
changés f';U* un fisul mot. Voy*t Calenu s. Selon
Héiiode, la Nuit feule engeiîdra l’affreux D eftirt.
Winckeimann a publié 1dans fes rnonumenti
inediti ( rt°. 133 ) une patère Etrufque que polledoit
à R1orne le Sieur Jenkins, fur laquelle font
gravées 1es défi inées d’Achill e & d’Heéfor, que
Mercure pefe d;ms une ba!ance. Elles font repré
tentées par dî:ux petites fiigures pofées debout
dans les plats de la balance. Apollon examine attentivement
Faction de Mercure , & afin de
mieux juger, il fait pendre un bout de fa chla-
myde , pour lui fervir d'aplomb & d’objet de
comparaifon avec la languette du fléau de la
balance. Les noms des Dieux 8c des héros font
écrits en caraftères étrufques.
DESTITUTION. A Rome, du temps de la République
, les officiers étoient de leur nature annuels
5 mais ils ne laifloient pas detre irrévocables
avant l ’expiration de l’année. En effet, on voit
que Tarquia Collatin le premier des confuls fut
défi z tué de fon office , & Valerius Publicola mis
à fa place > que Scipion Nafîca & Caïus Martius,
auffi confuls, furent rappelés des provinces où
ils commandoient , fous prétexte qu’il manquoit
quelque cérémonie à leur élection.
La dcjtituzion avoit auffi lieu dans les emplois
du facerdoce > témoins ces deux prêtres de Rome,
Cornélius & Céthégus, qui furent deftitués de
leur prêtrife pour n’avoir pas diftribué par . ordre
les entrailles d’une viérime. On deftitua de même
Quintus Sulpicius , parce que fon bonnet étoit
tombé de fa tête en iacrifiant.
Caïus Flaminius fut defiitué de l’office de maître
de la cavalerie, parce que lors de fa nomination
on avoit ouï le bruit d’une fouris.
Les cenfeurs ôtoient auffi, & dégradoient du
fénat & de l’ordre des chevaliers, à leur volonté ,
pour des caufes fort légères.
Enfin le fénat révo quo it, quand i l jugeoit à
propos , les proconfuls. .
Les empereurs révoquoient auffi les préfidens &
autres gouverneurs des provinces, en leur.envoyant
un fuccefleur 5 de forte que fuccejforem mittere fîgni-
fioit, révoquer l’ancien officicier , le defiituer.
Mais fous les empereurs, les officiers, au-lieu
d’annuels qu’ils étoient du temps de la République
, devinrent preique tous à vie. Ce changement
fe fit infenf-b ement & fans aucune loi 5
l ’officier étoit obî gé de continuer fes fondrions
jufqu’ à l’ avènement de fon fuccefleur, & il conti-
nuoit toujours fes fondrions.
Si les empereurs révoquoient quelquefois certains
officiers, ils ne le faifoient jamais fans
caufe. Auffi Capitolin dans la vie d’Antonin, lui
donne cette louange, que fuccejfonm viventi berna
judicii nulli dédit, qu’il ne voulut même deftituer
aucun des officiers pourvus par Hadrien fon prédé-
cefleur 5 & Lampride remarque dans la vie d’Alexandre
Sévère > que cet empereur s’exprimoit
toujours ainfi , gratins tibi agit refpubliça, lorfqu’il
donnoit un fuccefleur à quelqu’officier ; de
manière que l’officier étoit remercié honnêce-
• ment.
Il y avoit auffi chez les Romains des commiffions
qui étoient différentes des offices, en ce que la
fondrions des offices étoit ordinaire, 8c l’autre feulement
extraordinaire. Ceux qui étoient chargés
de commiffion, pouvoient auffi être deftitués fans
attendre la fin de leur commiffion.
D E SU L TO^ ^ Sauteur qui paffe d’un cheval
fur un-autre. Chez les Scythes, les Indiens & les
Numides, les cavaliers qui fervoient en guerre
étoient très-habiles défulteurs, c’eft-à-dire, qu’ils
menoient avec eux au combat au moins deux chevaux}
& quand celui qu’ils montoient étoit las,
ils fautoient avec beaucoup d’agilité & beaucoup
d’adrefle fur le cheval de main qu’ils conduifoicnt.
Les Grecs & les Romains prirent cet ufage de
ces nations barbares , mais ils ne s’en fervirent
que dans les jeux, dans les courfes de chevaux ,
& jamais ( au moins à ce qui paroît ) a la
guerre, ni dans les combats! Ils faifoient auffi
paroître des défulteurs dans les pompes funèbres.
