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SIR. ou SIRM. Sirmiz.
SISC. ou SISC. P. ScifciA percujja.
S. M. R. ou S. M. R. P. Sucra moneta Rom*
pereuffa.
S. M. SISC. Signata moneta Scifci*.
S. M. N . Signata moneta Nicomedia, ou
Narbone.
S. M. T R . Signata moneta Treviris.
S. M. T . S. B. Sacra tnoneta Treviris Jignata.
B. marque du monétaire.
S. T . Signata Treviris.
THEV. ou TH E V . P. Thenpoli pereuffa, ffAçSI
Antioche de Syrie.
T R . ou T R . OBS. Treviris objignata.
T R . P. Treviris percujfa.
T T . Treverorum.
EXIL. Chez les romains, le mot exil y exilium
y fignifioit proprement une interdiction, ou
exclusion de Veau & du feu , dont la conféquence
naturelle étoit que la peri’onne ainfi condamnée
étoit obligée d'aller vivre dans un autre pays,
ne pouvant fe paffer de ces deux élemens. Auffi
Cicéron, ad Heren. ( fuppofé qu'il foit l’auteur
de cet ouvrage ) obferve que la fentence ne por-
toit point précifément le mot Aexil t mais feu^
jement A"interdiction de Veau & du feu.
Le même auteur remarque que Y exil n’étoit
pas , à proprement parler , un châtiment, mais une
efpèce de refuge & d’abri contre des châtimens
plus rigoureux : exilium non effe fupplicium 3fed per-
figium portufquefupplicii (pro C&cin. ). Rajoute
qu'il n'y avoit point chez les romains de crimes
qu'on punît par Y exil, comme chez les antres nations
; mais que Y exil étoit une efpèce d'abri fous
lequel on fe mettoit volontairement pour éviter les
chaînes, l ’ignominie , la faim, &ç.
Les athéniens envoyoient fouvenc en ^ 7leurs
généraux & leurs grands hommes , foit par ja-
loufie de leur mérite , foit par la crainte qu’ ils
ne priifent trop d'autorité. Voye% O s t r a c i s m e .
E x il fe dit auflî quelquefois de la relégation
d’une perfonne dans un lieu , d’où il ne peut
-fortir fans congé. Voy. R e l ég a tion .
C e mot eft dérivé du mot latin exilium , ou
de exfuly qui fignifie exilé \ & les mots exilium
ou exul, font formés probablement A extra folumy
hors de fon pays natal.
Dans le ftyle figuré , on appelle honorable exil
une charge ou emploi qui oblige quelqu’ un de
demeurer dans un pays éloigné & peu agréable.
Sous le règne de T ib è re , Tes emplois dans les
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pays éloignés étoient des efpèces Aexils myfté-
rieux.
E X IR E , éviter les coups d’un adverfaire j terme
de gladiateur.
, EX ITÉ R IE S , fêtes où l’on offroit aux dieux
des préfens avant le départ, ou avant quelqu'ex-
pédition, afin de fe les rendre favorables.
EXO DE ^
EXO DlÀ lR E S Dans l’ancienne tragédie, f.m.
C ’eft l'une des quatre parties de l’ancienne tragédie,
exodium. Ariftote appelle exode ce qu’on
difoit après que le choeur avoit celfé de chanter
pour ne plus reprendre. Ainfi, Y exode fans la tragédie
grecque•, & félon le fentiment d’Ariftote ,
ne peut être pris pour Y épilogue, comme bien
des gens l’ont cru. L'exode elt tout ce qui renferme
le dénouement & la cataftrophede la pièce:
ce dénouement, dans les pièces bien compoiées ,
commence toujours après le dernier chant du
choeur, & cela répond exactement à notre dernier
& cinquième aétè. Voy. M.Dacier, p. 166 de fon
commentaire fur la poétique d'Ariftote. Chez
les latins , Y exode a été pris dans un autre fens >
c’étoit parmi- eux â-peu pies ce que la farce eft
parmi nous. Après qu’on avoit joué la tragédie ,
on faifoit venir le farçeur, qu’on appelloit exo-
diaire, qui par fes grimaces, fes piaifanteries ,
fes bons mots , divertiffoit le peuple, féchoit
les larmes que le fpe&acle tragique avoit fait
verfer. C ’eft ce que dit le feholiafte de Juvénal ,
ut quidquid lacrymarum ac triftiÙA cepiffent ex tra-
gicis affcctibus , kujus fpeCtaculi rifus detergeret.
