
34i D E N D E N A T E S , Pénates, Dieux domeftiquês. De-
^iys-d’Halÿcarnaffe(/.i.)parlant des Dieux Pénates.,
dit que l'Hiftorien Timée a écrit que la figure ou
ftatue , l’effigie des Dieux Dcnaies ou Pénates,
it'étoit autre chofe que des bâtons de cuivre ou
de fer courbés, & ü n valeTroyen de terre cuite;
& que ceft-là tout ce qu’Ènée apporta de Troÿe ;
mais il ajoute que pour lui il a vu un temple a
J jom e , près de la grande place, où ces Dieux
Croient repréfentés aflis, fous la forme de deux
jeunes hommes, ayant chacun un dard en main ;
que ce font des fymboles des Dieux tutélaires ;
que la pofture d'un homme affis marque la sûreté ;
que les javelots lignifient qu'ils repouffent les
violences & les outrages , & que la jeunefle de-
figne l'accroiffement d’un état; qu'au relie \ inl-
cription étoit Dénates , parce que les anciens,
avant l'invention de la lettre P , fe fervoient de la
lettre D. Tel eft le récit de l'Hïftorien des Antiquités
Romaines, qui pourroit b ien/ être trompe-
Souvent la queue du P elt fi petite fur les médaillés
, qu’il n'y a nulle différence entre cqtte
lettre P & un D. Il en pourroit bien être de meme
pour l’infcription qu'avoit vue Denis - d’HaJycar-
nalïe, où la queue du P. pouvoit-être rongée par
le temps. Croire que les anciens habitans de I Italie
ifeuffent pas la lettre P , c'eft une erreur que plu-
iïeurs noms propres de ce pays & de cette époque
fi reculée, réfutent fuffifamment ; par exemple,
Capys, Captais, Picus , P iluirmus, P allas. Tes
Troyens ayoient aufli la même lettre : témoin, les
»oms Paris , Pergama, Phryges , Priâmes, (te.
D E N D R IT IS , furnom que les Rhodiens donnèrent
à la belle Hélène, après lui avoir élevé un
temple dans le lieu où les femmes de la Reme Po-
lixo l’avoient pendue. Vcye^ Hélène, Po l y x o .
DENDROPHORE , fignifie proprement pone-
etrbre, celui qui porte un arbre. On appeloit ainfi
cher lesanciens ceux qui, dans certains facnfices,
portoient des arbres par la ville. Voyei Dendro-:.
ph o r ie . Le code Théodofien C dç Pagan. Jacr. a
temp '. liv. 10. f parle de certains lieux donnes aux
Frédienî & .a iix Oendrophopes , pour y Taire des
repas facrés, & il les confifque. Ce mot fe trouve
fouvent dans les anciennes inferiptions.
' Le Dieu Sylvain étoit appelé quelquefois Den -
flrophpre, parce qn'on le repréfentoit avec des
branches d’arbres à la main : c'étt amfi qu il m - -
roiffoit fur les théâtres dans les choeurs des lui-
vansdeBacchus.
D e n d r o p h o r e . C'étoit aufti un artifan. Il y
avoit un corps, o u , comme l'on difoit cheaTes
Romains, un collège de Dendraphores, qui fui-
voit les armées : on ne fait pas trop quçl etoit leur
art1 ou leur fonéîion, Quelques-uns difefit^ qu ils
fourniftoient du bois pour les -tentes. D’autres :
penfent que c ’étoient eux qui fourniftoient le Dois
d’ouvrage nécefiaire pour la couftiuctfon des eqtfices
& des machines de guerre. Saumaife ( vers là
fin de les notes fur la Pie de Caracalla, par Spar-
tien) avoue que c'étoit-là le fentimçnt général de
tous les favans de fon temps ; mais il n’ell: pas de
leur avis, & il dit que les Daidrophorcs des ar-
mécs n’étoient point d'fférens de ceux des facri-
ficès dont nous ayons parlé dans l’article précédent.
DENDROPHORIE. Cérémonie relîgieufe qui
confiftoit à porter un ou plufieurs arbres dans les
rues des villes à la fuite de certains facrifices, 8c
en l’honneur de quelques Dieux.
