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fourni par une efpèce de chêne-vert* ou enfin la
cochenjlle de Pologne ?
i° . On peut affurer que la ftibftance colorante ?ue les anciens appeloient coccus * n’étoit pas
ournie par l’inièéte qui s’attache au figuier des
Indes , caftus opuntia 8c caftas coccinellifer de
Linnée ; puifque 1*Amérique* où fe trouve cetar-
brifleau, ne leur étoit pas connue.
2°. Il y aüroit de la témérité à dire que les
anciens n’ont jamais employé pour teindre en
rouge l’infe&e qui s’attache aux racines du fcle-
ranthus perennis de Linnée * du fraifier 8c de
quelques autres plantes > car il fe trouve dans plu-
lïeurs contrées de l’Europe, & en particulier dans
la Pologne, où l’on en faifoit encore dans le dernier
fiècle un grand commerce pour les teintures
des pays du Nord & dé l ’Afie.
3^*. Le ylUkoç fictpxii des Grecs & de Diofco-
ride * le coccus de Pline & des Latins * & le ver-
miculus de Lucilius* étoient l’ infe&e appelé aujourd'hui
kermès 3 qui s’attache à une efpèce
d’yeufe ou de chêne-vert, qui eft commune en
Languedoc & en Efpagne. C’eft de-là que les
Romains tirèrent leurs coccus * ainfi que de la
Galatie * de l’Arménie , de la Cilicie & de
l ’Afrique.
COCETUM Neftoris. Tertulien ( contrit Valentin.
c. 12. ) parle de cette boifïon de Neftor *
appelée xvxear par Homère ( Iliad. A. 640. ) Elle
étoit compofée * félon Feftus * de miel & de jus
de pavots. Voyeç Cyc éo n .
COCHENILLE. Voye^ Coccus.
COCHER. Ceux qui conduifoient les chars
dans les cirques & les hippodromes * étoient appelés
à Rome Auriga 8c Agitatores. Ces cochers
étoient ordinairement des efclaves* des affranchis
ou des étrangers. Un citoyen libre fe feroit déshonoré
s’il eût fait dans les jeux les fondions de
cocher. De-là vint qu’il fut défendu par les loix
Romaines ( Cod. x i. tit. 40. leg. 4. ) d’élever aux
cochers vainqueurs* des monumens dans les places
& les portiques publics. Elles ne le permirent que
dans les avenues du cirque ou fur ie profcenium du
théâtre. Il paroît cependant que cette flétriffure
n’étoit qu’une note d'ignominie très-légère , ou
qu’elle ne fût pas toujours imprimée aux cochers ;
car Ulpien ( /. 4. jf. de procurât. & defenf ) eft
d’avis que ces hommes ne foient pas regardés
comme infâmes : generàliter ita omnes opinantur3
& utile videtur , ut neque agitatores..........ignominiofi
habeantur.
Sur le déclm de la république & fous les Em-
pereuï<> on vit de jeunes Romains d’une naiffance
diftinguée conduire des chars dans les jeux publics.
( Afcon. in Orat. *Cicer. p. 148 & p- I J 2 . )
Caligula donna des jeux* dans lefquels il n?y eut
.d’autres cochers que dès Sénateurs ( Suit, in Cal.
sc. 18 r . 6. ) y 8c il en fit les fondions lui-même *.
fur le pont q uil eonftruifît à Bayes.
c o c
La Divinité que les cochers invoquoient avec
le plus d’ardeur * étoit Neptune équeftre , mxioç
chez les Grecs. Ils rendoient auffi un culte particulier
à Epona * dont ils plaçoient la Itatue dans
les écuries. ( Juvénal. r m . 152.),
....................................................Jurât
Eponam , & faciès olida ad prafepia piftas.
Ils couronnoient de rofes cette ftatue \Âpul. Met.
11I. p. 96.) : Refpitio pila media. , qua fiabuli trabes
fufiinebat * in ipfo fere medicullio * Epona Dea
fimulacriimprafidens adicula * quod accuratc corollis
rofeis recentibus fuerat ornatum. Mercure recevoir
auffi les hommages des cockers * parce qu’il pré-
fidoit aux Carceres * auprès defquelles fa ftatue
étoit placée.