L'exode étoit aufïi compofé de vers bouffons,
que la jeunelfe récitoit à la fin des comédies ate-
lannes, & qui répondoient à nos farces.
EXODIARIUS. Gruter ( 637. 1. Thef ) rapporte
la célèbre épitaphe d’Urfus Togatus, le
premier qui ait joué à Rome avec une balle de
verre- On y trouve le mot Exodiarius x relatif
fans doute à celui A exodium, exode.
E X OM ID E , tunique, vêtement des grecs*
qui ferroit étroitement lé corps, &.laiffoit les
épaules découvertes. Les efclaves, les domefti-
qués | & le peuple portèrent Yexomide chez les
romains; ils y ajoutèrent feulement un manteau:
elle fut auffi à l’ufage du théâtre. A Lacédémone
, les hommes, les femmes, ailleurs , por-
toient Yexomide.
Pollux ( IV . 18. ) définit Yexomide , « un habit
d’a&eur comique \ une, tunique blanche , fans
ornemens , -fans couture fur le côté gauche ». C e
dernier caractère a fait croire que Yexomide n’avoit
qu’une manche * ou plutôt qu’une aîle fort large,
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dont on s’enveloppoit comme d’un manteau.
Pollux dit en effet ailleurs (V I I . 13. ) quaiexo-
mide étoit une tunique garnie d’une feule manche.
Mais ces deux paffages pourraient s expliquer
d’une manière fort fimple, en difant que 1 exo-
mide étoit une tunique , ou fac carre, ayant
deux ouvertures pour biffer fortir. les bras ; que
l’une de ces ouvertures étoit pratiquée dans
le côté gauche, où l’étoffe étoit entière & fans
couture ; que celle du côté droit et oit pratiquée
dans la couture unique qui réunifient les deux
bouts de l'éioffe repliée, pour ferrer une tunique
, ou fac, fans manches.
EXONERATOR Calcariarius. Gruter ( IH 7-
y. Thef. infer. ) rapporte une infeription, dans
laquelle il eft fait mention de cet officier pre-
pofé au fervice des fours à chaux. .
EXOPRASIA s impôt mis fur les marchan-
difes vendues à l’étranger.
EXOS TRA y machine de théâtre chargée d'un
jîège , fur lequel fe piaçoit un a&eur /pour apprendre
aux fpettateurs les chofes qui fe pailoient
dans l'intérieur des raaifons.
Vexojlra étoit le nom du pont volant que l’oit
abattoir du haut d'une tour fur les murs des
afliégés. ( Veget. IV . 21. )
EXPEDITIy troupes légères, telles que les
vélitcs.
EXPIATORj on donnoit ce nom aux dieux
en général; m a i s particuliérement à Jupiter, parce
qu'il étoit cenfé expier les hommes des crimes
qu’ ils avoient commis.
E X P IA T IO N , ade de religion , établi pour
purifier les coupables & les lieux qu’on cro^oit
fouillés.. Quoique cette cérémonie ne dût être
employée que pour les crimes, cependant on en
faifoit ufage dans plufieurs autres occafions.^ La
crainte de calamités publiques, l’efperance d ap-
paifer les dieux irrités , firent établir plufieurs fortes
A expiations : ainfi ces mots , fi fouvent employés
chez les anciens } expiare, lufirare , put-gare,
februare, fignifioient faire des aidions de religion,
à defiein d’effacer quelque faute, ou d’éloigner
les malheurs dont on étoit menacé. Il y avoit
donc plufieurs fortes A expiations , dont les principales
étoient celles qui fe faifoient pour les
prodiges, pour l’homicide, pour les villes, pour
les armées * pour les temples.