La Dendropkorie étoit d’ufage dans les facrifices
de Baechusi de Cybèle, & du Dieu Sylvain. Ar-
nobe (7. V. ) parle de celle qui fe faifoit aux Sacrifices
de la mère des Dieux. Elle confiftoit à porter
un pin au travers des villes. On plantoit en-
fuite ce pin en mémoire de celui fùus lequel Atys ,
favori de la Déelfe, s’étoit mutilé. On couronnoit
les branches de cet arbre, parce que Cybèle avoit
ainfi couronné fon favori î on entouroit fon tronc
de laine j parce que la Déelfe avoir couvert de
laine la poitrine d’Atys, pour la réchauffer C g t e
midori 3 L. i l. c. 42. Commodian. Strdbo. L x. ).
Ces mots Dendrophore & Dendropkorie font
grecs 3 & compofés de > arbre , & dé
<pégû> 3 j e porte.
DEN ICA LE S ferle 3 cérémonie qui fe faifoit
apres les obsèques , pour purifier la famille des
morts ( A. Gell. £2£. ). .
DENIER 3 monnoie ancienne/dç l’Égypte 8c
de i’Àfie. Voyez Drachme.
D e n ie r des Romains. Les Romains fe fervi-
rent pendant long- temps de monnoie d airain »
qu’ils app'eloient as au-lieu d’w 3 ou libra , ou
pondo3 parce que cette monnoie pefoit une livre*
& des monnoies grecques'd’or & d argent. Ce
fut l’an de Rome 48 y que l’on commença a battre
dans Rome de. la monnoie d’argent. La première
qui parut'fut le denier 3 dendrias 3 qui etoit marque-
de la lettre X , parce qu’il valoit dix as ; il étoit
divifé en deux quinaires marqués d mi V , & ces
deux qûinairçs fe di-vifoient en deux fefterces ,
marqués de’ ces trois lettres L L S. { deuk ltbr.a 8ç
demie ) que les copiftes ont changée en celles-ci, '
. H S. Voye-i Se s t e r c e .
Ce d’enier fur nommé-confalaire, à la différence
de celui qu’on frappa fous les Empereurs 3 & qui
;fut fujrnommé ijnpérial. Le denier confu-laire pefoit
une drachme jufte, ou la feptième partie d’un e
once. L t denier impétial n’étoit que la huitième
partie d’une once. '
Le denier çonfulaire portoit -pour empreinte
d’1111 côté une tête ailée de Rome, &: de 1 autre un
chariot à deux ou à quatre chevaux | ce qui faifoit
q.ue les deniers étoient appelés bigati & quadnga ti.
Dans la fuite on mit fur le revers
3ux5 quelquefois une Viéfoire fur un char a
deux ou quatre chevaux.
Toutes les évaluations qtd fuivent font tirees
de la Métrologie de M. Pauéton.
Denier 3 once d’argent 3 monnoie des anciens
Romains, qui v a lu t, depuis l’an de Rome 485
jufqu’à l’an 53.7 , 10 îiv. , monnoie a&uelle de
France. Elle valoit alora en monnok du même
peuple, 2 quinaires, N
Ou 4 fefterces,
Ou 1.0 livres >.
Ou 26 fembelies, •
Ou 40 téronces.
Denier , fextule d’argent. Il valut, depuis l’an
de Rome ^37, jufqu’à l’an 544, 1 liv- 10 fo ls ,
monnoie aétuelle de France. Il valoit alors , en
monnoie du même peuples» 2 quinaires,
Ou 4 fefterces y
Ou 10 a s ,
Ou 20 onces pefant de cuivre ,
Ou i i o onces de l’as.
Denier3 fextule d’argent.1 Il valut, depuis l’an
de Rome 544 jufqu’ à l’an 54 7 , 1 liv. 10 fo ls ,
monnoie aétuelle de France. 11 valoit alors , en
monnoie du même peuple, 2 quinaires ,
Ou 4 fefterces,
Ou 16 as pefans de cuivre ,
Ou 152 onces de l ’as.
