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F A L A R IQ U E , f. f . , nom d’une ancienne
arme, falarica. Grégoire de Tours en parle
( jWftor. francor. U h. IX . cap. X X X V . ) , & il
fcmbîe que ce foit une efpèce de lance & d’hal
lebarde, ou de pertuTàne. Au moins, Grégoire
de Tours, en cet endroit, fait falarica , fyno-
nyme de lancea 3 lance. Il paroît encore par cet
auteur que c’étoit une arme aifez longue pour
percer un homme d’outre en outre. Nonius &
lfidore difer.t en effet, que c ’étoit une aime trcs-
gr.inde; & lfidore, qu’elle fe faifoit au tour; que
le fer dont elle étoit armée, etoit d’une coudée
de long 5 qu’elle avoit à l’autre bout une boule
de plomb. Sulpitius,. dans fes notes fur Lucain,
dit qu'elle reflembloit à une lance ou pique,
hajlay armée d’un puiffant fer; que l’on enduifoît
ion bois de foufre, de réfine, de bitume; &
qu’on l’entouroit d’étoupes, fur kfqueîleson verfo:t
de l ’huile, qu’on appelloit incendiaire, irfufô ole<f3
quod incendiarium vacant 3 & qu’on la décochoit
avec une balifte. D ’un autre c ô té , il femble que
cetoit plutôt une flèche que l’on lançoit contre
les tours de. bois, qu’une arme avec laquelle on
les défendoit ; car Tite - L iv e , liv. X X X IV ,
chap. X IV , dit que le trait , appelle, fa b r iq u e ,
étoit terrible , quand même il ne feroit entré que
dans le bouclier, fans toucher l’homme. La raifon
qu’ il en apporte, eft qu’on le lançoit demi-
enflammé , & que le feu s’augmentant en l’air
par le mouvement, on étoit obligé de jetter jfes
armes pour n’être pas brûlé, & de demeurer
ainfi défarmé & à découveit, expofé aux coups
que l’ennemi voudroit porter. On lit dans Végèce
( liv. IV , chap. X V I I I .) que fouvent on mettoit
le feu aux machines faites en forme de tours ,
Far le moyen des falariqu.es, Tite - L ive , à
endroit cité plus haut, parle des falariques des
faguntins : ainfi on peut conclure des paroles de
cet auteur & de Grégoire de Tours, que c’étoit
line arme propre aux celtes ou gaulois, & aux
efpagnols; peut-être ceux-ci l’avoient-i!s reçue
des celtes qui s’établirent le long de l’Ebre.
On écrit aufifi pkalarique, phalarica , & quelques
uns difent que c’étoit une arme luifante , &
que ce nom venoit de <puxos, ou qui vient
de luceo yfplendeo. Dans ce cas , il feroit
plus raifonnable de dire qu’ on lui donna ce nom,
parce que c’ctoit une arme enflammée. Feftus va
encore plus loin : il écrit que les tours s'appelaient
fais, à raifon de leur hauteur, & à caufe
du mot falendum , qui en langue étrufque figni-
fioit Je ciel. Ruinait, dans fa note fur Grégoire
de Tou r s, dit que fabrique étoit proprement
une flèche qui fe lançoit, &: dont fe fervoient
ceux qui dêfendolent des tours ; que ce mot
vient de p h a la , qui fignifie une tour. Il a pris
cette note de Dadin de Hauteferre, dans fes
©bfervations fur Grégoire de Tours. Selon Ser-
vius, fur le IX*. livre dç l’Enéide, y. 70 5 ,
F A L
c ’étoît une arme avec laquelle on combattoît «fe.
defliis les tours. Feftus ajoute même que ç ’étoit.
une arme de je t , telum mijfle.