E x p ia t io n pour les prodiges : c ’étoit une des
plus folemnelles chez les romains. A lfapparition
de quelque prodige, le fénat, après avoir fait
confulter les livres fibyllins, ordonnoit des jours
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de jeûne, des fêtes, des ledifternes, des jeux,
des prières publiques, dés facrifices. Toute la
ville étoit alors dans le deuil & dans la conlter-
nation} les temples ornés, les leéb’ft er nés préparés
dans les places publiques , les facrifices
expiatoires réitérés, pour, détourner les malheurs
dont on fe croyoit menacé- Voye1 Lec tist erne s.
Expiation pour l ’homicide. Cette forte d expiation
étoit accompagnée dès les fiècles héroïques,
de cérémonies folemnelles & fatigantes}
& lorfque le coupable étoit d’un haut rang, les
rois eux-mêmes ne déclaignoient pas d en Dure
; la cérémonie. Ainfi Copréus, qui avoit tue Iphife,
Nfut expié par Euryfthée , roi de Mycene ; Adralte
par Cvéfus , roi de Lydie} Hercule par C c ix ,
roi de Trachine; Orefte par Démophcon , roi
d'Athènes, Jafon par Circé. On pourra juger de 1a cérémonie de Cette forte d’expiation, par celle
:• qui fe fit à l’occafion du meurtre d Abfyrte,
-frère d eM é d e 'e ,tu é par Jafon. Apollonius de
Rhodes la décrit dans le plus grand detail. « C e
» prince, dit-il , étant arrivé avec Medce dans
». l’ iile d’Aéa , fit prier C ir c é , de vouloir faire
. » pour eux la cérémonie de Y expiation y & ayant
>> reçu la permiftion d’aller au palais de cette
»» princeffe, ils s’avancèrent l'un & l’ autre , les
» yeux baifies, félon la coutume des fuppHans ,
» jufqu’ au foyer, où Jafon ficha en terre 1 epee
; avec laquelle il avoit tué fon beau-frère. Leur
» fîlence & leur fituation firent aifément con-
» noître à Circé qu’ils étoient fugitifs, & cou-
» pables de quelque hômicide, & elle fe prépara
»» 2 les expier. Elle fit d’abord apporter un cochon
» qui tettoit encore} & l’ayant égorgé »elle frotta
« de fon fang les mains de Jafon & de Medee.
>» Elle fit enfuite des libations en l’honneur de
■ „ Jupiter cxpiatcur. Apres quoi > ayant fait jettet
I „ hors de la falle les relies du. facrifice, elle
„ brûla fut l’autel des gâteaux pétris de fanne.
„ Je fel & d'eau, & accompagna ces ceremonies
f » de prièrès propres à fléchir la colere des eu-
•j ménides, qui pourfuivent ordinairement les
=1 coupables. La cérémonie finie, elle régala
I jj magnifiquement fes hôtes ».
Toutes les expiations pour meurtre ne fe faifoient
"pas avec tant de cérémonie. Il y en avoit
qui pour fe purifier d’un meurtre , fe conten-
toie’ it de fe, laver dans de l’eau courante : c eft
ainfi ou'Achille fut purifié apres avoir tue le rot
des Lélèges. Énée, dans Virgile , n’ ofe toucher
les dieux Pénates qu’il veut emporter, jufqu a
ce qu'il fe foit purifié dans quelque fleuve. Ovide
parle de plufie irs héros qui avoient été purifies
i de cette manière t mais il ajoute ( Fc fl. a,. 4 f- )
enfuite qu’il faut être bien crédule pour fe per-
fuader qu’ on puiffe, i fi peu de frais, erre purge
d’un homicide. Les romains avoient pour 1 ex-
piotion du meurtre des ceremonies _ differentes de
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