
pouvoient fervir aux foldats pour efcalader les
murs , ou pour monter par dehors fur des machines
de guerre, en les faifant entrer à force
dans les joints des pierres s des poutres ou des
ais j & que la petite boucle fervoit à les pendre à
la ceinture des foldats. Mais ces inftrumens font
peu propres à entrer dans les joints des pierres,
ils font trop gros. Un autre croit au contraire que
ce font les dents des roues avec lesquelles ôn
bandoit les baliftes. Il s'appuie de l'autorité de
Vitruve * qui, dans le ch. 16 de fort x« liv. , dit en
effet qu'il y avoit des baliftes que l'on bandoit
avec des roues à dents } d’où cet antiquaire prétend
que les coins en queftion , creux eu dedans,
étoient employés à e-mboîter des morceaux de
bois qui étoient attachés comme des dents à tenons
& à mortaifes, aux jantes des roues, qui
fervoient à bander les baliftes} ces roues, dit-il,
étoient enfuite arrêtées par des crémaillères , &
attachées aux deux côtés de la balifte. L'anfe ou
l'anneau qui eft à côté des coins , fervoit,' félon
lu i , à les emboîter ou déboîter plus aifément, en
y paffant une petite barre de fer pour les frapper.
Les grandeurs différentes1, ajoute-t'i-1 , font voir
qu'il fervoient à des roues de différentes grandeurs.
A difeaurfe concerning fome antiquities laïc
ly found in yorkshire. Thoms Heame. Oxfort.
in- 8°. 171a.
M. de Genfane a propofé dans fon traité de la
fonte des mines, une autre opinion 5 il croit que ces
coins fervoient à fixer le travail des mineurs, &
qu'on les enfonçait à ce deffein dans le toit ou
dans les parois des filons.
Je fuis très-éloigné d’adopter aucune de ces
©pinions. Je penfe que les foldats Romains por-
toient un certain nombre de ces coins de bronze
pendus à leur ceinture par l’anfe on l'anneau que
l'on voit à tous 5 qu'ils y enfonçoient les piquets
de bois deftinés à retenir les cordes descentes, &
que ces coins de métal n'étoîent ajoutés aux piquets
de bois que pour faciliter leur entrée dans
les terreins durs & pierreux.
Coin, bataillon pointu, cuneus.. Voye^ le Dictionnaire
de r Art Militaire.
COLABRISME , danfe que les Grecs avoient
apprife des Thraces. Pollux ne nous en dit pas
davantage fur le colabrifme.
COL ACHÈTES. Les C&lacrètes, KaXe*»p3T3ti
*A’X*ypsTtfîf ; ( c'eft ainfi que les Scholiaftes & les
Lexiques les nomment au mot uxptrui ) étoient
des Quêteurs ou Tréforiers des deniers publies,,
xaXaxptrui, dit Héfvchius , àpyvpmoirecptuei. L'ancien
Scholiafte d.?Arfftophane dit (In vefp. v. <593.):
On appelle Colacrete , celui qui garde les deniers
delà ville, qui'eft tréforier des épices des juges
& des dépenfes qui fe font pour le culte des
Dieux } il répète à peu-près la même chofe fur f i
vers 1.5*40 d i la comédie des Oifeaux, & ajoute
que les CoUcjetts fo umiffoient.fur les fonds de la
marine, an voyage* & aux autres dépenfes des
Théores, qu'on envoyoit à Delphes. T imée, dans
fon Lexique intitulé : 7stp) r m yretpet ïlXctravi
fur le m o t, , qui eft le meme
que KaXcMpÏTtu y s'explique comme le Scholiafte,
en difant que les Colacrètes font les Tréforiers
des épices des juges , & des dépenfes pour le culte
des Dieux.
Les colonies Grecques portèrent en A fie Je nom
& la charge des Colacretes y qui font appelés Colé-
crûtes fur un marbre de Cyz.-iq.ue. Peut-être cette
leçon , qu'on lit diftinélement fur le monument,
eft-elle préférable ;à celle du Scholiafte & des
Lexiques : l'infeription nous apprend que les Co-
lécrates de Cyzique étoient au nombre de dix , &
même de treize , en y comprenant les trois derniers
qui étoient du corps des Pkilct&res. ( Recueil
de Caylus, 2. pag:. 232. )
COLAX & COLÀXES , fils de Jupiter &
frd'Ora. Yàletks Flàccus en parle dans fes-Argonautiques
CA 6. v. 48. )-:■
................. . Duciorque Cotaxes y
Sanguis & ipfe Deûtn. . . . . . . •
KoXeei lignifie flatteur. .
