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Elle v a l o i t d e pouces >«nefure de France.
ES BU S , dans T Arabie, e c b o ï c 6* E c b o t .
Cette villa a fait frapper des médailles grecques
en l'honneur de Caracalla.
E SCAM O TEU R S . Voyeç A c e t a b u l a r i i ,
E SCAR BO T. Voye% Sc a ra b é e .
ESCHYLE.
Une pâte antique de Stofch, rapportée au
n°. 167. des monumenti de Winckèlmann > le. repréfente
buvant, pendant qu'un aigle laiflè tomber
iur fa tête chauve, qu'elle prend pour un rocher,
une tortue qu'elle veut brifer.
ESCLAVES. On. confultera fur leur fort le
Dicil on. de Jurifprudence.
E sc la v es grecs.
Les auteurs font partagés fur la coëffure des
efclaves grecs 5 l’abbé Gédoyn ( notes fur Paufa-
nias, tom. II. fol. 373. J , & Dacier ( notes fur
Plutarque, vie de Théfée ) prétendent qu'on leur
coupoit les cheveux ; félon Winckèlmann ( hiftoire
de l ’a r t, tom. I. fol. 353 ) , & d'autres auteurs,
la tête rafée .écoit Amplement un ligne de deuil j
o r , ces deux fentimens ne font pas abfolument
contradictoires : on peut fuppofer que dans des j
circonftances malheureufes, Hans des calamités
publiques , ou même dans des affligions particulières,
les grecs, comme beaucoup d’autres nations
, auront pu prendre les lignes extérieurs de
Yefclavage. Au relie, quoiqu'on Iife dans différons
paiîâges d'Homère, qu’on ne rafoit pas in-
diftinétement tous les efclaves, il paroît cependant
que cela fe pratiquoit d'ordinaire. Cette
manière grolîiëre de couper leurs cheveux, s'ap-
pelloit ot'ifyctvoà'ùhis > puifquePoügnote ( Pau-
fanias ) peignant Etra 3 mère-de Théfée , Tavort
repréfentée avec les- cheveux coupés, pour désigner
l'état à'efclave 3 que. Diodore lui attribue
pofitivement. D'autres veulent cependant qu'il
y ait eu deux Etra , & que Yefclave ne fut point
la mère de Théfée.
Les efclaves grecs avoient pour tout vêtement j
une tunique courte, & dépourvue démanchés,
appellée eiàfus, qu'ils ferroient avec une ceinture.
Ils s'enveloppoient enfuite dans un manteau très--
court, fait de peaux d'animaux, garnies de laine
ou de poil, ayant une efpèce de capuchon ; ce
manteau étoit appelle focpôïça. Le nom Jtyécg« fut
donné par la fuite à la tunique même, quand
elle fut garnie du capuchon, pour tenir lieu de
manteau. ( Pollux V IL iy . )
Le même Pollux & Suidas donnent aulfi aux
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efclaves une tunique garnie d'une feule manche,
appellée 'Bnfofcttir^axos. Voye£ ce mot.
Esc la v es romains.
Les efclaves des romains, félon Juvenal ( fatyre
3. v. 2 3 0 .;, avoient la tête rafée, & port.oient
1 nue tunique pour tout habillement. La formalité
de 1 affranch.ffement fe faifoit devant le préteur |
qui touchoit Yefclave d'une baguette, & qui lui
donnoit un bonnet de laine blanche, appelle -
pileus, & de la forme de celui qu'on apperçoic
fur les médailles de Brutus. Il n'étoit pas défendu
aux mahres de donner aux efclaves d'autres
habillemens, ou de leur laiffer les^heveux. Voyeç
Bonnet, C heveux.