Le vers de Virgile, expliqué par Servîus, &
un d’Énnius , rapporté par Nonius , montrent
qu’on lançoit en effet la fabrique ; & lfidore
conclut suffi du même vers de Virgile x qu’on
la lançoit avec la m.'ih. Mais un vers de Lucain*
lib VI. v. 198,, montre que c’étoit aufli une arme
fort grande & fort grofîe , qu’on lançoit par le
moyen des baliftes, & il l’oppefe aux flèches qui
fe lançoient avec la main. De tout ceci ilréfuite
que le mot fabrique étoit un mot générique qui
convenoit à plufieurs fortes d’armes 3 ou qu’il y
avoit des fabriques de plufieurs efpèces.
F A L C A IR E , Falcarius. Les anciens appelaient
falcaires ceux qui avoient des épées courbées
comme les cimetères ou fabies. Ce mot
vient de fa ix , fa lc i s , une faux , parce que ce$
épées avoient la forme d’une faux.
F A L E R I A , dans l’Etrurie. Fa .
Eckel attsibue à cette ville une médaille d’argent
autonome , avec un aigle déchirant un lièvre*
& les lettres ci deffus.
FALERNE.
Falerne étoit entre Sinueffe & Calène. Il y
avoit de trois fortes de vins de Falerne, de dur,
de doux & de délicat. Quelques uns n’appel-
loient vin de Falerne , que celui qui croiffoit
dans ia partie 1a plus baffe de ces collines. Ils
appellcient vin de Gaure, celui qui venoit au
haut de ces mêmes collines ; & vin de Fauftia-
num, celui des vignes du milieu. Le vin de Far
leme étoit le fécond des bons vins d’Italie j Sc
parmi ceux de Falerne , le plus eftimé étoit celui
de Fauftianum. Voye%P l in e , liv .X IV , chap. V I .
F A L I S C I , efpèce d’andouilles, ou d’inteftini
farcis (Stat. Sy lv. I V . 9. 3 y. ) :
Non lucanica , non graves fa lift i.
F a l i s c j , en Italie. Faaeiqn.
Les médailles autonomes de ce peuple font î
R . en argent.
RR. en bronze.
O. en or.
Leurs types ordinaires font :
Un aigle qui de'chire un lièvre.-^— Un trépied.-»?
Un foudre ailé.—
F A L L U S , V oy e i P h a l l u s .
- F A M
' FA L TO , futnom de la famille V a i ï m A.
F AM 1L IA R E S ( dii ) . Voyt^ Lares.
' FAMILLE ( médailles de ) T i . j g C onsu.-
LAIRES ( médailles ).
FAMILLE. ( Hift. anc. ) Le mot latin familia
ne répondoit pas toujours à notre mot famille.
Familia étoit dérivé de famu la, & il embrafioit
dans fon acception tous les domeftiques d une
maifôn, lorfqu’ il y en avoit au moins quinze.
On entendoit encore par familia , un corps d ouvriers
conduits & commandés par le préfet des
eaux. Il y avoit deux de ces corps j l un çubiic, ;
qif Agrippa avoir inftitué j & 1 autre prive , qui
fut formé foiis Claude. La troupe des gladiateurs,
qui faifoient leurs exercices fous un chef com- .
mun, s’appelloit aufli familia ; leur chef portoit
le nom de Lanifta.
Les familles romaines , fam ilia , étoient .des
divilions de ce qu'on appelloit gens , elles avoient
un ayeul commun \ c*ètoient les diffcrentesgbtan-
ches de ce que nous appelions en françois une
famille. Ainfi Carculus fut le chef qui donna le
nom à la gens Ctcilia ; & la gens Cscilia comprit
les familles des Balearîci , C alvi, Caprarii,
Celeres , Cretici, Dalmatici, Dentrites , Macédonien,
M ece lli, Nepotes , Numidici, P i i , Sci-
piones, S ilani & Vittati. Il y avoit des familles
patriciennes :& des plébéiennes, de même qu’il
y avoit des genres p a tr ic it, 8c des genres plebcia :
ü y en avoit même qui étoient en partie patri-
•ciennes, 8c en partie plébéiennes , partim no-
bile s , partim nova, félon qu’elles avoient eu de
tout temps 1 e j us imaginum , ou qu elles 1 avoient
nouvellement acquis. On pouvoit fortir d’une
famille patricienne , tomber dans une plébéienne
par dégénération , 8c monter d’une famille plébéienne
dans une patricienne, fur-tout par adoption.