COLÉCRATES. Voye1 ColacrèteSç ,
COLÈRE. Voyei T ith r am bo n & Ire.
COLIADE , nom que Paufanias donne à Vé±
nus, & fous lequel elle avoit un. temple. 11 fignh-
fioit Vénus la danfeufe& venoïc de xoXfua y je
danfe. Le Scholiafte d.'Ariftophane1 (iiubes ) lui;
donne une autre étymologie. Un jeune homme de.
l ’Attique ayant été fait prifonnier par des PirateS-
Tyrrhéniens, puis délivré d'efclavage par la fille,
de leur Chef, qui en étoit devenue amoureufe „
éleva fur un promontoire de fon pays un temple à
Vénus Coliade. Il dériva ce furnom du mot xxXm y,
pieds & m a in s en mémoire de fes liens.
COLICOPIS, fille d'Othréus, Roi de Phrygie
& femme de Tfioas x Roi de Lemnos. Voye%
Thoas.
COLIPHIUM } forte-de pain fans levain,
groflîer , pefant, pétri avec le fromage mou, &
q.ui fervoit de nourriture ordinaire aux athlètes. Il
en eft parlé dans lesi Satyres de Juvénal. Il falloir
avoir un bon eftomac pour digérer aifément une.
pareille nourriture y dç-là vint le proverbe d’une
fanté athlétique.
COLISÉEamphithéâtre ovale: qui fut bâti a.
Rome par Vefpafien. Amphitheatrum Vefpafianu
Le colifée fut élevé dans le lieu où étoit l’étang ,,
lacus, de la mailon dorée de Néron. On y voyoit
autrefois des ftatuesqui repréfentoient foutes les
provinces de l'empire , au milieu defqueîles étoit
celle de Rome, tenant une pomme d’or,, comme
témoigne: Ugution. On a auffi appelé colifée par
extenfion un autre , amphithéâtre de l'Empereur
Sévère. On. y doimoix des. jeux^ & des combat»-
d’hommes & de bêtes farouches. Le te®Ps & !
guerres ont ruiné ces colifees. Le nom de o j
vient du latin colifeum, formé de coloJftUm , a
,aufe du coloffe de Néron, qm etmt â Kome près
ia colifée, ou, félon Nardmi 3 de lltalten co-
lifeo.
CO L L A C TAN EU S .)
COLLACTEUS. >■ Les marbres antiques
COLACTIUS. )
font des témoignages encore fubfilhns des marques
d’attachement & de fouvenir que les no-
mains donnoiént aux cendres de leurs frères &
foeurs de la it , qui font délignés par ces trois dir-
. férens noms. . , . r .
On lit entre-autres dans le Tltefaurus infertpt.
de Muratori, les relies d’une épitaphe que voici.
. . . . . . SUÆ. COLLACTANEÆ. FECIT. L. VAL.
CERTUS. t . V U H R IO . LUCINO. Ï1LIO. PIRNTIS-
SIMO. FECERUNT. ( I 2 l6 . n. I. )
COL La TINA , ou Collina , Déefle qui pré-
lidoit aux Monts & aux Vallées, dit S. Augimin.
COL LAT1NE. La porte de Rome , _ appelée
autrefois de ce nom, parce qu’elle étoit fur le
chemin de Collatia , s’appelle aujourd hui porte
Pinciane , du palais des Pincius , qui en étoient
voifins.
COLLEGA equitls. Muratori ( SjO. 6. Thef.
Infer. j rapporte l'infeription fuivant.ei
© . M .
e: secundi
NO JULIANO
EQVITI LEG
XXII. PR. P. F» AN
N . XXXV. STI P. XV. .
O. SERANIUS VE
GT1US SECUNDUS
HERES ET CONLEGA
E. e.
Ce mot conlega défigne-t'ïl ici un cavalier du
même efeadron, ou une efpèçe de frère-d’armes ?
