Coo E T R
Etru sq ue s (coftume des).
Habits des femmes. Les femmes êtrufques , re-
préfentées fur les monumens , font ordinairement
vêtues de tuniques 8c d'un pallium ; telles font
les figures d'un autel triangulaire de la villa
Borghèfe, de celui déformé ronde de la galerie
du capitole; de même que plufieurs autres figures
fculptces fur différens fépulchres ( f oy. le recueil
de M. de Caylus , le monumenti antichi ine-
diti de l’abbé Winckelmann, 8c le fepoLcri antichi
di P. S. Bartoli ) , habillées toutes à la manière
des femmes grecques j ces figures font le plus
fouvent exécutées d’une manière monotone, avec
une répétition continuelle des mêmes pus. La
coëffure eft diftinguée par des treflès qui pendent
de côté 8c d’autre > même pour les hommes.
Les fandales fe font aufli remarquer par des rubans
en plus grand nombre , & qui ordinairement font
moins croifés les uns fur les autres.
HabiUemens des hommes. Aux figures d’hommes,
on remarque une variété infinie par rapport aux
cheveux , qui font tantôt longs , tantôt courts ,.
même trefles, fuivant le cara&ère des perfonnes ;
l’habillement eft compofé en général du pallium
ou de la chlamyde feule , comme on le voit fur
un autel de la villa Albani ( monumenti antichi
inediti , tom. i , fig. 6) ; cependant la toge étoit
en ufage chez, les êtrufques ( Diodore ). On la re-
connoît fur une belle ftatue étrufque, confervée
dans la galerie du grand duc , à Florence. L ’abbé
Winckelmann ( hift. de l’art, chez; les anc. t. i . fol.
58. ) a pris cette ftatue pour un arufpice 5 mais fon
port, fon gefte, l’anneau qu’il porte au doigt, tout
annonce un fénateur. Il a les cheveux courts,
la barbe rafée; du refte, fa tunique, fa toge,
fa chlamyde même, tout eft femblable au coftume
romain, la toge feulement eft plus courte.
Des armes. Les figures qui repréfentent des
dieux portent des armes femblables à celles des
grecs ; telle eft une figure de Mars fur l’autel
étrufque ( monumenti antichi inediti, tçm. 1 ,
fig. y .) , de forme ronde, de la galerie du ca^
pitole. D ’autres monumens des êtrufques nous
montrent des variétés infinies, dont il feroit inutile
de rapporter les détails. Il eft certain que les romains
ont adopté la plupart de leurs ufages : plufieurs
figures êtrufques ( recueil d! ant. par M.. Caylus,
tom, 1 , pl. z i , tom. 6, pi. 3 4 , 2 6. ) , prouvent
l’origine ae l’armure romaine, à quelque légère
différence près. Une urne fépulchrale ( antichi fe-
pçlcri romani & çtrufchi, fol. 02.) , portant une
infcription étrufque , eft ornée d’un bas-relief, fur
lequel il y a deux combattans* dont l’un eft armé
d’un cafque affez femblable à celui des grecs;
mais la cuira fie paroît d’une forme différente,
fes cuifïards font à double rangs, ce qu’on trouve
piême aux figures de leurs divinités. Sur fon ar-
giurç, il porte la chlamyde ou le paludamçntum; la
e v A
chauffure couvre le pied entièrement. L#autre
figure eft armée exactement à la manière des grecs ■
les boucliers êtrufques font généralement de forme
ronde ( Caylus , rec. d'ant. tom 4 , pi. 2 8 ,30. ) •
8c très-fouvent la ciête de leurs cafques eft d’une
grandeur démefurée.