C’étoit auffi près des Carceres que l’on conf-
truifoit des chambres dans lefquelles les cochers
s’habilloient pour les courfes. Vélius Longus parle
de cet ufage ( de orthographia ) : Inverfis armis
gladiatores pugnajfe non eft die endum *• fed ver fis *
hoc eft tranfmutatis : fed nec inverfis pannis agi-
tajfe aurigas , fed verfis. On vît quelquefois le
même cocher courir alternativement fous les livrées
de deux fadions différentes 3 il falloit bien
alors qu’il pût changer d’habillement loin des yeux
du peuple.
Apres s’être revêtus de leur habillement dif-
tindif* les cochers fe plaçoient debout fur leurs
chars, 8c ils nouoient les rênes des chevaux derrière
leurs reins * afin d’être foutenus dans la rapidité
des courfes. Nous voyons dans Stace un cocher
tombant de fon char, dénouer les rênes qui
l’entouroient * de peur d’être traîné par les chevaux
( n. J04. ) :
........................ Ruzt ïliCet exful
Âonius y nexufque diuper terga volutus
I Exuit 3 abripitur longe moderamine liber
Curtus.
Lutatius, commentateur de Staee, dît * fur cet
• endroit : Se habenarum nexu *. quo involutus péri
terga fuerat 3 liberavit * ne cum loris tmplicitus tra~
! heretur.
Dès que le fîgnaî étoit donné, les cochers fai-
foient partir leurs chars avec la rapidité de l'éclair.
Arrivés auprès des meta , .ils s'eflbrçoient de
rafer le mur de ta fpina, d'enlever à leurs cen-
eurrens la place la plus voifine de cette fpina,
afin détourner le plus court polfible. Le mot cri-
-pere feul défignoit l'aétion du cocker qur enlevoit
cette première place à quelqu'un de fe» con-
curreris.
Arrivé au b u t , le cocher vainqueur defeendoit
de fon char, s'élançoit fur la fpina .pour y recevoir
les prix de la main des Brabeutes.ou des Pré-
fidens des jeux. Le hérault pubfioit alors, fon non»
c- o C 99
Jr fa victoire. Les prix varioient fuivant les jeux ;
c'étoienc des palmes, des manteaux , des couronnes,
des liâmes, &c. Quant aux couronnes
d'or on ne les donnoit aux cochers qu a certaines
époaaes, après le jour des jeu x, comme nous
l'apprenons d'une lettre de Pline ( x . 119- ) •
Athleu ea, que pre ifelafiicis certammibus conj-
tituifii , deberï fibï putant ex'eo die , quo JunC cor°'
nati. Les cochers faifoient graver fur leurs tota- |
beaux le nombre des viéloires & des prix qu ils
avoient remportés, avec le detail des attelages
qu’ils avoient conduits, & des faétions auxquelles
ils avoient appartenus. En voici un exemple ( Fer-
ret. M u f Lapid. n i . Mémor. 43. )
M . A U R E L I U S . P O L I N I C E S . N A T . V E R N A . Q U I .
V I X I T .
A N N O S . X X I X . M E N S E S . I X . D I E B U S . V . Q U I
v i c i t . l i
P A L M A S . D C C X X X y iI . SIC . I N . R U S S E O . O C C X X V .
I N . P R A S I N O . I V . I N . V E N E T O . X I I . I N . A L B O .
X V I I .
D E C E M I U G E . V I I I . S E I U G E . III.
Les Grecs érigeoient fouvent des monumens a
la gloire des cochers vainqueurs dans les courfes
de chars. On peut fe former une idée de ces monumens
par quelques morceaux en mofaiques qui
portent les noms des perfonnages & que l’on
voit à Rome dans la maifon Maffimi. On peut en
acquérir une notion encore plus nette, par i’inf-
peétion d’ un de ces cockers vainqueurs * monte
fur un quadrige , 8c exécuté prefque de grandeur
naturelle dans un bas-relief* faifant partie d’ une
grande urne funéraire de forme ovale > qui fe
trouve à la Villa Albani. Winckelman l’a publie
dans fes monumens de l’antiquité. ( Monum. Ant.
ined. p°. 203.) La Villa Négroni renferme auffi
une ftatùe qui repréfente un vainqueur du cirque.