Les femmes ou filles efclaves étoient habillées
% peu de choie près comme les autres citoyennes,
c’eft-à-dire, qu'elles portoient une ou deux tuniques
courtes, mais fans manteau. On obferva
long-temps de ne pas donner aux efclaves les habillemens
auxquels étoit attachée la diftinétion de
citoyen romain ; favoir , la toga pour les hommes,
& la fiola pour les femmes. Muratori (An-
nali dlltalia, tom. II. fol. 22,- ) obferve qu'en
l ’année 229 de l'ère chrétienne, les habillemens
étoient tellement confondus, qu'on ne diftinguoit
plus les perfonnes libres des efclaves ; comme
ces derniers étoient en plus grand nombre, Ulpien
, célèbre jurifconfulte, confeilla à l’empereur
! Alexandre , de ne point rétablir la diftinélion dans
les habdlemens, de crainte qu'elle, n'eût fervi à
faire connoître aux efclaves leur fupériorité en
nombre.
Les efclaves romains portoient au IV e. fiècle
de cette ère, des tuniques rayées & d’étoffes à
fleurs. Âlterius ( homil. ült. ) , parlant d'une femme
qui fe déguifa en efclave, pour fuivre fon mari
• proferit & fugitif ,.dit qu’ elle coupa fes cheveux
à cet effet, & qu'elle prit une tunique d’homme,
faite d'une étoffe à fleurs. Ils mettoiént fur la
tunique des manteaux auffl courts que çet.habif-
lement , faits d'étoffes grofflères , velues , de
couleurs fombres} ils étoient appelles lacerna,
poenula, birrus , & garnis ordinairement de capuchons.
Lorfqu'on expofoit en vente les efclaves, on
fufpendoit à leur col un écriteau, fur lequel étoit
énoncé l'art ou la profeflion qu’exerçoient ces
efclaves. Properce ( iv . y. y i. ) :
Aut quorum titulus per barbara colla pependit.
On frottoir avec de la craie les pieds des
efclaves amenés d'Afie à Rome ; c’étoit 'dans les
marchés leur caractère diftin&if. Pline en fait
mention ( x x x v . 17. ) creta......... pedes venalium
irons mare adveftorum denotare inftituerunt majores*
*
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Quand le marchand ^efclaves ne vouloit pas
en garantir quelques-uns, il ne les expofoit pas en
vente , la tête nue comme les autres ; mais il les
coëffoit d’un bonnet pour avertir les acheteurs.
Nous allons donner quelques apperçus des
fouîmes que coûtoient les efclaves aux romains.
On obfervera que les monnoies, foie d’o r , foit
d'argent, n'ayant qu’une valeur précaire, qui
dépend abfolument du prix des denre'es de première
nécefflté, Ton fe croit .obligé de faire les
calculs & les appréciations en bled, parce que
cette denrée elt la plus précieufe & la plus né-
ceffaire.
« Au rapport de Pline ( lïb. X V I I I . cap. I I I .) ,
vers Tan yo2 de Rome , c'eft-à-dire, environ 90
ans avant Caton, un modius de bled , un conge
de vin , tiente livres de figues sèches, dix livres
ou dix hémines d'huile dolives, douze livres de
viande j toutes ces chofes étoient de ineme valeur,
& coûtoient un as chacune ».
«* Si les prix de ces chofes gardoient encore
la même proportion au temps de Caton, ils s en-
fuivra qu’il donnoit à chacun de fes efclaves yi
modius de bled en nature, 2 f mod us err nz- ,
tare d’huile, & 80 modius en nature de vin :
ces trois objets feuls fe montent-à la va.eur yepré-
fentative de 1337 modius de b led, qui font
jo^-îVboiffeaux, ou 8 } fetiers mefure de Paris,
pour la confom.mation annuelle d’un efclave chez
les romains, fans y comprendre les olives, dont
la quantité n'eft pas déterminée, le vinaigre , le
poillon, le fe l, le petit vin qu’il buvoit durant
un quart dé Tannée l’intérêt de l'argent qu'il
avoit coûté à fon maître, fes vêtemens, fon logement
, fes outils , & c . , à 20 livres le fetier de
bled, les 8 f fetiers feroient déjà 172 liv.». .