Les tyrhéniens, que les latins appelaient êtmf
ques , avoient, fuivant Diodore , inventé uhe ef-
pèce de trompette excellente. Leurs lits étoient
ornés d'étoffes à fleurs. Ilsont inventé les portiques
au devant des maifons ; 8c ce font eux, félon toute
probabilité, qui oni porté les ordres grecs en
Italie. C e fut Démarate qui_, du temps des Tar-
quins, amena avec lui beaucoup de corinthiens
en Tofcane , & leur procura des artiftes de cette
école célèbre ;e*ett pourquoi on remarqué fur leurs
bas-reliefs, l’ordre corinthien : ils auront auffi
fans doute caraétérifé l’Archite&ure par cet ef-
prit fingulier qui diftingue encore les beaux édir
fices de Florence.
Étru sque s (médailles).
On a plufieurs médailles inconnues avec des
légendes êtrufques.
É TU V E . Voye1 C heminée.
E T YM O LO G IE . V . le Di&ionnaire de Gram«
maire , &.
É V A , en Arcadie. ETA.
Les médailles autonomes de cette ville font î
RRR. en argent.
O . en or.
O . en argent.
Pellerin les croit de la Cyrénaïque, en les ||N
géant par leur fabrique,
É V A D N É , fille d’Iphis, argien, & femme
de Capanée, ayant appris la mort de fora mari,
s’enfuit d’Argos à Éleufine, où on devoit rendre
à fon époux les honneurs funèbres. Après s’être
parée de fes. plus beaux habits, comme fi elÎÆ
alloit célébrer un nouvel hyménée , elle monta
fur un rocher, au pied duquel on alloit-brûler
le corps de Capanée, d’où elle fe précipita elle-
même au milieu du bûcher, à la vue de fon père
& des argiens, pour mêler, difoit-elle, les cen-*
dres avec celles d’un époux qui lui avoit toujours
été cher.
ÉVAGES. Voyei Eubaces.
É V A G O R E , une des cinquante Néréides,.
E V A N , furnom deBacchus, pris du crique
faifoient les bacchantes 3 en célébrant les orgies ;
elles
E V A
elles crioient Evan, Évan, d’où elles furent aufïï
nommées évantes.
É V A N D R E fut le chef de la colonie des
arcadiens, qui vint s’établir dans l’Italie, aux
environs du mont Aventin. Ce prince y apporta <
avec l’Agriculture l’ufage des lettres, qui y avoient
été jufques-Ià inconnues ; & s’attira par-là, 8c
plus encore par fa fageffe , l’eftime & le refpeét
des aborigènes* qui, fans l’avoir pris pour leur
r o i, lui,obéirent comme à un homme ami des
dieux. Evandre reçut chez lui Hercule ; 8c quand
il fut informé que c’étoit un fils de Jupiter, 8c
que fes grandes aélions répondoient à cette haute
naiffance, il voulut être le premier à l’honorer
comme une divinité, même de fon vivapt ; on
éleva à la hâte un autel devant Hercule, 8c Evandre
immola en fon honneur un jeune taureau. Dans
la fuite ce facrifice fut renouvellé tous les ans
furie mont Aventin. On prétend que c’eft Evandre
qui apporta en Italie le culte de la plupart des
divinités des grecs, qui inftitua les premiers faliens,
les Luperques 8c les Lupercales. Il bâtit le premier
temple de Cérès fur le mont Palatin- Virgile
fuppofe qu’ il vivoit encore du temps d’Enée,
avec qui il fit alliance, 8c qu’il aida de fes troupes.
Après fa mort, ce s peuples reconnoiffans le
placèrent au rang des immortels , 8c lui rendirent
tous les honneurs divins. Quelques mythologues
font perfuadés que c’étoit Evandre qu’ on honoroit
dans Saturne, en Italie; 8c que fon règne fut
l’âge d’or pour cette contrée.
EVANGÉLIDE. L ’oracle des êvangêlidès.
Èvangelidarum oraculum. Il y avoit à M ilet, aujourd’hui
Mileto, un oracle qui paffoit pour le
meilleur de toute la Grèce après celui de Delphes.
Le chef 8c le préfident du lieu où étoit cet
oracle, ayant d’abord été un certain Branchus,
on appella alors cet oracle Voracle des branchides.