On a de la peine à reconnoître cette figure aujourd’hui
, parce qu’en la reftaurant, on en a fait
un jardinier * à caufe d’ un poignard recourbé en
forme de ferpette* qui eft attaché à fa ceinture *
& que le vainqueur du bas-relief de la Villa Albani*
porte de la même manière. D’après cette faufle
idée, on lui a fait tenir auffi une houe de jardinier.
Du refte* ces cochers du cirque, à qui l’on dreffoit
des ftatues * étoient la plupart du temps des gens
du bas peuple. On les reconnoiffoit en voyant
leurs corps entourés d’une ceinture depuis la poitrine
jufqu’au bas-ventre, & leurs têtes chargées
d’un cafque plat,fans cimier, garni de plumes des
deux côtés.
Sidoine parle en général de ces attributs diftinc-
tifs des cochers ( Carm. 23. n. 31 . ) :
Veftra inftgnia continent miniftrl
€ O C
Ora , & lora manus, jubafque tortas
Cogunt flexilibus latere nodis.
On reconnoît dans ces vers les cheveux du cocker
de la Villa Albani relevés en un feul rouleau.
Suétone ( Calig. c. 19. n. f. ) défigne par les mots
quadrigarius habitus, ces memes attributs. Les
plis que formoit autour du corps des cochers leur
tunique courte & entrelaffée de bandelettes, 1 ont
fait appeler par le code Théodofien ( cite plus
haut ) rugofi finus. Stace a parlé auffi de leurs calques
ornés d’aïles. ( Theb. r i. 5 5°- )
Ipfe habitu niveus : nivei dam colla jugales,
Concolor efi albis, & caffis , & infula criftis.
Le Poète défigne fans doute par infula une bandelette
qui lioit leurs cheveux & les tenoit releves.
Athénée ( v.p- ao i. fi. ) appelle «r«-.» le calque
des cochers ; ce qui défigne fon peu d élévation
& ce-qui s'accorde avec le monument.
Dans les tems héroïques, les cochers s aneyoïent
ou fe tenoient debout aux côtés des guerriers qui
combattoient fur les chars. Sous le bas-Empire,
ils s'affirent fur le devant des chars, lorfqu ils eurent
quatre roues. On voit un exemple de ce dernier
ufage fur un marbre, publie par Onuphre
dans les Antiquités de Vêrone.
CO CH L E A , porte des fouterrems ( cuves ) o*
l ’on renfermoit les animaux deftinés aux amphithéâtres.
Varron dit ( de Re Rujhca n i . 5, ) ••
Oflium humite efi anguftum . & pottjfimum ejus gene-
ris, quod cochleam appellant, utfolet cjfc tn caves,
in qua tauri pugnare foient.
CO CHLEAR, rnefure des folides Sc des liquides
che i les Romains. Voyt[ L i g u l e .
COCHON. « T'Mwte5 pafteurs, dit M. dePavr
( Recher, fur les Égyptiens , tom. I - 147; 1 n etoient
nas en Égypte un objet d horreur. C eft proprement
à ceux qui gardoient les troupeaux de « -
chons, qu'on1 avoir interdit 1 entree des temples
ils étoient diftingués du refte de la nation par leur
longue chevelure, & ne pouvaient s allier qu entre-
eux i de forte qu'ils ont conftamment forme une
tribu ifo lé e , couverte de beaucoup d opprobre.
Comme les Egyptiens entretenoient des troupeaux
décochons pour le fervice de l'agriculture .1*
avoient inftitué deux grandes fêtes pendant lesquelles
on n’ offroit pas d autres animaux en victime.
que ceux-là ( t a quoi ils fe feroient trop
multipliés , & au-delà du béfom qu on en avoir.
A u f f i permettoit-on alors au peup.e d en manger
la chair, pourvu qu'il n'y touchât point apres la
pleine lune , jour auquel ce facrifiçe devoir s exécuter
hors de l'enceinte des temples, & non par
la main des miniftres. » ,
« 11 faut pardonner a Hérodote, & encçre a
Eudoxe, citépar EUeu, d’avoir dit que les Lgyp