Ainfi c’étoit une milice chez les peuples d’Afîe
8c d’Afrique dont nous avons parlé 5 mais chez
les Romains ce n’ étoient que des fauteurs 8c des:
baladins. Quelquefois ils avoient, non pas deux ,.
mais quatre ou fix chevaux de front, & fautoient
du premier fur le quatrième , ou fur le fixième j
c’ étoit-là ce qu’il y avoit de plus difficile , dit
Euflhate. Homère ( Iliad. I. iv . ) Hérodote. (/ .
v u . ) , Tite-Live ( l. x xm . c. 2 9 ) , Ammien
Marcellin (/. x x n . ) , Varron {D e re ruft. i l . c.
7. ) , Manilius ( Afiron. L. v. ) Properce (A v &
î /. iv . E l. il. v. 35. ),, Hygin ( l.d e fa b . c. 80. )>
-Suétone dans Jules Céfar ( chap. 19 . ) juftifienï ce
que nous venons de dire.
D E SU L TO R I I Equi. Un cavalier conduifort
ordinairement deux de ces chevaux dans les combats,
8c fautoit alternativement de l’ un furTautrej;
mais dans les jeux unfeul homme conduifoit quelquefois
quatre, f ix , douze même , & jufqffà
vingt de ces chevaux, comme on le voit fur un
grand nombre de pierres gravées, & en particulier
fur celle qu’a publiée le comte de Caÿlus 5,
où l’homme paroît, non fur un char (Rec. d’Ari-
tifi i . pi. éo n. 4 . ) , mais monté fur un des
vingt chevaux. Gori ( Mufi Florent, il. i. b. 81 )
parlant des chevaux defultorii, cite l’époque d’inr
! prince Macédonien, comme un des plus anciens-
exemples de cette courfe; mais Homère nous en
donne une époque plus réculée. Pour mieux peindre
le courage 8c l’aélivité avec laquelle Ajax
fautant d’un vaiffeau à l’autre ,;!es défend tou's;
à-la-f o is , il lé compare à un homme qui, courant
au galop avec quatre chevaux faute de l ’un fuf
| l’autre (Iliad. O . v . 6 7 9 . 684. ) .
DEUCALION, fils de Prométhée, avoit epoufé
pyrrha , fille de fon oncle Epiméthée. Jupiter
voyant croître la malice des hommes, dit Ovide,
réfolut ( Met. 1. ) d’exterminer le genre humain,
& de l’enfevelir dans les eaux, en faifant tomber
des torrens de pluie de toutes les parties du ciel.
Toute la furface de la terre en fut inondée, hors
une feule montagne de la Phocide ( C’èft le mont
Parnaffe ) que les eaux' épargnèrent, parce que
les deux fommets étoient au-deffus dés nuages.
C ’eft-là que s’arrêta la petite barque qui portoit
Deucalion 8c fa femme Jupiter les avoit fauves,
parce qu’il n’y eut jamais d’homme plus jufte 8c
plus équitable que Deucalion, ni de femme plus
vertueufe, & qui eût plus de refpeét pour les
dieux , que Pyrrha. Dès que les eaux fe furent
retirées, ils allèrent confulter la Déefle Thémis,
qui rendoit fes oracles au pied de la montagne,
au même lieu qui devint par la fuite fi célèbre
par l’oracle de Delphes. La. Déefle leur rendit
cette réponfe : Sorte[ du temple, •voilez-vous le
v i f âge , détacheç vos ceintures , & jeteç derrière
vous les os de votre grand-mère. Ils ne comprirent
pas d’abord le fens de l’oracle , & leur piété fut
alarmée d’un ordre qui leur.paroiffoit cruel. Mais
Deucalion 3 après avoir bien réfléchi , trouva que
la terre étant leur mère commune, fes os pouvoient
bien être les pierres quelle renfermoit dans
fon fein. I l^ n prirent donc quelques-unes, & les
jetèrent derrière eux, en fermant les yeux 3 auffi-
tot ces pierres s’amollirent, devinrent flexibles,
& prirent une forme humaine. Celles que Deucalion
avoit jetées, formèrent des hommes, &
celles de Pyrrha, des femmes.