Évangéle , ou Évangelus, ayant fuccédé à Branchus,
il prit fon nom , 8c fut nommé Y oracle des
êvangêlidès, Voye^ P h o t iUS , biblioth. cod, 186.
; ÉVANGILES. \ Ta , I , , .
ÉVANGÉLIES. ƒ Les ePhefiens celebroient
ces fêtes en l’honneur d’ un berger, qui leur avoit
indiqué lés carrières d’où l’on tira les marbres
qui furent employés à la conftru&ion du temple
de Diane ; ce berger s’appelloit Pixodore. On
changea fo'n nom en celui de Xêvangelifie, porteur
de bonnes nouvelles ; on lui faifoit tous les
mois des facrifices ; on alloit en proceflion à la
carrière. On dit que cè fut le combat de deux
béliers qui donna lieu à la découverte de Pixodore:
l ’un de ces deux béliers ayant évité la rencontre
de fon adverfaire, celui-ci alla fi rudement donner
de la tête contre une pointe de rocher qui
fortoit de terre, que cette pointe en fut b ri fée ;
le berger ayant confidéjré l’ éclat du rocher, trouva
Antiquités, Tome II.
Ë U B €0 1
que c’ e'toit un marbre. Au refte , on appelloit ail-
leurs êvangilies ou êvangélies, toutes les fêtes qu’on
célébroit à l’occafion de quelque bonne nouvelle :
dans ces fêtes, on faifoit des lacrifices aux dieux;
on donnoit des repas à fes amis, 8c l’on réunifient
tôutes les fortes de divertiflemens.
E V AN TE S . Veye^ É v a n .
E V A R N E , ur.e des cinquante Néréides , félon
Héfîode.
EU B AG E S , prêtres, do&eurs des anciens
celtes, ou gaulois.
Eubages. 'Chorier ( dans fon Hiß. du Dauphiné,
1. II. n°. 3. ) fuppofe que les eubages font les mêmes
que les druides 8c que les faronides de Diodore.
Quelques-uns croient que les eubages font ceux
que Strabon ( 1. IV. p. 197. de l’Édit de Paris,
1620. ) appelle Ivutus , vates. Peut-être même
s’eft-on perfuadé qu’il falloir lire <n»fe7? ; étant aifé
de prendre r pour un t . Quoiqu’ il en foit, il
paroît que les eubages étoient différens des druides.
Ammien Marcellin parle des eubages dans
fon X V e. 1. c. i x , 8c parce qu’ri ne s’agit là
que de l’rfle britannique, quelques auteurs ont cru
que les eubages n’exiftoient que dans cette ifle,
8c qu’ils y rempliffoient les mêmes fondions que
les druides dans la Gaule. Mais les anciens, &
fur-tout Strabon 8c Ammien lui-même , dans ce
paffage, ne laiflje^t aucun lieu de douter que les
eubages ne fuffent différens des druides , ou au
moins une efpèce particulière de druides , 8c qu’il
n’y en eût dans les Gaules. Ammien fait entendre
que c’etoient les philofophes de ces contrées,
8c que leur occupation principale étoit l’étude de
la nature. Bouche, dans fon Hiß. de Provence
( 1. II. c. IL Tom. I. p. 68. ) diftingue les vates
de Strabon des eubages d’Ammien Marcellin.
« Les vates, d it- il, étoient ceux qui avoient
foin de faire des facrifices; eubages, ceux qui
s’ occupoient des raifons des plus hauts fecrets delà
nature ».
E U B E A , fille du fleuve Aftérion, fut une
des nourrices de Junon, avec fes foeuts Por-*
fymna 8c Acréa. Hoye[ J u n o n .
EU B É E , ifle. etbp.ieqn & et.
Les médailles autonomes de cette ifle font :
R . en argent.
R. en bronze.
O . en or.
Leurs types ordinaires font : un boeu f ou fa
tête.*— Un raifin.— Un oifeau volant.— Ua
^ dauphin.— * Un t{ide»t.
G&ss