De là cette confufion qui règne dans les
généalogies romaines j confufion qui eft encore
augmentée par l'identité des noms dans les patriciennes
8c dans les plébéiennes ; ainfi quand le
patricien Q.Coepioadopta leplébéienM. Brutus, '
•ce M. Brutus 8c fes defeendans devinrent patriciens
, 8c le relie de la famille des Brutus demeura
plébéien. Au contraire, lorfque le plébéien
Q . Metellus adopta le patricien P. Scipio, celui ci
8c tous fes defeendans devinrentplébéiens j mais
le refte des Scipions demeura patricien. Les affranchis
prirent les noms de leurs maîtres, 8c
relièrent plébéiens ; autre fource d’obfcurité.
Ajoutez à cela, que les auteurs ont fouvent
employé ind.ftinâement les mot s gens 8c fam ilia ;
les uns défignant par gens ce que d’autres désignent
par familia , & réciproquement. Mais ce
que nous venons d’obfervers fuffit pour prévenir
F A $ t ï j
le lefteur contre des erreurs dans lefquelles il
feroit facile de tomber.
F AM U L A Bacchi Cymbalifiria. Gruter (318.
12. T h e f infer. ) rapporte l’cpitaphe d’un« femme
qui prend les titres de fervante de^ Bacchus, & de
joueufe de cymbales dans fes fêtes.
^ A N A T IQ U E S ; \ côtoient des gens qui fe
F A N A T IC I ; )
tenoient dans les'temples , & qui, entrant dans
une efpèce d’enthoufiafme, comme animes St
, infpirés par la divinité qu’ils fervoient, faifoient
des geftes extraordinaires ^ >Sc prononçoient des
oracles. Les fanatiques fe tenoient plus ordinairement
au temple de Bellone. Juvenal die qüe
le fanatique eft piqué de 1 aiguillon de Bellone c
ces malheureux fe tailladoient les bras avec des
poignards, & faifoieit ainfi à la déeffeun facri-
fice de leur fang. Lampride , dans la vfe d Elaga-
bale , dit que cet empereur, qui avoit renonce
à toute forte de pudeur & de honte, poufla fa
folie jufqu’ à fe joindre à ces fanatiques taillades,
& à fecouer la tête comme eux. Cette ceremonie
de fecouer la tête leur étoit ordinaire : elle leut
étoit aufli commune avec les galles & les agyrtes*
gens de même efpèce. Les fanatiques de Bellone
étoient furnommés Bellonaires. Mais^ il y avoit
encore des fanatiques d’Ifis , de Seiapis, de Bacchus
Sc de Sylvain : peut être y en avoit il encore
dans les temples d’autres dieux. Le nom de fanatique
fe trouve pris en mauvaife part dans les
meilleurs auteurs, & dans le même fens que nous
le prenons aujourd’hui. Cicéron 1 entend ainfi 3
quand i l 'd it , au liv. I l de la divination , parlant
de certains philpfophes, qu’ils font fuperltitieux
8t prefque fanatiques.
Le nom de fanatiques étoit formé âefanum
temple.
F A N N I A , famille romaine dont on a des
médailles.
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
F A N O N de la mitre ou de la tiare, ofendix
chez les latins. On voit ces liens ou couvertures
des joues, exprimées fut les médailles des rois
perfes de la dynaftie des faffanides, fur les mor.u-
mens où eft gravé le bonnet du Flamine de Jupiter
à Rome, & c . 8tc.
F A N U M étoit un terrein confacré à quelque
divinité par les augures ,& fur lequel onbâtlTntuh
temple à cettemême divinité. Conftcrerce terrein,
effan templo locum , le fit appeller fanum, a fa,.do.
Tite-Live explique ( lib. X . ) avec précifion, 1»
l i k k k ij