«< Nous avons .dit que Ton devoit ajouter à
la fomme précédente ce a quoi reveineit, par an,
un efclave aux romains , à raifon, de l'intérêt de
la fomme qu'il leur coûtoit d’achat. Un efclave
vigneron s'achetoit huit mille fefterces , félon
Columelle ( de re ruft. lib. III. cap. III. )> il
fuffifoit pour cultiver fépt jugères de vigne : chaque
jugère pouvoit rendre au moins un culléus
de v in , qui fe vendoit; alors , année commune ,
trois cents fefterces. Les romains, dans le temps
dont nous parlons , plaçoient leur argent à intéiêt,
à raifon de fix pour cent de bénéfice par an ,
fuivant le même écrivain 5 d’où il fuit que les
huit mille fefterces dévoient produire quatre cents
quatre-vingts fefterces par année, fomme répondant
au prix de 1 j- culléus , 991 ou 3 £ muids
de vin, mefure de Pays. Nous avons parlé d’une
époque où un conge de vin valoit un modius de
bled } aujourd'hui le conge de vîn vaudroit plus
que le modius de bled : mais fuppofons l'égalité
parfaite, le culléus contenoit 160'conges , en
forte qu'un culléus & j font 2yû conges de yin,
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correfpondans à 2yû modius de bled. Cette quantité
de bled revient à 198 boiffeaux, ou 16{ fetiers
mefure de Pans. Ajoutons à cette quantité les
8 } fetiers de l'autre p a r t, & nous trouverons
qu'un efclave vigneron coûtoit aux romains 2y rs
fetiers de bled par an, pour fa nourriture feulement
, & l'intérêt de la fomme qu’il avoit coûte à
fon maître. En n'eftimant le fetier de bled qu a
20 liv. tournois , cet homme coûtoit y02 liv. ,
cependant il ne cultivoit que fept jugères, c'eft-
à dire , trois arpens & -n:7 ^on peut remarquer
que dans ce temps-là, qui étoit le fiècle d'Au-
gufte , un efclave qu’on achetoit 8cco fefterces ,
coûtoit 1803 liv. de notre monnoie > que le muid
de Paris de vin valoit 31 liv. 8 f . , à raifon de
300 fefterces le culléus > & qu’à raifon de 1000
fefterces, le jugère de vigne, l'arpent de France t
auioit valu 418 liv. 14 f. ( Métrologie dé
M. Pau&on. )
L ’entretien d'un efclave étoit fous le règneide
Néron, de 60 modius de bled, & de 60 deniers
d'argent. Évaluant le modius à environ f du boif-
feau de Paris, & le denier à 18 fols, nous aurons
en argent ÿ4 liv ., & en bled 48 boiffeaux, ou
quatre fetiers valant 8© liv., lorfque le fetier
i n'eft qu'à 20 liv. L'entretien annuel d’un efclave
; n’étoit donc en tout que de 134 liv.
Sénèque voulant peindre les airs affeélés d'un
efclave , à qui fon maître faifoit jouer dans une
tragédie le rôle d’Atrée , ( epift. 80. ) dit : ille
qui in feenâ laxius inccdit , 6’ h&c refuvinus dicii :
Su p e rku s A r g i régna m i liq u it Pe lops ;
Q u à p o n to ab Belles atquç_ ab lo n io mari
Urgetur ijlhm ç s ............................. ..........
Servus efl, quinque modios accipit , 6* quinque
denarios.
Pour completter ces rapprochetnens, on ob*
fervera qu'un journalier doit aujourd'hui gagner
chaque jour la valeur d'un boiffeau de bled ,
plus ou moins » félon la nature de fes travaux,
pour pouvoir élever fa famille.
Esclaves. Hercule étoit le dieu tutélaire des
efclaves , dit Hérodote au livre fécond, où il
raconte , qu'on éleva en Égypte un temple à
Hercule, pour être l'afyle des efclaves.
E SCULA PE , appelle ASCLEPIUS par les
grecs , étoit, ( Homer. h ym n . ly . ) fuivant l'opinion
communefils d’Apollon & de Coronis : il
fut tiré du fein de fa mère , que le dieu avoit
tuée à caufe 'de fon infidélité, & allaité par une
chèvre. Comme le nom de Coronis lignifie Corneille
, quelques mythologues ont cru , au rapport
de Lucien , qu'Efculape étoit forti d'un oeuf de
Corneille, fous la figure d'un ferpent. Il fut élevé