COLLÈGE. Les- Romains appeloient collège
tout affemblage de plufieur.s perfonnes occupées
aux mêmes fondions, & liées, e'eft-à-dire, unies
enfemble pour y travailler de concert. Ils em-
ployoient ce mot non.- feulement pour les perfonnes
occupées aux fondions de la: religion , du
gouvernement, ou aux arts libéraux j mais encore
pour celles qui exerçoient les arts méchaniqués.
Àinfi ce nom fignifioit ce que nous nommons un.
corps,. une compagnie, un corps de métier, un.
métier-Il y avoit dans l'empire Romain non-feulement
le collège des Augures, le collège des- Ca^-
pitolins, c'eft-à-dire,ceux qui avoient 1 intendance;
des jjS-ux. Capitolins j mais auffi le collège des arxL
fans, collegium artificum y le collège des charpentiers
3' collegium fabrorum , ou fabrorum tigna-
riorum y le collège .des potiers , collegium figulo-
rum y le collège des ferruriers, collegium fabrorum
ferrariorum y le collège des ingénieurs ou des gens
qui travailloient aux machines de guerre , c eft-a-
dire, des charpentiers de l’armée > tignariorum ,*
des dendrophotes, dendrophororum y des cento-
naires, centonariorum y des faifeurs de cafaques
militaires, fagariorum y des faifeurs de tentes,
tabernacülariorüm y des entrepreneurs des -fourrages,
fcsnarïorumy des boulangers , collegium pif-
t or um y des joueurs d inftrumens, tibicinum , & c .
Plutarque dit que ce ( invit. Num. ) fut Ntima qui
divifa le peuple Romain en differens corps, appelés
collèges 3 afin que les particuliers occupes
des intérêts de leur collège, inférêt qui les fépa-
roit des membres des autres collèges , ne for-
maflent point avec ceux-ci des liaifons contraires
aux repos public. Les collèges^proprement
dits étoient diftingués des autres focietes ou foda-{
lités , qui n’étoîent pas établies par 1 autorité publique
fous la forme de collège , en ce que ceux
qui compofoient un collège pouvoient traiter des
affaires communes de leur collège , qu ils fan oient ■
un corps dans l'é ta t, en ce qu ils avoient une
bourfe commune, un agent pour faire leurs affaires,
comme aujourd'hui les Syndics de nos
communautés- j qu'ils envoyoient- des députés aux
Magiftrats quand ils avoient a traiter avec eux y
qu'ils pouvoient faire des reglemensy .des ftatuts
pour leur collège, pourvu qu ils ne fuffént point
contraires aux loix de l'état y qu ils avaient
chef où préiident appelé Préfet, qu ils fe fous^
divifoient en décuries , préfidées par des Déçu-
rions j qu'ils- fe mettoient fous la proteétion.^d uü
Grand , d'un Prince ou d'une Princeffe menÂ,
dont le collège fe difoit le client, &c. &C.
Florus attribue la formation des collèges, not»
• à Numa, comme Plutarque, mais- à-Semas. Tullius; ; ^ j_4 1 ftb hoc rege populus Romanus re Latus;
■ in cenfum, digeftus- in claffes y decuriis dtque colle- ; giis difiributus, fummaque Regis foiertia jta ordi-
; natra eft' refpublica ut omnia patrimonii, drgni-
j tatis-3, statis , artium ,. offibiorumque difcrirrdna ïrc
tabulas referïentur.
- Les provinces Romaines imitèrent leur capitale „
& les marbres nous ont conlervé le fouvenir d'uns
grand nombre de colleges, établis- dans- les differentes
villes de l'empire;
Les collèges étoient compofés de citoyens- T 8c
donnoient à Rome leurs fuffrages dans les comices^
^Cicéron fe fëlïcitoit d'avoir été rappelé de- l'exil»
par ceux de. tous les collèges (pro, domo ,c, 2.
Nullum eft in hac urbe collegium yquodnon amplif-
firjfe non modo' de falute mea , fed etiam de dtgru—
täte decreverit-
COLLIER. Pour mettre de l’ordre; dans cer article,
nous dffHnguerons troisefpèçesde colliersv
comme les. Romains-- fembknt h s avoijr diftiogpis