani, troupes de ville.
Elles étoient commandées parde Préteur , appelé
tutelaris , ce qui leur fit donner aufii quelquefois
le nom fie cohortes prétoriennes.
Antiquités .y Tome II,
C O I 10J
COIN , morceau de métal qui fèrt à marquer
les monnoieslorfqu'on les frappe.
Les antiquaires ont demandé fouvent fi les
médailles avoient été moulées ou frappées 3 8c
ils paroiffent encore partagés fur ce point. Un troisième
parti a cherché à les rapprocher, en fuppo-
fant que les médailles étoient d’abord .moulées
groffièrement , 8c qu'elles étoient enfuite frappées
au marteau. Je ne faurois embrafler aucune de
ces trois opinions exclufivement. Les médailles
auroient-elles en effet ce degré de perfeélion
qu’on y admire , fi elles avoient été fimplement
moulées ?
Si d’ailleurs l’ufage étoit de fe fervir du marteau
fe u l, quel bras auroit pu frapper les beaux médaillons
d’or de Lyfimaque, d'Arfînoé, & c ., les
tétradachmes ,:le s ciftophores, les médailles de
grand bronze , & fur-tout les médaillons de
ce métal? Ce n’eft point encore aflez- Qui«
auroit pu frapper ces énormes pièces entre le s quelles
on en voyoit du poids de deux livres,
qu’Elagabale donnoit en préfent, 8c dont Alexandre
Sévère interdit l’ufage ? Pour tout dire en
un mot, croyons, qu’il a toujours été au - défi us
des forces humaines de frapper au marteau des
médailles fourrées, qui font de fer, recouvert de
feuilles d’argent.
L’examen d’ un coin Romain, qui ett confervé
dans la collection des antiques de .Ste Geneviève,
m’a donné la folution de cè'problème fi longtemps
defîré. Cecoia eft de bronze, & il porte en
creux la tête d’Augufte couronnée de laurier ,
avec la légende : c a e s a r a u g u s t u s p a t e r
p a t r i a e . Sa forme eft celle d’un paraboloïde 5 8c
il a été moulé dans cette forme , fans qu’on pmfle
y reconnoître aucune trace d’applatilïemenr. Ce
cône a quinze lignes de hauteur perpendiculaire >
onze lignes de diamètre à la bafe qui porte une
tête j une légende prefque effacée, 8c un cor^
donnet. On ne peut douter de l’authenticité de ce
coin. Il eft de même matière & de même forme
que les deux coins trouvés en 1739 par les ouvriers
qui travaillaient à la fontaine de Nifmes.
L’un de ces derniers fut placé par ordre de l’Intendant
, fous le balancier de la monta oie, qui, dti.
premier coup , le brifa en mille morceaux. On Fe-
connoït à cette rupture l’aigreur 8c la dureté que
l’étain donne au cuivre dans l’alliage appelé bronze.
M. Tillet, de l’Académie des Sciences, a d é veloppé
, dans un mémoire couronné par l’Académie.
de Bordeaux, la propriété dont jouit l’étain,
un des métaux les plus duétiles, de durcir par fon
alliage tous les métaux. Aufii cet amateur éclairé
des arts 8c de l’antiquité, que Winckelmann ap-
pèl'e immortel, le Comte deCaylus, a-t’il reconnu
la préfence de l’étain dans î’analyfe qu’il a faite
d’un morceau des coins de Nifmes.
L ’infpeétion du coin que je décris, m’a appris
trois chofes fondamentales dans l’art numifma-
tique. i° . Que les anciens faifoient leurs coins à»