Denier, fextule d’argent. Il valut, depuis l’aft
de Rome 547, jufqu’à là n y é o , 1 liv. 10 fols,
monnoie aéluelle de France. Il valoit alors, en
monnoie ancienne du même peuple, 2 quinaires.
Ou 4 fefterces,
Ou 16 as.
Ou 192 onces de l’as;
Denier , fextule d’argent. Il valut, depuis l’an
de Rome 560 jufqu’à 586, 1 liv. 10 fo ls, mon-
noiè aétuellè de France. Il valoit alors, en mqn-
noie du même peuple, 2 quinaires.
Ou 4 fefterces,
Ou 16 as:
Ou 192 onces de l’as.
D enier. Il valut, depuis l’an jufqu’au règne
de Claude ou de Néron, 18 fols, monnoie actuelle
de France. 11 valoit alors , en monnoie du
même peuple , 2. quinaires,
Ou 4 fefterces,
Ou 8 onces pefant de cuivre,.
Ou 16 as ,
Ou 192 onces de l as.
Pline, qui écrivoit fous Vefpafien , dit oue de
Ton temps le denier Romain étoit égal à k drachme
■ Afrique ( xXr. 34. ). Drachma Attica denarii ar-
gentei ha b et pondus. On trouve en effet parmi les
médailles d’argent, ou deniers de Néron , une pièce :
de même fabrique . de même grandeur & de même i
poids que les autres, fur laquelle ell écrit ÀPAXMtir *
I Ces pièces peuvent tenir d’argent fin pour la valeur
de près de 18 fols aéluels. L ’évaluation de M.
Pauéton eft donc jufte.
D enier trigramme. Il valut, depuis le règne
de Claude ou de Néron , jufqu’à Conllantin, 1 c
fols & } , monnoie aétuelle de France. Il valoit
alors, en monnoie. du même peuple, 2 quinaires y
Ou 4 fefterces,
Ou 16 a s,
Ou 192 onces de l’as.
Denier de Néron. Il valut, fous Conftanrin 8c
fes.fùecefïèurs, de livre tournois, près de
iy fols. Il valoit alors, eri monnoie du mémo
peuple , 1 - livre de cuivre.
Ou 15 Nummus , ■
Ou 60 Affarions.
Denier d’argent , faiga, fcripule d’argent,
monnoie de la loi falique. Il valoit de la livre
tournois a&uelle, ou y fols & près d’un liard.
Denier , ancien poids de l’Afie & de l’Égyptft.
Voyei Drachme.
Denier de Papyrius, ancien poids des Romains.
Il valoit, en. poids de France, 7y grains 8c f . Il valoit, en poids des Romains , 1 j aeniet
delNéron,
Ou 3 f fcripules,
Ou 6 fextans de Celfe ,
Ou 6 j fîmplium ,
Ou 20 f filiques.
Denier de Néron, ancien poids des Romains»
II valoit, en poids de France,. 63 £ grains. Il va*
lo it , en poids Romains, 3'fcripules,.
Ou y ~ fextans de Celfe ,
Ou 6 fîmplium ,
Ou 18 filiques.
Denier d’or. Four évaluer cettenronnoie réelle;,
ou de compte, on multipliera la valeur du denier
d’ argent ou de la drachme ( monnoie égale au
denier ) par le nombre qui exprimoitla proportion
de l’or à l’argent chez lesanciens.
Le nombre 12 exp;:imoit cette proportion chez
les Afiatiques &r les Égyptiens, ioche z les Grecs,
& 16 chez les Romains.
DÉNOMBREMENT. Voyez Cens.
DÉNONCIATEUR, *> TT . . . .
DEN UNC 1A T O R ,, Ç üne' '"fcriptioii con~
fervée au Capitole dans le palais des Conferva-
teuts , & publiée parGruter (p- 2y® ) fait mention'
des dénonciateurs des différentes régions de Rome*
On croit que ces Officiers-fubaiternes dévoient
dénoncer aux juges les crimes qui fe commettoient
dans leurs régions-, lorfqu’il ne fe préfentoir point:
d’accufateur. Muratori ( 604« i. Thef ihfirfpe. >aü
publié auffi deux- inferiptions fur kfquelTes- on