Le fond de ce récit eft véritable. Sous le règne
de Deucalion, Roi de Theflalie, le cours du
fleuve Pénée fut arrêté par un tremblement de
terre , entre le mont Ofla & l’Olympe, où eft
l ’embouchure par où ce fleuve, groffi des eaux
de quatre aütrës rivières, fe décharge dans la
mer 3 & il tomba cette année-là une fi grande
abondance de pluie, que toute la Theflalie, qui
eft un pays plat, fut inondée. Deucalion, & ceux
de fes fujets qui purent fe garantir de l’inondation,
fe retirèrent fur le mont Parnaffe -, 8c les eaux s’étant
enfin écoulées, ils defeendirent dans la plaine.
Les enfans de ceux qui s’ étoient fauvés, font les
pierres myftérieufes du poète, qui repeuplèrent
dans la fuite le pays.
DEUCALION , fils deMinos, fécond Roi de
Crète, régna après fon père, 8c donna Phèdre,
fa foeur, en mariage à Théfée. Veye^ Ph è d r e .
Il fut grand père d’Idoménée.
D E V E R R A 3 Déefle des Romains, On ne fait
de cette Divinité que ce qu’en dit S. Auguftin au
VI liv. da la cité de Dieu ( c. 9. ) ou-plutôt ce
qu’il rapporte de Varron à fon fujet. Les anciens
croyoient que le Dieu Sylvain entroit la nuit dans
les maifons, fe plaçoit fur les corps de ceux qui
dormoîent, 8c les accabloit dé fon poids. Auffi,
quand une femme étoit groffe , de crainte que
Sylvain ne la vînt ainfi incommoder, on la mettoit
fous la garde des trois divinités, Intercidon, ou (félon
Vivez) Jntercidona, Pilumne & Deverra. La
cérémonie fe faifoit en cette manière. Pour défi-
gner ces trois divinités gardiennes, trois hommes
faifoient la ronde amour de la porte de la mai-
fon pendant la nuit ; ils frappoient le feuil de
la porte d’abord avec une coignée, enfuite avec
un pilon , 8c enfin ils la nettoyoient avec un
balai, afin que le Dieu Sylvain, voyant ces trois
marques, n’approchât point de la maifon qu'il
reconnoiffoit avoir été mife fous la protection
de ces trois divinités} c a r , ajoute S. Auguftin,
Intercidon eft ainfi nommé, de l’incifion d’une
coignée , a fecuris interfeclione y Pilumnus, du moC
pilum, pilon} & Deverra, a feopis, d’un balai avec
lequel on balaie la maifon : d’où l’on peut conclure
que Deverra préfidoit à la propreté des
maifons, & que fon nom avoit été formé de
deverrere , balayer.
D E V E R R O N A , Déefle des Romains. Voffius
( De idololatr. I. i l . c. 61 ) appelle ainfi une
Déefle que l’on invoquoit quand on entaffoit le
bled , parce qu’alors il falloit balayer 5 mais il
eft douteux qu’il faille la diftinguer de Deverra,
dont nous avons parlé 5 & peut-être Voffius s’eft-
il trompé. La différence des fonctions que l’on
attribue à ces deux Divinités , dont l’une préfidoit
à la naiffance des enfans, & l’autre à la
récolte des bleds, fi elle étoit réelle, ne permettrait
pas de les confondre. Cependant leurs noms
ont une origine commune. Ces mots Deverra 8c
Deverrona , viennent de deverrere, balayer.
D E V ER R IN U S . Voye1 Pil u m n u s .
D E V IA N A , furnom qüe Ton donnoit 3
Diane , parce que ceux qui aiment la chafle
comme cette Déefle, font fujets à s’égarer , de
vio. recedere.
DEUIL. L ’article C o n v o i & celui des F u n é r
a il l e s , apprendront les détails du deuil que
les anciens portoient en fuivant les morts aux
bûchers. Je ne parlerai ici que des deuils après
cette époque.
Les femmes, dit Winckelmann ( Hift. de VArt.
liv• 4. ck. y. ) , portoient le deuil en habits soirs
chez les Romains comme chez les Grecs ( Dionyf.
Halic. A. R, L. 8. c. 39. p. 492. Ovid. Met.
I. 6. v. 289. ). Cette mode exiftoit déjà du temps
d’Homère , qui nous apprend que Thétis, plongée
dans la trifteflè par la mort de Patrocle , prit
le plus noir de fes vêtemens ( Hom. IL 10. v .
94. ). Mais fous les empereurs Romains cet ufage
éprouva un changement to ta l, 8c les femmes
portèrent le deuil en habits blancs ( Noris Ce-
not. Pifan.p. 357. ). Ainfi, quand Plutarque nous
parle en général des habits blancs pour le deusf